Rogelia Cruz MartĂnez
Rogelia Cruz MartĂnez, nĂ©e le Ă Guatemala (Guatemala) et morte le dans le dĂ©partement d'Escuintla (Guatemala) est une reine de beautĂ© et militante de gauche guatĂ©maltèque, membre de la Jeunesse patriotique du travail (en) (JPT), le mouvement de jeunesse du PGT, le parti communiste guatĂ©maltèque.
Son engagement politique lui vaut d'être kidnappée et assassinée par un escadron de la mort d'extrême droite en 1968.
Biographie
Études et concours de beauté
Étudiante en architecture à l'université de San Carlos, elle est élue Miss Guatemala durant ses années d'études en 1958 et elle représente le Guatemala au concours Miss Univers de 1959 à Long Beach en Californie.
Militantisme
En 1962, elle rejoint la guĂ©rilla conduite par le mouvement du 13 Novembre (en) (M-13) et les forces armĂ©es rebelles (en) (FAR) contre le rĂ©gime corrompu de Miguel YdĂgoras Fuentes. En 1965, l'armĂ©e de terre guatĂ©maltèque fouille la ferme dans laquelle elle vit avec ses sĹ“urs et y dĂ©couvre des armes et d'autres objets pouvant servir Ă la lutte armĂ©e. Ă€ la suite de cela, elle passe quelques mois en dĂ©tention. Ă€ sa sortie de prison, elle trouve un nouveau foyer, un nouvel emploi, rejoint la Jeunesse patriotique du travail (en), rompt avec Carlos Batres Luna, son petit ami depuis cinq ans, et entame une relation avec Leonardo Castillo Johnson, un chef guĂ©rillero affiliĂ© au Parti guatĂ©maltèque du travail.
Assassinat
En , elle est arrêtée pour une infraction au code de la route mais est libérée peu de temps après à la suite de menaces visant le juge chargé d'instruire son cas. Quelque temps plus tard, elle est enlevée par des militaires de la Main Blanche (en), un escadron de la mort d'extrême droite. Avant de la tuer, certains d'entre eux (dont le colonel Máximo Zepeda Martinez) l'auraient torturé et la violé[1]. Le , son cadavre dénudé est retrouvé au pied d'un pont enjambant la rivière Michatoya (en) sur la route El Pacifico à proximité de la vilel portuaire d'Iztapa. Son autopsie, en plus de mettre en évidence des signes de torture et d'agression sexuelle, relève qu'elle était enceinte.
RĂ©actions
Le Parti guatĂ©maltèque du travail rĂ©agit violemment Ă l'annonce de la mort de Rogelia Cruz MartĂnez et organise une sĂ©rie de meurtres en reprĂ©sailles au cours de laquelle deux officiers amĂ©ricains (le colonel John D. Webber Jr. de l'US Army et le lieutenant commander Ernest Albert Munro Jr. de l'US Navy) sont abattus dans leur voiture par une rafale de pistolet-mitrailleur alors qu'ils rentraient dĂ©jeuner, le [2]. Le lendemain, le prĂ©sident Julio CĂ©sar MĂ©ndez dĂ©crète l'Ă©tat d'urgence pour une durĂ©e de trente jours[3]. Le petit ami de Rogelia Cruz MartĂnez, Leonardo "Nayito" Castillo Johnson, est tuĂ© dans la rĂ©pression organisĂ©e par son gouvernement[4].
Le , John Gordon Mein (en), l'ambassadeur des États-Unis au Guatemala (en) qui tĂ©lĂ©guidait nombre d'enlèvements dans le pays (dont potentiellement celui de Rogelia Cruz MartĂnez) est fusillĂ© par les forces armĂ©es rebelles (en).
Le , le colonel Máximo Zepeda Martinez qui avait jouĂ© un rĂ´le actif dans l'enlèvement et le meurtre de Rogelia Cruz MartĂnez est tuĂ© lors d'une embuscade[5].
Notes et références
- "Slaughter in Guatemala", The New York Review of Books, Volume 16, Number 9 · May 20, 1971.
- (en) « Guatemala: Caught in the Crossfire », Time, (consulté le )
- « Etat d'urgence au Guatemala où deux officiers américains ont été victimes d'un attentat », Le Monde, (consulté le )
- Lista parcial de universitarios asesinados y desaparecidos en Guatemala, de 1944 a 1996, Migrante latino, 24 août 2009.
- march 22, 1980