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Roland Truchon

Roland Severin Truchon est un artiste peintre et photographe quĂ©bĂ©cois, nĂ© Ă  La Malbaie en et mort accidentellement au Parc des Laurentides en juillet 1961. Élève d’Alfred Pellan, il fut co-signataire avec lui et treize autres artistes du manifeste Prisme d'yeux [1], lancĂ© le 4 fĂ©vrier 1948 avant le Refus global des Automatistes. Il exposa ensuite ses Ĺ“uvres en solo surtout.

Roland Truchon
Roland Truchon
Naissance
Décès
(Ă  40 ans)
Montréal
Nationalité
Activités
Peintre
Autres activités
Photographie
Formation
Maître

Biographie

Roland (Severin) Truchon est nĂ© le dans Charlevoix, au QuĂ©bec. Cadet des enfants de Marie Girard, de Saint-Fidèle et de Severin Truchon, un charpentier Ă  la Malbaie, il grandit parmi ses sĹ“urs Bernadette, Rose-Alba, CĂ©cile et ses frères Robert et Ronald. Ayant Ă©tĂ© baptisĂ© du mĂŞme prĂ©nom que son père, c’est lui-mĂŞme qui opte pour le prĂ©nom de « Roland Â», qu’il fera Ă©ventuellement enregistrer dans les registres officiels.

Le jeune Roland perd l’usage d’une de ses jambes vers 6 ans, à cause de la poliomyélite. La famille quitte alors La Malbaie pour emménager avec lui dans le quartier de Limoilou, à proximité de Québec, et lui permettre plus de choix d’études et de carrière.

Il devient diplômé de l’École des Beaux-Arts de Québec, en 1945. Il y rencontre Irène Pouliot, qui deviendra son épouse, en 1949, puis la mère de leur fille Claire.

Truchon quitte Québec pour Montréal à l’automne 1945. Il y poursuit ses apprentissages en peinture auprès d’Alfred Pellan, d’une part. Ce dernier enseigne alors au Cours supérieur de peinture de l’École des Beaux-Arts de Montréal, après avoir lui-même étudié à Québec et Paris, côtoyé Picasso, Miro et autres grands, et reçu des prix prestigieux, pour sa propre peinture[2].

En même temps, Truchon suit des cours de photographie et reliure d’art à l’École des Arts Graphiques de Montréal, où il fait la connaissance d’Albert Dumouchel entre autres.

En fĂ©vrier 1948, on retrouve Roland Truchon parmi les cosignataires du manifeste « Prisme d’Yeux Â», lancĂ© lors d’une exposition conjointe et rĂ©digĂ© par Jacques de Tonnancour avec Alfred Pellan et 12 autres artistes. Ceux-ci s’y dĂ©clarent entre autres libres de toute idĂ©ologie restrictive : « Nous cherchons une peinture libĂ©rĂ©e de toute contingence de temps et de lieu, d'idĂ©ologie restrictive et conçue en dehors de toute ingĂ©rence littĂ©raire, politique, philosophique ou autre qui pourrait adultĂ©rer l'expression et compromettre sa puretĂ© »[3].

Les signataires sont un regroupement de 15 artistes peintres, graveurs, sculpteurs ou poètes, dont certains grands amis de Truchon, Mimi Parent, Léon Bellefleur, Jean Benoit, Albert Dumouchel, Gabriel Filion, Roland Giguère entre autres. (Voir photo d’une partie du groupe dont Truchon, Léon Bellefleur et Albert Dumouchel)[4].

Les artistes du Prisme d’yeux explorent, chacun Ă  leur manière, des façons de s’exprimer sortant des standards acadĂ©miques rigides du QuĂ©bec de l’époque[5], sans opter alors pour l’art abstrait. D’autres artistes avec Paul-Émile Borduas, un enseignant de l’École du meuble et peintre automatiste, publieront le Refus global .

Truchon peint Ă  cette pĂ©riode des nus, natures mortes et scènes diverses Ă  la manière cubiste entre autres, dans des teintes souvent ocrĂ©es (cf coll. privĂ©e de C. Truchon). Il expĂ©rimente la technique du cadavre exquis avec Pellan et d’autres artistes nommĂ©s plus haut[6]. Il collabore en outre avec Pellan Ă  peindre des dĂ©cors de théâtre Ă  MontrĂ©al.

En 1949, Ă  l’occasion d’un sĂ©jour au lac Bouchette, Truchon dĂ©couvre avec Ă©merveillement le monde de l’infiniment petit sous microscope, en collaborant Ă  une Ĺ“uvre documentaire sur le sujet du Père Venance, un biologiste et moine capucin.

