Robert Dubarle
Robert Dubarle, né le à Tullins (Isère) et mort pour la France le à Metzeral (Haut-Rhin), est un député français de la Troisième République.
Député français |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 33 ans) Metzeral |
Nationalité | |
Activité |
Distinctions |
---|
Biographie
Famille
Robert est le fils de LĂ©on Dubarle (1845-1926), magistrat, et Blanche Cantel (1852-1930)[1].
Il se marie le 4 mars 1912 à Paris avec Cornélie Marie Pauline Marbeau (1885-1980), nièce de Mgr Marbeau, évêque de Meaux[2].
Son frère André (1879-1915), capitaine au 31e bataillon de chasseurs à pied (31e BCP), est mort pour la France, le 4 mars 1915.
Études et diplômes
Il fait ses études à la faculté de droit de Grenoble[3].
Il est licencié es lettres (philosophie) et docteur en droit[3].
Carrière
En 1902-1903, il fait son service militaire au 28e BCA Ă Grenoble[2].
De 1903 à 1909, il est avocat à la cour d'appel de Paris et secrétaire de la conférence Molé[3] - [4].
Il voyage durant cette période dans plusieurs pays avant de se lancer dans la vie politique, notamment en Allemagne, au Danemark, en Turquie, en Grèce, en Egypte, en Belgique, en Hollande et en Angleterre[3].
De 1910 à 1914, il est député de l'Isère, inscrit au groupe des Républicains progressistes[3].
Première Guerre mondiale
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, lieutenant de réserve depuis 1911, il est mobilisé en au 68e BCPA devenu le 68e bataillon de chasseurs alpins (68e BCA) et affecté, à sa demande dans les Vosges en Alsace.
Promu capitaine en février 1915, il prend la tête de la 8e compagnie du 68e BCA. Surnommé « Le Bayard du 68 » par son colonel[5], il est fait chevalier de la légion d'Honneur en mai 1915[4].
Il meurt le Ă la tĂŞte de sa compagnie lors de la bataille de Metzeral[4] - [3].
L’Académie française l'honore, à titre posthume, en 1916 du prix Montyon pour son ouvrage La garde au Rhin et en 1923 du prix Marcelin Guérin pour Paroles des vivants et des morts[6].
Lettres de guerres
En 1918, ses Lettres de guerre à sa femme, son père et ses enfants, sont publiées aux Éditions Perrin avec une préface de vingt-six pages de Louis Barthou, qui fut collègue de Dubarle à la chambre des députés. Le texte est suivi de vingt et une pages de son carnet de campagne, de huit pages de lettres d’amis et du texte des citations obtenues par Dubarle. Les 129 lettres du front vont du 26 août 1914 au 14 juin 1915 et couvrent cinq périodes de combat : Lorraine, cols des Vosges (p. 18-35), Sudel, Goldbach, Goldematt, Drehkopf (p. 35-97), Harttelseuschloss (p. 98-169), Kruth, Mittlach, Schnepfenried (p. 170-228), Devant Metzeral (p. 228-252)[2].
Dans son livre Témoins publié en 1929, Jean Norton Cru écrit que Dubarle « était un patriote aux idées larges et [que] la guerre a fait de lui un pacifiste ». Il considère son « livre excellent » et attribue à Dubarle une valeur de témoignage qui fait figurer ses Lettres de guerre dans la catégorie n° II, c'est-à -dire celle qualifiée de bonne[2].
Publications
- La garde au Rhin, 1916
- Lettres de guerre de Robert Dubarle, Perrin, 1918. Préface de Louis Barthou. Lire en ligne.
- Paroles des vivants et des morts, 1922
Hommages et distinctions
Hommages
Après la guerre, un monument est élevé à sa mémoire à la Côte 700 de Metzeral.
Depuis le une rue porte son nom Ă Tullins.
