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René Ballet

René Ballet, né le et mort le [1] - [2], est un écrivain français, communiste et résistant. Grand reporter, essayiste et romancier, il est membre fondateur des Éditions Le Temps des cerises et a été aussi rédacteur en chef de La Revue Commune.

René Ballet
Description de cette image, également commentée ci-après
René Ballet
Nom de naissance René Georges Ballet
Naissance
Saint-Étienne
DĂ©cès (Ă  88 ans)
Vanves
Activité principale
Romancier, essayiste, Journaliste, grand reporter.
Auteur
Langue d’écriture française
Mouvement RĂ©alisme
Genres

Ĺ’uvres principales

  • Echec et mat (Gallimard)
  • Les jours commencent Ă  l'aube (Gallimard)
  • L'inutile retour (Gallimard)
  • L'organidrame (Messidor)
  • L'hĂ´tel des deux gares (Le Temps des cerises)
  • Reporter de l'interdit (Le Temps des Cerises)

Compléments

  • NommĂ© Citoyen d'honneur de la ville de Vanves le 22 janvier 2004.
  • MĂ©daillĂ© de la ville de Bourg-en-Bresse (Ain) le 7 novembre 2002.
  • Membre fondateur des Ă©ditions Le Temps des cerises

Il est également connu pour avoir été un ami intime des époux Vailland, spécialiste de l'œuvre de Roger Vailland, très liée à sa femme, Élisabeth Vailland, après le décès de ce dernier en 1965. Il est cofondateur de l'association Les amis de Roger Vailland.

Biographie

René Ballet naît à Saint-Étienne (Loire) et passe son adolescence à Grenoble (Isère), où il est élève au lycée Champollion. Il a pour professeur d'histoire dans sa classe de terminale Jean Gacon, historien marxiste, dont il apprécie beaucoup l'enseignement[3].

Sous l'Occupation, son frère Georges, appelé au Service du travail obligatoire (STO), décide d'entrer dans la Résistance et le met en contact avec les maquis du Vercors.

Après la guerre, il milite d'abord à l'UJRF (Union de la jeunesse républicaine de France) puis au Parti communiste français. Inscrit à la faculté de droit, il passe avec succès le concours d’inspecteur-élève des Contributions directes[3].

En 1951, il se marie avec Simone Perrier. Le couple réside d'abord à Lyon, où il termine sa licence en droit, puis dans un petit village de l'Isère, Pact. Il devient l'ami de l'écrivain Roger Vailland qui habite à Meillonnas, petit village du département de l'Ain. René Ballet fait lire à Roger Vailland l'un de ses manuscrits, Echec et mat. Roger Vailland lui conseille alors de le présenter aux Éditions Gallimard qui décident de le publier en [3].

En 1961, le couple s'installe à Paris, où Simone termine ses études d'économiste et de juriste, (et obtient plus tard un poste de professeur agrégé à l'Université Paris-Descartes), tandis que René Ballet publie, toujours chez les éditions Gallimard, Les jours commencent à l'aube en , et L'inutile retour en .

Après un bref passage à l'administration des Finances, puis à l'Éducation nationale, René Ballet se consacre au journalisme sous diverses formes : articles sur la littérature, la peinture, la sculpture, la photographie, le cinéma et le théâtre. Il a été producteur d'émissions à la télévision scolaire et collaborateur à des émissions de télévision, mais a surtout privilégié le journalisme de terrain :

