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Ragnies

Ragnies (en wallon Ragniye) est une section de la ville belge de Thuin, située en Région wallonne dans la province de Hainaut.

Ragnies
Ragnies
Le quartier de l’église Saint-Martin.
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion wallonne RĂ©gion wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Thuin
Commune Thuin
Code postal 6532
Zone téléphonique 071
DĂ©mographie
Gentilé Ragnicole[1]
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 50° 18â€Č 30″ nord, 4° 17â€Č 02″ est
Localisation
Localisation de Ragnies
Localisation de Ragnies au sein de Thuin
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Ragnies

    C'Ă©tait une commune Ă  part entiĂšre avant la fusion des communes de 1977.

    Ragnies fait partie de l'association qui regroupe les plus beaux villages de Wallonie.

    Histoire

    Premiers peuplements

    Ragnies (ou Radon) est un village dont l’origine est trùs ancienne (IIe siùcle av. J.-C.).

    Du temps des Celtes c’était un lieu sacrĂ©, oĂč les peuplades se rĂ©unissaient certains jours pour offrir Ă  leurs dieux des sacrifices, et particuliĂšrement des sacrifices humains. Diverses peuplades celtiques se partageaient la Belgique et la nation Ă©tablie sur cette partie du sol belge, au moment de la guerre avec Rome, Ă©tait celle des Nerviens.

    Jules CĂ©sar en fit la conquĂȘte Ă  la suite d’un dernier et terrible combat non loin d’ici, sur les lieux de l'actuel village de La BuissiĂšre, oĂč les Nerviens furent dĂ©faits. Cette lutte s’est Ă©tendue sur le territoire de Fontaine-Valmont, Ragnies et StrĂ©e, ce que confirment les dĂ©couvertes d’antiquitĂ©s romaines faites surtout dans ce dernier village.

    La voie romaine

    Non loin de Ragnies passait la chaussĂ©e romaine de Bavay Ă  TrĂšves. Elle entrait dans le Hainaut entre Bersillies-l'Abbaye et Solre-sur-Sambre et passait par StrĂ©e (du vieux terme français (e)strĂ©e, issu de via strata qui dĂ©signe justement la voie amĂ©nagĂ©e, par rapport Ă  la via rupta > route). Il ne paraĂźt pas improbable que cette voie romaine traversait la Sambre, qui formait un guĂ© assez facile Ă  franchir, presque en face de l’ancien chĂąteau Grignart, pour arriver sur cette partie du territoire de Ragnies, appelĂ© aujourd’hui GrĂ©gniaut ou Grigniaut, c’est-Ă -dire Grignart. Cette voie assez large est considĂ©rĂ©e comme une ancienne voie romaine et conserve toujours en cet endroit le nom de chemin de GrĂ©gniaut.

    Elle traverse le bois de Villers, puis l’ancien chemin de Thuin Ă  Maubeuge, passe vers le hameau de BiercĂ©e, la chapelle des quatre arbres Ă  Ragnies, appelĂ©e aussi la chapelle du MarĂ©chal, puis le chemin de la Maronne et celui de l’EnfrĂ©[2] va Ă  Thuillies, Ossogne, traverse la chaussĂ©e romaine[3], se dirige vers RognĂ©e, Valcourt, Silenrieux, Philippeville et continue vers Givet.

    Moyen Âge

    Au Moyen Âge, les marais formĂ©s par les dĂ©bordements de la Sambre ont servi plusieurs fois Ă  fortifier les repaires des brigands ; Ă  trois kilomĂštres de Lobbes, on aperçoit encore une montagne trĂšs escarpĂ©e, endroit oĂč Ă©tait Ă©rigĂ© l’ancien chĂąteau fĂ©odal de Grignart.

    Maurosius et ses compagnons y dĂ©valisaient en ces lieux, les marchands et voyageurs qui franchissaient le guĂ© (route dĂ©tournĂ©e des "Romains" qui traversait la Sambre en cet endroit. Ce Maurosius, hardi dĂ©trousseur, s’étant converti, fonda les Abbayes de Lobbes (654) et d'Aulne (656). L’histoire nous rapporte qu’il allait souvent verser des larmes sur les ruines de Grignart.

    Par la suite, ce chĂąteau Grignart devint encore, Ă  deux reprises, un repaire de brigands farouches.

    L’histoire nous raconte les exploits d’Anselme et du Chevalier Isaac du temps d’AbĂ©lard, abbĂ© de Lobbes (1045).

    On trouvait Ă  Ragnies, non seulement des mutationes, mansiones ou mansus (mĂ©tairies donnĂ©es par le seigneur du village avec douze bonniers de terre, qui en formaient ordinairement l’étendue), puisqu’on en a dĂ©couvert des dĂ©bris, mais Ă©galement des Villae Romanae, le Mansum Regale[4] (1), le Ham[5].(2)

    Le XIXe siĂšcle

    En revenant du Fosteau[6], et suivant la chaussée de Lobbes à Beaumont, en face de la 6e barriÚre, dite des MiniÚres, non loin du chemin Antique de Thuin à Maubeuge le Gibet sur le territoire de Ragnies à la limite de Biercée.

