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SA-10 (Apollo)

SA-10, pour « Saturn Apollo-10 », également désigné A-105[1] - [2] - [Note 1] (COSPAR ID : 1965-060A[3], SATCAT No. 1468[4]), fut le dixième et dernier vol du lanceur américain Saturn I et le sixième et dernier vol de sa deuxième version, aussi désignée « Block II ». Il fut également le cinquième et dernier vol à lancer une maquette (aussi désignée « simulateur de masse », ou « boilerplate ») du module de commande Apollo en orbite terrestre basse[3].

SA-10
(A-105)
SA-10 décollant de son pas de tir, le 30 juillet 1965.
SA-10 décollant de son pas de tir, le .
Données de la mission
Organisation Drapeau des États-Unis NASA
Vaisseau • CM Apollo BP-9 (maquette)
• Satellite Pegasus 3
Objectif • Vol de tests aérodynamiques
• Étude des micrométéoroïdes
Équipage Aucun
Masse 1 451,5 kg
Lanceur Saturn I « Block II »
Date de lancement 13 h 0 min 0 s UTC
Site de lancement Drapeau des États-Unis LC-37B (en), Base de lancement de Cap Canaveral
DurĂ©e 1 466 jours
Retiré du service
Retour dans l'atmosphère
Distance parcourue 912 064 090 km
Identifiant COSPAR 1965-060A
Paramètres orbitaux
Nombre d'orbites ~22 152
ApogĂ©e 531 km
PĂ©rigĂ©e 528 km
PĂ©riode orbitale 95,2 minutes
Inclinaison 28,8°
Navigation

Ce vol fut également le dernier d'une série de trois vols — SA-9, SA-8 et SA-10 — à embarquer un exemplaire de la série de satellites à vocation scientifique Pegasus[5] - [6], conçus pour étudier et évaluer le danger représenté par les micrométéoroïdes pour les engins spatiaux circulant en orbite basse[7].

Objectifs de la mission

Comme lors des deux missions précédentes, les objectifs principaux de la mission étaient la collecte de données sur les micrométéoroïdes, ainsi que la démonstration du fonctionnement du mode de guidage itératif du lanceur et l'évaluation de la précision des divers systèmes embarqués[8]. De même, le lanceur et la charge utile de la mission étaient similaires à ceux du vol précédent SA-8, avec une maquette (boilerplate) du module de service Apollo[8] recevant un « quad » — appelé ainsi car sur le vaisseau Apollo, chaque bloc de RCS contenait quatre petits moteurs — doté de capteurs pour mesurer les contraintes subies pendant le vol[8].

Le lanceur consistait en un premier Ă©tage S-I, un deuxième Ă©tage S-IV et une case Ă  instruments (Instruments Unit, IU). Il emportait une maquette du module de commande[1] - [3] - [9], surnommĂ©e « boilerplate » (en français : « tĂ´le d'acier de haute qualitĂ© relativement Ă©paisse utilisĂ©e dans la construction d'une chaudière »), jouant en fait le rĂ´le de simulateur de masse. DĂ©signĂ©e « BP-9 »[1] - [3] — pour « Boilerplate-9 » —, elle avait une masse de 4 600 kg et reproduisait la forme et la taille du module de commande « rĂ©el » totalement Ă©quipĂ©[3] - [10]. LarguĂ©e une fois arrivĂ©e en orbite, elle Ă©tait surmontĂ©e d'une tour de sauvetage, qui devait elle ĂŞtre larguĂ©e plus tĂ´t pendant l'ascension, juste après la sĂ©paration entre le premier et le deuxième Ă©tages[3]. L'ensemble Ă©tait fixĂ© au sommet d'un module de service factice rĂ©alisĂ© en aluminium, lui-mĂŞme fixĂ© au S-IV via un adaptateur. Le satellite, d'une masse de 1 451,5 kg[3] et mesurant 5,28 Ă— 2,13 Ă— 2,41 m, Ă©tait repliĂ© sur lui-mĂŞme, enfermĂ© Ă  l'intĂ©rieur du module de service et fixĂ© Ă  l'adaptateur, ce dernier Ă©tant fixĂ© au deuxième Ă©tage de la fusĂ©e[3]. La maquette du module de commande servait ainsi Ă©galement de carĂ©nage pour protĂ©ger le satellite[3]. Une fois arrivĂ© en orbite, l'ensemble formĂ© par le deuxième Ă©tage — vidĂ© de ses ergols —, la case Ă  Ă©quipements, l'adaptateur, le module de service factice et le satellite, avait une masse de 10 500 kg[3]. La configuration Ă©tait telle que ces Ă©lĂ©ments restaient attachĂ©s une fois arrivĂ©s en orbite, le satellite se dĂ©ployant depuis l'intĂ©rieur du module de service factice ; seule la maquette du module de commande devait se sĂ©parer du reste de la fusĂ©e et Ă©voluer sur une orbite diffĂ©rente[3] - [9]. Le satellite Pegasus 3 avait les mĂŞmes dimensions que les deux exemplaires prĂ©cĂ©dents de la sĂ©rie Pegasus[8]. Lorsque les panneaux de capteurs du satellite Ă©taient dĂ©ployĂ©s, l'envergure atteignait 29,3 m[3].

