Richard B. Spencer
Richard B. Spencer, nĂ© le Ă Boston, est un militant d'extrĂȘme droite amĂ©ricain[1] - [2] - [3]. Il est Ă l'origine de l'expression « alternative right » qu'il a forgĂ©e en 2008, avant d'ouvrir un blog du mĂȘme nom en 2009. Il prĂ©side depuis 2011 le National Policy Institute (en), un think tank destinĂ© Ă la promotion du suprĂ©macisme et du nationalisme blancs[4].
Nom de naissance | Richard Bertrand Spencer |
---|---|
Naissance |
Boston, Massachusetts, Ătats-Unis |
Nationalité | américaine |
Profession | |
Activité principale | |
Autres activités |
President et directeur du National Policy Institute (en) |
Formation | |
Conjoint |
Nina Kouprianova (2012-2018) |
Descendants |
2 enfants |
Jeunesse
Richard Spencer est né à Boston et a grandi à Dallas au Texas[5]. Son pÚre, William B. Spencer y est ophtalmologue[6].
Activités politiques
En 2004, Spencer vote pour le démocrate John Kerry, déclarant ne pas aimer le républicain George W. Bush et sa politique belliciste en Irak[7].
En , il fonde le site internet AlternativeRight.com, qu'il dirige jusqu'en 2012. Il affirme qu'il y a créé le terme « alt-right »[8].
En , il devient président et directeur du National Policy Institute (NPI), un think tank basé en Virginie et au Montana[9].
Au cours de la campagne prĂ©sidentielle de 2016, Spencer appelle Ă soutenir Donald Trump. Il salue la nomination de Steve Bannon au poste de conseiller et de responsable stratĂ©gique[10]. En revanche, en , Spencer dĂ©clare que « la pĂ©riode Trump est terminĂ©e » et que « il est temps de nous mobiliser nous-mĂȘmes »[11]. Il finit par rompre totalement avec le Trumpisme en 2020 aprĂšs l'assassinat du gĂ©nĂ©ral iranien Qassem Soleimani et dit Ă©galement regretter d'avoir votĂ© pour Donald Trump[12].
Le , Spencer lance la AltRight Corporation et son site internet altright.com. Le directeur des éditions suédoises Arktos, Daniel Friberg, est le responsable des activités du site pour l'Europe. Henrik Palmgren et Jared Taylor collaborent aussi réguliÚrement au site[13] - [14].
Le , Ă Charlottesville en Virginie, Richard B. Spencer mĂšne la marche de protestation contre la dĂ©cision du conseil municipal de la ville de retirer de l'espace public la statue du gĂ©nĂ©ral Robert E. Lee, le commandant de lâArmĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e lors de la Guerre de SĂ©cession[15].
Sur le plan international
En 2014, Spencer est expulsĂ© de Hongrie, oĂč il devait prendre part Ă une confĂ©rence, notamment aux cĂŽtĂ©s de Jared Taylor, en tant qu'orateur. En application des accords de Schengen, il est automatiquement considĂ©rĂ© comme indĂ©sirable dans 26 pays d'Europe pour une durĂ©e de trois ans[16] - [17].
En 2018, le Parti des Suisses nationalistes (PNOS) organise son congrĂšs annuel, sous le nom de « Europa Nostra II », dans le village de Melchnau (BE). Le PNOS annonce avoir invitĂ©, comme orateurs, l'Autrichien Markus Ripfl (un exclu du FPĂ), le Hongrois PĂ l Peter Walter (responsable du petit parti nationaliste «Mi HazĂ nk», qui regrouperait des déçus du Jobbik), et Richard Spencer[18]. Finalement, sous le coup d'une interdiction d'entrĂ©e sur le territoire suisse, Spencer participera Ă ce congrĂšs par vidĂ©o interposĂ©e[19].
ThĂšses
Identité blanche
Richard Spencer se qualifie lui-mĂȘme comme identitaire/nativiste, et est prĂ©sident du National Policy Institute, un groupe de rĂ©flexion qui soutient l'idĂ©ologie du nationalisme blanc[20].
Spencer défend la notion d'identité blanche. Il affirme la nécessité de l'unité des peuples de race blanche, qui s'incarnerait dans un empire mondial blanc, inspiré des principes du modÚle impérial romain[21] - [22].
Il rejette la notion de suprĂ©macisme blanc, tout en affirmant la nĂ©cessitĂ© d'Ă©tablir un Ătat ethnique blanc en AmĂ©rique, ouvert Ă tous les individus issus de race europĂ©enne[23] - [24].
Lors d'une interview avec David Pakman, on lui a demandé s'il condamnerait le Ku Klux Klan et Adolf Hitler, il a refusé en disant: "Je ne vais pas jouer à ce jeu", tout en déclarant qu'Hitler avait "fait des choses que je pense méprisables", sans préciser à quoi il faisait référence[25].
