Rayan Nezzar
Rayan Nezzar (né en 1990) est un haut fonctionnaire et homme politique français.
Porte-parole CĂ©dric Villani | |
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Naissance | |
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Pseudonyme |
Fernando Torres |
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Institut d'études politiques de Paris (jusqu'en ) Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (jusqu'en ) École nationale d'administration (- |
Activités |
Partis politiques | |
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Biographie
Origines et formation
Né le [1] - [2], Rayan Nezzar a grandi à Montreuil en Seine-Saint-Denis[3], où ses parents algériens ont émigré[4]. Sa mère est médecin à l'hôpital public[4].
Élève en zone d'éducation prioritaire à l'école Henri-Wallon à Montreuil, puis à l'école Maryse-Hilsz à Paris et au collège-lycée des Francs-Bourgeois[5], il obtient son baccalauréat scientifique à 15 ans[4].
Après une année de médecine[5], il est licencié en droit[6] et en science politique[3] - [7], titulaire d'un master en droit public (2013)[8], et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (master Affaires publiques, promotion 2013)[9].
En 2014-2015, il est élève de l'École nationale d'administration dans la promotion Winston-Churchill[10].
Carrière professionnelle
De 2008 à 2011, il est chef de projet chez Paradox Interactive[10]. Il est alors, sous le pseudonyme de « Fernando Torres », l'un des concepteurs du jeu vidéo de stratégie historique Darkest Hour: A Hearts of Iron Game (en)[11].
En , il est parmi les fondateurs de Prépa Concours A+, un réseau d'entraide préparant les candidats aux concours de la haute fonction publique[3]. Après les attentats de , il rejoint la Réserve citoyenne de l'Éducation nationale et anime des ateliers dans des établissements scolaires sur la liberté d'expression et la laïcité[12].
À sa sortie de l'ENA, après des stages au sein de l'ambassade de France au Canada[13], et de la préfecture de Charente-Maritime[5], il devient administrateur civil au ministère des Finances[4]. Il est chargé de cours en économie à l'université Paris-IX et participe aux travaux de la Fondation Jean-Jaurès sur le financement de la protection sociale[14] et les inégalités de patrimoine[4].
Carrière politique
Après avoir appartenu au Parti socialiste[4], il contribue en tant qu'expert au programme économique et social d'Emmanuel Macron. Pendant la campagne présidentielle de 2017, il prépare les réformes du code du travail et de la formation professionnelle[7]. Il anime des réunions publiques dans les comités locaux d'En Marche (Puy-de-Dôme, Marne, Somme, Oise, Val-de-Marne, Pas-de-Calais, Paris). Entre les deux tours, il publie une tribune dans le Bondy Blog intitulée « Enfant de l'immigration et des quartiers populaires, je vote Emmanuel Macron »[15].
Il est nommé le dans la fonction de porte-parole de La République en marche[4]. Il annonce sa démission le « pour préserver le mouvement et ses proches »[16]. Il est critiqué pour avoir proféré des insultes qu’il a tweetées cinq à six ans auparavant[4]. Alors étudiant à Sciences Po et préparant le concours de l'ENA, il avait écrit une dizaine de messages d'injures visant une journaliste et des responsables politiques dont Jean-François Copé, Marine Le Pen, Bruno Le Maire et Manuel Valls[16]. Le , il déclare lors de l'émission Bourdin Direct : « Ces tweets, je les avais oubliés. J'ai été choqué autant que vous. J'avais à l'époque 20 ans, j'étais étudiant. Aujourd'hui je n'emploierais plus ces mots » et « Le portrait de moi qu'on peut faire en lisant ces messages, ce n'est pas la personne que je suis »[17]. « Notre génération a grandi en même temps que les réseaux sociaux », a-t-il détaillé invitant à une « réflexion collective » sur l'empreinte numérique[18].
Il anime des ateliers de consultation dans le cadre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté lancée par Agnès Buzyn[19]. En , il publie une tribune dans Challenges « Comment gagner la bataille culturelle de l’égalité professionnelle entre femmes et hommes »[20] où il propose d'étendre et de rendre obligatoire le congé paternité pour réduire les inégalités salariales en entreprise.
Pendant la « Grande marche pour l'Europe » de La République en marche, au printemps 2018[21], il anime des réunions publiques sur l'Europe sociale et l'avenir de la zone euro en France et dans des capitales européennes (Londres, Oslo, Vienne)[22]. Au cours d'un débat avec Daniel Cohn-Bendit et Guillaume Balas à Sciences Po Paris, il propose la création d'une « Europe de la formation professionnelle »[23] pour financer la reconversion des travailleurs confrontés à l'automatisation et à l'intelligence artificielle.
Il est décrit par le quotidien allemand Die Zeit comme appartenant, aux côtés des députés Delphine O ou Sacha Houlié, à une nouvelle génération de responsables politiques « plus jeune, plus féminisée et plus diverse »[24].
En , le mensuel Vanity Fair révèle son rôle durant la campagne auprès de Marc Ferracci, actuel conseiller spécial de Muriel Pénicaud, et dévoile les coulisses de son ascension au sein de La République en marche[25].