Vol

Préparation pré-vol

L'étage S-IV arriva à Cap Canaveral le , tandis que l'étage S-I et la case à équipements le [1] - [2]. Le satellite Pegasus 3, troisième et dernier de la série des satellites Pegasus, arriva le [6].

Afin d'accueillir les vols des missions suivantes, réalisés à l'aide du nouveau lanceur Saturn IB, la NASA avait décidé d'appliquer des modifications au pas de tir LC-37B[6] - [11]. Ces modifications devant débuter en août, la date limite pour le lancement avait été fixée au , ce qui donna relativement peu de temps aux équipes au sol pour préparer le vol[6] - [11].

Lancement

Un test complet du compte-à-rebours fut effectué le , celui-ci se déroulant sans le moindre incident[12].

Le compte-Ă -rebours final du lancement fut mis en route le [12] puis, Ă  13 h 0 min 0 s UTC), la fusĂ©e dĂ©colla depuis le pas de tir LC-37B (en), Ă  Cap Canaveral[1] - [2] - [3] - [11] - [12] - [13], rĂ©alisant un vol proche de la perfection[11] - [12]. Il n'y eut qu'un seul arrĂŞt technique du compte-Ă -rebours avant le lancement. D'une durĂ©e de 30 minutes, il fut utilisĂ© pour s'assurer que l'horaire du dĂ©collage corresponde bien avec l'ouverture de la fenĂŞtre de lancement[8].

Le lancement fut nominal et, approximativement 10 min 30 s après le dĂ©collage, le vaisseau spatial fut insĂ©rĂ© sur une orbite de 528 Ă— 531 km[1] - [8] avec une inclinaison Ă  28.8° et une pĂ©riode orbitale de 95,2 minutes[8]. La tour de sauvetage fut larguĂ©e pendant l'ascension, tandis que la maquette du module de commande fut larguĂ©e vers une orbite diffĂ©rente de celle du lanceur, afin de ne pas perturber les mesures scientifiques du satellite Pegasus[14]. La masse totale placĂ©e en orbite Ă©tait de 15 621 kg, dont 1 423,6 kg pour le satellite seul[8]. Un peu moins d'une minute après le largage du module de commande, le satellite Pegasus 3 dĂ©ploya ses ailes[8]. Les officiels de la NASA calculèrent l'heure de lancement afin d'Ă©viter des interfĂ©rences dans les communications avec les deux Pegasus, lancĂ©s prĂ©cĂ©demment, qui Ă©taient toujours en orbite et utilisaient la mĂŞme frĂ©quence (136,89 Mhz) pour rester en liaison avec le sol[8] - [15]. Pegasus 3 fut insĂ©rĂ© en orbite Ă  un angle de 120° — soit un tiers d'orbite — par rapport Ă  son prĂ©dĂ©cesseur[15].

Analyse post-lancement

La trajectoire du vol fut proche de celle prĂ©vue, avec une orbite très circulaire et un vol quasiment parfait[8] - [11] - [12]. La capsule Apollo — servant de carĂ©nage pour le satellite — se sĂ©para du reste de la fusĂ©e 816 s après le lancement, puis le dĂ©ploiement des longs panneaux de dĂ©tecteurs du satellite dĂ©buta 40 s plus tard[8]. La durĂ©e de vie prĂ©vue du satellite en orbite devait ĂŞtre de 720 jours[8]. Il fut retirĂ© du service le [8].

