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Richard Staimer

Richard Staimer, né à Munich le et mort à Berlin le , est un militant et politicien communiste allemand, qui a été officier des Brigades internationales en Espagne pendant la Guerre civile espagnole.

Richard Staimer
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  75 ans)
Berlin-Est
SĂ©pulture
Nationalités
Activité
PĂšre
Josef Staimer (d)
Conjoint
Eleonore Staimer (de Ă  )
Vue de la sépulture.

Son nom a été souvent déformé en "Staimler", et il a eu pour pseudonymes "major Staimer" et "général Hoffmann".

Jeunesse

Fils d'un maçon, Richard Staimer apprend le métier de carreleur, et s'inscrit à la Ligue des jeunes communistes d'Allemagne (KJVD) en 1922, puis au KPD. Au début des années 1930, il adhÚre à plusieurs formations communistes : Rote Hilfe ("Soutien Rouge"), RGO ("Opposition Rouge"), RFB (""Front de Lutte Rouge" d'Ernst ThÀlmann). Il entre au Comité Central du parti, et part en formation dans une école de cadets à Moscou.

Il revient ensuite en BaviÚre, est gauleiter du RFB pour la BaviÚre du nord. Mais les Nazis prennent le pouvoir et en le parti communiste est déclaré illégal en Allemagne. Staimer doit fuir en URSS ; il suit des cours à l'Université Julian-Marchlewski.

En Espagne

Quand la guerre civile en Espagne Ă©clate (), Staimer s'enrĂŽle dans les Brigades internationales, et est nommĂ© Ă  la tĂȘte du Bataillon Thalmann, formĂ© essentiellement d'Allemands communistes. Staimer est par la suite (Ă  l'automne 1937, et sous le pseudonyme de "gĂ©nĂ©ral Richard Hoffmann") nommĂ© Ă  la tĂȘte de la XIe Brigade Internationale, puis remplacĂ© par Heinrich Rau[1].

Lorsque Hans Beimler, le commissaire politique du bataillon Thalmann, parti en reconnaissance pendant la bataille de Madrid, est tué (le ), Staimer l'accompagnait[2]. Staimer qui, lui, a échappé à la mort, devient "major" en . Il est ensuite rappelé en URSS.

URSS et Europe

Il retourne ensuite en URSS alors que les Grandes Purges y ont lieu. Mais il peut ensuite quitter Moscou[3] et part travailler en Europe de l'Ouest Ă  partir de . Il est Ă  Paris, puis en Suisse, oĂč il soutient le PC qui a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© illĂ©gal. Staimer est arrĂȘtĂ© en , puis relĂąchĂ©. Il sera ensuite arrĂȘtĂ© plusieurs fois, internĂ© en camp de travail, hospitalisĂ©, et relĂąchĂ©, bien que figurant sur la liste des communistes recherchĂ©s par la Gestapo.

En , Staimer parvient à passer en Italie, et, comme il a acquis la citoyenneté soviétique, il est admis comme employé au sein de l'Ambassade d'URSS à Rome. Il revient en URSS, est envoyé en en stage dans une école à Kushnarenkovo pour un "entrainement spécial". Il en est chassé pour "défaut de discrétion et faiblesses personnelles".

Sa sanction sera d'ĂȘtre mutĂ© dans le BTP Ă  Oufa (en Bachkirie), puis il revient en grĂące, est instructeur dans un camp de prisonniers de guerre pour officiers, Ă  Ielabouga (Tatarstan). Mais le NKVD le renvoie Ă  Oufa en 1943.

En RDA : honneurs, mort

Staimer, nommĂ© d’abord commissaire de police dans le quartier berlinois de Prenzlauer Berg, devient inspecteur en chef Ă  Potsdam en 1950. Il fait partie du bureau du SED dĂšs 1946 et Ă©pouse Eleonore Pieck (fille du prĂ©sident de la RĂ©publique Wilhelm Pieck) en 1947 (ils divorceront en 1954).