    Sites archéologiques

    La chaussĂ©e de Lobbes Ă  Beaumont coupe aujourd’hui ce champ, et, en la construisant, on y a mis au jour un escalier conduisant Ă  une cave portant des niches dans les murailles ; l’éternelle cave Ă  niches de toutes les villas belgo-romaines. D’aprĂšs les anciens, le nom de Gibet, se justifierait par le fait que l’on y aurait trouvĂ© des fers et des chaĂźnes semblables aux entraves employĂ©es dans l’AntiquitĂ© pour les criminels (cortenae). Il paraĂźt vraisemblable qu’il s’agisse du lieu vĂ©ritable d’un gibet fĂ©odal Ă©tabli sur le terrain.

    Dans ce cas, les pierres de l’instrument de supplice auraient Ă©tĂ© utilisĂ©es non loin de lĂ , la terre Ă©tait saturĂ©e jusqu’à un mĂštre de profondeur, de dĂ©bris belgo-romains, tuiles, poteries, ferrailles, dĂ©combres, etc.


    Étymologie

    Une rue du village.

    Le nom est attesté sous les formes Ragnée, Raignée, Ragnier, Raignes, Rangnies, Range, Rohegnies, Raingnies, Raingnies, Rainie, Rane, Raigny, etc.

    Dans un dernier ouvrage, Chotin, dont la version reste plus que douteuse, explique qu’il est composĂ© de deux Ă©lĂ©ments, dont l’un est sous-entendu (villa). Radionacis est un nom propre au gĂ©nitif ; il signifie donc « le Domaine de Radionax ». Dans le pouillĂ©, rĂ©digĂ© en 1551 pour le DiocĂšse de LiĂšge, dont Ragnies faisait partie (terre mangĂ©e), il est dit : RaignĂ©ez, sire Rangnes[7].

    Dans l’un des plus anciens, le Polypticum de Jean I, ÉvĂȘque de Cambrai, et qui date de 868, Ragnies est dĂ©signĂ© par le mot Radionacis. Le nom le plus ancien, le nom primitif de Ragnies, paraĂźt ĂȘtre plutĂŽt Radionacis. C'est l’origine de ce dernier qu’il s’agit de rechercher. Comme ce village faisait partie de l’ancien pays de LiĂšge, on ne trouve absolument rien dans les anciens historiens du Hainaut. En ce qui concerne un livre historique qui en ferait mention, il n’en existe pas Ă  la bibliothĂšque royale, ni ailleurs, sans doute. On ne peut que hasarder une hypothĂšse : Villa Radionacis, « Domaine de Radionax ».

    Cependant, cette forme semble peu fiable et suggÚre une cacographie pour *Radoniacas ou *RÊdiniacas[8]. En effet, il s'agit vraisemblablement d'un nom de lieu en *-IACAS ou de sa forme allongée -*INIACAS. Ces suffixes ont donné les terminaisons en -ies et -gnies de Belgique et du nord de la France. Il s'agit d'une forme au datif pluriel du suffixe -*ACU ou allongé -*INIACU indiquant la propriété gallo-romaine et mérovingienne, issu du celtique -*āko. Le premier élément est possiblement le nom de personne germanique Rado ou RÊdo[8] / Radinus que l'on retrouve par exemple dans Radonvilliers (Villare Radonis 1080), Raville (Moselle, Radonis villa XIe siÚcle) et Radinghem (Pas-de-Calais, Nord Radinghehan 1204), ce genre de formation étant le plus souvent composé avec un nom de personne germanique.

    OĂč cette villa, manoir rural du seigneur franc, a-t-elle pu se trouver ? Lorsque l’on arrive de Thuin, on aborde ce village de Ragnies par un quartier qu’on appelle « Le Catia ». La graphie des attestations varie selon les Ă©poques : on a Ă©crit Castia, Castiel, Castiau et enfin Catia, forme locale picarde issue du mot bas latin *CASTELLU, comme le français chĂąteau. On peut donc croire que s’est trouvĂ©e lĂ  la villa du seigneur franc (Mansum Regale). PlacĂ© sur une lĂ©gĂšre Ă©lĂ©vation, ce chĂąteau fort Ă©tait entourĂ© de hautes murailles et de larges fossĂ©s, qu’alimentaient les eaux des marais voisins. Autour de ce chĂąteau se sont Ă©levĂ©es les habitations des serfs, dĂ©pendants du seigneur, et ont commencĂ© ainsi Ă  former ce village de Ragnies.

    Économie

    Le village abrite la distillerie de Biercée productrice entre autres de l'Eau de Villée, dans l'ancienne ferme de la Cour.

    Références

    1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, MinistÚre de la Communauté française, (lire en ligne), p. 44.
    2. Rapport sur l’excursion faite en ce pays par le cercle archĂ©ologique de Charleroi en 1878.
    3. Sans doute celle venant de StrĂ©e, de telle sorte que celle venant de Grignart serait distincte ou un simple embranchement de l’autre ou route secondaire, une route dĂ©tournĂ©e par les Romains.
    4. Habitation du roi ou habitation du seigneur du village représentant du souverain ou roi.
    5. Partie basse (pùturage) donnée par le propriétaire du grand village à cultiver sous sa dépendance.
    6. Ruisseau qui prend sa source sur la terre de Leers et Foesteau et qui se jette entiĂšrement dans la Sambre. Ce ruisseau a donnĂ© son nom au chĂąteau trĂšs antique, autrefois entourĂ© entiĂšrement de fossĂ©s. Fosteau viendrai de Forestella, petite forĂȘt.
    7. Analectes pour servir Ă  l’histoire ecclĂ©siastiques de la Belgique, tome II
    8. Jules Herbillon, Les noms des communes de Wallonie, Bruxelles, Crédit communal, coll. « Histoire » (no 70), .

    Liens externes

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