  • dans la presse automobile d'abord (essayeur de voitures et reporter sur les circuits de Formule 1), il a Ă©crit de nombreux articles sur les courses automobiles.
  • puis grand reporter et rĂ©dacteur en chef de la revue franco-suisse Constellation
  • de 1971 Ă  1978, il a Ă©tĂ© Ă  la direction des Relations extĂ©rieures du groupe FIAT, Ă  la tour Fiat de la DĂ©fense et Ă  Turin. Dans son livre Ma vie chez Fiat (Éditions du FĂ©lin, 2005) Marc Brianti, directeur gĂ©nĂ©ral adjoint chargĂ© des relations extĂ©rieures de Fiat-France, relate sa collaboration avec RenĂ© Ballet : « En , je fis la connaissance de RenĂ© Ballet, un intellectuel qui devint mon ami et l'Ă©crivain de notre direction. Nous sympathisâmes immĂ©diatement. Nous arrivions au bureau pratiquement en mĂŞme temps vers huit heures et nous discutions des Ă©vĂ©nements survenus la veille, des tâches de la journĂ©e et d'un tas d'autres choses. En fait, je crois qu'il existait entre nous une sorte de complicitĂ© qui facilitait grandement notre travail. Il nous quitta Ă  la fin des annĂ©es soixante dix pour entrer, malgrĂ© la diffĂ©rence de salaire, comme grand reporter Ă  L'HumanitĂ©. Je connaissais Ă©videmment ses opinions politiques et je me souviens Ă  son propos de la phrase d'un grand patron dont j'ai oubliĂ© le nom : Les communistes sont pour moi les meilleurs ouvriers. Nous sommes restĂ©s en contact et nous nous voyons de temps Ă  autre, toujours avec plaisir ». Ainsi, il va retourner au journalisme mais avant de quitter la sociĂ©tĂ© Fiat,il rĂ©alise pour le journal l'HumanitĂ© un reportage incognito dans le Chili de Pinuchet. Puis il devient grand reporter au quotidien L'HumanitĂ© (en France, en Europe, en AmĂ©rique, en Afrique et en Asie).
  • cofondateur et vice-prĂ©sident de l'association des Amis de Roger Vailland et des Rencontres Roger Vailland (chaque annĂ©e Ă  Bourg-en-Bresse)
  • membre du comitĂ© de rĂ©daction des Cahiers Roger Vailland
  • cofondateur des Éditions Le Temps des Cerises
René Ballet à sa grande table de travail léguée par Roger Vailland

Il a rédigé de nombreuses préfaces pour les livres de Roger Vailland (quinze actuellement)[4], ainsi qu'une biographie écrite en collaboration avec Élisabeth Vailland, parue en 1973 aux Éditions Seghers.

Dans l'apport de René Ballet à l'œuvre de Vailland :

  • la parution des Écrits journalistiques de Roger Vailland, Ă©ditĂ©s en 1985 par les Editions Messidor Ă  l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort sous le titre :
    • Chronique des annĂ©es folles Ă  la LibĂ©ration, 1928-1945, tome I : prĂ©face de Roland Leroy et RenĂ© Ballet
    • Chronique d'Hiroshima Ă  Goldfinger, 1945-1965, tome II : prĂ©face de RenĂ© Ballet
  • la prĂ©sentation de l'Ĺ“uvre romanesque de Roger Vailland au Livre club Diderot en 1974.

Participation de René Ballet à des émissions de télévision concernant Roger Vailland :

  • Esquisse pour un portrait de Roger Vailland avec Jean Recanati : France INA 1968 (Collection voir et lire, O3)
  • Pousse-cafĂ© : Meillonnas : tournage le , diffusion le .

Ces 2 émissions peuvent être visionnées sur le site suivant : "René Ballet grand reporter, essayiste et romancier "

Il anime des colloques et des tables rondes avec Christian Petr et Jean Sénégas dans le cadre de l'association des Amis de Roger Vailland et collabore régulièrement au site Roger Vailland dirigé par Alain Georges Leduc et Élizabeth Legros.

