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Rue Notre-Dame-de-Lorette

La rue Notre-Dame-de-Lorette est une voie du 9e arrondissement de Paris.

9e arrt
Rue Notre-Dame-de-Lorette
Voir la photo.
La rue Notre-Dame-de-Lorette en 2019.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 9e
Quartier Saint-Georges
DĂ©but 2, rue Saint-Lazare
1, rue des Martyrs
Fin 48, rue Jean-Baptiste-Pigalle
Morphologie
Longueur 485 m
Largeur 13 m
Historique
Création 1824-1835
GĂ©ocodification
Ville de Paris 6773
DGI 6832
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Notre-Dame-de-Lorette
GĂ©olocalisation sur la carte : 9e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 9e arrondissement de Paris)
Rue Notre-Dame-de-Lorette
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Situation et accès

La rue Notre-Dame-de-Lorette est desservie par la ligne (M) (12) aux stations Saint-Georges et Notre-Dame-de-Lorette, ainsi que par les lignes de bus (BUS) RATP 26 32 43 67 74.

Origine du nom

La rue tient son nom de l'église Notre-Dame-de-Lorette dont le chevet est situé sur la rue.

Historique

La rue est ouverte à travers l'emplacement du jardin Ruggieri[1], en même temps que la place Saint-Georges et les rues Neuve-Saint-Georges et La Bruyère, par ordonnance du [2] :

« Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut. Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'État au département de l'Intérieur ;
vu la demande formée par la Compagnie Dosne, Loignon, Sensier et Constantin, tendant à obtenir l'autorisation de former plusieurs rues et une place sur les terrains à elle appartenant et qui sont situés entre les rues des Martyrs, de Larochefoucault et Saint-Lazare, à Paris ;
vu le plan des percements projetés ;
vu la délibération du Conseil général du département de la Seine, faisant fonctions de Conseil municipal de la ville de Paris ;
vu l'avis du préfet ;
notre Conseil d’État entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
  • Article 1 : La Compagnie Dosne, Loignon, Sensier et Constantin est autorisĂ©e Ă  former sur les terrains Ă  elle appartenant :
    • 1° Une rue de 13 mètres (40 pieds) de largeur (la rue Notre-Dame-de-Lorette) aboutissant d'un cĂ´tĂ© Ă  la de Larochefoucault et se dirigeant vers la rue du Faubourg-Montmartre, â la jonction de celle-ci avec les rues Saint-Lazare et des Martyrs.
    • 2° Une autre rue de 11,70 mètres (36 pieds) de large (la rue Neuve-Saint-Georges), partant de la rue Saint-Lazare, vis-Ă -vis la rue Saint-Georges jusqu'Ă  la rencontre de la première.
    • 3° Une place circulaire de 32,50 mètres (100 pieds) de diamètre (la place Saint-Georges) au point de jonction de ces deux rues.
    • 4° Enfin une troisième rue de 9,75 mètres (30 pieds) de large (la rue La Bruyère), formant embranchement avec la première et aboutissant sur la rue de Larochefoucault, le tout conformĂ©ment au plan ci-joint.
  • Article 2 : Cette autorisation est accordĂ©e Ă  la charge par les impĂ©trants de supporter les frais de premier Ă©tablissement du pavage et de l'Ă©clairage des nouvelles voies, d'y Ă©tablir des trottoirs et de construire, sur le milieu de la place, une fontaine dont le plan sera soumis Ă  l'approbation de l'Administration, et en outre de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris.
  • Article 3 : Notre ministre secrĂ©taire d’État au dĂ©partement de l'IntĂ©rieur est chargĂ© de l'exĂ©cution de la prĂ©sente ordonnance.
Donné au château des Tuileries, le 21 avril de l'an de grâce 1824 et de notre règne le vingt-neuvième.
Signé : Louis. »

Comme les terrains permettant la jonction de cette voie avec la rue Saint-Lazare n'appartenaient pas à la compagnie, une ordonnance royale du , déclare d'utilité publique l'exécution de ce débouché et approuve le traité passé entre la ville de Paris et le sieur Pène :

« Louis-Philippe, etc.,
vu l'ordonnance royale du 21 avril 1824, autorisant la formation d'une place et l'ouverture de plusieurs rues sur des terrains situés entre les rues des Martyrs,de La Rochefoucault et Saint-Lazare, à Paris ;
vu la délibération du Conseil municipal de celte ville, du 23 août 1835, d'où il résulte qu'il y aurait utilité publique à compléter l'un des percements autorisés par l'ordonnance précitée, en le prolongeant dans la-même direction et largeur jusqu'au carrefour formé par la jonction des rues Saint Lazare, des Martyrs et du Faubourg-Montmartre ;
vu le plan du percement projeté ;
vu le procès-verbal de l'enquête à laquelle il a été procédé du 28 octobre au 28 novembre dernier ;
vu la loi du 7 juillet 1833 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique ;
notre Conseil d'Etat entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
  • Article 1 : Il y a utilitĂ© publique Ă  continuer jusqu'au carrefour formĂ© par la rĂ©union des rues des Martyrs, Saint-Lazare et du Faubourg-Montmartre, la rue commencĂ©e dans cette direction et partant de la rue de La Rochefoucauld ; le tout conformĂ©ment au plan annexĂ© Ă  la prĂ©sente ordonnance.
  • Article 2 : Est approuvĂ©, pour ĂŞtre exĂ©cutĂ© dans toutes ses clauses et conditions, le traitĂ© passĂ© le 20 septembre 1833 entre le prĂ©fet de la Seine, agissant au nom de la ville de Paris, et le sieur PĂŞne, au sujet de l'ouverture de la portion de la rue mentionnĂ©e dans l'article prĂ©cĂ©dent ; d'oĂą il rĂ©sulte principalement que, moyennant la somme de 318 000 francs qui lui sera payĂ©e par la ville, le sieur PĂŞne fera, Ă  ses frais, risques et pĂ©rils, l'acquisition de tous emplacements compris dans l'alignement de la rue, les travaux de pavage, d'Ă©clairage et de trottoirs, et qu'il abandonnera la pleine et entière propriĂ©tĂ© du tout Ă  la ville, dans les dĂ©lais dĂ©terminĂ©s au dit traitĂ©.
  • Article 3 : Notre ministre secrĂ©taire d'État au dĂ©partement du commerce et des travaux publics est chargĂ© de l'exĂ©cution de la prĂ©sente ordonnance.
Donné au palais des Tuileries, le 24 janvier 1834. »