Il s’en inspire pour produire ensuite une sĂ©rie d’œuvres colorĂ©es, avec techniques mixtes (ex. : encre, huile et gouache), hautement originales, dont le MNBAQ achète deux exemplaires[7]. Il exĂ©cute en outre Ă  l’époque une grande toile semi-figurative reprĂ©sentant François d’Assise entourĂ© d’oiseaux et bĂŞtes sous le soleil, le tout en couleurs primaires (rouge, jaune et bleu) sur fond noir, pour la Paroisse de Limoilou Ă  QuĂ©bec (cf esquisse de coll. privĂ©e de C. Truchon).

C’est un homme engagĂ© mais humble, d’une grande sensibilitĂ©, profondĂ©ment tendre pour les siens. Il fume la pipe, lit beaucoup : poĂ©sie, Ancien Testament, auteurs Ă  l’index (Henry Miller, etc.). Il Ă©coute et apprĂ©cie les chansonniers du temps (Leclerc, Brassens, Brel) autant que la musique classique. Il se montre passionnĂ© aussi par la nature et s’inspire de tout cela dans la production de très nombreuses Ĺ“uvres de petit format, (justice du Roi Salomon, …Richesses de la mer, 1951 ; photo de coll. privĂ©e de C. Truchon).

Jusqu’à sa mort accidentelle, survenue en 1961, ses nombreuses huiles se font de plus en plus abstraites et les jeux de relief, comme des vagues dues à l’application de la peinture à coups de spatule, contribuent à la richesse de l’œuvre tout autant que le choix des couleurs, contrastées, de plus en plus vives (photo de coll. privée de C. Truchon, Irène Truchon,).

En parallèle, il continue de s’exprimer Ă  travers la photographie d’art, qu’il imprime lui-mĂŞme dans sa chambre noire Ă  la maison. Il dĂ©bute avec ce medium un projet conjoint, avec son ami Gilles Carles,son premier film[8] devenu cinĂ©aste par la suite. La revue Vie des Arts publie Ă©ventuellement, après sa mort, une de ses photos prises aux Iles de la Madeleine et ayant paru, parmi d’autres, dans une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e de la SociĂ©tĂ© Radio-Canada (1961).

Entre 1952 et 1961, Roland Truchon est en fait aussi employĂ© Ă  plein temps au service de la section des Arts Graphiques de la SociĂ©tĂ© Radio-Canada, Ă  MontrĂ©al, oĂą il partage un local avec les artistes Frederic Back et Gilles Carle, ses collègues de travail. Truchon y a Ă©tĂ© l’auteur de nombreuses photos d’art et Ă©lĂ©ments graphiques originaux[9] (dĂ©cors, dessins, gĂ©nĂ©riques) vus en de nombreuses Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es de l’époque (ex. : Point de Mire , animĂ© par RenĂ© LĂ©vesque, les Couche-tard , etc.).

Dans un petit film d’archives, on reconnaît d’ailleurs sa silhouette avec son béret et son inséparable canne, marchant avec un petit groupe pour appuyer la grève des réalisateurs de la Société Radio-Canada, survenue en 1957-1958[10].

Roland Truchon a exposé ses toiles entre 1945 et 1961 au Musée national des beaux-arts du Québec[11], au Palais Montcalm de Québec et au musée des beaux-arts de Montréal, entre autres. À titre d’exemple, en 1957 il participait à une tournée d’exposition du groupe l’Association des Artistes non figuratifs du Québec[12].

Il a aussi exposé en solo à plusieurs reprises à la Galerie Denyse Delrue, à Montréal. La majeure partie de ses œuvres fait partie de collections privées diverses.

