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Sabotage du pont de Livron

Le sabotage du pont de Livron est une opération de la Résistance française dans la nuit du 16 au qui détruisit l'unique pont encore utilisable sur la Drôme, au sud de Livron-sur-Drôme. Elle visait à empêcher le repli de la 19e armée allemande après le débarquement allié en Provence. Cette opération a eu un cours décisif sur le cours des opérations militaires dans le Sud de la France à la fin du mois d'août 1944[1].

Sabotage du pont de Livron

Pendant la bataille de Montélimar

Niveau Opérationnel
Localisation Livron, DrĂ´me
Planification Juillet - août 1944
Planifiée par Henri Faure
Cible Pont de Livron
Date
16h30 �/span> 22h30
Participants ~20 FFI
Issue Destruction du pont
Pertes Aucune

Lieu et situation militaire

Livron est une commune situĂ©e au milieu de la vallĂ©e du RhĂ´ne qui, en 1944, comptait 4300 habitants environ. Un pont composĂ© de trois arches, massif, solide, enjambait la rivière de DrĂ´me entre Livron et Loriol-sur-DrĂ´me. Il Ă©tait situĂ© environ Ă  150 mètres de la sortie sud du village, sur la route de MontĂ©limar. Cette route, la Nationale 7, est Ă  cette Ă©poque le principal axe routier dans la vallĂ©e du RhĂ´ne[2].

Après le dĂ©barquement alliĂ© en Normandie mais surtout avec le dĂ©barquement en Provence qui se prĂ©pare, les ponts de la vallĂ©e du RhĂ´ne sont en 1944 d'une importance vitale pour l’approvisionnement ou une Ă©ventuelle retraite de la 19e armĂ©e allemande du gĂ©nĂ©ral Friedrich Wiese[3] - [4]. Si les ponts Ă©taient hors d'usage, les Allemands seraient bloquĂ©s entre la DrĂ´me au nord, le RhĂ´ne Ă  l'ouest et les Alpes Ă  l'est. D'ailleurs, afin de protĂ©ger ce pont d'un Ă©ventuel bombardement, une batterie de Flak (la DCA allemande), a Ă©tĂ© positionnĂ©e Ă  la sortie du bourg de Livron, soit Ă  environ 150 mètres du pont. Le , les autres ponts sur la DrĂ´me ayant Ă©tĂ© dĂ©truits, il ne reste que celui de Livron.

Le mois précédent, au cours d'une réunion d�a href="%C3%89tat-major.html" title="État-major">état-major, le commandant des FFI de la Drôme, Jean-Pierre de Lassus Saint-Geniès[3], alias "Legrand", avait demandé à un de ses adjoints, chef de la Section atterrissage parachutage (SAP) de Drôme-Ardèche, Henri Faure, alias "Albert" ou "Capitaine Gérard", de se préparer à faire sauter le pont en cas de besoin.

Les faits

Le , à minuit, sur les plages du Var commence le débarquement de Provence .

À 16 h 30, ce même jour, le commandant Legrand donne l’ordre à Albert de faire sauter le pont de Livron[5].

En vue de cette action, Henri Faure a regroupĂ© sept cellules[6] de plastic (environ 180 kilogrammes[7]). Durant l'après-midi du 16, il regroupe son commando qui est composĂ© au total de 20 rĂ©sistants. Ils appartiennent tous Ă  la Section d'atterrissage parachutage et opèrent dans le secteur d'Allex-Livron[4].

Vers 22 h 30, après avoir disposé un groupe de protection au sud et un autre au nord, Faure et quatre hommes, attaquent le creusement de deux sapes dans le tablier du pont, juste au-dessus de la clé de voûte de l'arche sud. Tout cela, sous la menace des forces allemandes à proximité, à savoir :

  • les servants de la pièce de DCA placĂ©e en contrebas sur la rive sud.
  • les soldats du poste de garde se trouvant Ă  moins de 100 mĂŞtres, cĂ´tĂ© nord.
  • d'un convoi de blindĂ©s remontant vers le nord ; immobilisĂ©s pour la nuit Ă  la sortie de Loriol, ils peuvent repartir Ă  tout moment et surprendre les sapeurs en plein travail.

Enfin, après deux heures d'efforts exténuants, les charges sont placées avec un allumeur retard 1 heure et piégées au cas où elles seraient découvertes. Peu après 1 heure du matin, Jean Mathon et Henri Faure allument les quatre mèches et s'échappent par le nord, passant devant le poste de garde ennemi. L’explosion se fit ressentir à km[3].

Bilan

Le 17 c'est le dĂ©but du repli pour l'armĂ©e allemande dont les vĂ©hicules s'amoncellent entre Livron et MontĂ©limar et sont contraints de livrer bataille. En effet, coincĂ©s entre le RhĂ´ne, les Alpes et la DrĂ´me, ils doivent affronter les 5 000 hommes de la Task Force Butler[8], avant-garde de la 36e DI US, et 2 000 maquisards, appuyĂ©s par une forte aviation. Les Ă©lĂ©ments amĂ©ricains, après ĂŞtre passĂ©s par Sisteron, se sont rabattus le 21 dans la vallĂ©e du RhĂ´ne, au nord de MontĂ©limar, vers Marsanne. Les combats dans le secteur ont durĂ© jusqu'au 28. C'est la bataille de la vallĂ©e du RhĂ´ne ou bataille de MontĂ©limar.

Hommage

Le , lors des cĂ©rĂ©monies du 50e anniversaire de la LibĂ©ration, le pont a Ă©tĂ© rebaptisĂ© « Pont Commando Henri Faure Â».

Notes et références

  1. Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la Résistance, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1977, page 381
  2. Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la RĂ©sistance,page 363
  3. TĂ©moignage d'Henri Faure http://war.megabaze.com/page_html/012-Resistance-Parachuting
  4. Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la RĂ©sistance,page 365
  5. Dreyfus PaulHistoires extraordinaires de la RĂ©sistance,page 359
  6. Une "Cellule": est le contenu d'une cellule C N°1 des containers de sabotage type "H", soit plus de 27 kg qui étaient parachutés aux résistants
  7. http://www.resistance-drome.org/sabotage.pont.livron.resistance.shtml
  8. Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la RĂ©sistance,page 379

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la RĂ©sistance, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1977, (ISBN 2213004838)
  • Chazalon Thierry, "RĂ©sistances ! La DrĂ´me en armes", RĂ©cits d'histoire, Saint-Marcel-lès-Sauzet, 2010. (pages 14 Ă  18 : Situation du pont de Livron vue par les Allemands / Situation du pont de Livron vue par la RĂ©sistance).
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