Ruanruan
Le khanat des Ruanruan ou Ruanran ou Rouran ou Juan-juan (chinois : æç¶ ; pinyin : ; EFEO : Jou-jan ; litt. « juste et souple », API : ÊoÊÌŻÂłâ” ÊanÂłâ”), ou encore Ruru (èčèč, , « fourrage ») est une confĂ©dĂ©ration tribale turco-mongole qui a fondĂ© un empire, Ă©tabli entre la fin du IVe et le milieu du VIe siĂšcle au nord de la Chine, depuis la Manchourie jusqu'au Turkestan. AlliĂ©s aux Huns blancs et en conflit frĂ©quent avec la dynastie Wei du Nord, cet empire est dĂ©truit par une rĂ©bellion de GöktĂŒrks vers 552.
IVe siÚcle | Soumission d'une partie de l'Asie centrale à la « confédération » ruanruan |
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AnnĂ©es 560 | Alliance victorieuse des KöktĂŒrks, des Qi et des Zhou contre les Ruanruan |
Entités suivantes :
Ătymologie
Parce quâune de leurs tribus, les Hua (quâils mirent Ă la tĂȘte des OuĂŻghours en 460), apparut ultĂ©rieurement en Europe sous le nom dâAvars, la simplification grossiĂšre selon laquelle les mots Ruanruan et Avars Ă©taient synonyme sâest largement rĂ©pandue. Le terme Rouran[l 1] est une transcription en chinois de la prononciation du nom que la confĂ©dĂ©ration se donnait Ă elle-mĂȘme. Certains savants pensent que la prononciation corĂ©enne Youyone est une forme plus archaĂŻque et donc plus proche de la prononciation dâorigine. Les termes Ruanruan et Ruru sont restĂ©s dans lâusage moderne bien quâils aient Ă©tĂ© autrefois pĂ©joratifs. Ils dĂ©rivaient dâordres donnĂ©s par lâempereur Taiwu (Tuoba Tao), de la dynastie Wei du Nord, qui nâĂ©tait pas d'ethnie han, qui fit la guerre aux Ruanruan et tenta dâintimider la confĂ©dĂ©ration.
Histoire
On connaĂźt peu de choses de leur Ă©lite dirigeante, que le Livre des Wei[l 2] cite comme une branche des Xianbei. Les Ruanruan soumirent les rĂ©gions actuelles du Xinjiang, de la Mongolie, de lâAsie centrale et des parties de la SibĂ©rie et de la Mandchourie Ă partir de la fin du IVe siĂšcle. Leurs interventions et invasions frĂ©quentes affectĂšrent profondĂ©ment les pays voisins. Bien quâils aient admis les Ashina (ancĂȘtres des OuĂŻghours) dans leur fĂ©dĂ©ration, le pouvoir des Ruanruan fut brisĂ© par une alliance des GöktĂŒrks, des dynasties chinoises des Qi du Nord et des Zhou du Nord et de tribus dâAsie centrale dans les annĂ©es 560. La dynastie chinoise des Wei du Nord, par exemple, avait Ă©tabli six garnisons principales Ă la frontiĂšre des Ruanruan, qui devinrent ultĂ©rieurement les foyers de rĂ©volte des peuples autochtones contre les peuples sinisĂ©s au dĂ©but du VIe siĂšcle.
Leur empire est administrĂ© par deux gouverneurs, Ă lâest et Ă lâouest. La population est organisĂ©e autour de lâarmĂ©e. Ils vivent sous des tentes et n'auront jamais d'autres villes que leurs camps immenses qui, disposĂ©s en forme de cercles concentriques, prennent de lĂ le nom de rings ou anneaux. Leur chef s'appelait khan ou khagan.
Les Ruanruan sont des nomades, Ă©leveurs et chasseurs, et ne cultiveront la terre quâaux environs du VIe siĂšcle. Ils pratiquent le troc et font en pĂ©riode de paix un commerce intense avec la Chine des Wei. Lâart des mĂ©taux atteint un niveau trĂšs Ă©levĂ© dans lâempire. Ils nâont pas dâĂ©criture originale, mais on a retrouvĂ© des plaquettes de bois gravĂ©es de chiffres. Les aristocrates et lâadministration utilisent la langue et lâĂ©criture chinoise. Les chroniques chinoises rapportent que les Ruanruan ont fait venir de Chine des mĂ©decins, des astrologues et des artisans. Au VIe siĂšcle, ils seront en contact avec le bouddhisme.
Dirigeants de Rouran
- Mukhur
- YujiulĂŒ Cheluhui
- YujiulĂŒ Tunugui
- YujiulĂŒ Bati
- YujiulĂŒ Disuyuan
- YujiulĂŒ Pihouba
- Venheti [1]
- YujiulĂŒ Mangeti
- YujiulĂŒ Heduohan
- YujiulĂŒ Shelun
- YujiulĂŒ HulĂŒ
- YujiulĂŒ Buluzhen
- YujiulĂŒ Datan
- YujiulĂŒ Wuti
- YujiulĂŒ Tuhezhen
- YujiulĂŒ Yucheng
- YujiulĂŒ Doulun
- YujiulĂŒ Nagai
- YujiulĂŒ Futu
- YujiulĂŒ Chounu
- YujiulĂŒ Anagui
- YujiulĂŒ Poluomen
- YujiulĂŒ Anagui
- YujiulĂŒ Tiefa
- YujiulĂŒ Dengzhu
- YujiulĂŒ Kangti
- YujiulĂŒ Anluochen
- YujiulĂŒ Dengshuzi
Bibliographie
- RenĂ© Grousset, LâEmpire des steppes : Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Ă©ditions Les PersĂ©ides (Rennes), (1re Ă©d. 1938) â Lire en ligne, p. 97.
Notes et références
Notes lexicales bilingues
- æç¶
- éäčŠ / éæž,
Références
- Grousset (1970), pp. 61, 585, n. 91.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Carte de leur empire
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :