Saïd Hajji
Saïd Hajji Harthi[1] est un penseur et journaliste marocain, né le à Salé et mort le . C'est l'une des figures du nationalisme marocain. Précurseur de la presse nationale marocaine et fondateur du journal Al-Maghrib, il a notamment eu comme surnom « Sa Majesté la Presse »[2].
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Biographie
Premières années
Saïd Hajji naît à Salé le [2], un mois avant la signature du traité de Fès passant le Maroc sous protectorat français, dans une famille aisée et conservatrice, originaire de la tribu des Beni Ouriaguel et installée à Salé depuis le XVIIe siècle[1], de la lignée de Sidi Ahmed Hajji (qui finança et participa activement à la reprise de Mehdiya aux Espagnols en 1681)[1]. Son père, dont il est le plus jeune fils[1], est un commerçant dans le secteur du textile, patriote et tranquille négociant avec l'Angleterre[1], qui compte alors parmi les plus grandes fortunes de Salé.
Il grandit entouré de grands notables. Le benjamin de la famille et ses quatre frères entrent à l'école coranique où d'emblée l'apprentissage leur est difficile. Enfant, il est marqué par l'emprisonnement de son frère aîné Abderrahmane à l'âge de 18 ans. La guerre du Rif, que son frère suivait avec engagement, l'a également influencé dès son plus jeune âge. Adolescent, il forge sa personnalité et sa fluidité littéraire à l'Université de Beyrouth où il étudie quelques années avec ses deux grands frères avant de rejoindre l'Université de Damas dont il est l'un des meilleurs élèves. Il est finalement diplômé de la Faculté palestinienne de Naplouse[3]. Toujours quelques journaux sous la main, il étudie et besogne jours et nuits pour réaliser son rêve de journaliste.
Engagement nationaliste
Selon son neveu Abderraouf Hajji, auteur de Saïd Hajji : Naissance de la presse nationale, « [l]es discussions [ont] beaucoup mûri [Saïd Hajji] au point où [on l']appelait le "cheikh des jeunes" »[4].
En 1926, Saïd s'engage en créant l'association al-Widad pour faire ses premiers pas vers la presse. Il commence par publier les journaux Al-Widad, Widad, al-Madrassa et al-Watan pour lesquels il n'utilise qu'un papier de mauvaise qualité faute de moyens financiers. Le , on pouvait lire en une de l'hebdomadaire al-Widad : « Ce journal a été créé pour combattre le colonialisme et l'esclavage. Chaque Marocain sera condamné à être anéanti s'il ne se réveille pas sur le champ et n'adopte la devise : la mort si nécessaire et que vive le Maroc ! »[2]
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (ar) Abderraouf Hajji (dir), Mohamed Hajji (dir) et Saïd Hajji, سعيد حجي : فجر الصحافة الوطنية المغربية في عهد الحماية [Saʻīd Ḥajjī : fajr al-ṣaḥāfah al-waṭanīyah al-Maghribīyah fī ʻahd al-ḥimāyah], Laval, s. n., , 630 p. (ISBN 0-9732236-0-X, BNF 40933705)Recueil des articles publiés de 1933 à 1941 par Saïd Hajji dans des revues et le quotidien Al-Maghrib.
- M'hammed Aouad et Maria Awad, Les Trente Glorieuses ou l'Âge d'or du nationalisme marocain, 1925-1955 : Témoignage d'un compagnon de Mehdi Ben Barka, Rabat, LPL, , 391 p. (ISBN 9981-110-08-6), p. 21, 35, 40, 57, 70, 79 et 153
- Abderraouf Hajji, Saïd Hajji : Naissance de la presse nationale marocaine, Kirkland, Mohammed Hajji, , 781 p. (ISBN 978-0-9732236-1-3 et 0-9732236-1-8, lire en ligne)
- Samir Achehbar, « Histoire. Sa Majesté la Presse », TelQuel, no 360, (lire en ligne)
- Sami Lakmahri, « Saïd Hajji, le génie précoce de la presse », Zamane, no 16, , p. 100 Encadré de l'article « « La saga de la presse marocaine (2/4) » ».
Notes et références
- Mouna Hachim, Dictionnaire des noms de famille du Maroc, Casablanca, Le Fennec, [détail de l’édition]
- Telquel no 360 (consulté le )
- Aouad et Awad 2006, p. 38
- [PDF] Farida Moha, « « Saïd Hajji était un homme de projet et de vision » : Interview avec Abderraouf Hajji, auteur de Saïd Hajji, naissance de la presse nationale », Le Matin, (lire en ligne)