AprĂšs un stage Ă  l’école de Priwolsk en URSS (1950-51), Staimer devient inspecteur principal de la Volkspolizei. Il quitte les "Bewaffnete Organe der DDR"[4] en 1954, et devient directeur gĂ©nĂ©ral adjoint de la Deutsche Reichsbahn. Il est ensuite nommĂ© vice-ministre des Transports.

Par ailleurs, de 1955 Ă  1963, Staimer a Ă©tĂ© prĂ©sident de la GST (Gesellschaft fĂŒr Sport und Technik (en), "Association pour le Sport et la Technique"), "association de masse" paramilitaire qui encadrait la majoritĂ© des jeunes allemands de l’Est. En 1955, il est membre du CC de la FDJ (Freie Deutsche Jugend). Il a Ă©tĂ© aussi, jusqu'en 1965, membre du Conseil National du Front national de la RĂ©publique dĂ©mocratique allemande.

En 1960, Staimer est nommĂ© major gĂ©nĂ©ral de rĂ©serve. Il est ensuite (en 63) nommĂ© Ă  la tĂȘte de la formation militaire au ministĂšre de l'Enseignement supĂ©rieur et technique.

En 1967, il reçoit le VVO (VaterlĂ€ndischer Verdienstorden, Ordre du mĂ©rite patriotique), mĂ©daille d’or, et en 1977 l’ordre de Karl-Marx. Il avait reçu en 1956 la mĂ©daille Hans Beimler.

Fin 1969, Staimer prend sa retraite. Sa tombe se trouve au cimetiÚre central de Friedrichsfelde à Berlin, dans le carré Pergolenweg, au Mémorial des socialistes,

Vie privée

De 1947 à 1954, il est marié à la diplomate Eleonore Staimer.

Staimer vu par Ernest Hemingway

( voir l'article MikhaĂŻl Koltsov, chapitre "Koltsov vu par Ernest Hemingway" )

Dans Pour qui sonne le glas (chapitre 32), Ernest Hemingway dĂ©crit une rĂ©ception donnĂ©e par Maria Osten et MikhaĂŻl Koltsov dans leur suite de l'hĂŽtel Gaylord Ă  Madrid, pendant la nuit du 29 au . L'offensive de SĂ©govie va avoir lieu dans quelques heures. Tout le monde en parle sans retenue, et Koltsov apprend qu'un officier supĂ©rieur des Brigades Internationales, prĂ©nommĂ© Richard, a rĂ©pandu la nouvelle. Koltsov parle ensuite avec un gĂ©nĂ©ral des B.I., un hongrois, qui est lui aussi furieux de l'indiscrĂ©tion de " ce Richard, cet intrigant, ce
.. d'Allemand. Celui qui a donnĂ© le commandement d'une brigade Ă  ce mauvais baiseur du dimanche devrait ĂȘtre fusillĂ©."[5].

Staimer vu par le Der Spiegel

En face de la photo de Staimer en grand uniforme de chef de la Volkspolizei, l'article du Der Spiegel du résume sur un ton sardonique l'ascension de Staimer, et le rédacteur souligne plusieurs fois qu'il n'était qu'un ancien carreleur, qui a eu la chance d'épouser Eleonore Pieck, la fille du président (Eleonore, "qu'il fallait impérativement marier aprÚs son escapade avec un sergent-chauffeur de l'Armée rouge") :

