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Isorel

L'isorel (en anglais hardboard ou masonite aux États-Unis) est un produit qui se présente sous forme de panneaux de fibres dures de bois transformées sous haute pression. Le procédé de fabrication par voie humide ne nécessite aucune adjonction de colle synthétique, la lignine et l'hémicellulose des fibres se polymérisant à la fabrication pour solidariser celles-ci entre elles sous l'effet de la chaleur et de la pression. Les panneaux présentent une surface lisse et de l'autre côté une surface structurée.

Isorel
Face arrière d'un Isorel.
Isorel, vers 1920

Ces panneaux sont des produits entièrement naturels, considérés comme sans danger pour la santé humaine. Ils ne font pas appel à des liants contenant du formaldéhyde — substance classifiée cancérigène en 2004 par le Centre international de recherche sur le cancer (IARC) —, les seules traces mesurables de formaldéhyde (substance présente dans le bois à l'état naturel) provenant des fibres elles-mêmes et restant largement inférieures aux prescriptions de la norme E1. Ils peuvent être recyclés pour produire de la pâte à carton.

L'unique producteur français est la Tarnaise des Panneaux SAS, fondée en 1904, qui dispose de deux unités de production à Labruguière (Tarn) et à Saint-Usage (Côte-d'Or).

En plus de ses usages habituels, l'isorel sert de support de peinture artistique[1].

Histoire

Le masonite est un type de panneau de fibres dur, un aggloméré, une sorte de bois d'ingénierie, qui est fait de fibres de bois cuites à la vapeur et moulées sous pression, selon un procédé breveté par William H. Mason[2].

Un produit ressemblant à de la masonite a été fabriqué pour la première fois en Angleterre en 1898 par pressage à chaud de vieux papiers[3]. La masonite a été brevetée en 1924 à Laurel, Mississippi[4], par William H. Mason, qui était un ami et protégé de Thomas Edison[5]. La production de masse a commencé en 1929. Dans les années 1930 et 1940, la masonite était utilisée pour des applications telles que les portes, les toitures, les murs, les bureaux, les caisses de guitare et les canoës. Elle était parfois utilisé pour le revêtement des maisons.

Pour la construction, elle était déclinée en trois classes de produits[6]:

  • Panneau d'isolation (Masonite Structural Insulation, Masonite Insulating Lath, Masonite Beveled Tile, Masonite Beveled Plank; Masonite Litecol Insulation, Litecol Beveled Tile, Litecol Beveled Plank;)
  • Semi-hard boards (Masonite Quartrboard, Masonite DeLuxe Quartrboard;
  • Hard boards (Presdwood, Tempered Presdwood, Temprtile)

Le « tempered hardboard » est maintenant un produit générique fabriqué par de nombreuses entreprises de produits forestiers. La Masonite Corporation est entrée dans le secteur des portes en tant que fournisseur de parements en 1972[2] et a été achetée en 2001 par Premdor Corporation, un fabricant de portes, de son ancienne société mère International Paper. Il ne fournit plus de hardboard génériques.

La masonite est également appelée quartboard[7], isorel, hernit, karlit, torex, treetex[8], et pressboard.

Production

La masonite est formĂ©e selon la mĂ©thode Mason[9] (brevets US 1,663,503[10] et 1,663,505[11]), dans laquelle les copeaux de bois sont dĂ©sintĂ©grĂ©s en les saturant avec 690 kPa de vapeur (100 livres/pouce2), puis en augmentant la vapeur ou la pression d'air Ă  2 800 kPa (400 livres/pouce2), et en les libĂ©rant brusquement par un orifice Ă  la pression atmosphĂ©rique. Formant les fibres en panneau sur un tamis, les panneaux sont ensuite pressĂ©s et chauffĂ©s pour former le produit fini avec une finition brune lisse. Plus tard, un procĂ©dĂ© Ă  sec avec deux surfaces brunies a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ©. La lignine originelle du bois sert Ă  lier les fibres sans ajout d'adhĂ©sif. Les fibres longues confèrent Ă  la masonite une rĂ©sistance Ă  la flexion, une rĂ©sistance Ă  la traction (en), une densitĂ© et une stabilitĂ© Ă©levĂ©es. Contrairement Ă  d'autres panneaux de bois composites, aucune rĂ©sine Ă  base de formaldĂ©hyde n'est utilisĂ©e pour en lier les fibres.

Notes et références

  1. Xavier de Langlais, La technique de la peinture Ă  l'huile, Flammarion, (1re Ă©d. 1959), p. 122.
  2. (en) « The History of Masonite » [archive du ] (consulté le ).
  3. (en) « William H. Mason and the History of Masonite Doors », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. (en) « 1925 - Masonite Europe » [archive du ], Masonite Europe (consulté le )
  5. SouthBear, « William H. Mason: The Man Who Went to Lunch », (consulté le )
  6. (en) MBJ collection, Masonite : insulation, presdwood, quartboard, lath, tempered presdwood, tempritile, cushioned flooring., Masonite Corporation, (lire en ligne)
  7. (en) Masonite : insulation, presdwood, quartboard, lath, tempered presdwood, tempritile, cushioned flooring., Masonite Corporation, coll. « MBJ », (lire en ligne)
  8. (sv) Jonas Fröberg, « Masonit i våra hjärtan », Svenska Dagbladet,‎ (ISSN 1101-2412, lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) Brevet U.S. 1578609 and (en) Brevet U.S. 1586159.
  10. (en) William H. Mason, Process of making structural insulating boards of exploded lignocellulose fiber, (lire en ligne)
  11. (en) William H. Mason, Hard grainless fiber products and process of making same, (lire en ligne)

Liens externes

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