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Rue Puvis-de-Chavannes

La rue Puvis-de-Chavannes est une voie publique du 17e arrondissement de Paris, en France.

17e arrt
Rue Puvis-de-Chavannes
Voir la photo.
La rue en août 2021.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 17e
Quartier Plaine-de-Monceaux
Début 38, rue Ampère
Fin 95 bis, boulevard Pereire
Morphologie
Longueur 120 m
Largeur 14 m
Historique
Création 1899
DĂ©nomination 1899
GĂ©ocodification
Ville de Paris 7887
DGI 7896
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Puvis-de-Chavannes
GĂ©olocalisation sur la carte : 17e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 17e arrondissement de Paris)
Rue Puvis-de-Chavannes

Situation et accès

Plaque de la rue.

La rue Puvis-de-Chavannes, classée dans la voirie parisienne par un décret du .est une rue résidentielle située dans le quartier de la Plaine-Monceau ( 17e arrondissement de Paris). Elle débute au 38, rue Ampère et se termine au 95 bis, boulevard Pereire.

Le quartier est desservi par la ligne de métro 3 à la station Pereire, par la ligne C du RER et par la ligne de bus RATP 20.

Origine du nom

Pierre-CĂ©cile Puvis de Chavannes.

Elle doit son nom au peintre académique Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898), qui résidait a proximité, Avenue de Villiers.

Historique

La rue Puvis-de-Chavannes n'a été ouverte qu'en 1899, bien après les rues avoisinantes, ouvertes au début des années 1860 au cours des opérations de lotissement du quartier de la Plaine-Monceau. En 1903, dans un livre d’anecdotes sur la capitale, Albert Dureau rapporte que « pour le tracé de cette voie nouvelle, on a éventré le dernier massif de ce qui fut la butte de la Planchette, terrain de chasse renommé au XVIIe siècle »[1] - [2].

En , une motion au Conseil Municipal de la Ville de Paris qui indique : « L'art français vient de perdre une de ses gloires. Puvis de Chavannes est mort » propose de dénommer une rue de Paris en son honneur.

L'occasion se présente en 1899 avec l'ouverture d'une voie nouvelle entre la Rue Ampère et le Boulevard Pereire, à quelques centaines de mètres de l'ancien domicile du peintre, 89 avenue de Villiers[3].

Tous les bâtiments de la rue ont été construits entre 1903 et 1910, y compris l'immeuble de bureau situé au coin du boulevard Pereire, qui malgré l'apparence moderne de sa façade en marbre, est une des premières constructions en béton, réalisée en 1908 pour les Établissements Michelin[4].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

