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Russ Feingold

Russell Dana Feingold, dit Russ Feingold, nĂ© le Ă  Janesville (Wisconsin), est un homme politique amĂ©ricain, membre du Parti dĂ©mocrate et sĂ©nateur du Wisconsin au Congrès des États-Unis de 1993 Ă  2011. Il est l'une des figures majeures de la gauche radicale amĂ©ricaine Ă  la chambre haute fĂ©dĂ©rale pendant 18 ans, Ă©tant notamment le seul sĂ©nateur Ă  voter contre le USA PATRIOT Act en 2001.

Russ Feingold
Illustration.
Portrait officiel de Russ Feingold (2009).
Fonctions
Sénateur des États-Unis
–
(18 ans)
Élection 3 novembre 1992
RĂ©Ă©lection 3 novembre 1998
2 novembre 2004
Circonscription Wisconsin
LĂ©gislature 103e, 104e, 105e, 106e, 107e, 108e, 109e, 110e et 111e
Groupe politique DĂ©mocrate
Prédécesseur Bob Kasten
Successeur Ron Johnson
Biographie
Nom de naissance Russell Dana Feingold
Date de naissance
Lieu de naissance Janesville (Wisconsin, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
Diplômé de Université du Wisconsin à Madison
Magdalen College d'Oxford
Université Harvard
Religion JudaĂŻsme

Signature de Russ Feingold

Biographie

Origines

Fils de l'avocat Leon Feingold et de sa femme Sylvia, il est membre de B'nai B'rith Youth Organization (BBYO) dans son adolescence, un mouvement juif juvénile pour les étudiants. Diplômé en 1975 de l'université du Wisconsin à Madison avec les honneurs, il bénéficie en 1977 d'une bourse Rhodes pour poursuivre ses études à l'université d'Oxford. En 1979, il est diplômé en droit de l'université Harvard. Jusqu'en 1985, il est avocat dans des firmes privées.

Carrière politique

Russ Feignold lors d'une visite en Éthiopie en 2006.

En 1982, Russ Feingold est Ă©lu au SĂ©nat du Wisconsin pour le 27e district, oĂą il siège pendant 10 ans Ă  partir de 1983. Lors des Ă©lections de 1992, il se prĂ©sente au SĂ©nat des États-Unis contre le titulaire rĂ©publicain sortant Bob Kasten, qu'il bat avec 6 points d'avance. Il est rĂ©Ă©lu lors des Ă©lections de 1998 avec deux points d'avance contre le rĂ©publicain Mark Neumann en dĂ©pit des sommes astronomiques investies par ce dernier.

Rencontre avec Sonia Sotomayor, dont la nomination à la Cour suprême des États-Unis est proposée par Obama, en 2009.

Remportant un troisième mandat à l'occasion des élections de 2004, Russ Feingold est réélu avec 56 % des voix contre 44 % au candidat républicain Tim Michels. Bien que divorcé par deux fois, il est l'un des candidats les plus sérieux pour la présidence ou la vice-présidence en 2008 du côté démocrate et est un sérieux concurrent pour John Edwards, Evan Bayh ou Hillary Clinton. Il forme même un comité d'action politique (political action committee) mais annonce rapidement qu'il renonce à se présenter, notamment pour préserver sa vie familiale. Il soutient Barack Obama et vote en sa faveur lors de la Convention nationale démocrate de 2008.

Lors des élections de 2010, candidat à un nouveau mandat, Feingold obtient 47 % des voix dans un contexte de vague conservatrice et est battu par son adversaire républicain, l'homme d'affaires Ron Johnson, issu du mouvement du Tea Party, qui récolte 52 % des voix. Nommé envoyé spécial des États-Unis pour les Grands Lacs africains et le Congo-Kinshasa par le président Obama de 2013 à 2015, il est de nouveau candidat lors des élections de 2016 afin de reprendre son ancien siège. Cependant, il est encore battu par Johnson le jour où Donald Trump est élu président en remportant le Wisconsin, par 50 % des voix contre 46 % à Feingold, ce qui marque son retrait définitif de la vie politique[1].

Vie privée

Marié une première fois pendant neuf ans et père de deux enfants, Feingold divorce pour épouser en 1991 Mary Erpenbach, elle-même divorcée et mère de deux enfants. En 2005, le couple se sépare et annonce son divorce. En 2020, Feingold devient président de l'American Constitution Society.