Lors d'un entretien accordĂ© Ă un canal de tĂ©lĂ©vision israĂ©lien, Spencer affirme que la situation des Blancs serait comparable Ă celle des Juifs, dans la mesure oĂč les Blancs auraient besoin de possĂ©der leur propre pays pour assurer leur sĂ©curitĂ© et leur survie, et qu'il pouvait donc ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un « sioniste blanc »[26]. Cependant, le message de Spencer n'est pas un tĂ©moignage de sympathie pour IsraĂ«l. En effet, il utilise dans ses discours une terminologie liĂ©e Ă l'antisĂ©mitisme (en dĂ©clarant par exemple que "les Juifs sont trop reprĂ©sentĂ©s" dans l'appareil d'Ătat) et il dĂ©fend la thĂ©orie d'une conspiration juive moderne[27].
Sur le féminisme et le mariage gay
Spencer estime que l'accomplissement de la femme se trouve dans la maternité et dans son rÎle de mÚre de famille[28]. Il affirme aussi que le mariage gay serait anti-naturel et absurde[29].
Sur le mouvement libertarien et le socialisme
En 2004, il a votĂ© pour le dĂ©mocrate John Kerry contre George W. Bush, par opposition Ă la guerre en Irak, il a ensuite soutenu le candidat rĂ©publicain libertarien Ron Paul pour certaines de ses positions (par exemple, la libertĂ© d'expression et la libertĂ© de la presse, Ă©galement pour l'extrĂȘme droite, abolition du ius soli et l'isolationnisme), mais il a ensuite abandonnĂ© l'idĂ©ologie libertarienne, la considĂ©rant incompatible avec le nationalisme blanc, et il est aujourd'hui en faveur d'une santĂ© publique universaliste sur le modĂšle canadien, avec l'extension de l'assurance-maladie Ă tous (soi-disant single- payeur de soins de santĂ©) le considĂ©rant comme le meilleur moyen de protĂ©ger la santĂ© des blancs[30].
AprÚs le soutien initial à Trump, il est retourné à des positions critiques envers les deux principaux partis démocrates et républicains, mais aussi envers le Parti libertarien (le plus grand des trÚs petits partis minoritaires, d'orientation anarcho-capitaliste), se déclarant étranger à la dialectique politique dominante. Il s'est toujours manifesté explicitement proche de l'anticapitalisme de la TroisiÚme position, prÎnant une sorte de socialisme national blanc, et opposé à la mondialisation du marché et de la circulation qui mettrait en contact les différentes races. Selon certains, il se serait approprié les termes et la rhétorique du socialisme classique non marxiste (comme la critique des multinationales) mais dans une clé ethnique, comme un rouge-brun européen[31] - [32] - [33].
Rupture avec le trumpisme
En 2020, il a dĂ©finitivement arrĂȘtĂ© de soutenir Trump, dĂ©jĂ critiquĂ© Ă partir de 2018[34] - [35], par exemple pour l'intervention contre la Syrie et pour avoir tuĂ© le gĂ©nĂ©ral iranien Qassem Soleimani par un drone en Irak[36]. Il annonce voter Joe Biden lors de l'Ă©lection de 2020 ; Spencer commenta son annonce en disant qu'il avait fait des erreurs et que "Trump est un dĂ©sastre manifeste"[37].
Russie et OTAN
Spencer a plaidĂ© pour le retrait des Ătats-Unis de l'OTAN et a qualifiĂ© la Russie de "seule puissance blanche au monde". Son ancienne partenaire, Nina Kouprianova, sous son pseudonyme Nina Byzantina, se qualifiait de "leader troll du Kremlin" et s'alignait rĂ©guliĂšrement sur les points de discussion du Kremlin, ayant des liens avec Alexandre Douguine, un Ă©crivain et leader russe ultranationaliste du mouvement eurasiste[38].
Controverses
Richard Spencer est connu pour avoir lancé un « Hail Trump! » d'inspiration hitlérienne le à Washington, devant une foule effectuant des saluts nazis[39].
Dans le cadre de la lutte contre les comptes vidéos en ligne proposant des contenus suprémacistes, YouTube a supprimé sa chaßne en [40].
Voir Ă©galement
Articles connexes
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Richard B. Spencer » (voir la liste des auteurs).
- (en) Steve Peoples, « Energized white supremacists cheer Trump convention message », The Associated Press, Cleveland, OH,â (lire en ligne)
- (en) Michael Wines et Stephanie Saul, « White Supremacists Extend Their Reach Through Websites », The New York Times,â (lire en ligne)
- (en) Martin Gelin, « White Flight: Americaâs white supremacists are ignored at home. So they are looking to start over with a little help from Europeâs far right », Slate, Budapest, Hungary,â (lire en ligne)
- Richard Spencer et le vrai visage de lâAlt Right, Courrier international, 22 novembre 2011.
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- (en) D Magazine, « The Best Doctors in Dallas: Ophthalmology: William Bertrand Spencer, M.D. », D Magazine (en),â (lire en ligne)
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- We didnât need more evidence â Richard Spencer has always been anti-Semitic
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- His Kampf. Richard Spencer is a troll and an icon for white supremacists. He was also my high-school classmate, The Atlantic
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- The racist Right look Left
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- « A model for civilization': Putin's Russia has emerged as 'a beacon for nationalists' and the American alt-right », (consulté le )
- « Ătats-Unis : l'alt-right, ce mouvement d'extrĂȘme droite qui veut rendre le "racisme cool" », France 24,â (lire en ligne, consultĂ© le )
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