Deux hommes dans le tournant

Dans l' article publié dans Les Cahiers Roger Vailland, René Ballet tente d'expliquer l'évolution radicalement différente de Roger Vailland et de Pierre Drieu la Rochelle faits a-priori pour s'entendre. Ce sont deux hommes décalés dans les années 1930, en marge d'une société que globalement ils rejettent, en phase avec cette déclaration d'Aragon : « Je n'ai jamais cherché autre chose que le scandale et je l'ai cherché pour lui-même. »[5]

Ils traînent leur ennui de vivre, comme Jacques Rigaud qui se suicidera en 1930 mais disait six ans plus tôt : « La vie ne vaut pas qu'on se donne la peine de la quitter. » Ils ont suivi des voies parallèles, Drieu la Rochelle écrit dans ses Carnets : « Il n'y a plus rien à attendre de la bourgeoisie » tandis que Vailland accepte encore « de prendre une position sans trop y attacher d'importance. » Conquis par le surréalisme, ils proclament avec lui : « Mangez de la poudre d'étoiles, vous serez poètes, » mais en en seront assez vite déçus, Vailland écœuré écrivant à sa famille : « La vie est saloperie… c'est une atmosphère irrespirable. »

Leurs routes vont pourtant rapidement diverger car Drieu la Rochelle est un homme désabusé qui se sent comme un 'agent double' qui trahit puis revendique ses actes, du nom de la nouvelle qu'il publie en 1935. Vailland a choisi mais il joue la duplicité, tantôt avec les surréalistes du Grand Jeu, « tantôt avec les plus tristes imbéciles et fripouilles du monde. » Pourtant, tous deux connaissent la peur, celle d'adolescents pas très costauds, Drieu la Rochelle voudrait « peser dix kilos de plus, » Vailland rencontre la peur dans les meetings lors de heurts avec la police.

Cette force qu'ils recherchent en compensation, éloigne Drieu la Rochelle du peuple, il est très attiré par les forces de l'ordre, « c'est écrasant de beauté » écrit-il à une amie en parlant de défilés nazis. Par contre, Roger Vailland admire la force de ces hommes que -dans son récit historique Un homme du peuple sous la Révolution- il présente comme massifs, impassibles « pas un muscle de leur visage ne bougeait » et décidés, « ils ferment leurs doigts calleux habitués à manier l'outil. » Ce sont ces hommes qui après la guerre deviendront pour lui ces bolcheviks qu'il prendra comme modèles.

Ce cher métier d'écrivain

« Roger Vailland parlait rarement de la façon dont se passait son métier d'écrivain mais un jour à Lyon, il se confie à son ami René Ballet qui l'accompagnait."Quand je tiens une scène...je m'étends et je rêve éveillé : je me la représente, je plante les décors. Par exemple, si la scène se passe dans une salle meublée d'une table et d'une chaise, je vois cette table et cette chaise à une place bien déterminée. Il se peut que cette indication ne se retrouve pas dans le récit écrit mais elle y est intimement mêlée. Si le déroulement de la scène exige le déplacement d'un de ces meubles, je suis gêné." Voilà Roger Vailland plongé dans la création, avec ses phases de rédaction et de rêverie active... » (Article de René Ballet consacré au processus d'écriture de Roger Vailland : Entretiens, Roger Vailland, éditions Subervie)

De nombreux autres articles publiĂ©s par RenĂ© Ballet dans Les Cahiers Roger Vailland, esquissent un portrait global de Roger Vailland : ses engagements, ses goĂ»ts pour la littĂ©rature, la peinture, le cinĂ©ma etc. Dans les numĂ©ros suivants : no 3 de , « 325 000 francs revisitĂ© par Guy RĂ©torĂ© », no 4 de , « L'actualitĂ© de Roger Vailland », no 10 de , « La plume et le plomb, Vailland journaliste », no 13 de , « Vailland et le cinĂ©ma, une vieille histoire », no 29 de « Vailland et l'argent ». Il en est de mĂŞme pour un article de RenĂ© Ballet publiĂ© dans le journal Le Manifeste, no 11 de : « Roger Vailland, l'après-guerre au scanner ».