Notes et références

Expositions et bibliographie

  • Octobre 1946 : Palais Montcalm, QuĂ©bec, Le Soleil, 1946/10/23.
  • Septembre 1947 : Palais Montcalm , QuĂ©bec "Exposition de Roland Truchon, 2e salon" (Le Soleil de QuĂ©bec, 1947/09/29, page 12.
  • FĂ©vrier 1948 : Exposition avec les autres membres de Prisme d'yeux Ă  l'Annexe de l'Art Association, rue Ontario, MontrĂ©al. (La jeune peinture. La Presse 1948/02/06 p. 4)
  • 8 au 25 avril 1948 : MusĂ©e du parc des champs de bataille, QuĂ©bec. Exposition artistique. Soixante artistes peintres et sculpteurs exposent leurs Ĺ“uvres Ă  QuĂ©bec. La Presse, 1948/04/07, page 12
  • FĂ©vrier 1951 : MusĂ©e de l' A.P.I. Liège, Belgique. Les jeunes peintres Canadiens exposent leurs toiles Ă  Liège, article de Roland Giguère, 15 fĂ©vrier 1951 Le Devoir , page.6
  • Septembre 1951 : Exposition provinciale, QuĂ©bec Vif succès des QuĂ©bĂ©cois dans les Concours d'Arts et de photographie 3e prix de peinture : Roland Truchon. Le Soleil 1951/09/06 page 3 http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3176132?docsearchtext=Roland%20Truchon%20exposition
  • 17 dĂ©cembre 1952 au 9 janvier 1953 : Palais Montcalm, QuĂ©bec. Exposition de Irène et Roland Truchon, (L.P.M.) article paru dans Le Soleil, 31 dĂ©cembre 1952, page 8
  • 22 octobre au 7 novembre 1954 : MusĂ©e des Beaux-Arts de MontrĂ©al. La saison nouvelle au MusĂ©e des Beaux-Arts, avec Herman Heimlich, GĂ©rard Tremblay. Galerie XII La Presse,1954/10/04, page 9.http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2878363?docsearchtext=Roland%20Truchon%20exposition:https://archivescanada.accesstomemory.ca/herman-heimlich-gerard-tremblay-roland-truchon-paintings-2 https://www.mbam.qc.ca/wp-content/uploads/2016/07/mbam-repertoire-des-expositions-depuis-1860.pdf (page 74)
  • FĂ©vrier 1956 : Restaurant HĂ©lène de Champlain Ile Ste HĂ©lène, MontrĂ©al. Une exposition qui laisse espĂ©rer que l'artiste pourra "vivre dans la citĂ©" . La Presse, 28 fĂ©vrier 1956 pages 36 et 37.
  • 22 fĂ©vrier au 17 mars 1957 : MusĂ©e des Beaux-Arts de MontrĂ©al. 2e exposition annuelle de l'Association des artistes non-figuratifs de MontrĂ©al
  • 12-23 mai 1958 : 1re Galerie Denyse Delrue, 1520 rue Crescent, MontrĂ©al. Sources : Dans les galeries, Vie des Arts nu. 10, printemps 1958, p. 44; "Les expositions" La Presse.1958/05/24 page 51 http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2874817?docsearchtext=Roland%20Truchon%20exposition+
  • Notes brèves sur quelques galeries et lieux d'exposition par HĂ©lène Sicotte. Page 64. Journal of Canadian Art History / Annales d'histoire de l'art Canadien. Vol. 16, No. 2 (1995), pp. 48–76 Published by: Journal of Canadian Art History Stable URL: https://www.jstor.org/stable/42616648Page Count: 29
  • Janvier 1959 : Galerie Denyse Delrue, rue Crescent, MontrĂ©al. L'Exposition des peintres grĂ©vistes de Radio-Canada: Enchère menĂ©e par RenĂ© LĂ©vesque., la Presse 27/01/1959 page 4 "(...) des peintres fort bien connus des amateurs de peinture montrĂ©alais"). http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2829300?docsearchtext=Roland%20Truchon%20exposition
  • Notes brèves sur quelques galeries et lieux d'exposition par HĂ©lène Sicotte. P.68 Journal of Canadian Art History / Annales d'histoire de l'art Canadien. Vol. 16, No. 2 (1995), pp. 48–76 Published by: Journal of Canadian Art History Stable URL: https://www.jstor.org/stable/42616648Page Count: 29
  • Octobre 1959* 2e Galerie Denyse Delrue, 2080 rue Crescent MontrĂ©al. Source : Notes brèves sur quelques galeries et lieux d'exposition par HĂ©lène Sicotte. P.68 Journal of Canadian Art History / Annales d'histoire de l'art Canadien. Vol. 16, No. 2 (1995), pp. 48–76 Published by: Journal of Canadian Art History Stable URL: https://www.jstor.org/stable/42616648Page Count: 29
  • Novembre 1960 : Place d'Youville, QuĂ©bec "Au ComitĂ© fĂ©minin de l'orchestre symphonique de QuĂ©bec" toile donnĂ©e et exposĂ©e Ă  Place d'Youville. Ă  QuĂ©bec Le Soleil 1960/11/23
  • DĂ©cembre 1960 : 2e Galerie Denyse Delrue, 2080 rue Crescent, MontrĂ©al. Exposition de Roland Truchon, article de Sarrazin, Jean, La Presse, 1960/12/01 pages 16 et 69 http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2756130?docsearchtext=Roland%20Truchon%20exposition
  • Notes brèves sur quelques galeries et lieux d'exposition par HĂ©lène Sicotte. Page 72 Journal of Canadian Art History / Annales d'histoire de l'art Canadien. Vol. 16, No. 2 (1995), pp. 48–76 Published by: Journal of Canadian Art History Stable URL: https://www.jstor.org/stable/42616648Page Count: 29
  • Octobre 1961 : Centre d'art, Ville d'Anjou (Une exposition au Centre d'art de Ville d'Anjou). Article de Claude Jasmin, LaPresse 1961/10/18 p. 39

Documents où des reproductions d’œuvres de Roland Truchon sont publiées :

Documents où des œuvres de Roland Truchon sont commentées ou décrites :

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