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RĂ©novation

La rénovation désigne les opérations par lesquelles un bâtiment ou l'un de ses éléments voit sa condition améliorée, par l'utilisation de matériaux neufs, modernes en remplacement des parties endommagées ou obsolètes. Il s'agit rarement d'une construction neuve après démolition totale mais plutôt d’une démolition partielle. Cette démolition fait différer la rénovation de la restauration, remise en l'état initial, et de la réhabilitation, qui a pour but de rouvrir un lieu fermé, ou ouvert mais pas aux normes les plus récentes. Une rénovation fait parfois partie d'un plan de reconversion ou de restructuration.

Maison en rénovation

Il peut s'agir d'un quartier ou d'une ville ; on parle alors de rénovation urbaine (avec en France une Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) ou de renouvellement urbain, éventuellement dans le cadre de la ville reconstruite sur elle-même pour limiter la périurbanisation et ses effets environnementaux et fonciers néfastes.

Une rénovation bien pensée et bien conduite peut considérablement améliorer l'efficience énergétique d'un bâtiment (voire le rendre positif en énergie, et éventuellement intégrer une dimension biodiversité/puits de carbone et adaptation au changement climatique. Mais elle est aussi source de flux de matériaux, d'énergie, d'eau et de déchets pouvant être plus ou moins bien gérés. Mi-2017 Promotelec a lancé un nouveau « « Label rénovation responsable » » pour valoriser l’impact carbone de l'exploitation du bâtiment ; complétant le label « Label énergie positive et réduction carbone E+C » qui prend lui en compte l’impact carbone dans la construction neuve [1].

Enjeux

Ils varient selon les cas :

  • Un enjeu sanitaire. Il s'agit d'Ă©liminer l'habitat vĂ©tuste et indigne, et en particulier les sources de poussières, gaz nocifs, polluants (amiante, plomb...) froid pour amĂ©liorer la qualitĂ© de vie et la sĂ©curitĂ© du lieu. Un enjeu juridique et sĂ©curitaire est souvent associĂ© ; la rĂ©novation est l'occasion de mises aux normes les plus rĂ©centes, pour prĂ©venir les risques et les amendes. La rĂ©novation est souvent l'occasion de retirer l'amiante, les peintures au plomb (cĂ©ruse, minium de plomb), les tuyaux de plomb au profit de matĂ©riaux moins nuisibles pour l'environnement et la santĂ©.
  • Si un lieu est inutilisable ou qu'il a perdu sa rentabilitĂ©, la rĂ©novation est un investissement qui peut viser un changement d'usage (ex : Ă©glise ou cinĂ©ma transformĂ© en bureaux, hĂ´tel ou logements).

Technique

Les progrès techniques permettent des rénovations et transformations qui étaient quasi impossibles il y a quelques années.

  • Les techniques de dĂ©capage, de dĂ©samiantage et de diagnostic initial permettent de mieux garantir la santĂ© des ouvriers et futurs habitants.
  • Les Ă©comatĂ©riaux permettent de mobiliser moins de matĂ©riaux toxiques ou posant problème de gĂŞne Ă  la pose.
  • Les logiciels spĂ©cialisĂ©s permettent de visualiser des plans en trois dimensions, d'estimer la soliditĂ© d'une poutre, d'un mur ou d'une colonne, pour Ă©tablir l'ordre de travaux Ă  effectuer.
  • Le diagnostic infrarouge dĂ©tecte les fuites rĂ©elles et potentielles de chaleur.
  • le diagnostic Ă©nergĂ©tique estime les Ă©conomies d'Ă©nergies possibles.

LĂ©gislation

Elle varie selon les Ă©poques et les pays. A titre d'exemple en France, les « travaux de rĂ©novation importants »  font dans le cadre de la loi Grenelle II (de 2010) l'objet d'une attention particulière. Un dĂ©cret en Conseil d'État, après avis de l'AutoritĂ© de la concurrence, doit encore prĂ©ciser la notion de « travaux de rĂ©novation importants Â»

Rénovation énergétique

C'est la partie de la rénovation qui concerne les économies d'énergie et le respect de la "Réglementation Thermique Existant" (RT Existant), qui définit les niveaux de performance énergétique à atteindre.
En fonction de la SHON, du coût des travaux et de l'année de construction du bâtiment, on applique :

