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René-François de La Vieuville

René-François de La Vieuville ( - à Paris en France) fut marquis puis duc de La Vieuville, colonel du régiment de Navarre et gouverneur du Poitou.

René-François de La Vieuville
Titre Marquis de La Vieuville
Grade militaire Colonel
Commandement Régiment de Navarre
Distinctions Chevalier des Ordres du Roi
Autres fonctions Chevalier d'honneur de la Reine (1676)
Gouverneur du Poitou
Biographie
Dynastie Seigneurs de La Vieuville
Naissance
Paris
Décès
Paris
Père Charles II de La Vieuville
Mère Françoise Marie de Vienne comtesse de Châteauvieux
Enfants Marie Madeleine de la Vieuville

Blason de René-François de La Vieuville

Biographie

Fils aîné de Charles II (v. 1616-1689), le dernier seigneur de Chailvet du nom de la Vieuville, René-François naquit le et rendit hommage à l'évêque de Laon, au nom de son père, pour le fief de Chailvet le [1].

Il fut Chevalier d'honneur de la Reine en 1676, colonel du régiment de Navarre par commission du , et gouverneur et lieutenant-général des provinces du Poitou, Loudunois & Châtelraudois, sur la démission de son père.

Il fut, avec son frère Charles-Emmanuel, l'élève du maréchal Fabert, lorsque ce grand capitaine devint gouverneur de Sedan. C'est à cette excellente école que les jeunes La Vieuville apprirent l'art militaire.

Mariages et enfants

René-François épousa en premières noces à Saint-Germain-en-Laye, le , Anne-Lucie de la Mothe-Houdancourt (née vers 1647 et morte le ; fille d'Antoine, marquis d'Houdancourt, demi-frère du maréchal Philippe), et de Catherine de Beaujeu. À l'occasion de leur contrat de mariage, le , le roi et la reine assistent à un bal donné dans l'appartement du maréchal de La Feuillade, dans le vieux château[2]. À 15 ans, Anne-Lucie fut l'une des petites maîtresses de Louis XIV lorsque celui-ci avait 21 ans, en 1662. Le roi fit sa connaissance lorsqu'elle était fille d'honneur de Marie-Thérèse d'Autriche dès 1660. Décrite par madame de Créquy (Anne-Armande ?) comme « blonde, piquante, hardie, un brin effrontée, et experte en l'art de la coquetterie ». René-François en eut quatre enfants :

Huile sur toile, 1716, représentant Philippe d'Orléans et sa maitresse officielle Marie Madeleine de la Vieuville, peint par Jean-Baptiste Santerre 1651 - 1717

René-François épousa en secondes noces, le (soit quatre mois après son veuvage), Marie-Louise de la Chaussée d'Eu, dame d'atours de la duchesse de Berry, fille de Jérôme, comte d'Arrest, et de François de Sarnoise. Elle mourut en 1715, ayant eu quatre enfants,

  • dont Marie-Madeleine de la Vieuville (1691-1769), future marquise de Parabère, maîtresse du Régent, au service duquel son grand-père fut gouverneur en 1686. Philippe d'Orléans l'appela "mon petit corbeau noir "[3]. Elle épouse le César-Alexandre de Beaudéan, comte de Parabère et de Pardaillan (petit-cousin d'Angélique rencontrée plus loin). Ce dernier meurt le de petite vérole. La belle et sulfureuse marquise de Parabère lui donna trois enfants : Louis-Barnabé (14/03/1714 - ? ; Postérité) ; Louis-Henri (5/03/1715 - 28/10/1746) ; et Gabrielle-Anne de Beaudéan de Parabère (oct 1716 - ?) [4].

René-François épousa alors le , à près de soixante-quatre ans et en 3° noces, Marie-Thérèse de Froulay (1660-1740), veuve en 1698 de Claude (III) Le Tonnelier de Breteuil cinq ans après son mariage, conseiller au Parlement de Paris, et fille de Charles, comte de Froulay, chevalier des ordres du Roi, Grand-maréchal des logis de Sa maison, et d'Angélique de Beaudéan de Parabère de Neuillan. Marie-Thérèse était la tante par alliance (x Le Tonnelier de Breteuil) et la tante maternelle (par les Froulay) de la fameuse marquise du Châtelet (1706 - 1749), mathématicienne et maîtresse de Voltaire.

René-François mourut à Paris le et fut inhumé aux Minimes[5].

L'un des premiers bibliophiles français

Le marquis de La Vieuville fut l'un des premiers "curieux" du XVIIIème siècle. La présence de son nom est inscrite en 1704 sur la liste des débiteurs du peintre et marchand de tableaux Van Heck. Il possédait trois cabinets de curiosité en son hôtel du quai des Célestins pour entreposer ses collections de bronzes, tables de marbre, vases et paravents chinois. Ses livres étaient répartis dans les trois cabinets dans trois bibliothèques distinctes. L'une était en marquetterie de cuivre et d'étain, l'autre en bois d'Inde rouge et la troisième en bois de Chine.

A la fin de 1720, il eut une vente de ses livres sans catalogue, mais non sans enchères. Les livres reliés pour René-François de La Vieuville portent très souvent une couronne ducale, en souvenir de leur titre perdu à la génération précédente. Elle est l'élément essentiel de la "dentelle La Vieuville"[6]. Selon le libraire Jean-Baptiste de Proyart, le marquis de La Vieuville lance avec Jérôme Duvivier et Antoine Leriche la grande tradition des collections particulières de livres rares en France. Ils constituent la première chaîne de provenances particulières. C'est dans ce milieu de "curieux" que des reliures spécialement destinées à recouvrir des livres rares font leur apparition. Celles-ci sont exécutées sur des livres français ou du moins traduits en cette langue et sont toujours imitées de modèles anciens ou archaïsants.

Références

  1. Arch de l'Aisne G110 - Comte M de SARS
  2. Gazette du 18 1 1676 n° 6 pages 47 et 48
  3. mémoires de la marquise de Créquy
  4. dictionnaire de la Noblesse - François-Alexandre Aubert de la Chenaye des Bois
  5. Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux, t. X, Paris, 1753, p. 603
  6. Musée Condé, château de Chantilly, Reliures françaises du XVIIè siècle, Paris, Somogy éditions d'art, , p.67
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