Pegasus (satellite)
Pegasus était une série de trois satellites scientifiques de la NASA, lancés en 1965 pour évaluer le danger représenté par les micrométéoroïdes pour les engins spatiaux circulant en orbite basse. Cette étude fut menée pour préparer les missions lunaires du programme Apollo, destiné à envoyer des hommes sur la Lune. Les satellites, équipés de détecteurs de grande surface, furent lancés par des fusées de type Saturn I. Les données recueillies permirent de dimensionner les caractéristiques des coques des vaisseaux Apollo de manière à limiter les risques de perforation pendant les missions, risques qui s'avérèrent beaucoup moins élevés que prévus.
Satellite scientifique
Organisation | NASA |
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Domaine | Micrométéoroïdes |
Nombre d'exemplaires | 3 |
Statut | Mission terminée |
Lancement |
• • • |
Lanceur | Saturn I |
Identifiant COSPAR | 1965-009A |
Site |
Masse au lancement | 1 450 kg |
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Contrôle d'attitude | stabilisé 3 axes |
Source d'énergie | panneaux solaires |
Orbite | Orbite basse |
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Altitude | Entre 500 et 700 km |
Inclinaison | ~30° |
Contexte
Parallèlement au programme Apollo, la NASA lance plusieurs programmes pour affiner sa connaissance du milieu spatial et du terrain lunaire. Ces informations sont nécessaires pour la conception des engins spatiaux du programme et préparer les atterrissages sur la Lune. À l'époque, les scientifiques n'avaient pas de données précises sur la densité, la vitesse et la masse des micrométéoroïdes et dans quelle mesure celles-ci pouvaient représenter une menace pour les vaisseaux spatiaux circulant en orbite basse. Les trois satellites Pegasus sont développés pour évaluer le danger représenté par les micrométéoroïdes d'une masse comprise entre 10-7 et 10-4 gramme présents en orbite basse. Les données qu'ils collectent sont utilisées pour dimensionner la protection des vaisseaux Apollo[1].
Caractéristiques techniques
Les trois satellites ont des caractéristiques identiques. D'une masse de 1 452 kilogrammes, ils sont constitués de deux sous-ensembles. Une partie centrale (5,3 × 2,1 × 0,28 m), solidaire de la fusée, à laquelle sont attachées de part et d'autre une paire d'ailes larges de 4,3 m et portant l'envergure totale à 29 m. Cette caractéristique est à l'origine du nom de cette série de satellites, emprunté au cheval ailé mythologique Pégase (« Pegasus », en anglais). Les ailes sont constituées de 208 panneaux (51 × 102 cm) comportant à la fois des détecteurs de micrométéoroïdes et des échantillons de boucliers aux caractéristiques variées, destinés à tester leur résistance à la perforation. La superficie totale des détecteurs est de 188 m2. Le satellite comporte également une caméra, destinée à filmer le déploiement des panneaux en orbite, et un spectromètre à électrons, destiné à mesurer le niveau de radiation subi par les satellites en orbite, en particulier au niveau de l'anomalie magnétique de l'Atlantique sud[2] - [3] - [4] - [5].
Déroulement des missions
Le développement des satellites est confié au Centre de vol spatial Marshall de la NASA. Les trois satellites Pegasus sont placés en orbite par une fusée Saturn I, dont ce furent les derniers vols. Chaque satellite est lancé avec une charge utile principale constituée par une maquette du vaisseau Apollo et sa tour de sauvetage. Le satellite Pegasus est placé à l'intérieur de la maquette du module de service du vaisseau Apollo. Une fois l'ensemble placé en orbite, la maquette du vaisseau Apollo est éjectée. Le satellite Pegasus circule sur une orbite basse dont l'altitude est comprise entre 440 et 740 km selon les missions, avec une inclinaison proche de 30°. Les panneaux sont déployés par un système motorisé. La caméra embarquée filme ce déploiement. Les trois missions se déroulent de manière nominale[2].
Résultats scientifiques
Outre une mesure précise du risque constitué par les micrométéoroïdes en orbite basse, les satellites Pegasus ont permis, selon Ernst Stuhlinger, alors directeur du Laboratoire de recherche du centre Marshall, de rassembler des informations précieuses sur les mouvements gyroscopiques et le comportement en orbite des objets rigides, la durée de vie des composants électroniques, ainsi que le comportement dans la durée des isolants utilisés pour le contrôle thermique[2].
Historique des missions
Notes et références
- G. Brooks, James M. Grimwood, Loyd S. Swenson, op. cit. Portents for Operations.
- (en) Mike Wright (MSFC), « Pegasus Satellite was Lofted into Space in 1965 » (consulté le ).
- (en) « Pegasus : Electron Spectrometer », sur catalogue NASA NSSDC) (consulté le ).
- (en) « Pegasus : Meteoroid Penetration Detectors », sur catalogue NASA NSSDC) (consulté le ).
- (en) « Pegasus 1 », sur catalogue NASA NSSDC) (consulté le ).
- (en) Apollo Program Summary Report, JSC-09423, p. 2-7 à 2-9.
- (en) Apollo Program Summary Report, JSC-09423, p. 2-9.
- (en) Apollo Program Summary Report, JSC-09423, p. 2-9 à 2-11.
Bibliographie
- (en) G. Brooks, James M. Grimwood, Loyd S. Swenson, Chariots for Apollo : A History of Manned Lunar Spacecraft, (lire en ligne)Histoire du développement des deux vaisseaux Apollo CSM et module lunaire (document NASA n° Special Publication-4205)
- (en) Charles D. Benson et William Barnaby Faherty, Moonport : A History of Apollo Launch Facilities and Operations, CreateSpace Independent Publishing Platform, coll. « The NASA History Series », , 1re éd., 656 p. (ISBN 1-4700-5267-9 et 978-1-47005-267-6, lire en ligne [PDF]), p. 215–219.
- (en) Roger E. Bilstein, Stages to Saturn : A Technological History of the Apollo/Saturn Launch Vehicles, Andesite Press, coll. « The NASA History Series », (1re éd. 1996), 538 p. (ISBN 978-1-297-49441-3 et 1-297-49441-5, lire en ligne [PDF]), p. 245, 329–331.
- (en) Courtney G. Brooks, James M. Grimwood, Loyd S. Swenson, Jr. et Paul Dickson, Chariots for Apollo : The NASA History of Manned Lunar Spacecraft to 1969, Dover Publications Inc., coll. « Dover Books on Astronomy », (1re éd. 1979), 576 p. (ISBN 978-0-486-46756-6 et 0-486-46756-2, lire en ligne), p. 181.
- (en) Apollo Program Summary Report (JSC-09423), Houston, Texas, États-Unis, NASA, (lire en ligne [PDF]), p. 2-7 à 2-9.