  • la RT "Ă©lĂ©ment par Ă©lĂ©ment" (d'une part, pour tous les bâtiments d'avant 1948 ; d'autre part, pour les bâtiments postĂ©rieurs Ă  1948 et d'une SHON < 1 000 m2 ; et enfin, pour les bâtiments postĂ©rieurs Ă  1948 d'une SHON > 1 000 m2 et dont le coĂ»t des travaux de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique reprĂ©sente moins de 25 % du coĂ»t de la construction)
  • la RT globale (bâtiments construits après 1948 dont la SHON > 1 000 m2 et le coĂ»t des travaux de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique > 25 % du coĂ»t de la construction)

Les huit postes de la RT "élément par élément" sont les suivants :

La « RT Ă©lĂ©ment par Ă©lĂ©ment Â» impose des niveaux de performance spĂ©cifiques pour chacun des Ă©lĂ©ments faisant l'objet de la rĂ©novation, alors que la « RT globale Â» impose une performance globale du bâtiment en matière de consommation Ă©nergĂ©tique.

L'approche globale, avec recours à des experts en rénovation énergétique semble donner les meilleurs résultats, sur le plan des performances et du respect de la loi. Mais les modèles actuels excluent ou tiennent peu compte de paramètres déterminant dont dans le bâti ancien (comportement hygrométrique du bâtiment et des matériaux, inertie thermique des matériaux, usages du bâtiment) ; Aussi l'état de l'art du milieu du BTP et les doctrines des experts (bureau d'étude thermique) évoluent rapidement.
Un programme «Habiter mieux» de l'ANAH soutient en France la lutte contre la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique : 13 000 logements ont Ă©tĂ© rĂ©novĂ©s de 2011 Ă  , soit 30 000 foyer aidĂ©s, mais pour seulement 1/10e de l'objectif (300 000 logements rĂ©novĂ©s avant 2017), avec selon l'ANAH un gain Ă©nergĂ©tique moyen de 39 % (14 points de plus que le seuil des 25 % exigĂ© par le programme). Les mĂ©nages ciblent d'abord l’isolation des combles, les performances de chauffage, avant le changement des portes et fenĂŞtres (moins impactants). De 2011 Ă  , 23,74 millions € de primes « Investissement d'Avenir » ont gĂ©nĂ©rĂ© 234,6 millions € de travaux selon l'ANAH[2].

Pour mémoire, les coûts de la construction actualisés sont présentés sur le site RT bâtiment.

A l'heure actuelle toutes les constructions neuves entrent dans le cadre de la RT 2012 qui laissera sa place, à partir de 2020, à la norme RT 2020. Elle s'applique à la presque totalité des bâtiments dont la déclaration des travaux a été faite après le . En cas de travaux d'extension portant sur une surface supérieur à 30% de la SHONRT ou occupant un espace de plus de 150 m² il sera aussi obligatoire de respecter cette norme.

La RT 2012 est l’une des mesures retenues à l’issue du Grenelle de l’environnement 1. L'objectif de cette norme RT 2012 était et est toujours de réduire la consommation énergétique des bâtiments[3] neufs à un maximum de 50 kWhEP/(m².an)[4]. Cet objectif atteint on parle de Bâtiment Basse Consommation (BBC). Les efforts étaient concentrés sur plusieurs aspects : le chauffage, la climatisation, l’éclairage, l’eau chaude sanitaire et les auxiliaires.

En 2020 une nouvelle norme sera applicable : la RT 2020. Celle-ci ira encore plus loin et engagera les constructeurs et les artisans à concevoir des bâtiments dit à énergie positive (BEPOS) c'est-à-dire qu'ils seront au minimum auto-suffisant en énergie et au mieux ils produiront plus qu'il n'en ont besoin. En plus des restrictions imposées par la RT 2012, le BEPOS prendra également en compte les autres usages que sont la télévision, les appareils ménagers, l’ordinateur ainsi que l’impact carbone de la construction. Avec cette nouvelle norme les bâtiments ne devront pas consommer plus de 15 kWhEP/(m².an)[5].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. Un nouveau label pour la rénovation responsable ; Environnement magazine, 18/07/2017
  2. Batiactu, Où en est la rénovation énergétique ?, 2012-10-11
  3. « RT2012 : tout savoir sur la réglementation thermique », sur Prix Pose, (consulté le )
  4. « RT2012 », sur Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales (consulté le )
  5. « Comprendre la RT 2020 en images », sur L'Energie Tout Compris.fr (consulté le )
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