Structure sous-marine de Yonaguni
La structure sous-marine de Yonaguni (äžéŁćœćł¶æ”·ćșć°ćœą/éșè·Ą, Yonaguni-jima kaitei chikei/iseki, littĂ©ralement « relief/vestige sous-marin de Yonaguni-jima ») est une formation grĂ©seuse sous-marine situĂ©e dans les eaux claires de la pointe dâArakawa, Ă lâextrĂ©mitĂ© sud de lâĂźle Yonaguni, dans lâarchipel japonais RyĆ«kyĆ«. Cette Ăźle sous-marine fait l'objet de dĂ©bats scientifiques depuis sa dĂ©couverte en 1985, car selon certains, elle pourrait ĂȘtre le vestige d'une citĂ© prĂ©historique.
Formats |
Modelé sous-marin (d) Formation rocheuse Pseudoarchéologie |
---|---|
Pays |
La structure est constituĂ©e dâimmenses plates-formes interrompues par des failles formant de grandes marches angulaires sĂ©parĂ©es par des parois Ă lâapparence lisse (les failles sont gĂ©ologiquement rĂ©centes). La structure mesure plus ou moins 75 mĂštres de long et 25 mĂštres de haut. En raison de son apparence lisse, peu Ă©rodĂ©e et peu colonisĂ©e par la vie marine, certains auteurs estiment quâelle pourrait ĂȘtre artificielle et trĂšs ancienne, tandis que les archĂ©ologues estiment que si elle lâĂ©tait, son Ă©tat serait bien plus dĂ©gradĂ©[1].
Histoire
Le site de Yonaguni de 28 km2 daterait de la derniĂšre glaciation, lorsque le niveau de la mer Ă©tait beaucoup plus bas quâaujourdâhui. Le bas niveau de lâocĂ©an est dĂ©montrĂ© par un pilier de roche dans une grotte submergĂ©e interprĂ©tĂ© comme un condensĂ© de stalactites, qui ne pouvaient se former quâen dehors de l'eau et, en 2007, des datations au carbone 14 et au bĂ©ryllium 10 ont montrĂ© que les coraux Ă©taient immergĂ©s il y a 5 000 ans, tandis que le socle de grĂšs Ă©tait Ă l'air libre il y a un peu plus de 2 000 ans[2]. Les palĂ©o-gĂ©ographes doutent cependant des interprĂ©tations du professeur Masaaki Kimura de lâuniversitĂ© des RyĆ«kyĆ«, qui affirme quâau cours de cette pĂ©riode glaciaire, la mer du Japon Ă©tait une mer fermĂ©e et la mer Jaune nâexistait pas encore, permettant aux hommes et aux animaux de rejoindre les Ăźles RyĆ«kyĆ« Ă pied. Yonaguni aurait alors Ă©tĂ© l'extrĂ©mitĂ© sud dâun pont de terre reliant le Japon et le reste de lâAsie[3]. Le professeur Masaaki Kimura a estimĂ© initialement que le site datait dâau moins 10 000 ans, Ă©poque oĂč il aurait Ă©tĂ© hors de l'eau avant dâĂȘtre immergĂ© par une montĂ©e des eaux de plusieurs dizaines de mĂštres[4] - [5], puis, dans un rapport remis au 21e CongrĂšs des sciences du Pacifique en 2007, il rĂ©visa son estimation et affirma que le site remonterait Ă environ 2 000 ans[6].
DĂ©couverte
En 1985, Kihachiro Aratake, un organisateur de plongĂ©es touristiques, en repĂ©rage pour un voyagiste en plongĂ©e sous-marine, entend parler d'un haut-fond poissonneux connu des pĂȘcheurs locaux dont les lĂ©gendes Ă©voquent aussi un palais englouti. Kihachiro Aratake dĂ©couvre alors les plates-formes de grĂšs, qu'il interprĂšte comme une structure mĂ©galithique[7].
Les avis de la communauté scientifique
Analyse de Robert Schoch
à l'occasion de la sortie de son livre Heaven's Mirror, l'écrivain Graham Hancock invite le géologue Robert Schoch, de l'université de Boston, à venir donner son opinion quant à l'origine naturelle ou humaine de ces structures. Selon lui, la structure est naturelle, un des arguments principaux étant qu'elle est en pierre vive et non formée de blocs assemblés[8].
Robert Schoch arrive au Japon en septembre 1997, sponsorisĂ© par lâhomme dâaffaires Yasuo Watanabe : aprĂšs avoir visitĂ© la structure de Yonaguni les 23 et 24 septembre 1997, Robert Schoch estime toujours qu'il s'agit d'un site naturel, mais qu'il existe une possibilitĂ© que le site ait pu ĂȘtre modifiĂ© d'une certaine façon par l'homme, notamment en servant de carriĂšre[8].
