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Bipartisan Campaign Reform Act

Le Bipartisan Campaign Reform Act (BCRA) de 2002, officiellement An act to amend the Federal Election Campaign Act of 1971 to provide bipartisan campaign reform et couramment appelĂ©e McCain–Feingold Act, du nom de deux sĂ©nateurs Ă  l'origine de la proposition de loi, le rĂ©publicain John McCain et le dĂ©mocrate Russ Feingold, est une loi fĂ©dĂ©rale des États-Unis qui limite les dĂ©penses engagĂ©es en matiĂšre de publicitĂ©s Ă©lectorales, visant en particulier les sommes importantes apportĂ©es Ă  certains candidats par des entreprises, qu'elles soient basĂ©es aux États-Unis ou ailleurs.

Bipartisan Campaign Reform Act
Présentation
Titre An act to amend the Federal Election Campaign Act of 1971 to provide bipartisan campaign reform
Abréviation BCRA
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Territoire d'application États-Unis
Type loi fédérale, droit des élections
Adoption et entrée en vigueur
Législature 107e CongrÚs (majorité républicaine à la Chambre des représentants, mais démocrate au Sénat à la suite du ralliement de Jim Jeffords)
Gouvernement administration George W. Bush
Signature
Entrée en vigueur janvier 2003
Abrogation partiellement annulĂ©e par la Cour suprĂȘme Ă  diverses reprises

Lire en ligne

http://www.gpo.gov/fdsys/pkg/PLAW-107publ155/content-detail.html

Plusieurs de ses dispositions ont cependant Ă©tĂ© restreintes ou annulĂ©es par la Cour suprĂȘme au nom du 1er amendement Ă  la Constitution, concernant la libertĂ© d'expression. Plusieurs arrĂȘts ont concernĂ© cette loi, dont Citizens United v. Federal Election Commission, en , qui a fait l'objet d'une critique sĂ©vĂšre du prĂ©sident Barack Obama.

Principales dispositions de la loi

Dans McConnell v. Federal Election Commission (en) (2003), arrĂȘt au cours duquel la Cour suprĂȘme avait jugĂ© constitutionnel la plupart des dispositions du BCRA, la Cour avait soulignĂ© que la loi visait en particulier Ă  rĂ©pondre Ă  deux aspects de la vie politique amĂ©ricaine considĂ©rĂ©s comme problĂ©matiques:

  • l'augmentation importante de contributions dites de soft money: il s'agit de sommes non directement versĂ©es au soutien immĂ©diat d'un candidat lors de campagnes Ă©lectorales, et qui Ă©chappaient par consĂ©quent au Federal Election Campaign Act de 1971. La loi interdisait ainsi aux comitĂ©s nationaux des partis politiques de lever ou de dĂ©penser des fonds non soumis Ă  des plafonds fĂ©dĂ©raux, mĂȘme s'ils ne devaient pas concerner directement des Ă©lections mais ĂȘtre utilisĂ© dans le cadre de dĂ©bats locaux ou sociaux gĂ©nĂ©raux. Cette disposition n'affectait pas le soft money utilisĂ© par d'autres organismes que les comitĂ©s nationaux des partis, et en particulier les groupes 527 Ă©chappant au contrĂŽle de la Commission Ă©lectorale fĂ©dĂ©rale.
  • l'autre aspect visĂ© par la loi concernait la prolifĂ©ration des publicitĂ©s influençant la campagne Ă©lectorale de façon indirecte, c'est-Ă -dire sans appeler ouvertement Ă  « voter pour Â» tel ou tel candidat, etc. (les issue advocacy ads (en)). La loi dĂ©finissait ainsi comme publicitĂ© Ă©lectorale toute publicitĂ© nommant un candidat fĂ©dĂ©ral 30 jours avant une Ă©lection primaire ou un caucus, ou 60 jours avant des Ă©lections gĂ©nĂ©rales. Toute publicitĂ© de ce type Ă©tait interdite si elle Ă©tait financĂ©e par une entreprise ou certains types d'organisations non-lucratives ou par des fonds provenant d'une entreprise ou d'un syndicat. L'arrĂȘt Citizens United v. Federal Election Commission de 2010 a annulĂ© cette disposition.

Entrée en vigueur de la loi

Bien que connue comme loi McCain-Feingold, la proposition de loi qui fut effectivement votée n'était pas celle qui avait été introduite au Sénat, mais celle présentée à la Chambre des députés par Chris Shays et Marty Meehan. La loi fut signée le par le président George W. Bush, malgré l'expression de ses réticences sur certaines dispositions qu'il jugeait potentiellement anti-constitutionnelles, notamment celles qui concernaient les publicités indirectes[1]. Promulguée en , la loi devint véritablement active en .