Ĺ’uvres

  • Échec et mat, Gallimard, 1960 « L'auteur a su, d'une manière originale, poser un problème si souvent dĂ©jĂ  abordĂ©, (le suicide d'une jeune femme). Et l'on est pris, non pas tant par la personnalitĂ© de son hĂ©roĂŻne que par le jeu intellectuel qu'il nous propose", Ginette Guitard-Auviste (Le Figaro LittĂ©raire, ).
  • Les jours commencent Ă  l'aube, Gallimard, 1961 « La fougue de RenĂ© Ballet c'est aussi de l'animositĂ©; ses personnages sont constamment dressĂ©s les uns contre les autres...Ce ne sont pas des amants mais des antagonistes. » L.L.(Le nouveau Candide : les Ă©pilogues de CunĂ©gonde. Les Lettres françaises, 11/01/1962)
  • L'Inutile Retour, Gallimard, 1962 « RenĂ© Ballet est un romancier intelligent et de grand talent... Il nous montre une fois de plus, dans "L'inutile retour", la puissance dramatique des situations sans issue » Michel de Smet (Le soir de Bruxelles).
  • DĂ©rive, Calmann-LĂ©vy, 1972
  • Bourges : une affaire de cĹ“ur, essai, Ă©ditions Messidor, 1985
  • Des usines et des hommes, Ă©ditions Messidor, 1987
  • Le Domaine du bout de l'Ă®le, ScandĂ©ditions, 1992 (ISBN 2-209-06661-1)
  • L'Organidrame, Ă©ditions Messidor, 1986 (ISBN 9782209058228) « Disons-le sans phrases : voici un grand livre! » Claude PrĂ©vost (l'HumanitĂ©' ') NominĂ© pour le prix Goncourt 1986.
  • Soleil froid, Ă©ditions Messidor, 1989
  • Une petite ville sans mĂ©moire, Ă©ditions Messidor, 1984 (ISBN 9782209055647) « Ce roman, qui se lit d'un trait, nous interpelle et nous avertit » AndrĂ© Remacle (in La Marseillaise, ).
  • Le RĂ©alisme socialiste : ce bel inconnu, La collection Commune Éditions/ Le Temps des Cerises, 1999
  • Lettres texanes, Ă©ditions Messidor-Libre propos, 1990
  • L'Affaire Antigone, pièce de théâtre mise en scène par Christine FarrĂ© et jouĂ©e au théâtre de La ClĂ© Ă  Paris en 1991.
  • 89 bis, 200 ans après, oĂą en sommes-nous ?, scĂ©nario de RenĂ© Ballet, mise en scène de Christian Ferrari, chef de chĹ“ur Jean-Claude Chambard, avec les jeunes comĂ©diens de La Cocarde et la Chorale populaire de Paris.

Éditions du Temps des cerises

  • Paul Vaillant-Couturier, introduction et prĂ©sentation d'un choix de textes, 1992
  • L'hĂ´tel des deux gares, 1994 (ISBN 2-84109-014-0) , rĂ©Ă©ditĂ© en 2016 par "Mon petit Ă©diteur".
  • Portraits de famille (en collaboration), 1995
  • La France ouvrière (en collaboration), 1995
  • La manipulation, 1996
  • La boĂ®te noire, collection commune, 1997
  • Sur l'autre versant de la nuit, roman Ă©clatĂ©, 1999
  • La Revue Commune no 18, revue sous la direction de RenĂ© Ballet, 2000
  • Retour Ă  Santopal, 2002
  • Reporter de l'interdit, recueil de reportages, 2003 (ISBN 9782209055647)
  • Vertu de l'inconvenance, 2004
  • Vertu de l'insurrection, 2005
  • Cocktail au curare, 2007
  • Soldes d'Ă©tĂ© au LĂĽger, roman noir, 2011
  • Comment travaille Pierre Soulages ?, de Roger Vailland, prĂ©sentation de RenĂ© Ballet, 1998
  • Éloge de la politique, de Roger Vailland, prĂ©sentation de RenĂ© Ballet et Christian Petr, 1999
  • Deux hommes dans le tournant, article paru dans « Les cahiers Roger Vailland »