Positions politiques

Priorités législatives

Durant ses mandat au SĂ©nat des États-Unis, les prioritĂ©s de Feingold sont la rĂ©forme des campagnes Ă©lectorales, l'appui Ă  un système de sĂ©curitĂ© sociale Ă©tendu et Ă  une assurance santĂ© universelle, la prĂ©servation de l'environnement, l'abolition de la peine de mort et une politique Ă©trangère multilatĂ©rale. Avec le sĂ©nateur rĂ©publicain John McCain, il est ainsi Ă  l'origine du Bipartisan Campaign Reform Act de 2002 qui plafonne les dĂ©penses en matière de publicitĂ© Ă©lectorale. La Cour suprĂŞme des États-Unis limite cependant Ă  plusieurs reprises les dispositions de la loi, jusqu'Ă  l'arrĂŞt Citizens United v. Federal Election Commission de , par lequel elle annule les dispositions limitant les sommes pouvant ĂŞtre engagĂ©es par des entreprises ou des syndicats. L'arrĂŞt est durement critiquĂ© par le prĂ©sident Obama. Lors de la campagne pour les Ă©lections sĂ©natoriales de 2010, Feingold souligne que dans les publicitĂ©s financĂ©es par ses adversaires, plus de 2 millions de dollars d'entre elles auraient Ă©tĂ© illĂ©gales avant l'arrĂŞt Citizens United[2]. Ron Johnson, associĂ© au mouvement du Tea Party, investit personnellement 8 millions de dollars, auxquels s'ajoutent 3 millions de dollars d'apport extĂ©rieur[2]. Battu, Feingold dispose toutefois de fonds Ă  peu près Ă©quivalents[2].

Feingold est le seul sénateur à voter contre le USA PATRIOT Act, faisant valoir que la loi restreint abusivement les libertés civiles. Il est aussi à l'origine en 2006 d'une procédure d'impeachment contre le président George W. Bush Sur le sujet du contrôle des armes à feu aux États-Unis, le sénateur Feingold approuve tantôt l'extension des contrôles sur leur vente, tantôt voté pour élargir les droits des possesseurs d'armes à feu. En 2002, des suites des attentats du 11 septembre 2001, il approuve la loi autorisant les pilotes de ligne à emporter des armes à feu dans leur cockpit. Deux ans plus tard, il se prononce contre le prolongement de la législation bannissant certains types d'armes à feu. Il soutient toujours les droits individuels des détenteurs d'armes à feu, protégés selon lui par le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis :

« Je soutiens le droit de port d'armes pour des raisons légitimes — comme la chasse, le sport et l'autodéfense. Des millions d'Américains possèdent légalement des armes à feu et nous ne devons pas agir de manière telle qu'ils pourraient penser qu'ils sont des citoyens de seconde classe ou que leurs droits constitutionnels sont attaqués. En même temps, il y a des actions que nous pouvons et devons mener pour protéger la sécurité publique et qui n'enfreignent pas les droits constitutionnels[3]. »

Concernant le mariage homosexuel, Feingold se prononce en 2006 en faveur du mariage entre personnes de même sexe. Il se prononce également contre les accords de libre-échange, qu'il estime néfaste pour l'ouvrier américain, votant contre la nomination de Timothy Geithner au département du Trésor. Il se dit en faveur de la régularisation des immigrés illégaux[4].

Rang idéologique

Le groupe libéral (au sens américain du terme) Americans For Democratic Action, qui note les membres du Congrès sur une échelle allant de 0 (ultra-conservateurs) à 100 (défenseur des causes progressistes) accorde au sénateur Feingold une moyenne de 96, ce qui le met en concurrence avec la sénatrice de Californie Barbara Boxer pour le titre de l'élu le plus progressiste du Congrès. Le groupe non partisan Concord Coalition le distingue à partir de 1997 pour ses positions fiscales responsables[5].

En 2004, l'association nationale des possesseurs d'armes à feu (National Rifle Association) lui attribue la note D (F étant la plus basse note)[6]. Sur les questions environnementales, la League of Conservation Voters lui accorde un score positif de 100 %[7]. L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) lui accorde un score positif de 89 % concernant la protection des libertés civiles aux États-Unis[8].

Notes et références

  1. (en) « Feingold running for Wisconsin Senate », sur politico.com, (consulté le ).
  2. Robert Barnes, Roberts Court rulings on campaign finance reveal shifting makeup, forceful role, The Washington Post, 1er novembre 2010
  3. Traduction de « I support the right to bear arms for lawful purposes -- for hunting and sport and for self-protection. Millions of Americans own firearms legally and we should not take action that tells them that they are second-class citizens or that their constitutional rights are under attack. At the same time, there are actions we can and should take to protect public safety that do not infringe on constitutional rights. . Statement of U.S. Senator Russ Feingold on the Gun Manufacturers Liability Bill
  4. Les figures emblématiques d'un changement politique, Le Monde, 4 novembre 2010
  5. (en) « Home », sur www.concordcoalition.org.
  6. (en) « National Rifle Association - Political Victory Fund », sur nrapvf.org.
  7. (en) « League of Conservation Voters - Turning Environmental Values Into National Priorities », sur www.capwiz.com.
  8. (en) « Vote ScoreCard », sur ssl.capwiz.com.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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