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ROSAT

ROSAT (Röntgensatellit) est un tĂ©lescope spatial allemand destinĂ© Ă  l'observation des rayons X mous (0,1 Ă  2 keV) qui est lancĂ© le par un lanceur Delta-II depuis base de lancement de Cap Canaveral. Il fonctionne jusqu'au et se dĂ©sintègre en rentrant dans l'atmosphère terrestre au-dessus du golfe du Bengale le . ROSAT rĂ©alise un inventaire de l'ensemble du ciel dans le domaine des rayons X, identifiant environ 125 000 sources de cette nature. L'Ă©quipement de la sonde comprenait Ă©galement un tĂ©lescope qui permet d'identifier 479 sources dans l'ultraviolet lointain.

Description de cette image, également commentée ci-après
Vue d'artiste du télescope spatial ROSAT.
Données générales
Organisation Drapeau de l'Allemagne DARA
Constructeur Dornier
Domaine Astronomie X
Type de mission TĂ©lescope spatial
Statut Mission terminée
Base de lancement Cap Canaveral
Lancement 1er juin 1990
Lanceur Delta II
Fin de mission 12 février 1999
Durée 5 ans (mission primaire)
DĂ©sorbitage 23 octobre 2011
Identifiant COSPAR 1990-049A
Site ROSAT sur le site MPE
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 2 426 kg
Contrôle d'attitude Stabilisé sur 3 axes
Source d'Ă©nergie Panneaux solaires
Puissance Ă©lectrique 1 000 watts
Orbite
Périgée 565 km
Apogée 585 km
PĂ©riode 96,2 minutes
Inclinaison 53,0°
TĂ©lescope
Type Wolter I
Diamètre 84 cm
Focale 240 cm
Longueur d'onde Rayons X mous (0,1-2 keV)
Ultraviolet lointain (0,04 keV-0,2 keV)
Principaux instruments
XRT TĂ©lescope Ă  rayons X
WFC TĂ©lescope ultraviolet lointain
Lancement du satellite ROSAT par un lanceur Delta II.

DĂ©roulement du projet

Le projet de télescope spatial à rayons X est proposé en 1975 par l'Institut Max-Planck de physique extraterrestre (Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik). Des études détaillées et les premiers développements sont réalisés au cours des années suivantes. En 1983, le ministère de la recherche allemande donne son accord pour la réalisation du projet. Celui-ci est finalement mené avec des participations américaine et anglaise dans le cadre d'accord de coopération passés respectivement avec la NASA et le British Science and Engineering Research Council (SARC). Le client est initialement le ministère fédéral de l'Éducation et de la Recherche (Bundesministerium für Forschung und Technologie) puis la Deutsche Agentur für Raumfahrtangelegenheiten (DARA) tandis que la société Dornier est le chef de file des industriels participant à la construction de ROSAT. L'Institut Max Planck a la responsabilité scientifique de la mission et développe le plan focal du télescope X. La NASA prend en charge la mise en orbite et développe le détecteur à très haute résolution (HRI) du télescope à rayons X qui est développé par le Smithsonian Astrophysical Observatory (SAO) dont un exemplaire a déjà volé à bord du télescope spatial HEAO-2. Le Royaume-Uni fournit l'instrument secondaire, une caméra grand champ (WFC) observant le rayonnement ultraviolet lointain et réalisée par un consortium d'instituts de recherche anglais menés par l'université de Leicester[1].

Le satellite doit être initialement lancé par la navette spatiale américaine. À la suite de l'accident de la navette spatiale Challenger qui intervient en 1986 peu avant le lancement de ROSAT, la date de lancement est retardée à une date postérieure ou égale à 1994. Les responsables du projet décident de confier la mise en orbite du satellite à un lanceur Delta II disponible dès 1990. Mais cette décision entraîne des modifications importantes dans l'architecture de ROSAT. Les interfaces avec le lanceur doivent être complètement revues, les panneaux solaires qui sont fixes doivent désormais être déployés seulement en orbite et la séquence de mise en marche du satellite est modifiée[2].

