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Rue Jean-de-La-Fontaine (Paris)

La rue Jean-de-La-Fontaine est une voie du 16e arrondissement de Paris.

16e arrt
Rue Jean-de-La-Fontaine
Voir la photo.
Immeuble d'Henri Sauvage, 65, rue Jean-de-la-Fontaine.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 16e
Quartier Auteuil
DĂ©but Rue de l'Assomption
Fin Rue d'Auteuil
Morphologie
Longueur 962 m
Largeur 20 m
Historique
DĂ©nomination 15 mars 2004
Ancien nom Rue de la Tuilerie
Rue La Fontaine
Rue de la Fontaine
Rue des Deux-Fontaines
Route départementale no 29
Rue La Fontaine
GĂ©ocodification
Ville de Paris 5168
DGI 5249
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Jean-de-La-Fontaine
GĂ©olocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 16e arrondissement de Paris)
Rue Jean-de-La-Fontaine
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Situation et accès

La rue Jean-de-La-Fontaine est une voie publique située dans le 16e arrondissement de Paris. Elle débute au croisement des rues de Boulainvilliers et de l'Assomption, dans le prolongement de la rue Raynouard, et finit rue d'Auteuil.

Le quartier est desservi par la ligne (M) (9) aux stations Jasmin et Michel-Ange - Auteuil, par la ligne (M) (10) à la seule station Michel-Ange - Auteuil, ainsi que par les lignes de bus RATP 22 52 70.

Origine du nom

La rue rend hommage à Jean de La Fontaine (1621-1695), poète français qui habita l'ancien village d'Auteuil traversé par cette voie. À l'origine, la rue était dénommée rue ou chemin de la Fontaine en raison d'une fontaine ou source (voir le paragraphe sur les Eaux d'Auteuil) qui s'y écoulait avant sa viabilisation[1].

Historique

Cette rue a été formée par un décret du par la réunion de deux rues qui sont indiquées sur le plan de Roussel de 1730 comme un seul chemin conduisant à Passy :

  1. la « rue de la Tuilerie », entre la place du Docteur-Hayem et la rue Gros, qui deviendra, par décret du , la « rue La Fontaine » ;
  2. la « rue de la Fontaine », en raison d'une source qui s'y répand en marécage, entre la rue Gros et la rue d'Auteuil. En 1766, par ordonnance du prévôt d'Auteuil, les riverains creusent à leurs frais un drainage. Napoléon Ier fait empierrer la rue vers 1809[1], afin de faciliter les déplacements entre Auteuil et Saint-Cloud. En 1825, cette voie qui est appelée « rue des Deux-Fontaines » constitue avec une partie de la rue d'Auteuil une section de la « route départementale no 29 ».

Ces deux voies sont classées dans la voirie parisienne en vertu d'un décret du avant d'être réunies par un décret du sous le nom de « rue La Fontaine » à la faveur d'un calembour[2], laquelle prendra sa dénomination actuelle par un arrêté municipal du .

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Monuments classés :

Autres immeubles et hĂ´tels particuliers d'Hector Guimard :

  • au no 60 : l'hĂ´tel Mezzara, construit en 1910-1911 pour un industriel du textile, est un hĂ´tel particulier de 859 m2 dotĂ© d'un jardin, l’ensemble Ă©tant classĂ© monument historique. Entre 1956 et 2015, le bâtiment sert d’annexe au lycĂ©e d'État Jean-Zay et hĂ©berge une trentaine de jeunes filles. Vide depuis 2015, il est proposĂ© Ă  la location en 2021 par l'État sous la forme d’un bail emphytĂ©otique de 50 ans, Ă  charge pour les futurs locataires d’entretenir les lieux et d’en ouvrir l'accès au public au moins cinq jours par an[4] - [3].
  • des nos 17 Ă  21 : un ensemble immobilier du mĂŞme Hector Guimard[3].

Autres lieux[5] :

  • au no 11 se trouve le conservatoire municipal du 16e arrondissement (conservatoire Francis-Poulenc), construit en 1987 par l'architecte Roger Taillibert ;
  • au no 32 : villa Jeanne-d'Arc, rĂ©alisĂ©e par Deneu de Montbrun. Au dernier Ă©tage de l'immeuble, cĂ´tĂ© rue, prĂ©sence d'une statue de Jeanne d'Arc[3].
  • square Henri-Collet.
  • au no 39 : le poète et chansonnier Xavier Privas y habita Ă  la fin de sa vie ; une plaque lui rend hommage ;
  • aux nos 40-42 : fondation des Apprentis d'Auteuil, crĂ©Ă©e par l'abbĂ© Louis Roussel en 1866. La chapelle Sainte-ThĂ©rèse est construite dans le jardin en 1925 alors que le père Daniel Brottier dirige l'institution ; sur la façade de la fondation, une plaque commĂ©morative lui rend hommage ;
  • au no 40 : le père Daniel Brottier, directeur des Apprentis d'Auteuil, y fonde le cinĂ©ma Auteuil-Bon CinĂ©ma dans une ancienne chapelle, en 1927. Il ferme en 1977[6]
  • au no 41 bis : Ă©cole Ă©lĂ©mentaire d'application ;
  • au no 47 : immeuble de 7 Ă©tages (le dernier en recul), les 5 premiers en pierre de taille, signĂ© en 1930 par les architectes H. Preslier et G. Dorel. Henri Preslier et Germain Dorel ont travaillĂ© ensemble de 1923 Ă  1930. L'arrière, en briques rouges, sans porte, se situe au 6, avenue Boudon.


