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RĂ­o Beni

Le río Beni est une puissante rivière de l'ouest de la Bolivie qui se joint au río Mamoré pour former le río Madeira, principal affluent de l'Amazone. Avec son grand affluent le río Madre de Dios, il constitue la branche mère hydrologique du río Madeira. L'apport du rio Beni constitue 30 % du débit moyen du Madeira à son embouchure dans l'Amazone, ce qui indique l'importance de la rivière.

RĂ­o Beni
Illustration
Vue du rĂ­o Beni au niveau de la ville bolivienne de Rurrenabaque.
Carte.
Situation du Beni au sein du bassin amazonien.
Caractéristiques
Longueur 980 km (1380 km depuis la source du rĂ­o Tarija)
Bassin 283 350 km2
Bassin collecteur fleuve Amazone
DĂ©bit moyen 9 750 m3/s (Villabella, confluent avec le MamorĂ©)
RĂ©gime pluvial tropical
Cours
Origine Confluent du rĂ­o Alto Beni et du rĂ­o Kaka (es)
· Localisation Département de La Paz
· Altitude 291 m
· CoordonnĂ©es 15° 06′ 56″ S, 67° 40′ 28″ O
Confluence rĂ­o Madeira
· Localisation Frontière entre la Bolivie et le Brésil
· Altitude 107 m
· CoordonnĂ©es 10° 23′ 00″ S, 65° 23′ 30″ O
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Río Madre de Dios
Pays traversés Drapeau de la Bolivie Bolivie
Principales localités Riberalta

Son bassin recouvre une superficie de plus de 283 000 km2 (y compris les bassins de tous ses affluents), soit plus vaste que le Royaume-Uni. Il s'Ă©tend en Bolivie et au PĂ©rou.

Il constitue un des cours d'eau les plus importants de Bolivie, tant pour sa navigabilité excellente que pour sa richesse ichtyologique

GĂ©ographie

Le Beni naît sur le versant oriental de la Cordillère des Andes de la jonction de multiples rivières qui descendent de la montagne. Son parcours peut être subdivisé en trois parties:

Cours supérieur

Le bassin supérieur du Beni est dendritique et compliqué, car constitué d'un éventail de rivières comparables qui changent de nom à chaque confluent important. Par ailleurs la pluviométrie et l'écoulement sont très hétérogènes entre les hautes vallées andines relativement sèches (de 600 à 1000 mm de pluie par an) et le versant de la montagne (Yungas) qui prend de plein fouet l'humidité qui vient de l'Amazonie (de 4 à 6 mètres de pluie par an). En conséquence, les torrents qui constituent le cours supérieur du Beni grossissent considérablement en quelques dizaines de kilomètres en sortant de la montagne. L'érosion y est l'une des plus actives du bassin de Amazone.

Le Beni naĂ®t Ă  la jonction du rĂ­o Alto Beni et du rĂ­o Kaka. Le rĂ­o Alto Beni naĂ®t lui-mĂŞme de la confluence des rivières Cotacajes et Bopi (ou Boopi) qui descendent de la Cordillère Royale, au sud-est de La Paz, qui comporte des sommets très Ă©levĂ©s comme le Nevado Illimani (6 462 m). Le rĂ­o Cotacajes est le plus oriental et le plus important contributeur (300 km, 16 200 km2, 420 m3/s). Il change plusieurs fois de nom (RĂ­o Tallija, Leque, Ayopaya, Sacambaya, Cotacajes) et reçoit le rĂ­o Santa Elena qui est aussi important que lui. Le rĂ­o Bopi (280 km, 12 640 km2, 200 m3/s) est le plus connu parce que l'une de ses deux branches, le rĂ­o La Paz, naĂ®t de plusieurs torrents qui traversent l'agglomĂ©ration de La Paz (plus de 2 millions d'ahabitants, la plus haute capitale du monde) dont le Choqueyapu. L'autre branche du rĂ­o Bopi est le rĂ­o Tamampaya.

