Rue Crébillon (Nantes)
La rue Crébillon est une rue du centre-ville de Nantes, en France, réputée pour ses commerces de vêtements et joaillerie de luxe (The Kooples, Gérard Darel, Lacoste, Mauboussin, etc.).
Rue Crébillon | ||||
La rue Crébillon depuis la place Royale en 2021. | ||||
Situation | ||||
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Coordonnées | 47° 12′ 50″ nord, 1° 33′ 37″ ouest | |||
Pays | France | |||
RĂ©gion | Pays de la Loire | |||
Ville | Nantes | |||
DĂ©but | Place Graslin | |||
Fin | Place Royale | |||
Morphologie | ||||
Type | Rue | |||
Longueur | 240 m | |||
Histoire | ||||
Anciens noms | Rue de Goyon Rue de Varennes |
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GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
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Description
Elle relie la place Royale à la place Graslin et rencontre sur son tracé les rues de Guérande, Contrescarpe, Régnier, Santeuil et Boileau, le passage de la Châtelaine, ainsi que la rue Grétry. Il s'agit d'une rue entièrement piétonne depuis 2011[1] (auparavant, elle n'était que semi-piétonne depuis 1985[2]), légèrement en pente descendante vers son extrémité orientale.
Près du débouché de la rue Santeuil, en retrait d'une dizaine de mètres par rapport à la rue Crébillon, se trouve l'une des entrées du passage Pommeraye, galerie marchande couverte classée monument historique depuis 1976.
L'actuel aménagement de la rue la rendant entièrement pavée date de 2017-2018[3].
Sur les 240 mètres de l'artère, sont répartis par paires, 12 portiques en verre trempé conçus également en 1985 par l'architecte Bernard Barto ; hauts de 2,30 m, larges de 1,80 m et épais de 20 cm, ils sont éclairés au néon en lumière diffuse et font donc office d'éclairage public[2], en plus des réverbères fixés sur les façades.
DĂ©nomination
Achevée à la fin du XVIIIe siècle, la rue Crébillon porte le nom de « rue de Goyon » et relie les deux nouvelles places Graslin et Royale. Certains documents mentionnent qu'en 1787, la rue est également baptisée « rue de Bourbon »[4]. En 1791, après la fuite du roi Louis XVI, la rue est provisoirement nommée « rue de Varennes »[5]. C'est vers 1792 qu'elle adopte le nom "rue Crébillon"[6] en l'honneur du dramaturge français Prosper Jolyot de Crébillon (1674-1762).
Historique
Le projet du tracé de la rue date de 1770, et fait partie de l'une des trois artères principales voulues par Jean-Joseph-Louis Graslin, receveur général des fermes, qui permettra d'irriguer le nouveau quartier qui, par la suite porta le nom de son promoteur[7]. L'alignement des façades qui la bordent s'achève en 1828[8].
En 1852, la rue est une des premières voies nantaises à être équipées de lanternes alimentées au gaz[9].
En 1985, l'artère est réaménagée, présentant des trottoirs larges de 3 mètres chacun, pavés de dalles de granit beige, tandis que la voie centrale également de 3 mètres de large était bitumée, à l'exception des zones de croisement avec les principales rues adjacentes, qui sont aussi pavées de granit[2].
La rue devient voie piétonne le [3].
Entre et , l'artère a fait l'objet de travaux de réaménagement afin d’améliorer l'accessibilité et présenter une configuration similaire aux rues piétonnes du secteur. La voie centrale fût retraitée de manière à la mettre au même niveau que les trottoirs actuels en supprimant les enrobés qui ont été remplacés par des pavés de granit tandis que les portiques lumineux ont été remis en état et équipés de leds[10] - [3].
Expressions populaires locales
Cette rue, très commerçante, a donné au vocabulaire nantais le verbe crébillonner qui signifie « traîner en faisant ses courses[11] ». Selon Stéphane Pajot, c'est le seul cas en France où le nom d'une rue ait donné naissance un verbe[12].
L'expression « frisé(e) comme la rue Crébillon » fait, quant à elle, référence à la rectitude de cette rue.
Passage de la Châtelaine
Situé entre les nos 18 et 20[coord 1], ce passage commercial doté notamment de boutiques de prêt-à -porter, a été percé en 1961 et est également appelé « passage Crébillon-Scribe » puisqu'il permet de rejoindre la rue Scribe. Détruit par un incendie le , sa reconstruction qui a débuté le et doit permettre, d'une part, d'augmenter la surface commerciale en la faisant passer à 2 350 m2 sur deux niveaux, et d'autre part, d'intégrer 37 logements organisés autour d’un jardin suspendu[13]. Sa réouverture est prévue pour le printemps 2018[14].
Architecture et bâtiments remarquables
Au no 24, à une vingtaine de mètres du théâtre Graslin, se trouve l'« Hôtel de France »[15], établissement 4 étoiles installé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale dans un ancien hôtel particulier du XVIIIe siècle ayant appartenu à Jean-Joseph-Louis Graslin qui fut à l'origine de l'urbanisation du quartier. Cet établissement de 72 chambres présente un hall d'accueil de style Louis XVI[16].
Notes et références
- « Cœur d’agglomération 2011/2013 - L’extension des aires piétonnes », sur nantes.fr
- « Éclairages publics - Portique lumineux rue Crébillon », sur archives.nantes.fr
- « Nantes. Travaux rue Crébillon pour améliorer l'accessibilité », sur presseocean.fr,
- Archives municipales de Nantes, DD 225 et DD 262.
- Archives municipales de Nantes, 155Z03 et 1D4.
- « Affiches de Nantes et du Département de la Loire-Inférieure, no 142 », sur le site des Archives départementales de Loire-Atlantique, .
- Université de Nantes, 1984, p. 67
- Pied 1906, p. 83
- Kahn et Landais 1992, p. 34
- « Le centre-ville poursuit sa mue », Ville de Nantes,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Rault et Sigot 1996
- Parlez-vous Nantais ? Petit lexique à l’usage du néo-nantais sur nantes-developpement.com
- « Commerces : le Passage de la Châtelaine va renaître », sur www.nantes.fr,
- « Le passage de la Châtelaine va rouvrir au printemps 2018 », sur www.nantes.fr,
- Il ne doit être confondu avec l'immeuble du no 2 de la place Graslin, appelé « hôtel Henri-IV » puis « hôtel de France ».
- « Nantes. L'hôtel de France a rouvert ses portes rue Crébillon », sur ouest-france.fr (Ouest-France Entreprises),
Voir aussi
Coordonnées des lieux mentionnés
- Passage de la Châtelaine : 47° 12′ 50″ N, 1° 33′ 40″ O
Bibliographie
- Claude Kahn et Jean Landais, Nantes et les Nantais sous le Second Empire, Nantes, Ouest éditions et Université inter-âges de Nantes, , 300 p. (ISBN 2-908261-92-8).
- Stéphane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).
- Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, , p. 83.
- Jean-Pierre Rault et Jacques Sigot, Les Noms des rues de Nantes, Éditions CMD, coll. « Découverte », , 400 p. (ISBN 978-2-909826-36-3).
- Université de Nantes. Service formation continue dont université permanente, Çà et là par les rues de Nantes, Nantes, Reflets du passé, , 207 p. (ISBN 2-86507-016-6).