Sur Roger Vailland

  • Ce cher mĂ©tier d'Ă©crivain, Entretiens, Roger Vailland, Ă©ditions Subervie, 1970
  • "Les aurais coups" de Roger Vailland,prĂ©face de RenĂ© Ballet,Editions Rombaldi (1971)
  • "Le colonel Forster plaidera coupable"de Roger Vailland; prĂ©face de RenĂ© Ballet, Editions Grasset (1973)
  • Roger Vailland (en collaboration avec Elisabeth Vailland), Éditions Seghers, 1973
  • PrĂ©sentation de l'Ĺ“uvre romanesque de Roger Vailland, Livre-club Diderot, 1974
  • PrĂ©sentation du Saint-Empire de Roger Vailland, Éditions La DiffĂ©rence
  • PrĂ©sentation des articles de presse de Roger Vailland, Messidor/Éditions sociales 1994
1er volume : Chronique des années folles à la Libération
2e volume : Chronique d'Hiroshima Ă  Goldfinger
Nouvelle présentation de Chronique des années folles à la Libération, Buchet-Chastel, 2003
  • PrĂ©sentation de La Visirova de Roger Vailland, Messidor 1986
  • Lecture de Roger Vailland, en collaboration, Klincksieck, 1990
  • Éloge de la politique de Roger Vailland : prĂ©sentĂ© par RenĂ© Ballet et Christian Petr, Éditions du Rocher 1995
  • N'aimer que ce qui n'a pas de prix, en collaboration avec Christian Petr, Le Rocher, 1995
  • Marat-Marat, prĂ©sentation d'un inĂ©dit de R. Vailland en collaboration avec Christian Petr, Le Temps des Cerises, 1995
  • Le conservateur des hypothèques prĂ©sentĂ© par RenĂ© Ballet et Christian Petr, Le Temps des Cerises, 1996
  • Comment travaille Pierre Soulages de Roger Vailland, Ă©ditĂ© par RenĂ© Ballet et Christian Petr, Le Temps des Cerises, 1998
  • Jeu de la passion et passion du jeu ainsi que Ou de s'y perdre, revue Europe de 1988
  • Une prĂ©cieuse leçon d'inconduite, Le Magazine littĂ©raire,
  • Aphorismes de Roger Vailland, prĂ©face de RenĂ© ballet et Christian Petr, Le temps des Cerises 2000
  • Ă€ chacun son Vailland, paroles d'Ă©crivain, interventions RenĂ© Ballet, Jean SĂ©nĂ©gas, 11/2000, Bourg-en-Bresse
  • Une Ĺ“uvre disparue et Le chrome, le cĹ“ur et l'algèbre, revue Roman 20-50,


Réné Ballet à son « petit bureau ».

L'HĂ´tel des deux gares

« Dans ce roman de René Ballet qui se passe à Paris pendant l'été 1944, traîne une guerre qui n'en finit pas et l'ombre de Drieu la Rochelle dont le héros Roc, est censé être très proche. Robert Rocher, alias Robert, alias Roc, est un homme traqué qui a beaucoup à se reprocher. Lié aux tortionnaires de la rue Lauriston, il a longtemps cherché sa voie pour finalement se rallier à Doriot et à son parti. Cet ancien surréaliste a viré "facho" après avoir assisté en 1934 au congrès de Nuremberg d'où il revient subjugué et écrit une nouvelle en l'honneur de la foule nazie, La belle inconnue de Nuremberg. La musique, les oriflammes, les cohortes noires des troupes d'élite le transportent de ferveur et de joie. Cette jouissance extrême rejoint l'analyse de Wilhelm Reich qui parle dans cette identification de « dérèglement de la sexualité. Et puis, un jour, les temps ont changé...On n'arrive plus à réduire les maquis : la voix de Radio Londres se fait moins ténue. Pour Robert Rocher, la nuit se lève. La débandade. Impossible rêve de recommencer une autre vie. Roc est pris au piège d'une ville insurgée. Cerné. Qui forcera en premier sa planque ? Les résistants ou les grosses huiles de la collaboration qui veulent se débarrasser d'un homme qui en sait trop ? René Ballet nous brosse (avec quelle maestria !) le portrait d'un collabo fidèle à ses idées...Derrière ce roman se tapit une des pages les plus horribles de notre passé. » (Critique de Alain-Georges Leduc, Révolution, no 767, 10/11/1994.