Robert Schoch conclut ses observations par ces mots : « En conclusion, sur la base de ma reconnaissance prĂ©liminaire du monument Yonaguni, je ne suis pas encore totalement convaincu qu'il s'agisse d'une structure artificielle - mais Ă mon avis, mĂȘme si elle est principalement naturelle, elle pourrait avoir Ă©tĂ© modifiĂ©e par des actions humaines Ă des Ă©poques reculĂ©es. Ces structures Ă©nigmatiques mĂ©ritent un examen plus dĂ©taillĂ© »[9].
Ătudes du professeur Kimura
Une premiĂšre Ă©tude est entreprise en 1996 par le professeur de gĂ©ologie Masaaki Kimura de lâuniversitĂ© des RyĆ«kyĆ«, qui crĂ©e lâUAET (Ăquipe dâExploration dâArchĂ©ologie sous-marine). Il dĂ©clare, lors dâune interview en septembre 1999, interprĂ©ter la structure comme de facture humaine.
Dâautres dĂ©couvertes ont Ă©tĂ© faites par la suite par son Ă©quipe au sud-est des Ăźles Shihuan et dans les rĂ©gions alentour, dont celle d'une pierre pouvant ressembler Ă une tĂȘte humaine. Lors dâune interview Ă lâuniversitĂ© des Ryuku, le professeur expose les cinq points qui lui font croire que ce monument est, au moins partiellement, crĂ©Ă© de main humaine :
- la forme générale ;
- la grande quantité de marches ;
- l'existence au fond d'une sorte de route avec peu de fragments de pierre ;
- la présence d'une sorte de muret en pierre longeant cette structure.
Selon Masaaki Kimura, ce serait un monument servant Ă la fois de chĂąteau et de temple. En regardant un modĂšle Ă lâĂ©chelle assemblĂ© aprĂšs plusieurs explorations du site par son Ă©quipe et lui-mĂȘme, ils lui trouvent une ressemblance avec les gusuku. Les similitudes avec les gusuku incluent des zones de marches avec de grandes terrasses plates, une arche pouvant ĂȘtre une porte dâentrĂ©e localisĂ©e du cĂŽtĂ© ouest du monument, et plus profond, des trous inexpliquĂ©s situĂ©s sur une autre section. Au sommet du monument se trouve une ouverture conduisant vers le bas, Ă©voquant la prĂ©sence possible de tombes. Kimura estime que le site aurait cinq mille ans[10]. D'autres estimations existent, telles que 10 000 ans, ou encore entre 2 000 et 3 000 ans ; elles sont basĂ©es sur des thĂ©ories sur le niveau de l'eau Ă l'Ă©poque de la construction, avant qu'elles ne soient submergĂ©es [11].
Autres opinions
Le professeur Patrick D. Nunn, gĂ©ologue et ocĂ©anologue, affirme que ses Ă©tudes n'ont apportĂ© aucune preuve que ce site puisse ĂȘtre artificiel[12].
Le docteur Koremasa Tsuji, de l'université de Guam, pense que ces formes sont le résultat du mouvement tectonique des plaques dans la région.
Teruaki Ishii, professeur de gĂ©ologie Ă lâuniversitĂ© de Tokyo, affirme que la structure remonte Ă au moins 8000 av. J.-C., Ă©poque oĂč les terres sur lesquelles le site a Ă©tĂ© construit ont Ă©tĂ© submergĂ©es, Ă la fin du dernier Ăąge glaciaire[13].
L'existence d'une tradition ancienne du travail de la pierre à Yonaguni et dans les autres ßles des Ryƫkyƫ, comme certaines tombes anciennes et habitations semblent le démontrer, ont conduit Gary et Cecilia Hagland et Tom Holden, le professeur Sean Kingsley, archéologue sous-marin ainsi que de nombreuses personnes, des photographes et des plongeurs et certains chercheurs, à penser le site de Yonaguni comme d'origine humaine[8] - [14].
Notes et références
- Voir .
- Les Cahiers de Science et Vie, août-septembre 2008.
- http://www.well.com/~sjs/The%20Ryukyuanist%20-%20Number%2057%20FINAL.doc.
- « Homo sapiens. Apparition et Evolution. Dinosoria », sur www.dinosoria.com.
- http://www.sodesuka.fr/inalco/jap001/jap001_c1c2c3.pdf.
- « Yonaguni, Japan », sur New Scientist.
- « La pyramide de Yonaguni - Paranormal », sur www.youtube.com.
- (en) An Enigmatic Ancient Underwater Structure off the Coast of Yonaguni Island, Japan.
- (en) West Yonaguni Underwater Monuments, John Anthony West.
- (en) Japan's Ancient Underwater "Pyramid" Mystifies Scholars sur le site de National Geographic.
- History's Mysteries: Japan's mysterious pyramids, History channel, saison 1 Ă©pisode 7.
- (en) Patrick D. Nunn, Vanished Islands and Hidden Continents of the Pacific, Honolulu, HawaĂŻ University press, , 269 p. (ISBN 978-0-8248-3219-3, lire en ligne), p. 127.
- http://www.lauralee.com/japan.htm.
- Mu tairiku wa Ryukyu ni atta (The Continent of Mu was in Ryukyu) de Masaaki Kimura.