La rue ouvre dans toute sa longueur au début de l'année 1835[3].

La voie est d'abord nommée « rue du Faubourg-Montmartre-Prolongée », puis « rue Vatry », nom du propriétaire d'une maison située à l'angle de la place Saint-Georges, et enfin « rue Notre-Dame-de-Lorette » en 1835[3].

La rue est citée par Maupassant dans son roman, Bel-Ami, en 1885.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 10 : Étienne Carjat y eut très longtemps son atelier (le Bottin-Firmin-Didot le rĂ©pertorie Ă  cette adresse de 1870 Ă  1894). C'est vraisemblablement de cet atelier qu'est sorti le fameux portrait d'Arthur Rimbaud de 1871. -- L'hebdomadaire Polonia tient son siège Ă  Paris et, en 1914, le ComitĂ© de volontaires polonais y est fondĂ© dans le but d'enrĂ´ler de jeunes Polonais pour se battre aux cĂ´tĂ©s de la France (LĂ©gion des Bayonnais)[4].
  • No 18 : François-Auguste Mignet (1796-1884), Ă©crivain, journaliste, Conseiller d'État et acadĂ©micien demeura Ă  cette adresse - Demeura Ă©galement Ă  cette adresse Gustave Kahn (1859-1936), poète symboliste et critique d'art, directeur de la revue La Vogue oĂą il publia pour la première fois Les Illuminations d'Arthur Rimbaud
  • No 43 : Dominique Farrugia y habite de 1968 Ă  la fin des annĂ©es 1980[5]. Ses parents y tenaient un bar-restaurant[6].
HĂ´tel Thiers.
  • No 22 : Erminia Frezzolini (1818-1884), soprano, y habite et y meurt le ;
  • No 27 : Adolphe Thiers (1797-1877), habita en ces lieux.
  • No 35 : En 1848 M. Delacour, sous-directeur au Ministère des Affaires Étrangères demeurait en ce lieu[7]
  • No 39 : ici vĂ©cut et mourut Émile Gaboriau (1832-1873), Ă©crivain considĂ©rĂ© comme le père du roman policier avec son roman: L'Affaire Lerouge en 1866.
  • No 46 : fin 1933, O'dett y prend la direction du cabaret Le Fiacre, oĂą Charles TrĂ©net et Johnny Hess firent leurs dĂ©buts[8]
  • No 52 : Pierre-Albert Douat, dit J. Blass (1847-1892), caricaturiste, dessinateur de presse et illustrateur, y habite et y meurt le .
  • No 56 : c'est Ă  cette adresse qu'est nĂ© en 1848 le peintre Paul Gauguin.
  • No 58 : de 1844 Ă  1857 le peintre Eugène Delacroix (1798-1863) y habita et y travailla. PrĂ©cisions de Didier Chagnas: La façade nĂ©oclassique que l’on peut voir au 58 rue Notre-Dame-de-Lorette est tardive. C’est celle du cabaret Le Jockey Club de Montmartre fondĂ© en 1892 par Maxime Lisbonne, exploitĂ© jusqu’en 1905. Le rez-de-chaussĂ©e a Ă©tĂ© modifiĂ© Ă  plusieurs reprises, sans respect pour l’architecture « Grand Trianon » fin 19e siècle du 1er Ă©tage. L’ancien atelier de Delacroix existe toujours. On ne peut pas le voir depuis la rue. Il a Ă©tĂ© vendu il y a quelques annĂ©es Ă  un particulier, cloisonnĂ© et transformĂ© en appartement. L’entrĂ©e, large vestibule avec des bas-reliefs et bustes est restĂ©e en l’état. Le peintre Jules-Élie Delaunay (1828-1891) y a Ă©galement vĂ©cu jusqu'Ă  sa mort.

Lieux de mémoire non localisés

Notes et références

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re Ă©d. 1960), 1 476 p., 2 vol. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), tome II, p. 186.
  2. Louis et FĂ©lix Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844, p. 248 [lire en ligne].
  3. FĂ©lix et Louis Lazare, op. cit., p. 494 [lire en ligne].
  4. Gabriel Garçon, Bajończycy, les Bayonnais. Les volontaires polonais dans la Légion étrangère, Les éditions Nord Avril, 2017, 84 p. (ISBN 9782367900834).
  5. Paris Neuf, mensuel d'information de la mairie du 9e arrondissement, no 3, p. 20-21.
  6. Charlotte Leloup, « Isabelle et Domnique Farrugia, l'humour en partage Â», parismatch.com, 23 dĂ©cembre 2018.
  7. Annuaire historique, Vol 13, année 1848 Renouard
  8. Gilles Schlesser, Le cabaret "rive gauche", Ă©ditions de l'Archipel, 2013
  9. Paris Neuf, mensuel d'information de la mairie du 9e arrondissement, no 3, p. 22.
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