Le Chili, trente ans après

Sur le roman de René Ballet Retour à Santopal, Le Temps des Cerises éditeurs (2002) : « René Ballet fut grand reporter clandestin au Chili de Pinochet. Son roman, ne se centre pas sur le coup d'État mais bien plus largement, retrace l'histoire d'un gamin des bidonvilles. Et c'est beau et poignant, parce que rien n'est simple, et parce qu'il importe qu'on se souvienne et qu'on comprenne...Le roman de René Ballet est éclairant sur le Chili, et surtout il résonne de toutes nos peurs, de toutes les ambiguïtés, de toutes les complications d'aujourd'hui. Où on se sent seul. Et où on est si nombreux à se sentir seuls. » (Evelyne Pieiller : L'Humanité-Dimanche, )

Soleil froid

  • Critique de Claude PrĂ©vost sur le roman de RenĂ© Ballet (Messidor) : « L'Ă©popĂ©e, lorsqu'elle se dĂ©compose, cède la place au tragique. Les tragĂ©dies, au sens plein du terme, s'achèvent sur une mise Ă  mort, ou plusieurs ; elles ne sont pas non plus strictement individuelles. Ce roman de RenĂ© Ballet, net, nerveux, sans redondance ni bavure, est, au sens plein du terme, une tragĂ©die. » (L'HumanitĂ©, .)
  • Critique de Jean-Claude Lebrun : « La leçon est rude, qui fait de Soleil froid une Ĺ“uvre constamment tranchante, posant avec une ironie glacĂ©e la question de son origine et de son idĂ©al de vie Ă  une gĂ©nĂ©ration d'intellectuels qui, sans toujours s'en rendre compte, a trichĂ©, et s'est mĂŞme, dans quelques cas bien connus, retrouvĂ©e au Rotary après avoir portĂ© le col Mao. », RĂ©volution no 493 du 11/08/1989.
  • Critique de Monique Houssin : « Le roman de RenĂ© Ballet distille par certains cĂ´tĂ©s un climat stendhalien et se nourrit du temps prĂ©sent. Ce "Soleil froid" ne l'est pas, bien au contraire. Si les mots caractĂ©risent le couple Harcourt, leur façon d'ĂŞtre et leur authenticitĂ© du paraĂ®tre qu'ils pratiquent sans ostentation, ils soulignent la tragĂ©die qui clĂ´t le roman...On ne lâche pas ce rĂ©cit qui traite des non-dits et des blessures contemporaines. » (L'HumanitĂ©-Dimanche du 11/09/1989.)
  • Critique de Jacques Gaucheron : Soleil froid c'est d'abord un climat mental, peut-ĂŞtre aussi un âge de la vie. RenĂ© Ballet poursuit son Ĺ“uvre dans la lignĂ©e de nos romanciers moralistes, Laclos, Stendhal, Vailland. Aller au-delĂ  des apparences. Il dĂ©crit un itinĂ©raire pĂ©rilleux pour son hĂ©roĂŻne, qui d'ailleurs n'en reviendra pas. On a l'impression parfois que le romancier redoute pour lui-mĂŞme d'aller jusqu'au bout de ce que sa plume lui suggère. (Europe, ).

. critique du Magazine littéraire : Grand reporter, l'auteur fut un ami de Roger Vailland et à travers cette fiction, raconte les milieux intellectuels de l'époque...