No 4 : hĂ´tel particulier construit en 1903.
  • No 4 : ce petit hĂ´tel nĂ©o-Renaissance construit en 1903 par l'architecte Paul HĂ©neux (1844-1909) rĂ©pondait Ă  une commande d'un "cĂ©libataire fortunĂ© possesseur d'une collection d'oeuvres d'art", ce qui explique l'agencement du bâtiment avec les pièces de rĂ©ception au premier Ă©tage, un second Ă©tage destinĂ© aux chambres et un troisième Ă©tage, Ă©clairĂ© par des vastes baies très travaillĂ©es, occupĂ© tout entier par un hall de collection. Le commanditaire a prĂ©fĂ©rĂ© vendre au moment de la dĂ©coration intĂ©rieure, "ne voulant pas ĂŞtre abandonnĂ© par ses amis jugeant la rue Puvis-de-Chavannes trop Ă©loignĂ©e du centre mondain". L'anecdote nous rappelle que le quartier Ă©tait encore neuf Ă  l'Ă©poque (la voie n'a Ă©tĂ© ouverte qu'en 1899). Il attirait un public nouveau mĂŞlant une certaine bourgeoisie et tout une sociĂ©tĂ© d'artistes ou de gens du spectacle (dont des "cocottes" et "demi-mondaines" dans le vocabulaire de l'Ă©poque)[5]. L'hĂ´tel fut rapidement louĂ© Ă  un industriel dĂ©jĂ  cĂ©lèbre et prospère, Louis Renault (1877-1944) qui en fit sa rĂ©sidence parisienne jusqu'Ă  ce qu'il s'installe en 1918 dans un hĂ´tel particulier bien plus somptueux au 90 de l'avenue du Bois de Boulogne (aujourd'hui avenue Foch). Louis Renault habita le petit hĂ´tel de la rue Puvis-de-Chavannes avec la cantatrice Jeanne Hatto (1879-1958), avec laquelle il entretenait une liaison. Il lui offrit ensuite un charmant hĂ´tel particulier Ă  quelques pas, au 24 bis rue Alphonse-de-Neuville (aujourd'hui 6, rue Alfred-Roll). CaractĂ©ristique rare Ă  l"Ă©poque mais indispensable pour son occupant, l'hĂ´tel de la rue Puvis-de-Chavannes Ă©tait dotĂ© d'une "remise Ă  automobile" au rez-de-chaussĂ©e (l'entrĂ©e Ă©troite sur la rue est d'origine et convenait donc aux vĂ©hicules de l'Ă©poque)[6] - [7].
  • No 10 : immeuble construit en 1907 par l'architecte Julien Bayard[8] (1843-1929) dont le style de la façade, en particulier les quelques ornements floraux, tĂ©moigne de l'influence de l'Art nouveau. Une plaque commĂ©morative posĂ©e en 2006 avec le concours de la Ville de Paris et de l'ambassade de Russie rappelle que le cinĂ©aste russe Andrei Tarkovski (1932-1986) trouva dans cet immeuble sa dernière demeure. Il y vĂ©cut la dernière annĂ©e de sa vie dans l'appartement de son producteur Anatole Dauman.
  • No 12 : hĂ´tel particulier construit en 1904[9], dont la sobriĂ©tĂ© de la façade, animĂ©e seulement de quelques courbes, contraste avec le style Ă©clectique des hĂ´tels particuliers du quartier. L'architecte en est Lucien Roy[10] (1850-1941) qui fut architecte en chef des monuments historiques et Ă  ce titre dirigea en particulier la restauration du château de Chenonceau. L. Roy prĂ©senta sa rĂ©alisation du 12 rue Puvis-de-Chavannes au salon d'architecture de la SociĂ©tĂ© nationale des Beaux Arts de 1904, ce qui lui valut le commentaire suivant : "Sans tomber dans l'exagĂ©ration des formes nouvelles, M. Roy sort de la banalitĂ© des formes connues. Nous ne pouvons qu'applaudir Ă  ces tentatives d'un artiste fort distinguĂ©, qui, sans oublier le passĂ©, sans surchauffer son imagination, marche de l'avant avec une sincère conviction"[11].
  • Angle rue Puvis-de-Chavannes (97, boulevard Pereire) : cet immeuble de bureaux, en apparence contemporain, fut construit en 1909, en seulement cinq mois, selon la technique rĂ©volutionnaire Ă  l'Ă©poque du bĂ©ton armĂ© (système Hennebique) pour les bureaux et magasins des Établissements Michelin[12]. La façade fut ensuite remaniĂ©e avec un parement en marbre rose.
  • No 4.
    No 4.
  • No 6.
    No 6.
  • No 12.
    No 12.

Références

  1. « Voies Nouvelles », Le Peuple Français,‎ .
  2. Hector-Hogier, Paris Ă  la fourchette, 1903.
  3. na, Bulletin municipal Officiel de la ville de Patis, Paris, 5 novembre 1898 et 11 juillet 1899
  4. « Nouveaux Bureaux et Magasins Michelin », Le Béton Armé, N° 132,‎
  5. G. Rozet, « Causerie: art et pratique », L'Architecture, revue hebdomadaire de la Société Centrale des Architectes N°45,‎ , p. 414-417 (lire en ligne).
  6. Emmanuel CHadeau, Louis Renault, Paris, Plon, , 458 p. (ISBN 2259186092), page 35
  7. Gilbert Hatry, Louis Renault, Patron absolu, Paris, La Fourcade, (ISBN 978-2-902667-07-9).
  8. Inscription en façade.
  9. « Permis de Bâtir », Bulletin Municipal Officiel de la Ville de Paris,‎ .
  10. Ecole de Chartes, « Répertoire des Architectes », sur ELEC - Paris Sorbonne.
  11. Ch-A Gautier, « Le Salon de la société nationale des Beaux Arts », L'architecture N° 18,‎ , p. 167.
  12. collectif, « Nouveaux Bureaux et Magasins de Michelin et Cie », Le Béton Armé N° 132,‎ .

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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