"Staimer Ă©tait un pauvre hĂšre, Ă  qui l'incendie qui dĂ©truisit les fichiers du Commissariat Central de Munich Ă  la fin de la IIe Guerre mondiale a bien rendu service... AprĂšs l'arrivĂ©e de Hitler au pouvoir, il passe les PyrĂ©nĂ©es, et, aprĂšs la dĂ©fense de Madrid, grĂące Ă  l'appui du gĂ©nĂ©ral rouge Franz Dahlem, d'AndrĂ© Marty et de Luigi Gallo, il est nommĂ© chef du bataillon Ernst ThĂ€lmann. AprĂšs la victoire de Franco, le beau-fils de Pieck vagabonda illĂ©galement en France et en Suisse, deux pays oĂč il fut emprisonnĂ© environ un an et demi comme Ă©tranger indĂ©sirable (les annĂ©es de prison comptent double dans le CV d'un cadre bolchevique). En 1946, Staimer, dans le sillage de son beau-frĂšre Arthur Pieck, est nommĂ© inspecteur de police Ă  Berlin-Est. Il a rencontrĂ© Lo Pieck Ă  Prenzlauer Berg et la frĂ©quente. Cette relation Ă©tait avantageuse pour le carreleur rouge, au milieu du trust des anciens officiers communistes du Nationalkomitee Freies Deutschland recyclĂ©s au Palais de Verre (palais prĂ©sidentiel de Schönhausen)... Staimer est nommĂ© chef de la police du Brandebourg, Ă  Potsdam... En grand uniforme blanc de gĂ©nĂ©ral, Richard le carreleur commande aujourd'hui Ă  plus de 38 000 policiers. Depuis qu'il est entrĂ© par le mariage au havre gardĂ© par la dynastie Pieck, il n'a plus besoin de courir la campagne Ă  la recherche de pommes de terre. Mme Lo est sa locomotive. Et les oies grasses lui sont livrĂ©es gratuitement. Sans d'ailleurs qu'il grossisse..."[6].

Iconographie

Des photographies de Staimer sont visibles sur :

Sources

Notes

  1. selon l'article de WP en "Heinrich Rau", la passation de pouvoirs de Staimer à son successeur Rau fut difficile, et Rau "dut tenir compte du fait que Staimer était le fiancé d'Eléonore Pieck, la fille de Wilhelm Pieck (le futur 1er président de la RDA)". WP en ajoute que l'inimitié entre Rau et Staimer subsista bien plus tard, alors qu'ils étaient tous deux devenus hommes de pouvoir en RDA
  2. Selon l'article en allemand d'Hans Beimler : Beimler aurait Ă©tĂ© abattu par des tireurs d'Ă©lite nationalistes postĂ©s en embuscade - ou par Richard Staimer (qui aurait fait partie d'un commando du GRU sous Erich Mielke, le futur ministre de la SĂ©curitĂ© d'État en Allemagne), car Beimler Ă©tait soupçonnĂ© d'affinitĂ©s avec le POUM. L'article de WP de "Richard Staimer" Ă©voque le rĂŽle de Staimer comme exĂ©cuteur du GRU
  3. contrairement Ă  de nombreux officiers et politiciens soviĂ©tiques qui avaient luttĂ© en Espagne et qui sont emprisonnĂ©s aprĂšs leur retour en URSS, et mourront : MikhaĂŻl Koltsov, Manfred Stern (le fameux gĂ©nĂ©ral KlĂ©ber), Vladimir Gorev (en), Jānis K. BērziƆơ, etc.
  4. selon l’article de WP de "Bewaffnete Organe der DDR", ce terme recouvrait l'ensemble de l'armĂ©e et des forces de sĂ©curitĂ© de la RDA
  5. "the intriguing German.... of a Richard. Whoever gave that sunday "fĂŒggler" command of a brigade should be shot."
  6. article "Dreimal gleiche Treue" ("Trois fois fidÚle", allusion à la "fidélité" politique de Pieck aux maßtres successifs du Kremlin) du Der Spiegel du 21 juillet 1949 : http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-44437527.html

Bibliographie

  • Klaus Froh, RĂŒdiger Wenzke: Die Generale und Admirale der NVA. Ein biographisches Handbuch, 4. Auflage. Ch. Links, Berlin 2000, (ISBN 3-86153-209-3).
  • Helmut MĂŒller-Enbergs : Staimer, Richard, Ch. Links Verlag, Berlin 2010, (ISBN 978-3-86153-561-4), Band 2.

Liens externes

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