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Route de Bimini

La route de Bimini, ou chaussée de Bimini, est une formation rocheuse visible dans les fonds sous-marins de l'archipel de Bimini, dans les Bahamas.

Les îles Bimini, dans le nord-ouest de l'archipel des Bahamas.

Du fait de l'organisation apparente des pierres et de la forme même de certaines d'entre elles, différents auteurs ont considéré cette formation comme une ancienne route, un mur ou le vestige d'une structure réalisée par l'homme. Parmi ceux-ci, certains croient qu'il s'agit d'un vestige lié à la civilisation mythique de l'Atlantide, confirmant les prédictions d'Edgar Cayce.

Les explications scientifiques fournies par les géologues permettent de conclure que la « route de Bimini » et les formations similaires sont constituées par des dépôts sédimentaires de plage indurés résultant de phénomènes naturels.

Historique

Entre 1939 et 1940, le mĂ©dium amĂ©ricain Edgar Cayce, dans une prĂ©diction très dĂ©taillĂ©e, affirme que des vestiges de l'Atlantide seront trouvĂ©s en 1968 ou en 1969 devant les cĂ´tes des Ă®les Bimini : « Le continent de l'Atlantide occupait une position situĂ©e entre le golfe du Mexique d'une part, et la MĂ©diterranĂ©e d'autre part. On trouvera des preuves de l'existence de ce continent perdu dans les PyrĂ©nĂ©es, au Maroc, au Honduras britannique, au Yucatán et aux États-Unis. Il reste certaines Ă©mergences […] qui devaient, Ă  une Ă©poque ou une autre, faire partie de ce vaste continent. Les Indes occidentales britanniques, ou Bahamas, sont parmi ces vestiges. Si l'on effectuait des sondages gĂ©ologiques dans ces Ă®les, ou dans le Gulf Stream et notamment aux abords de Bimini, on trouverait certainement des preuves dĂ©terminantes Â»[1].

Le , le zoologue J. Manson Valentine dĂ©couvre ce qu'il nomme un « complexe mĂ©galithique sous-marin Â», auquel il attribue une origine anthropique[2]. Il relate ses dĂ©couvertes dans diffĂ©rents articles de presse[3] - [4]. Toujours en septembre 1968, de prĂ©tendus blocs de pierre immergĂ©s, alignĂ©s sur huit cents mètres, bientĂ´t appelĂ©s « the Bimini Road Â», sont dĂ©couverts au large de Paradise Point dans l'Ă®le de Bimini Nord.

Description du site

Vue aérienne des îles Bimini

La structure se trouve au large de la cĂ´te nord-ouest de l'Ă®le Bimini Nord. Longue de 70 m et large de 10 m, elle semble construite en gros blocs de pierres rĂ©gulières assemblĂ©es par une espèce de ciment. Certains blocs ont plus de m de cĂ´tĂ© avec une Ă©paisseur variant de 0,50 Ă  1,50 m. En fonction de leur densitĂ©, ces blocs peuvent atteindre un poids de 5 tonnes. La face extĂ©rieure du mur est nettement dressĂ©e et alignĂ©e. Les coins infĂ©rieurs sont vĂ©rifiables Ă  l'Ă©querre dans les trois axes.

Théorie d'une structure artificielle

En 1971, l'ingénieur chimiste Doru Todericiu et l'ingénieur naval Dimitri Rebikoff explorent et photographient ces vestiges qui, selon eux, semblent indiquer qu'on aurait affaire à un ancien port submergé, comportant des quais et une double jetée, élargie à certains endroits symétriques. Pour eux, il s'agit sans doute d'un reliquat de l'antique civilisation atlante telle que l'a décrite Platon[5]. De son côté, après dix expéditions sous-marines, commencées en 1974, le professeur d'anglais David Zink acquiert aussi la conviction que ces pierres sont des mégalithes érigés par l'homme. William Donato, fondateur de l'Atlantis Organization, et Greg Little sont convaincus, après deux expéditions, que ces pierres témoignent d'une culture aujourd'hui disparue.

L'officier de marine britannique Gavin Menzies, l'auteur du livre controversé 1421: The Year China Discovered America[6], pense qu'il pourrait s'agir de cales de mise au sec construites par des marins chinois de la flotte de Zheng He afin de réparer leurs navires endommagés par les tempêtes.

Explication par une formation géologique naturelle

Le géologue Eugene Shinn de l'Institut d'études géologiques des États-Unis, à Miami, a analysé en détail la « route » et a conclu qu'il s'agissait d'une couche calcaire rocheuse faillée, initialement déposée dans l'estran (entre marées basses et hautes) le long d'anciennes lignes de rivage. Il affirme que :

  • la gĂ©omĂ©trie des failles s'explique par les sĂ©ismes et les mouvements de subsidence ;
  • des carottages rĂ©alisĂ©s dans diffĂ©rents blocs rĂ©vèlent qu'ils se sont formĂ©s Ă  leur emplacement actuel, puisqu'ils prĂ©sentent des niveaux de stratification de mĂŞme orientation ;
  • des formations similaires sont connues dans d'autres Ă®les des Bahamas (celles en train de se former emprisonnent mĂŞme des bouteilles de bière et de soda) et dans certaines Ă®les du Pacifique (celles apparues depuis la Seconde Guerre mondiale recèlent des squelettes humains et des douilles d'obus) ;
  • l'âge des blocs est de 2 000 Ă  4 000 ans, ce qui correspond Ă  l'affaissement des rĂ©cifs et la montĂ©e du niveau de la mer[7].

Une explication complémentaire est que la « route » est un exemple de pavement en mosaïque naturel. Les concrétions de coquillages et de sable forment des roches sédimentaires très dures pouvant se fracturer avec le temps selon des lignes droites recoupées par d'autres fractures à 90°. Elles sont relativement communes et constituent des attractions touristiques en Tasmanie[8] ou sur les côtes du Venezuela.

Notes et références

  1. Lecture 364-3
  2. (en) Cedric Leonard, The Bahama Island Underwater Ruins ignored by Main-stream Archeology.
  3. (en) J. Manson Valentine, « Archaeological Enigmas of Florida and the Western Bahamas Â», Muse News, Miami Museum of Science, vol. 1, n° 2, June 1969.
  4. (en) J. Manson Valentine, « Underwater Archaeology in the Bahamas Â», Explorers Journal, New York, 1976.
  5. Pierre Carnac, L'Histoire commence Ă  Bimini, Robert Laffont, Paris, 1793
  6. Harper Perennial, 2004
  7. (en) Eugene A. Shinn, « A Geologist's Adventures with Bimini Beachrock and Atlantis True Believers », Skeptical Inquirer, Volume 28, n° 1, janvier/février 2004
  8. Pavement en mosaĂŻque de Eaglehawk Neck, Tasmanie

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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