L'organidrame

« Le grand capital : on connait à peu près ses mécanismes. Mais les hommes ? Pas faciles à saisir. Il faut avoir été à l'intérieur. Ce fut le cas naguère de René-Victor Pilhes. C'est le cas aujourd'hui de René Ballet : voilà un imprécateur modèle 1985-86, mais avec des moyens tout autres. En tous cas, cela donne un roman haut de gamme...Le récit est construit avec une subtilité pleine d'humour...Des pages qu'on recommande aux gourmets...Les managers ont joué à qui perd gagne. Ni vrais perdantes, ni vrais gagnants. Un seul vrai gagnant (je ne compte pas le lecteur) : le romancier. Disons-le sans phrases : voici un grand livre ! » Critique de Claude Prévost, L'Humanité du .

Ce roman a été nominé pour le prix Goncourt 1986.

Une petite ville sans mémoire

« Dans une triste banlieue des États-Unis arrive un certain Mario, qui cherche des précisions sur la mort de son ami Rocco, un ouvrier écrasé par un camion. Mais il se heurte à un mur de silence. On comprend peu à peu que Rocco a été assassiné. Le roman retrace pas à pas cette quête laborieuse. La petite ville défend les secrets de son passé, un passé de racisme, d'oppression et de crimes. La vie s'est normalisée et tout le monde veut oublier. On a compris que ce récit, mené avec maestria et selon toutes les règles du genre est plus qu'un thriller de série noire, ou alors qu'il s'égale à ses meilleures réussites, celles d'un Horace Mac Coy ou d'un Dashiell Hammett ». Critique de Claude Prévost, (L'Humanité ).

Le domaine du bout de l'île

« René Ballet s'attaque ici à un thème fort: l'épopée d'une famille, les Dupont de Nemours (vous changez le nom de la ville, et vous y êtes!) dont la fortune, singulièrement aux États-Unis, est considérable. L'auteur a pioché dans les archives, et sa documentation est considérable...ça ne manque pas d'intelligence et l'auteur possède une vaste culture. » Critique de H. G. Wells, Le Magazine littéraire no 309, .

Reporter de l'interdit

« René Ballet est un bon journaliste. Son introduction est brève et claire. Elle précède un choix d'articles où il démontre brillamment ses qualités de grand reporter... L'intérêt du recueil est géographique -les cinq parties du monde- mais aussi historique... C'est un vaste voyage que le reporter nous aide à accomplir... Le premier sujet est celui de l'histoire contemporaine...ainsi, cette vallée de Haute Savoie ou trente mille hommes, femmes et enfants sont aux prises avec dix mille tours à décolleter. Ou cet étrange et fascinant portrait de Camille Renaud, collectionneur de tableaux... » Critique de Pierre Gamarra sur le recueil de reportages de René Ballet (Le Temps des Cerises 2004), Europe, .