Distinctions
- Chevalier de la légion d'Honneur (mai 1915)[4]
- Croix de guerre 1914-1918 (3 Ă©toiles et 2 palmes)[4]
« A fait preuve de beaucoup d'énergie, de sang-froid et d'initiative dans les engagements des 19, 23, 26 octobre et 10 novembre. A été notamment pour ses hommes un vivant exemple de courage et d'impassibilité sous le feu. »
— Citation à l'ordre du 34e Corps d'Armée, du 19 novembre 1914
« La compagnie Dubarle du 68e bataillon de chasseurs en travaillant nuit et jour a réussi à créer en quarante-huit heures à proximité immédiate de l’ennemi une organisation défensive remarquable. « Le général est heureux de lui renouveler par la voie de l’ordre les félicitations qu'il lui a déjà adressées sur le terrain. » »
— Citation à l'ordre de la division de la compagnie Dubarle, du 7 février 1915
« Depuis le début de la Campagne s'est toujours montré un chef énergique et avisé. A la prise d'une position ennemie très escarpée et couverte de neige, s'est particulièrement distingué en entraînant sa compagnie à l'assaut. A été d'un secours précieux pour le commandant du bataillon en prenant le commandement de plusieurs fractions dont les chefs avaient été tués ou blessés, et a ainsi contribué à la réussite de l'assaut et de la poursuite »
— Citation du 3 mai 1915, Légion d'honneur
« Le 27 mai a été blessé légèrement par un éclat d'obus en soutenant l'attaque d'une position ennemie. »
— Citation à l'ordre du Bataillon, du 3 juin 1915
« Officier aussi valeureux que téméraire, déjà décoré sur le champ de bataille pour sa brillante conduite ; est mort en faisant le geste du chef dont il avait toute la grandeur d'âme, entraînant avec un absolu mépris du danger toute sa compagnie à l'assaut d'une position ennemie fortement défendue, au cri de : « En avant, pour la France. » »
— Citation à l'ordre de l'Armée, du 10 juillet 1915
« Le nom de Camp Dubarle est donné au camp de la cote 700. Le capitaine Dubarle, du 68e Bataillon de Chasseurs alpins, a particulièrement contribué à la conquête du terrain du massif du Schnepfenried. A été frappé en sortant des tranchées de la cote 955 au moment où il entraînait ses chasseurs au cri de : Vive la France ! A été un modèle d'énergie et de force morale. »
— Camp Dubarle. Décision du 9 juillet 1915
Bibliographie
- « Robert Dubarle », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 lire en ligne
- Jean Norton Cru, Témoins, Les Etincelles, 1929. Réédition abrégée, Agone, Marseille, 2022, p. 840-844.
- La Revue hebdomadaire : romans, histoire, voyages, no 48, 25 novembre 1916 lire en ligne
- Pages de gloire du 68e bataillon de chasseurs alpins : 2 août 1914-30 mars 1919, préface du général Louis de Maud'huy, Berger-Levrault, 1920, lire en ligne
Notes et références
- N. 1873-1892, Cote 9NUM/5E5 18/20, Acte de naissance no 69 daté du 18/10/1881 p. 191/404, archives de l'Isère
- Jean Norton Cru, Témoins, Les Etincelles, 1929. Réédition abrégée, Agone, Marseille, 2022, p. 840-844.
- « Robert Dubarle - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- Association amicale des secrétaires et anciens secrétaires de la Conférence des avocats à Paris Auteur du texte, « Bulletin annuel / Association amicale des secrétaires et anciens secrétaires de la Conférence des avocats à Paris », sur Gallica, (consulté le )
- Lettres de guerre de Robert Dubarle, Perrin, 1918. Préface de Louis Barthou, p.XXV
- « Robert DUBARLE | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux militaires :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Œuvres de Robert Dubarle sur le site de l'Académie française.
- Palmarès des prix de l'Académie française en 1916, « aux écrivains combattants, tués ou blessés à l'ennemi » sur Archives de l'Académie française.
- Biographie de Robert Dubarle