Rue de la Juiverie (Paris)
La rue de la Juiverie, est une ancienne rue de Paris, incorporée à la rue de la Cité en 1834. Elle était située quartier de la Cité, sur l'île de la Cité, dans l'ancien 9e arrondissement (actuel 4e arrondissement).
![]() Anc. 9e arrt Rue de la Juiverie
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Situation | ||
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Arrondissement | Anc. 9e (4e) | |
Quartier | Cité | |
Début | Rue des Marmousets-Cité[1] et rue de la Vieille-Draperie | |
Fin | Rue de la Calandre et rue Saint-Christophe | |
Historique | ||
Ancien nom | Via Judearia Rue de la Juierie Rue de la Juérie Rue de la Juyrie Rue de la Juisvie Rue de la Juiferie Rue de la Juiverie |
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GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
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Situation
Cette rue commençait rue des Marmousets-Cité[1] et rue de la Vieille-Draperie et finissait aux rues de la Calandre et Saint-Christophe. Elle était située dans l'ancien 9e arrondissement[2].
Les numéros de la rue étaient noirs[1]. Le dernier numéro impair était le no 33 et le dernier numéro pair était le no 38.
La rue du Four-Basset qui la reliait à la rue aux Fèves fut supprimée en 1730.
Origine du nom
Cette rue était habitée autrefois par des Juifs, d'où elle a tiré son nom jusqu'à la création de la rue de la Cité[1] - [3].
Historique
Cette rue, la via Judearia, qui était située dans les abords immédiats de la cathédrale Saint-Étienne, était occupée dès le Ve siècle par des commerçants juifs ; c'était alors le centre commercial de l'île de la Cité et de Lutèce[4].
Chassés de Paris en 636, les Juifs réoccupèrent cette rue deux siècles plus tard et s'étendirent dans le quartier. Elle était habitée principalement par des juifs riches[1].
Ils édifièrent, au IXe siècle, une synagogue qui était située à l'emplacement du no 5 de la rue de la Juiverie dans l'angle avec la rue des Marmousets-Cité. En 1183, Philippe Auguste expulsa les juifs du royaume de France et elle devint l'église de la Madeleine-en-la-Cité. Il y avait à cette époque un passage, appelé « passage du Four-Basset » qui communiquait à la rue aux Fèves et au marché au blé dit « halles de Beauce ».
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous la forme « rue la Juerie ».
Elle porte ensuite des noms qui en découlent : « rue de la Juérie », « rue de la Juyrie » en 1313 ; « rue de la Juisvie » en 1405 ; « rue de la Juiferie » en 1450, et « rue de la Juiverie » jusqu'en 1834.
Cette rue Ă©troite est Ă©largie en 1507 de 3 toises, 2 pieds[5].
Elle est citée sous le nom de « rue de la Jurie », dans un manuscrit de 1636.
En 1702, la rue, qui fait partie du quartier de la Cité, possède 41 maisons et 4 lanternes[6].
Une décision ministérielle du 26 prairial an XI () signée Chaptal fixe la largeur de la rue de la Juiverie à 12 mètres[7].
Le , sur la demande des propriétaires riverains, le ministre de l'Intérieur, Adolphe Thiers, décide de fusionner la rue du Marché-Palu, la rue de la Juiverie et la rue de la Lanterne sous le nom de « rue de la Cité[7] ».
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 5 : église de la Madeleine-en-la-Cité.
- En face de l'église de la Madeleine-en-la-Cité se trouvait le cabaret de la Pomme de Pin qui était fréquenté par les poètes français de la Pléiade[4] - [8].
- Dans cette rue se trouvait une maison à l'enseigne de La Tête Noire. Elle fut vendue par les créanciers d'Edme Louis Ayrault, à Pierre Claude Amyot, le . Un extrait de l’acte susdit, et d’un acte de liquidation de la succession du susdit Amyot, abandonnant la maison en question à Marie Claude Girard, veuve Amyoten, date du (tableau généalogique pour l’intelligence de la succession[9].
Références
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris.
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 35e quartier « Cité », îlots nos 23 et 24, F/31/90/10, îlots nos 26 à 28, F/31/90/12, îlots nos 34 et 35, F/31/90/17, îlot no 36, F/31/90/18.
- Guillot de Paris, Le Dit des rues de Paris, avec préface, notes et glossaire par Edgar Mareuse.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris.
- François Bonnardot : Registres des délibérations du Bureau de la ville de Paris Tome I (1499-1526), page 130.
- Jean de la Caille, Description de la ville de Paris.
- FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Ă©dition de 1844, p. 141-142 [lire en ligne].
- Luc Bihl-Willette, Des tavernes aux bistrots. Histoire des cafés, L'Âge d'homme, 1997, 321 p. (ISBN 9782825107737).
- 6.AZ.355 Archives nationales de France.
Bibliographie
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117).
- Guillot de Paris, Le Dit des rues de Paris, avec préface, notes et glossaire par Edgar Mareuse.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, 1812.