Comme lors des deux vols précédents, Pegasus 3 n'enregistra pas beaucoup d'impacts de micrométéoroïdes, ce qui permit aux scientifiques de se rendre compte que les micrométéoroïdes ne représentaient pas forcément un grand danger pour les futurs vaisseaux Apollo[9]. Le vaisseau resta en orbite jusqu'au , avant de retomber dans l'atmosphère et s'écraser dans l'océan[8].

La mission fut déclarée réussie, car tous les objectifs — principaux et secondaires — fixés avaient été atteints[8] - [11] - [12].

Notes et références

Notes

  1. « A-105 » provient cependant du numéro de série attribué à cet exemplaire de la fusée Saturn I. Les sites officiels de la NASA désignent tous le nom officiel de la mission comme étant « SA-8 »[1] - [2] - [3].

Références

  1. (en) « Saturn Test Flights », sur www.nasa.gov, NASA, .
  2. (en) « SA-10 », NASA.
  3. (en) « Pegasus 3 » [archive du ], NASA.
  4. (en) Jonathan McDowell, « Satellite Catalog », Jonathan's Space Page.
  5. (en) Benson et Faherty 1978, p. 217–219.
  6. (en) Bilstein 2015, p. 334–335.
  7. (en) Bilstein 2015, p. 330.
  8. (en) Apollo Program Summary Report, JSC-09423, p. 2-9 Ă  2-11.
  9. (en) Brooks et al. 2009, p. 181.
  10. (en) Benson et Faherty 1978, p. 215.
  11. (en) Benson et Faherty 1978, p. 219.
  12. (en) Bilstein 2015, p. 335.
  13. (en) Lee Mohon, « This Week in NASA History: Pegasus C is Attached to S-IU-10 – July 6, 1965 », (consulté le ).
  14. (en) Bilstein 2015, p. 332.
  15. (en) Bilstein 2015, p. 334.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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  • (en) Charles D. Benson et William Barnaby Faherty, Moonport : A History of Apollo Launch Facilities and Operations, CreateSpace Independent Publishing Platform, coll. « The NASA History Series », , 1re Ă©d., 656 p. (ISBN 1-4700-5267-9 et 978-1-47005-267-6, lire en ligne [PDF]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Roger E. Bilstein, Stages to Saturn : A Technological History of the Apollo/Saturn Launch Vehicles, Andesite Press, coll. « The NASA History Series », (1re Ă©d. 1996), 538 p. (ISBN 978-1-297-49441-3 et 1-297-49441-5, lire en ligne [PDF]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Apollo Program Summary Report (JSC-09423), Houston, Texas, États-Unis, NASA, (lire en ligne [PDF]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Courtney G. Brooks, James M. Grimwood, Loyd S. Swenson, Jr. et Paul Dickson, Chariots for Apollo : The NASA History of Manned Lunar Spacecraft to 1969, Dover Publications Inc., coll. « Dover Books on Astronomy », (1re Ă©d. 1979), 576 p. (ISBN 978-0-486-46756-6 et 0-486-46756-2, lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Gordon W. Solmon et E. L. Leonard, Range Safety Data for Saturn SA-10 (Range Safety Data Report #4-65), Huntsville, Alabama (États-Unis), NASA, George C. Marshall Space Flight Center, , 182 p. (lire en ligne [PDF]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) SA-10 Flight Mechanical Summary (NASA TM X-53293), Huntsville, Alabama (États-Unis), NASA, George C. Marshall Space Flight Center, , 71 p. (lire en ligne [PDF]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Vibration And Acoustic Analyses – Saturn SA-10 Flight (NASA TM X-53366), Huntsville, Alabama (États-Unis), NASA, George C. Marshall Space Flight Center, , 94 p. (lire en ligne [PDF]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Ivan D. Ertel et Mary Louise Morse, The Apollo Spacecraft : A Chronology, vol. 1 : Through November 7, 1962, CreateSpace Independent Publishing Platform, coll. « The NASA Historical Series », (1re Ă©d. 1969), 284 p. (ISBN 978-1-4954-1397-1 et 1-4954-1397-7, lire en ligne [PDF]).


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