Le , il annonce via son compte Twitter la parution de son premier livre Génération Europe, qui selon l'auteur est « le plaidoyer d’une génération qui refuse de rester passive face à la déconstruction européenne ».
Il y propose notamment de relancer la construction européenne par une nouvelle phase d’harmonisation sociale et fiscale, comprenant un salaire minimum européen et une mutualisation de l’impôt sur les sociétés. Il suggère également de revoir la politique industrielle pour permettre l’émergence de champions européens[26] et d’élargir Erasmus aux apprentis[27]. Après la parution de ce livre, Rayan Nezzar est cité parmi les possibles candidats aux élections européennes de [28].
En , il est cité dans l'entourage proche de Cédric Villani, député de l'Essonne et candidat dissident La République en marche aux municipales de à Paris. Rayan Nezzar est chargé de la stratégie, du discours et de l'analyse électorale[29]. Il est l'un des trois porte-paroles de la campagne, avec la députée Anne-Christine Lang et la conseillère d'arrondissement Anne Lebreton[30]. Candidat tête de liste de Cédric Villani dans le 20e arrondissement de Paris pour le scrutin de mars 2020[31], il obtient 6.90 % des suffrages[32].
Références
- Condé Nast Digital France, « La chute de Rayan Nezzar ou comment tout ruiner en moins d'une minute », sur Vanity Fair (consulté le )
- « Les valeurs de Rayan », SudOuest.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (de) Hanna Gieffers, « Er will, dass sich das ändert : Aus der Vorstadt auf die Elite-Hochschule – in Frankreich ist das fast unmöglich. Wie Rayan Nezzar es dennoch schaffte », sur zeit.de, (consulté le ).
- « Qui est Rayan Nezzar, porte-parole déchu de LREM? », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « Ils et elles font la Seine-Saint-Denis », Le Magazine de Seine-Saint-Denis,‎ , p. 34 (lire en ligne).
- Charlotte Chaffanjon, « La chute de Rayan Nezzar ou comment tout ruiner en moins d'une minute », Vanity Fair,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Adrien Schwyter, « Les confidences de Rayan Nezzar, l'éphémère porte-parole d'En Marche qui a démissionné après des tweets injurieux », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- http://www.amdpsorbonne.com/.
- « Rayan Nezzar », sur sciences-po.asso.fr.
- « Rayan Nezzar », sur lesbiographies.com.
- Alexandre Combralier, « Interview de Rayan Nezzar (Darkest Hour : A Hearts of Iron Game) », sur gamalive.com, .
- « La réserve citoyenne se fait désirer », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- « Entretien avec Rayan Nezzar, ancien stagiaire ENA à l’ambassade de France au Canada », Les Chevaliers des Grands Arrêts,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Qu'est-ce qu'un impôt juste ? », sur http://lecercledeseconomistes.fr,
- « “Enfant de l’immigration et des quartiers populaires, je vote pour Emmanuel Macron” | Bondy Blog », sur www.bondyblog.fr (consulté le )
- Hadrien Mathoux, « Tweets injurieux : Rayan Nezzar démissionne de son poste de porte-parole de LREM », sur marianne.net, (consulté le ).
- « Rayan Nezzar, ex-porte-parole de LaREM, s'explique sur ses tweets injurieux: "Je les avais oubliés" », sur rmc.bfmtv.com, (consulté le ).
- « LREM : Rayan Nezzar sort de son silence après sa démission », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « La pauvreté en question à Saint-Zacharie », sur www.pressreader.com, (consulté le )
- « Comment gagner la bataille culturelle de l’égalité professionnelle entre femmes et hommes », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « LREM parle d'Europe », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (de) Kreisky Forum, « Kalender », sur www.kreisky-forum.org (consulté le )
- (en) « Débat sur l'Europe à Sciences Po Paris, Génération-s et La République en marche, avril 2018 », RebelMouse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (de) « Kabinett von Emmanuel Macron: Voilà , die Neuen », ZEIT Campus,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Charlotte Chaffanjon, « La chute de Rayan Nezzar ou comment tout ruiner en moins d'une minute », Vanity Fair,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Alstom-Siemens : « L’Europe doit changer de logiciel sur sa politique industrielle » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Européennes : ne nous laissons pas voler le débat par les populistes ! », sur Marianne, (consulté le )
- Rémi Clément, « Européennes: les premiers noms de la liste LREM - Challenges », sur Challenges, (consulté le )
- Denis Cosnard, « Le « dissident » Cédric Villani lance sa candidature à la Mairie de Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Municipales à Paris : Cédric Villani, une campagne au carré », sur LExpress.fr, (consulté le )
- Par Julien DufféLe 28 novembre 2019 à 21h34 et Modifié Le 29 Novembre 2019 À 11h19, « Municipales à Paris : voici les 17 «chefs de file» par arrondissement de Villani », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Résultats des élections municipales 2020 Paris 20e Arrondissement (75020) », sur leparisien.fr (consulté le )