Divers

  • La Revue Commune no 1 de :"La censure ici et maintenant " "Nos prudes"
  • La Revue Commune no 3 de : "Porte ouverte…entretiens".
  • La Revue Commune no 5 de : « Faut-il rouvrir le procès du rĂ©alisme ? ».
  • La Revue Commune no 6 de : "Y a-t-il un travailleur dans la salle ?" "Autopsie d'un film".
  • La Revue Commune' no 7 de : "Le feuilleton de Louise".
  • La Revue Commune no 8 de :"Mort d'un papillon" et "Conte de NoĂ«l".
  • La Revue Commune no 10 de : "Sainte Jeanne des abattoirs" de Bertolt Brecht.
  • La Revue Commune no 12 de : "Le duo Dieu/Don Juan".
  • La Revue Commune no 14 de et Christian Petr : "Sans domicile".
  • La Revue Commune no 15 de : "La ferme au puits" (nouvelle).
  • La Revue Commune no 16 de : "Nous ne serons pas fair play".
  • La Revue Commune no 17 de : "Vive l'AmĂ©rique!".
  • La Revue Commune no 18 de : "Nuits de mars Ă  Paris".
  • La Revue Commune no 19 de : "Quelques questions en guise de rĂ©ponse".
  • La Revue Commune no 21 de : "Papon, le mois des soldes".
  • La Revue Commune no 22 de : "La chaĂ®ne TF 0".
  • La Revue Commune no 23 de : "En attendant l'anticyclone".
  • La Revue Commune no 24 de : "La Femme idĂ©ale".
  • La Revue Commune no 25 de : "Les galeries Lafayettes".
  • La Revue Commune no 26 de : "Au berceau des champions".
  • La Revue Commune no 27 de : "Constitutions au poing" et "Le dictionnaire de combat de Maurice Lachâtre".
  • La Revue Commune no 29 de : "Le pĂ©chĂ© de verticalitĂ©".
  • La Revue Commune no 30 de : "Dash le magnifique" et "La vĂ©ritable histoire de Fanfan la Tulipe".
  • La Revue Commune no 32 de : "Mise en scène, mise en table".
  • La Revue Commune no 33 de : "Après Hiroshima, l'Ă©pidĂ©mie de sbop".
  • La Revue Commune no 34 de : "Indispensable dĂ©sobĂ©issance".
  • La Revue Commune no 35 de : "Hommage Ă  AndrĂ© Still".
  • La Revue Commune no 36 de : "L'argent au cinĂ©ma et dans la peinture".
  • La Revue Commune no 37 de :"Blasphèmes au pied des totems" et "Julie Nature" (feuilleton)
  • La Revue Commune no 38 de : "ActualitĂ© de la Commune".
  • La Revue Commune no 39 de : "Il n'y a pas d'Ă©diteur indĂ©pendant".
  • La Revue Commune no 40 de : "De la peste brune Ă  la pandĂ©mie boursière".
  • La Revue Commune no 41 de : "Le diamant noir de la haine".
  • La Revue Commune no 42 de : "Le Front populaire : succès provisoire ou occasion manquĂ©e".
  • La Revue Commune no 43/44 de : "J-L G, le garde rouge du LĂ©man" et "La double vie de mademoiselle Jeanne" (Nouvelle).
  • La Revue Commune (no 45) d' : "Une vie de permission (Nouvelle).
  • La Revue Commune (no 46) de "Sarkozy ou le triomphe du GPS".
  • La Revue Commune (no 48) de : "Une OPA linguistique" et "Dorothy Parker, antifasciste prĂ©maturĂ©e".
  • La Revue Commune (no 50) de : "Ainsi rugissaient les Ferrari".
  • La Revue Commune (no 51) de : "De Bubu au Baffone via Marat, itinĂ©raire politique de Roger Vailland".
  • La Revue Commune (no 54) de : "De la provocation du luxe au luxe de la provocation".
  • La Revue Commune (no 56) de : "Autant en emporte la mode" et "Deux tournants : les annĂ©es folles"
  • La Revue Commune (no 62) de : "Peuple sous anesthĂ©sie" ?
  • La Revue Commune (no 63) de : « Le ressac des crises » ?
  • Grandes plumes dans l’HumanitĂ©, sous la direction de RenĂ© Ballet, Ă©ditions Messidor, 1990 (ISBN 9782209062737)[6]

Notes et références

  1. Disparition. René Ballet, une vie dans le droit-fil de Roger Vailland humanite.fr 3 janvier 2017
  2. Vanves : citoyen d’honneur de la ville, le journaliste René Ballet est mortleparisien.fr 3 janvier 2017
  3. Alain Dalançon, « BALLET René, Georges », sur maitron.fr, 25 juin 2020, dernière modification le 3 juillet 2022.
  4. Parmi ces préfaces, celles de : La Visirova, L'épopée du Martin-Siemens, N'aimer que ce qui n'a pas de prix, Marat-Marat, Le conservateur des hypothèques, Le soleil fou, De l'amateur et Le Saint-Empire.
  5. cet Article publié dans Les Cahiers Roger Vailland
  6. La présence de tant de signatures brillantes dans les pages du premier journal socialiste quotidien provoqua un jeu de mots qui fit florès à l'époque « Ce n'est pas l'Humanité, mais les humanités… » (Claire Paulhan, Le Monde du 28 décembre 1990

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