Objectifs scientifiques

La mission ROSAT a deux objectifs, le premier étant de réaliser le premier recensement systématique des sources de rayonnement X mou et ultraviolet extrême, le second étant de réaliser des études détaillées de certaines de ces sources[3] :

  • après une pĂ©riode d’étalonnage et de vĂ©rification de deux mois, un relevĂ© de tout le ciel est effectuĂ© sur une pĂ©riode de six mois. Les instruments de l'observatoire spatial, notamment le PSPC, le XRT et la WFC, sont utilisĂ©s de concert afin de mener Ă  bien ce balayage du ciel.
  • la deuxième phase de la mission est destinĂ©e Ă  des observations pointues d'objets astrophysiques sĂ©lectionnĂ©s. Au cours de cette phase du temps d'observation est allouĂ© Ă  des chercheurs invitĂ©s des trois pays participants sĂ©lectionnĂ©s Ă  partir du contenu des propositions soumises.

ROSAT est conçu pour fonctionner pendant 18 mois, mais il est prévu qu'il demeure opérationnel au-delà de sa durée de vie prévue.

Caractéristiques techniques

ROSAT est un satellite stabilisĂ© sur 3 axes de 2 426 kilogrammes dont 1 555 kg pour la seule instrumentation. Il a approximativement la forme d'un parallĂ©lĂ©pipède rectangle dont Ă©merge le tĂ©lescope Ă  rayons X (XRT). Le tube du tĂ©lescope qui est en partie encapsulĂ© dans la plate-forme Ă  laquelle elle est solidarisĂ©e par 3 fixations conçues de manière Ă  limiter l'impact des distorsions mĂ©caniques et thermiques de la structure. Les deux viseurs d'Ă©toile et l'ensemble de gyromètres qui jouent un rĂ´le central dans la dĂ©termination de l'orientation du tĂ©lescope sont fixĂ©s sur partie avant et subissent ainsi les mĂŞmes dĂ©formations que celui-ci ce qui permet de garantir la prĂ©cision du pointage de l'instrument. Le tĂ©lescope ultraviolet est fixĂ© sur le cĂ´tĂ© de la plate-forme. Deux compartiments situĂ©s de part et d'autre de la plate-forme hĂ©bergent la majoritĂ© des sous-systèmes. Les panneaux solaires qui ont une superficie de 12 m2 comprennent 3 sections, une fixe et deux repliables pour limiter le volume occupĂ© sous la coiffe du lanceur. Les panneaux solaires ne sont pas orientables et fournissent 1 000 watts. Un mât dĂ©ployĂ© en orbite sert de support Ă  une antenne fonctionnant en bande S et Ă  un magnĂ©tomètre. L'ensemble occupe un volume en configuration de lancement (panneaux solaires repliĂ©s) de 2,38 Ă— 2,13 Ă— 4,50 m[4].

Instrumentation scientifique

L'instrumentation scientifique de ROSAT est constituée par deux télescopes imageurs[5] :

  • l'instrument principal XRT (X-Ray Telescope) est un grand tĂ©lescope Ă  rayons X mous (0,1-2 keV) qui est Ă  la date de sa construction le plus grand jamais construit. La partie optique est un tĂ©lescope Wolter I constituĂ© de 4 coques imbriquĂ©es rĂ©alisĂ©es en Zerodur ayant une ouverture maximale de 83,5 cm et une longueur focale de 240 cm. Le rayonnement est traitĂ© par deux types de dĂ©tecteur. Deux dĂ©tecteurs redondants de type PSPC (Position-Sensitive Proportional Counter) et un dĂ©tecteur Ă  haute rĂ©solution HRI (High Resolution Imager) qui sont montĂ©s sur un carrousel permettant de les placer Ă  la demande au point focal.
  • l'instrument secondaire est un tĂ©lescope WFC (Wide Field Camera) qui observe la bande de frĂ©quence contiguĂ« c'est-Ă -dire l'ultraviolet lointain (0,04 keV-0,2 keV). Il est constituĂ© de 3 coques imbriquĂ©es en aluminium. Deux dĂ©tecteurs redondant de type galette de microcanaux (MCP) sont montĂ©s sur un carrousel au niveau du plan focal.

