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Refuge Vallot

Le refuge Vallot, aussi appelĂ© cabane Vallot ou abri Vallot est un refuge situĂ© sur la voie normale du mont Blanc, au pied de l'arĂŞte des Bosses sur la commune de Saint-Gervais-les-Bains, dans les Alpes, Ă  l'altitude de 4 362 mètres.

Refuge Vallot
Illustration du refuge.
Le refuge Vallot et l'arĂŞte sommitale du mont Blanc
Altitude 4 362 m
Massif Massif du Mont-Blanc (Alpes)
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Haute-Savoie
Inauguration août 1938
GĂ©rant CAF de Saint-Gervais
Capacité 12 couchages
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 45° 50′ 22″ nord, 6° 51′ 07″ est[1]
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Refuge Vallot
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Refuge Vallot
Refuge de montagne

Ce refuge ne faisait qu'un avec un observatoire mais, par la suite, a été dissocié et on trouve donc désormais à quelques mètres l'un en dessous de l'autre l'observatoire Vallot, pour les scientifiques, et le refuge Vallot, pour les alpinistes.

Histoire

Les cabanes Vallot

Observatoire du mont Blanc en 1890, d’après une photographie de M.J. Vallot.

Joseph Vallot, astronome et gĂ©ographe, construit un premier observatoire-refuge de deux pièces Ă  4 365 mètres en 1890, sur des plans demandĂ©s Ă  son cousin Henri Vallot. Agrandi en 1891 et 1892 pour passer Ă  8 pièces, il est reconstruit sur son emplacement actuel Ă  4 350 mètres en 1898.

La commune de Chamonix-Mont-Blanc accorde Ă  Joseph Vallot une autorisation Ă  condition que son observatoire serve aussi de refuge pour les alpinistes. En 1890 la cabane Vallot (refuge de deux pièces) est construite pour les alpinistes: un chalet de bois de cinq mètres de long et trois mètres de large construit Ă  Chamonix et qui sera montĂ© sur l’arĂŞte des Bosses Ă  4 520 m, avec une pièce pour les observations scientifiques et une autre de deux pièces pour les alpinistes qui devint le premier refuge Vallot ; Janssen y sĂ©journa une semaine en 1890 et l'expĂ©dition de Gustave Eiffel en 1891 ; le docteur Jacottet meurt Ă  l’observatoire Vallot d’une dĂ©faillance respiratoire aiguĂ« en 1891.

Carte postale représentant la cabane Vallot.

Puis une cabane est construite Ă  cĂ´tĂ© en 1892, pour les alpinistes, les porteurs et les guides, pour libĂ©rer l'observatoire dĂ©sormais entièrement consacrĂ© Ă  la science : celui-ci est alors agrandi de quatre pièces pour un total de 90 m2 : un atelier formant la porte d'entrĂ©e, et une cuisine Ă©quipĂ©e de deux fours Ă  pĂ©trole, la chambre des guides de cinq lits et la chambre des provisions, la chambre Ă  deux lits du directeur, le laboratoire des enregistreurs, une pièce pour la spectroscopie et la photographie Ă©clairĂ©e par le haut, une chambre d'amis Ă  trois lits, un laboratoire de physique oĂą est installĂ©e une tour et qui rejoint la chambre d'amis, contenant une multitude d'instruments. Un mur de pierre flanquĂ© de planches isolantes doubles qui assuraient un matelas d'air et une bonne tempĂ©rature intĂ©rieure, ainsi que des fenĂŞtres Ă  double vitrage et dotĂ©es de volets intĂ©rieurs coulissants et une porte Ă  double-tambour empĂŞchant la neige d'entrer par mauvais temps assurent un habitat confortable. Le tout a coĂ»tĂ© Ă  Joseph Vallot la somme de 65 000 francs.

L'observatoire-refuge Vallot.

Mal situĂ©, il provoqua un jour une accumulation de neige sous laquelle il disparut, et dut ĂŞtre reconstruit plus bas, Ă  4 362 m, sur les « Rochers foudroyĂ©s » en 1898 après que Vallot eut pris les conseils d'un explorateur polaire, Fridtjof Nansen[2]. MeublĂ© Ă  l'orientale (un salon chinois meublĂ© d'un canapĂ© incrustĂ© de nacre, de tapis brodĂ©s, de meubles laquĂ©s et de bibelots prĂ©cieux), isolĂ© et dotĂ© de quatre paratonnerres il Ă©tait capable d'accueillir jusqu'Ă  27 personnes et Joseph Vallot animait les soirĂ©es de ses invitĂ©s par des rĂ©cits passionnants.

