René Lagrou
René Lagrou, né le à Blankenberge et mort à Barcelone, le , était un avocat belge, un homme politique nationaliste flamand, et l'un des membres fondateurs et le premier dirigeant de l'Algemeene-SS Vlaanderen durant la Seconde Guerre mondiale[1].
Naissance |
Blankenberge, Belgique |
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Décès |
Barcelone, Espagne |
Nationalité | belge |
Pays de résidence | |
Profession |
Avocat, homme politique flamand pro-Nazi |
Activité principale | |
Autres activités |
Leider de l'Algemeene-SS Vlaanderen |
Éléments biographiques
René Lagrou nait à Blankenberge en Flandre-Occidentale, le . Après avoir été tenté de rentrer dans les ordres chez les Dominicains, il opte finalement pour le droit et poursuit ses études à Leuven puis à Gand. Il s'installe ensuite comme avocat à Anvers. Il devient membre du Kristene Vlaamsche Volkspartij (KVV) qui se radicalise sous son impulsion et devient un parti d'extrême droite nationaliste flamand. En 1932, il prend position contre le Frontpartij d'Herman Vos et rallie le KVV au Vlaams Nationaal Verbond (VNV) de Ward Hermans en 1933[2]. À partir de cette date, il signe des articles antisémite et national-socialiste dans le magazine Roeland du KVV[3]. Il se rend régulièrement en Allemagne et entretient des rapports cordiaux avec les Nazis. Il avait également des contacts avec le Verdinaso de Joris Van Severen. Bien qu'il ne fut pas impliqué dans la création du VNV par Staf De Clercq, il sera second, derrière Ward Hermans, en 1936 sur les listes du Vlaamsch Nationaal Blok.
Seconde Guerre mondiale
Le , René Lagrou, figurant sur les listes de la Sûreté de l'État en tant qu'activiste susceptible de collaborer avec l'ennemi, est déporté en France. Il est de retour à Anvers le . Il reste encore un temps au barreau d'Anvers où il est vice-président de la Vlaamse Conferentie. Il crée une association pour les déportés de . Il est secrétaire de la commission Borms et développe les activités du Volksbeweging du VNV. Bientôt, il s'impliquera dans la collaboration active et militaire.
En , il est le premier Leider de l'Algemeene-SS Vlaanderen qu'il met sur pied avec Ward Hermans et Herman van Puymbroeck[2]. Il lancera immédiatement une campagne de recrutement pour la Waffen-SS et se compromettra dans des actions à l'encontre de la communauté juive à Anvers. En , il intègre directement la Waffen-SS comme kriegsberichter (correspondant de guerre). Dans la division SS Langemarck, il détient le grade de Sturmbannführer.
En , il s'enfuit en Allemagne et rejoint le Vlaamsche Landsleiding, sorte de gouvernement flamand en exil, de Jef van de Wiele. Il avait en charge les affaires intérieures. À la fin de la guerre, il dut s'occuper de l'exfiltration de Cyriel Verschaeve.
Après la guerre
René Lagrou fut arrêté en et interné dans un camp de prisonniers français. Il parvint à s'échapper en Espagne mais, repris, il fera deux ans de captivité dans le camp de Miranda.
En , il était l'un des trois noms de la liste noire transmise par le gouvernement belge à l'Espagne (avec Léon Degrelle et Pierre Daye) pour en obtenir l'extradition[4]. Il sera finalement condamné à mort par contumace par le tribunal de guerre d'Anvers[5].
Craignant son extradition, délaissant sa femme et ses enfants restés en Belgique, il part s'établir en Argentine avec sa compagne en . Il y était actif dans les cercles d'expatriés pour les inciviques flamands et devint l'un des dirigeants des Réseaux d'exfiltration nazis avec le soutien de Juan Perón pour soustraire les criminels nazis à leur jugement en Europe[6].
En 1969, il revient en Espagne. Il y meurt d'un cancer la même année, le .
Publications
- René Lagrou, Wij, verdachten, Éditions Steenlandt, 1942, 215 p.
- René Lagrou, Wilhelmine van Delden, Verdächtigt, Verhaftet, Verschleppt: Bericht einer Flamen, Berlin, Verlag Grenze und Ausland, 1943, 147 p.
Bibliographie
- W. C. M. Meyers, De Vlaamse landsleiding. Een emigrantenregering in Duitsland na september 1944, in: Bijdragen tot de geschiedenis van de Tweede wereldoorlog, 1972.
- Luc Vandeweyer, René Lagrou en het katholieke Vlaams-nationalisme in Antwerpen, in: Wetenschappelijke Tijdingen, 1993.
- Bart Crombez, De Algemeene SS-Vlaanderen, Bijdragen. Navorsings- en Studiecentrum voor de Geschiedenis van de Tweede Wereldoorlog, No. 17, 1995, 165 - 202.
- Bruno De Wever, René Lagrou, in: Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, 1998.
- Pieter Lagrou, MĂ©moires patriotiques et Occupation nazie, Paris-Bruxelles, 2003.
- Lieven Saerens, De Jodenjagers van de Vlaamse SS. Gewone Vlamingen?, Tielt, 2006.
- Frank Seberechts, De weggevoerden van mei 1940, Uitgeverij: WPG De Bezige Bij, Antwerpen, 2014.
Références
- Dan Mikhman, Belgium and the Holocaust: Jews, Belgians, Germans, Berghahn Books, 1998, p. 176
- David Littlejohn, The Patriotic Traitors, London: Heinemann, 1972, p. 155
- Mikhman, Belgium and the Holocaust, p. 172
- Uki Goñi, The Real ODESSA, London: Granta Books, 2003, p. 89.
- U. Goñi, The Real Odessa, p. 112.
- U. Goñi, The Real ODESSA, p. 113.
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