DĂ©roulement de la mission

En 1990, le satellite est placĂ© en orbite le par un lanceur Delta-II depuis la base de lancement de Cap Canaveral. Il est placĂ© sur une orbite terrestre basse circulaire Ă  une altitude de 580 km et avec une inclinaison orbitale de 53,0°[6]. La mission d'une durĂ©e initiale de cinq ans est prolongĂ©e. Le , le viseur d'Ă©toiles primaire utilisĂ© par le tĂ©lescope Ă  rayons X tombe en panne. Il en dĂ©coule une mauvaise orientation du satellite qui aboutit Ă  une surchauffe due Ă  une exposition prolongĂ©e des surfaces de ROSAT aux rayons solaires[7]. Grâce des logiciels dĂ©veloppĂ©s prĂ©alablement pour utiliser un viseur d'Ă©toiles secondaire de l'instrument WFC, ROSAT est rapidement remis en service, mais avec certaines restrictions concernant son efficacitĂ© Ă  repĂ©rer des objets et Ă  ĂŞtre contrĂ´lĂ©[8]. Le de la mĂŞme annĂ©e, une roue de rĂ©action du système de contrĂ´le d'attitude (AMCS) de l'engin spatial atteint sa vitesse de rotation maximale et le satellite perd momentanĂ©ment sa facultĂ© Ă  modifier son orientation. Cet incident entraĂ®ne la dĂ©faillance dĂ©finitive du dĂ©tecteur HRI Ă  la suite de son exposition prolongĂ©e au Soleil[8]. Cette dĂ©faillance est tout d'abord attribuĂ©e au contrĂ´le difficile du satellite dans des circonstances qui ne sont pas prĂ©vues lors de sa conception[8].

Vue du satellite ROSAT avant sa destruction.

Les opĂ©rations scientifiques prennent fin le [9]. En , l'orbite du satellite dĂ©croĂ®t pour atteindre environ 270 km[10]. Le , ROSAT freinĂ© par la densitĂ© croissante de l'atmosphère effectue une rentrĂ©e atmosphĂ©rique entre 01 h 45 et 01 h 57 TU, au-dessus du golfe du Bengale, Ă  l'est de l'Inde[11]. Aucun observateur n'a aperçu la chute du satellite dans l'ocĂ©an[12].

RĂ©sultats

ROSAT rĂ©alise la première recherche systĂ©matique des sources de rayonnements X et ultraviolet lointain. Ses instruments permettent de dĂ©couvrir 125 000 sources de rayons X et 479 sources de rayonnement ultraviolet lointain. Par ailleurs, la mission rĂ©alise une cartographie du rayonnement X diffus d'origine galactique avec une prĂ©cision inĂ©galĂ©e infĂ©rieure Ă  une minute d'arc. Des observations dĂ©taillĂ©es du ciel sont rĂ©alisĂ©es dans 4 850 rĂ©gions de l'espace avec le dĂ©tecteur PSPC et 4 482 rĂ©gions avec le dĂ©tecteur HRI avec des temps d'observation compris entre 2 000 et 1 million de secondes. Près de 700 scientifiques contribuent au programme qui fait l'objet de 4 787 publications dont 54,9% dans des revues Ă  comitĂ© de lecture[3].

Notes et références

Notes

    Références

    1. (en) « ROSAT - Introduction », sur http://www.mpe.mpg.de, Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik (consulté le )
    2. (en) « MPE > HEG > X-Ray Astronomy > Wave > ROSAT- Development », sur http://www.mpe.mpg.de, Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik (consulté le )
    3. (en) « MPE > HEG > X-Ray Astronomy > Wave > ROSAT- Scientific Objectives », sur http://www.mpe.mpg.de, Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik (consulté le )
    4. (en) « MPE > HEG > X-Ray Astronomy > Wave > ROSAT- Spacecraft Configuration », sur http://www.mpe.mpg.de, Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik (consulté le )
    5. (en) « ROSAT User's Handbook », NASA (consulté le )
    6. (en) « ROSAT - Launch and Operations », sur http://www.mpe.mpg.de, Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik, (consulté le )
    7. (en) ROSAT Guest Observer Centre et Leicester Database and Archive Service (LEDAS), « ROSAT/LEDAS ELECTRONIC NEWSLETTER Issue No. 12 » [archive du ], sur www.star.le.ac.uk, (consulté le )
    8. (en) « Severe Damage to ROSAT High Resolution Imager », sur star.le.ac.uk, ROSAT News No. 66,
    9. (en) « ROSAT completes almost a decade of discovery », UK ROSAT Guest Observer Centre,
    10. (en) « ROSAT Information », Heavens-Above
    11. Air et Cosmos, no 2285, 28 octobre 2011, Une semaine dans l'air & le cosmos
    12. (en) Paul Marks, « Second big satellite set to resist re-entry burn-up », sur www.newscientist.com/, (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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