Rafle du 10 janvier 1944
La rafle du à Bordeaux concerne 335 victimes juives. C'est la dernière des quatre grandes rafles menées en Aquitaine entre et . la Synagogue de Bordeaux, fait unique dans la France occupée, est le lieu de détention des familles juives raflées en . Maurice Papon, alors secrétaire général de la préfecture de la Gironde, futur ministre de la Ve République, est un des organisateurs de cette rafle à Bordeaux où vivaient avant la Seconde Guerre mondiale plus de 5.000 juifs.
Rafle du 10 janvier 1944 | |
Type | Shoah en France |
---|---|
Pays | France |
Localisation | Paris |
Organisateur | Reich allemand RĂ©gime de Vichy |
Date | Bordeaux |
RĂ©pression | |
Arrestations | 335 hommes juifs Ă©trangers |
La Rafle
La rafle du Ă Bordeaux concerne 335 victimes juives[1] - [2] - [3] - [4].
Dans la nuit du 10 au , 228 juifs sont arrêtés en Gironde (135 à Bordeaux, 12 à Arcachon et 81 dans le reste du département). Cette rafle est soigneusement préparée. Le , un convoi quitte la Gare de Bordeaux-Saint-Jean et emmène 317 juifs au camp de Drancy avant la déportation vers un camp d’extermination nazi[5].
Le , l’assemblée des rabbins français recommande la fermeture des synagogues[6].
Victimes
Parmi les victimes[7], déportées par le Convoi No. 67, en date du , de Drancy vers Auschwitz, où elles sont assassinées à leur arrivée, on trouve:
- Lisette Salzedo (17 ans)[8]
- Louis Torrès (44 ans)[9] et Estreya Torrès (34 ans)[10] et leur 9 enfants: Esther – Yvette Torrès (17 ans)[11] , Ernest Torrès (16 ans)[12] , Marcel Torrès (14 ans)[13] , Louise Torrès (13 ans)[14] , Edmond Torrès (10 ans)[15], Raymond Torrès (8 ans)[16], Lucette Torrès (7 ans)[17], Simone Torrès (5 ans}[18] , Georges Torrès (3 ans)[19] - [20]
- Issac Guerstein (51 ans), Julia Guerstein (43 ans)[21] et leur fils Serge Guerstein (15 ans)[22] - [23]
Rescapés
- Berthe Murate[24] ou Murrate[25] (35 ans)[26], arrêtée avec son mari André Murrate (35 ans)[27], parquée dans la Synagogue de Bordeaux avant d'être envoyée à Drancy, survivante d'Auschwitz, témoin aux assises de la Gironde, en
- Boris Cyrulnik (6 ans)[28]
- Blanche Chauveau (11 ans)[29] et sa sœur Josette Mélinon (4 ans)[29] - [30]
- Michel Schouker (11 ans)[31] - [32]
Bibliographie
- Éric Conan, LE PROCES PAPON. Un journal d'audience., Gallimard, Paris, 1998 (ISBN 2-07-075280-1)[33].
- Philippe Souleau et Jean-Pierre Koscielniak (préf. Denis Peschanski), Vichy en Aquitaine, Éditions de l'Atelier, [34]
- Philippe Souleau (préf. Boris Cyrulnik), Bordeaux et la question juive, Privat, 250 p. (ISBN 9782708969537, présentation en ligne)
- Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978 ; Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms.FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France), 2012.
Notes et références
- Rafle anti-juive du 10 janvier 1944: cérémonie à Bordeaux. lepoint.fr. 8 janvier 2017.
- Michel Laffitte. Les rafles de janvier 1944 à Bordeaux et les raisons de l’aveuglement de l’UGIF. Revue d’Histoire de la Shoah 2015/2 (N° 203), pages 371 à 385.
- Des visages et des noms - La rafle du 10 janvier 1944 en Gironde. fondationshoah.org.
- Rafle anti-juive du 10 janvier 1944: cérémonie à Bordeaux. lexpress.fr. 8 janvier 2017.
- 10 janvier 1944 : une rafle préméditée de Juifs en Gironde. lhistoireenrafale.lunion.fr. 10 janvier 2014.
- Marc-André Charguéraud. Ces Juifs que la Gestapo n’arrête pas au printemps 1944. ajcf.fr.
- Convoi du 12 janvier 1944. Procès Papon: les archives.
- Eva Duran. Lisette Salzedo. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.Cette référence donne comme date de naissance le 29 octobre 1925, alors que Klarsfeld, 2012, donne comme date le 31 octobre 1925.
- Amandine Couloudou. Louis Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Estreya Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Esther – Yvette Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Ernest Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Marcel Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Louise Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Edmond Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Raymond Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Lucette Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Simone Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Amandine Couloudou. Georges Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr/
- Famille Torrès. rafle-janvier-1944.lyceevinciblanquefort.fr.
- Julia Guerstein (née Nahon) est née le 6 mars 1900 au Caire. Sa dernière adresse est au 5 place de la Liberté à Begles en Gironde. Voir, Klarsfeld, 2012.
- Gilles Guitton. Bordeaux : le bébé mystérieux de la rafle de 1944 n’était pas le petit Guerstein. sudouest.fr. 22 décembre 2015.
- Gironde: A la recherche d'un enfant, confié par ses parents à un inconnu en 1944. 20minutes.fr/bordeaux. 12 octobre 2015.
- ELISABETH FLEURY. JANVIER 1944: DEUX POLICIERS SE SOUVIENNENT. humanite.fr. Samedi, 7 FĂ©vrier, 1998.
- Selon Klarsfeld, 2012.
- Berthe Murrate (née Lendler) est née le 14 décembre 1908 à Bordeaux. Sa dernière adresse est au 5 rue Louis Mie à Bordeaux. Voir, Klarsfel, 2012.
- André Murrate est né le 28 janvier 1909 à Bayonne. Sa dernière adresse est au 5 rue Louis Mie à Bordeaux. Voir, Klarsfel, 2012.
- CYRULNIK, BORIS, TODOROV, TZVETAN, TRUONG, NICOLAS (Sous la direction de). Tentation du bien est beaucoup plus dangereuse que celle du mal (La).
- Pour se souvenir de Myriam Errera déportée à Auschwitz.
- Cérémonie de la remise de la Légion d’Honneur à Josette Mélinon et Blanche Chauveau. vimeo.com.
- voir Journal d'Hélène Berr
- Cyrulnik raconte l’histoire de Michel Schouker, 5 ans (err.) lors de son arrestation à Bordeaux en même temps que lui, transféré à Drancy, où il est reconnu par un ouvrier du bâtiment, un Turc qui avait travaillé pour son père, appelé pour faire des aménagements dans la prison du camp. Il s’adresse aux autorités du camp en disant : "Vous avez arrêté mon fils, c’est un musulman, pas un Juif, et il l’emmène
- Éric Conan. LE PROCES PAPON. Un journal d'audience.Voir Résumé et Sommaire.
- Philippe Souleau, Jean-pierre Koscielniak. cajelice.fr.