  • le no 57 fut l'habitation de Juliette Drouet, actrice et compagne de Victor Hugo, qui y rĂ©sida de 1833 Ă  sa mort ;
  • le no 61 fut habitĂ© par le commandant Émile Duboc (1852-1935) ;
  • au no 65 : le Studio Building, immeuble d’ateliers d’artistes rĂ©alisĂ© en style Art dĂ©co par l’architecte Henri Sauvage, en 1926-1927, avec un habillage en cĂ©ramique de l'entreprise Gentil & Bourdet sur toute la hauteur des façades et des ateliers donnant sur de grands bow-windows en hauteur. L'Ă©difice est inscrit Ă  l’Inventaire supplĂ©mentaire des monuments historiques. Le prince FĂ©lix Youssoupoff et son Ă©pouse la grande-duchesse Irina Alexandrovna de Russie y vivent au dĂ©but des annĂ©es 1940 ;
  • le no 84 a Ă©tĂ© construit par Henri Preslier en 1923. Il y a huit fenĂŞtres par Ă©tages. L'arrière est contigu Ă  l'arrière des 4-6, villa George-Sand du mĂŞme architecte en 1917.
  • aux nos 85-87 : immeuble construit par l'architecte Ernest Herscher en 1905, avec des dĂ©tails influencĂ©s de l'Art nouveau. Remarquables façades sur rue et sur cour. L'architecte a utilisĂ© des consoles mĂ©talliques pour soutenir la loggia du dernier Ă©tage suivant un modèle proche de celui utilisĂ© par son camarade d'atelier, Henri Sauvage, pour la villa Majorelle de Nancy (1898). Une abondante faune et vĂ©gĂ©tation en pierre sculptĂ©e complète la dĂ©coration de la façade : des mĂ©sanges, un escargot et un lĂ©zard se promènent entre les feuillages entourant le portail d'entrĂ©e, tandis que les allèges des baies, les consoles des balcons et des bow-windows regorgent de campanules. « Les façades en briques roses de la cour intĂ©rieure rĂ©vèlent une invention que l'on rencontre rarement dans ces lieux visibles des seuls rĂ©sidents ; la composition est toute en vigueur, encadrĂ©e par les fenĂŞtres triples disposĂ©es en escalier qui suggèrent la fonction de circulation verticale dĂ©volue aux angles[7]. » ;
  • au no 96 naquit l'Ă©crivain Marcel Proust, dans la maison de son grand-oncle maternel, Louis Weil. Cette maison fut vendue puis dĂ©truite pour construire des immeubles, eux-mĂŞmes dĂ©molis lors du percement de l'avenue Mozart.
  • Plaque au no 39.
    Plaque au no 39.
  • Plaque au no 42.
    Plaque au no 42.
  • Plaque au no 96.
    Plaque au no 96.

Dans la littérature

Dans Le Flâneur des deux rives (1918), le poète Guillaume Apollinaire écrit, partant de l'actuelle place du Docteur-Hayem : « Dans la rue La Fontaine, du côté gauche, il y a un long mur gris sombre. Une porte qu’on ne franchit pas sans difficultés donne accès dans une cour où quelques poules se promènent gravement. À gauche en entrant, on a entassé de singulières choses qui sont, je crois, les cerceaux des anciennes crinolines. Cette cour est encombrée de statues. Il y en a de toutes formes et de toutes grandeurs, en marbre ou en bronze. Il paraît qu’il y a une œuvre de Rosso ; les grands cerfs de bronze du salon de 1911 ont été apportés là et se tiennent auprès de La Fiancée du Lion, œuvre bizarre inspirée par un passage de Chamisso [...].
Le bâtiment de droite est une sorte de musée inconnu où l’on voit un grand tableau de Philippe de Champaigne, un Le Nain : Saint Jacques, beau tableau qui serait bien au Louvre, et un grand nombre de tableaux modernes. Quelques salles sont pleines des christs que l'on a enlevés au Palais de Justice. Celui d’Élie Delaunay mériterait qu’on l’exposât au Petit-Palais. La profusion de ces christs a quelque chose de touchant. On dirait d’un congrès de crucifiés. C’est qu’ils subissent en commun leur exil administratif »
[8].

Notes et références

  1. « Les eaux d’Auteuil, de Chaillot et de Passy », histoire-auteuil-passy.org, consulté le 10 mai 2023.
  2. Raymond Quesneau et Odile Cortinovis (éditrice scientifique) (postface Emmanuël Souchier), Connaissez-vous Paris ?, Gallimard, , 192 p. (ISBN 978-2-07-044255-3), p. 17-18
  3. Édouard Launet, « Les cartes postales d'Hector Guimard », sur Libération, (consulté le ).
  4. Claire Domenech, « Un hôtel particulier parisien recherche de nouveaux locataires pour les 50 prochaines années », Capital, 21 mai 2021.
  5. « Monuments historiques et immeubles protégés sur le 16e arrondissement de Paris », www.annuaire-mairie.fr.
  6. « Auteuil-Bon Cinéma (Paris 16ème) », sallesdecinemas.blogspot.com, 19 juin 2022.
  7. Catalogue Henri Sauvage, AAM Bruxelles et SADG Paris, 1976.
  8. Guillaume Apollinaire, Le Flâneur des deux rives, chapitre « Souvenir d’Auteuil », p. 5-20, éditions de la Sirène, 1918.

Articles connexes

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