Robert Kotcharian
Robert Kotcharian (en arménien : Ռոբերտ Քոչարյան), né le à Stepanakert, est un homme d'État arménien. Il est président de la République du Haut-Karabagh de 1994 à 1997, puis Premier ministre, de 1997 à 1998, et président de la République d'Arménie de 1998 à 2008.
Robert Kotcharian Ռոբերտ Քոչարյան | |
Portrait officiel de Robert Kotcharian. | |
Fonctions | |
---|---|
Président de la République d'Arménie | |
[N 1] – (10 ans, 2 mois et 5 jours) |
|
Élection | |
Réélection | |
Premier ministre | Armen Darbinian Vazgen Sargsian Aram Sargsian Andranik Margarian Serge Sarkissian |
Prédécesseur | Levon Ter-Petrossian |
Successeur | Serge Sarkissian |
Premier ministre d'Arménie | |
– (1 an et 20 jours) |
|
Président | Levon Ter-Petrossian Lui-même (intérim) |
Gouvernement | Kotcharian |
Prédécesseur | Armen Sargsian |
Successeur | Armen Darbinian |
Président de la République du Haut-Karabagh | |
– (2 ans, 2 mois et 19 jours) |
|
Élection | |
Premier ministre | Leonard Petrosian |
Prédécesseur | Garen Babourian (intérim) Poste créé |
Successeur | Leonard Petrosian (intérim) Arkadi Ghukasian |
Premier ministre du Haut-Karabagh | |
– (2 ans et 4 mois) |
|
Président | Georgi Petrosian (intérim) Garen Babourian (intérim) |
Prédécesseur | Oleg Esaian |
Successeur | Leonard Petrosian |
Biographie | |
Nom de naissance | Ռոբերտ Սեդրակի Քոչարյան Robert Sedraki Kotcharian |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Stepanakert (URSS) |
Nationalité | arménienne |
Parti politique | Sans étiquette |
Conjoint | Bella Kotcharian |
Diplômé de | Institut polytechnique d'Erevan |
Religion | Église apostolique arménienne |
|
|
Premiers ministres du Haut-Karabagh Présidents de la République du Haut-Karabagh Premiers ministres d'Arménie Présidents de la République d'Arménie |
|
Biographie
Jeunesse
Robert Kotcharian est né à Stepanakert, alors capitale de la région autonome du Haut-Karabagh, une enclave peuplée d'Arméniens au sein de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan.
Premier ministre puis président du Haut-Karabagh
Kotcharian devient président de la République auto-proclamée du Haut-Karabagh en 1994.
Premier ministre d'Arménie
Premier ministre d'Arménie le . À la suite de la démission du président Levon Ter-Petrossian le , Kotcharian devient président de la République par intérim.
Président de la République
Il est élu à ce poste le 30 mars 1998 avec 59,5 % des voix face au candidat communiste Karen Demirtchian. Kotcharian est réélu à ce poste pour cinq ans le avec 67,5 % des voix face à Stepan Demirtchian, fils de Karen Demirtchian.
Les positions ultra-nationalistes de Kotcharian sont son atout politique majeur. Il a régné sur le Haut-Karabagh en gardant ses positions belliqueuses face à l'Azerbaïdjan et en matant de manière autoritaire toute opposition à son pouvoir. Habile politique, il a, malgré ses positions, réussi à faire subsister le cessez-le-feu en vigueur depuis 1994 avec le voisin azéri.
Ancien cadre du parti communiste à l'époque de l'Union soviétique, il est désormais indépendant de tout parti.
Certains voient la main de Kotcharian derrière l'irruption le d'un commando au Parlement[1] et l'assassinat de deux rivaux de Kotcharian : le président de l'Assemblée nationale Karen Demirtchian et le Premier ministre Vazgen Sargsian.
En avril 2002, des manifestants protestent contre l'acquisition par des proches de Kotcharian de la chaîne de télévision indépendante A1+ ; en août la compagnie nationale d'électricité est vendue à une obscure société financière off-shore. Beaucoup de voix se sont aussi élevées, dont celle de l'OSCE, pour protester contre les fraudes électorales qui ont accompagné la réélection de Kotcharian à la présidence le .
Début 2004, des centaines de personnes manifestent à Erevan demandant la mise en place d'un référendum pour révoquer Kotcharian[2].
Arrestation
Le , peu après la révolution arménienne de 2018, il est accusé de « rupture de l'ordre constitutionnel », accusation pour laquelle il risque 15 ans de prison, pour des soupçons de fraudes électorales lors de l'élection présidentielle arménienne de 2008 en faveur de Serge Sarkissian[3]. Il est arrêté le lendemain 27 juillet[4].
Son procès pour « rupture de l'ordre constitutionnel » s'ouvre le [5]. Il risque 15 ans de prison[6].
Le , peu après une décision de la cour d'Erevan de le libérer provisoirement, le Premier ministre Nikol Pachinian appelle à des blocus des tribunaux[7]. Il promet alors de « purger le système judiciaire » qu'il accuse d'être « illégitime » et d'être un « vestige » de l'ancien gouvernement[8]. Le , il est de nouveau arrêté[9].
Le 25 mars 2021, la Cour constitutionnelle abandonne les charges, arguant que Kotcharian bénéficie de l'immunité présidentielle[10].
Vie privée
Il est marié et père de trois enfants: Sedrak, Gayane et Levon.
Notes et références
Notes
- Par intérim jusqu'au .
Références
- Dédéyan 2007, p. 713.
- https://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2005-1-page-92.htm#
- « Arménie: un ancien président accusé de fraude électorale », sur Le Figaro (consulté le )
- « Arménie : l'ex-président Kocharyan arrêté pour fraude électorale présumée », sur Europe 1 (consulté le )
- Le Point, magazine, « L'ex-président arménien Kotcharian, accusé de coup d'Etat, devant la justice », sur Le Point (consulté le )
- « Arménie: l’ancien président Robert Kotcharian devant la justice - Europe - RFI », sur RFI (consulté le )
- « Arménie: blocage des tribunaux à l'appel du premier ministre », sur Le Figaro (consulté le )
- « Le Premier ministre arménien veut purger le système judiciaire », sur LExpress.fr (consulté le )
- « Arménie: la justice ordonne l'arrestation de l'ex-président Kotcharian », sur Le Figaro (consulté le )
- « Abandon des poursuites contre l'ex-président - L'Orient-Le Jour », sur www.lorientlejour.com, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5)