Roger Giroux
Roger Giroux (né Roger Henri Joseph le à Meximieux et mort le à Châtenay-Malabry) est un poète et traducteur français.
Biographie
Lorsqu'il a 20 ans, en 1945, Roger Giroux quitte Lyon pour Paris[1].
À Paris, où ils sont tous deux étudiants, Roger Giroux devient l'ami d'Édouard Glissant[2]. Ils rencontrent, ensemble, les sœurs Suvélor, Yvonne et Damienne, deux martiniquaises. Yvonne épouse Édouard et Damienne[3] épouse Roger.
Roger Giroux est un héritier lointain de Maurice Scève, un ami de Maurice Roche[4]. Dès 1949 il commence à écrire des poésies. Il publie son premier recueil, Elements, en 1951. Le titre de son second livre, Retrouver la parole (1957), est explicite de sa recherche, au lendemain de la guerre qui a profondément marqué son adolescence, d'un langage nouveau, ou plutôt renouvelé des formes antiques et nobles de l'expression. Il s'agit de renaître poète dans un monde fracassé qui s'enfonce dans un verbalisme pire que la mort. Le chant qui s'élève ne peut être tout d'abord que timide, bref, éparpillé; il s'affermit peu a peu cependant, et dans L'arbre et le temps (1963) qu'il publiera, au Mercure de France, Roger Giroux fait entendre une voix très justement posée, grave et virile, qui a parfois l'accent des béatitudes mystiques. Cette œuvre est récompensée par le prix Max Jacob[5].
Monique Pétillon cite Roger Giroux parlant de son œuvre « Désapprendre les mots, désentendre les bruits, se délivrer du livre à faire, se défaire de tout projet d'écrire, écrire seulement. (...) Ceci n'a pas de commencement, cela n'a pas de fin[6]. »
Roger Giroux est éditeur, auprès de Marcel Duhamel, de la Série noire.
Il est un l’un des grands traducteurs de la littérature anglo-saxonne, nombreux romans de Lawrence Durrell[7], une partie importante de l’œuvre d’Henri Miller, Edna O’Brien, Jiddu Krishnamurti...
Ĺ’uvres
- Œuvres publiées du vivant de l'auteur
- Éléments, 1951
- Retrouver la parole, 1957
- L'arbre le temps, Mercure de France, Paris, 1964, 101 p. (Prix Max-Jacob)
- Œuvres posthumes et rééditions
- Voici, Le collet de Buffle, 1974.
- Théâtre, Orange Export Ltd., Malakoff, 1974.
- S, Orange Export Ltd., Malakoff, 1977, 45 p.
- L'arbre le temps, suivi de Lieu-je et de Lettre, Mercure de France, Paris, 1979 (réédition), 163 p. ; L'arbre le temps, Éric Pesty, Marseille, 2016 (réédition), 104 p.
- Et je m'épuise d'être là , Éditions Unes, Trans-en-Provence, 1982, 24 p. illustrations de François Deck.
- L'autre temps, Éditions Unes, 1984, 152 p. préface de Bernard Noël, illustrations de François Deck.
- Ptères, Éditions Unes, 1985, 16 p.
- Soit donc cela, Éditions Unes, 1987 80 p., ensemble de textes établi par Hervé Piekarski.
- Poème, Théâtre Typographique, Courbevoie, 2007, 176 p., édité par Jean Daive[8].
- Journal d'un poème, Éditions Unes, 1986, 112 p., préface et établissement du texte par Hervé Piekarski ; Éric Pesty, Marseille, 2011 (réédition), 192 p. préface de Jean Daive[9].
- Au-delà de l'absence, opus 6 no 2, 1975, partition composée par Raymond Vaillant sur des textes de Roger Giroux.
- Blank, Éditions Unes, 1990, 48 p.
création samedi dans le grand auditorium de la maison de Radio-France par Anna Ringart, mezzo, le nouvel orchestre philharmonique placé sous la direction de Juan Pablo Izquierdo dans le cadre des concerts Musique au présent.
Traducteur
- Henry Miller, Big Sur et les oranges de JĂ©rĂ´me Bosch (Big Sur and the oranges of Hieronymus Bosch), Paris, Buchet-Chastel, 2018, 392 p.
- Henry Miller, La crucifixion en rose (The rosy crucifixion), Paris, 1997, coll. Le livre de poche, Librairie générale française, 3 vol. (667, 670, 414 p.)
- Nelson Algren, La rue chaude (A walk on the wild side), Paris, 2016, collection L'Imaginaire, Gallimard, 420 p.
- Lawrence Durrell, Citrons acides (Bitter lemons), Paris, 2011, Éditions Phébus, 332 p.
- Lawrence Durrell, Le Carnet noir, Paris 2004, coll. Folio, Gallimard, 359 p.
- Lawrence Durrell, Mountolive, Paris, 2000, le Grand livre du mois, 308 p.
- Lawrence Durrell, Le Quatuor d'Alexandrie (Alexandria quartet), Paris 2000, coll. Livre de poche, Librairie générale française
- Jiddu Krishnamurti, Commentaires sur la vie (Commentaries on living), (co-traducteur Nicole Tisserand), Paris, 2015, J'ai lu, 1196 p.
Musique
- Claude Balif : 1957, Retrouver la parole, op. 33, Cantate pour chœur à six voix solistes & ensemble instrumental, poèmes de Roger Giroux
Notes et références
- « Lecture en ligne par Jean Laude Roger Giroux : Reprise de l'article paru dans Terriers n° 5, septembre 1978 – numéro Spécial Roger Giroux », sur ericpestyediteur.com,
- François Noudelmann, Édouard Glissant. L'identité généreuse, Flammarion, , 451 p.
- Damienne meurt le 16 mars 2020, cf. carnet du journal Le Monde du
- Retrouver la parole paraît en prose dans le numéro 1 et unique de la revue de Maurice Roche Elements (janvier 1951)
- « Biographie, œuvres de Roger Giroux », sur wikipoemes.com (consulté le )
- Monique Pétillon, « Journal d'un Poème de Roger Giroux », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- André Clas cite Roger Giroux comme exemple de la traduction littéraire in Clas André. Théorie et enseignement de la traduction. In: Équivalences, 38e année-n°1-2, 2011. L'enseignement de la traduction, sous la direction de Christian Balliu. pp. 15-51. DOI : https://doi.org/10.3406/equiv.2011.1360 www.persee.fr/doc/equiv_0751-9532_2011_num_38_1_1360
- Jean-Paul Gavard-Perret, « Roger Giroux, Poème », sur lelitteraire.com,
- Anne Malaprade, « Journal d'un poème de Roger Giroux », sur poezibao.typepad.com,
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Rousselot. Dictionnaire de la poésie française contemporaine 1968, Auge, Guillon, Hollier -Larousse, Mooreau et Cie.- Librairie Larousse, Paris
Liens externes
- Ressources relatives à la littérature :