Joseph Vallot réalisa 34 fois l'ascension du mont Blanc, jusqu'à l'observatoire entre 1880 et 1920. En 1920, il passa encore dix jours dans l'observatoire et il écrit alors « La montée a été épuisante et la descente un calvaire. Toute a une fin en ce monde, le courage ne peut remplacer les forces perdues. (...) L'ère de mes ascensions scientifiques est close, définitivement. Je dis adieu au Mont-Blanc auquel j'ai consacré mon existence. L'observatoire est toujours là, et les expéditions continueront avec des plus jeunes, c'est ma consolation[3]. En 1923, Joseph Vallot, sans plus aucune ressources financières, vend l'observatoire à la fondation Dina. Assan Dina est un célèbre mécène d'astronomes, petit-fils d'un maharaja. Le refuge Vallot sera ravitaillé par avion.

Le refuge actuel

Le refuge actuel.

La cabane Vallot fut remplacée par le refuge Vallot en 1938 à l'initiative du CAF et par l'observatoire[4] situé quelques mètres plus bas. Le refuge a été entièrement rénové durant l'été 2006.

Dans les annĂ©es 1930, les frères Cailliot du village de Saint-Sauveur, Julien et Anatole, charpentiers, ont fabriquĂ© une annexe au refuge Vallot avec une structure en duralumin faite par les Ă©tablissements Perrin Ă  Orrouy[5]. Le nouvel abri mĂ©tallique de 35 m2 comporte une charpente en duralumin et des parois constituĂ©es de « feuilles d’aluminium placĂ©es de part et d’autre de deux minces couches de contreplaquĂ© entre lesquelles se trouve une couche d’isorel ». Les quatre pièces principales, pesant de 65 Ă  72 kg furent portĂ©es par Henri Blanc de La Chapelle-d'Abondance. Le refuge est de nouveau restaurĂ© en 1970 grâce Ă  un hĂ©licoptère Alouette[6].

L'observatoire Vallot

Dans l'observatoire météorologique et géophysique eurent lieu d'innombrables expériences et des études glaciologiques, par exemple sur la Mer de Glace. Comme chaque année des scientifiques de l'Académie des sciences montaient à l'observatoire, en 1926, l'ingénieur Assan Dina qui avait racheté l'observatoire, fit aménager un petit aéroport à Chamonix pour déposer les scientifiques sur le Mont Blanc, puis le fit ravitailler par le lieutenant Thoret, aviateur réputé[7]. Le récit des Observations de Joseph Vallot en météorologie et en physique sont consignées dans les Annales de l'observatoire météorologique du mont Blanc, en deux volumes, et conservées à la BNF[8].

En 1975, le CNRS confie l’observatoire Vallot au Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement. Depuis 1999 ce laboratoire opère à l'observatoire Vallot et des expériences sont faites, en particulier sur les gaz et aérosols[9]. Il fait partie du projet CARBOSOL chargé d'étudier la pollution particulaire en composés carbonés en Europe, d'un programme franco-allemand financé par le LEFE sur la période 2008/ 2010[10] et sert aussi pour les campagnes de recherches de l 'ARPE (Association pour la Recherche en physiologie de l'Environnement) qui a entièrement remeublé et réaménagé l'observatoire et sert aussi de lieu d'expériences médicales (études sur le « Mal Aigu des Montagnes » et la vie en hypoxie et plus récemment sur le Viagra) ou d'observations astronomiques.

Caractéristiques et informations

Abri bivouac de secours uniquement, dépourvu de confort, non entretenu et non chauffé, le refuge Vallot n'a pas pour vocation l'accueil du public mais constitue un abri pour les alpinistes en détresse. Une balise radio de secours est disponible.

Accès

L'accès au refuge Vallot est réservé aux alpinistes : 2 h 30 depuis le refuge du Goûter, 7 h 30 depuis le Nid d'Aigle.

L'observatoire Vallot est propriété de l'État (CNRS) et son accès est interdit au public.

Ascensions

Le mont Blanc, les sommets voisins et le refuge Vallot.

Annexes

Bibliographie

  • Robert Vivian, L'Ă©popĂ©e Vallot au Mont-blanc : 100 ans dĂ©jĂ , La fontaĂ®ne de SiloĂ©, 1998 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • E. Lagrange, L'Observatoire Vallot, E. L. Ciel et Terre, vol. 33, p. 320
  • Anthony Pinto, Jacques Mariat, La grande aventure de l'aviation dans les Alpes, « Le Ravitaillement de l’observatoire Vallot en 1927 », livre et DVD

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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