Cour suprĂȘme

Le sĂ©nateur rĂ©publicain Mitch McConnell, alors whip de la majoritĂ© au SĂ©nat, soumis une facial challenge (en) devant la Cour suprĂȘme, procĂ©dure au cours de laquelle l'ensemble de la loi est critiquĂ© comme Ă©tant anti-constitutionnelle. Dans McConnell v. Federal Election Commission (en) (), la Cour rejeta cette critique. En 2006, le conservateur Samuel Alito remplaça la centriste Sandra Day O'Connor Ă  la Cour, qui avait votĂ©e en faveur de la dĂ©cision majoritaire de 2003 : ce remplacement sera l'un des facteurs expliquant les dĂ©cisions ultĂ©rieures de la Cour, limitant la portĂ©e du BCRA[2].

En , dans Federal Election Commission v. Wisconsin Right to Life, Inc. (en), la Cour suprĂȘme restreignit cependant largement les dispositions de la loi concernant les publicitĂ©s indirectes. Par 5 voix contre 4, la Cour, prĂ©sidĂ©e par John G. Roberts Jr., jugea en gros que tant que la publicitĂ© ne pouvait ĂȘtre « manifestement Â» interprĂ©tĂ©e comme appelant Ă  voter, fĂ»t-ce de façon indirecte, pour un candidat, celle-ci ne pouvait ĂȘtre qualifiĂ©e de publicitĂ© Ă©lectorale. Bien que la portĂ©e de cette dĂ©cision de la Cour suprĂȘme restait alors encore dĂ©battu par la doctrine, il est clair que la « Cour Roberts Â» avait assĂ©nĂ© un premier coup Ă  cette tentative de rĂ©gulation du marketing politique.

En , la Cour dĂ©clara anti-constitutionnelles, au nom du Premier amendement, les sections 319 (a) et (b) de la loi, dans Davis v. Federal Election Commission (en), arrĂȘt qui opposait l'industriel dĂ©mocrate Jack Davis (en) Ă  la Commission Ă©lectorale fĂ©dĂ©rale (FEC). L'« amendement du Millionnaire Â», nom populaire de la section 319 (b), obligeait un candidat Ă  une Ă©lection fĂ©dĂ©rale Ă  faire une dĂ©claration d'intention concernant les sommes qu'il investirait, Ă  titre personnel, dans la campagne, si celles-ci dĂ©passaient 350 000 dollars, ce qui visait Ă  rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s entre candidats. La section 319 (a), en revanche, permettait Ă  son candidat rival de faire appel Ă  davantage de fonds venant d'ailleurs pour faire face Ă  ce genre de « candidat millionnaire Â».

Citizens United (2010)

Enfin, en , la Cour a annulĂ© la plupart des dispositions concernant les publicitĂ©s indirectes dans Citizens United v. Federal Election Commission, affaire qui posait la question de savoir si un documentaire politique et trĂšs politisĂ© concernant Hillary Clinton (Hillary: The Movie) constituait, ou non, une « publicitĂ© Ă©lectorale Â» selon la dĂ©finition de la loi (c'est-Ă -dire en particulier s'il Ă©tait diffusĂ© peu de temps avant une Ă©lection).

La Cour décida alors que la loi ne pouvait interdire aux personnes morales, à but lucratif ou non, de financer des publicités électorales indirectes, ce qui suscita une critique acerbe du président Barack Obama lors de son discours sur l'état de l'Union du , qui soulignait que cela plaçait la vie politique américaine sous la dépendance de grosses entreprises, de firmes multinationales et de fonds venant de l'étranger [3].

La dĂ©cision, acquise par 5 voix contre 4 et Ă©crite par Anthony Kennedy, souligna la rupture entre libĂ©raux (John Stevens, Ruth Ginsburg, Stephen Breyer et Sonia Sotomayor) et conservateurs (outre A. Kennedy, Samuel Alito, John Roberts, Antonin Scalia et Clarence Thomas) Ă  la Cour[4]. La minoritĂ© dissidente, dont faisait partie John Stevens, soulignait qu'on ne pouvait placer des organisations, lucratives ou non, sur le mĂȘme plan que de simples Ă©lecteurs. Obama Ă©voqua une « victoire majeure pour le big oil,les banques de Wall Street, les compagnies d'assurance-santĂ© et les autres intĂ©rĂȘts puissants qui mobilisent leur puissance quotidiennement Ă  Washington pour Ă©touffer les voix des AmĂ©ricains de base[4]. Â»

Elle renversa partiellement McConnell v. Federal Election Commission (en), de 2003, et complĂštement Austin v. Michigan Chamber (en) de 1990.

Cette dĂ©cision eut un impact important. Lors de la campagne Ă©lectorale pour les sĂ©natoriales de novembre 2010, Russ Feingold soulignait que dans les publicitĂ©s financĂ©es par ses adversaires, plus de 2 millions de dollars d'entre elles auraient Ă©tĂ© illĂ©gales avant cet arrĂȘt[2].

Notes et références

Voir aussi


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