Après le confluent du Cotacajes et du Bopi, le rĂ­o Alto Beni parcourt une centaine de kilomètres vers le nord-est jusqu'au confluent avec le rĂ­o Kaka. Ce dernier est plus court que le rĂ­o Alto Beni son bassin est plus petit, son volume moyen supĂ©rieur, mais il est tout aussi compliquĂ©. Il est formĂ© de deux branches, le rĂ­o Mapiri (200 km) et le rĂ­o Coroico (150 km) qui se subdivisent eux aussi en d'autres branches plus en amont. Le bassin du rĂ­o Kaka est tout entier compris dans la rĂ©gion des Yungas tiède et humide. La pluviomĂ©trie y est Ă©levĂ©e, ce qui explique l'important dĂ©bit de la rivière (960 m3/s, et mĂŞme 1 220 m3/s de 1968 Ă  1973). La tristement cĂ©lèbre Route des Yungas ou "Route de la Mort" se situe entre le bassin du rĂ­o Coroico et La Paz.

Cours moyen

Les gorges du diable sur le Rio Beni.

En aval du confluent Alto Beni / Kaka, le Beni se dirige d'abord vers le nord au sein d'une rĂ©gion de moyenne montagne. Il traverse perpendiculairement deux plis montagneux par de profonds dĂ©filĂ©s, s'Ă©tale dans un large bassin ou il reçoit le rĂ­o Quiquibey (en rive droite) puis le rĂ­o Tuichi (en rive gauche), perce deux autres plis montagneux après Angosto de Bala, et atteint la plaine entre les villes de San Buenaventura et Rurrenabaque (17 000 habitants) qui se font face, il se divise en plusieurs bras juste après ces deux villes.

Il change alors d'aspect et devient très sinueux, sa large vallée est parsemée de lacs et bras morts qui démontrent l'instabilité d'une rivière qui a changé de parcours de nombreuses fois. On devine des vallées fossiles qui sont parfois empruntées par des affluents résiduels comme le rio Biata qui suit un cours parallèle avant de rejoindre le Beni en rive droite. Son principal affluent dans cette section est le río Madidi qui le rejoint en rive gauche et donne son nom à un parc national dont le port de Rurrenabaque est la porte d'entrée.

Confluent avec le Madre de Dios

Le Río Beni près de Riberalta

Le Beni atteint l'important carrefour fluvial de Riberalta (100 000 habitants) avec un dĂ©bit de 2 800 m3/s, dont les deux tiers proviennent des Yungas. il y reçoit en rive gauche son principal affluent (de loin), le rĂ­o Madre de Dios qui vient du PĂ©rou. Ă€ moins que ce ne soit l'inverse, car le rĂ­o Madre de Dios est lĂ©gèrement plus long que le Beni, il draine un bassin lĂ©gèrement plus vaste Ă  la confluence, mais est surtout deux fois plus large et abondant (6 370 m3/s) en raison d'une pluviomĂ©trie bien plus Ă©levĂ©e sur la partie pĂ©ruvienne de son bassin. Au confluent, il est Ă©vident que le Madre de Dios est le fleuve et le Beni l'affluent, c'est pourquoi il arrive frĂ©quemment que le nom Madre de Dios soit conservĂ© jusqu'Ă  la naissance du Madeira, sans Ă©gard pour la dĂ©signation officielle choisie par la Bolivie.

Cours inférieur

La rencontre du Mamoré (avant-plan) et du Beni (arrière-plan).

Après le confluent du Madre de Dios, le Beni parcourt encore 160 km jusqu'au Madeira. C'est Ă  prĂ©sent une très grande rivière (9 200 m3/s), dont la largeur atteint environ deux kilomètres, et la profondeur moyenne environ 9 mètres; il reçoit un dernier affluent important, le rĂ­o Orthon qui vient aussi du PĂ©rou, et suit un cours parallèle au Madre de Dios. Cet affluent apporte 550 m3/s supplĂ©mentaires, puis le Beni rejoint le MamorĂ© pour constituer le Madeira.

Confluent Beni / Mamoré et naissance du Madeira

Le rĂ­o Beni est un tributaire essentiel du Madeira. Son dĂ©bit atteint 9 750 m3/s au niveau de sa confluence avec le MamorĂ© (8 800 m3/s pour ce dernier, qui est aussi un peu moins large: 1600 m). Le Beni et le MamorĂ© sont deux Ă©normes rivières dont chacune est plus abondante que la Volga. La disproportion est beaucoup plus nette concernant le volume des sĂ©diments transportĂ©s, dont l'apport au Madeira est de 72 % pour le Beni, et 28 % pour le MamorĂ©. Ce taux explique sa couleur bien plus claire que celle du MamorĂ©, elle marque les eaux du Madeira jusqu'Ă  sa confluence avec l'Amazone, et mĂŞme après, car le Madeira double la charge alluvionnaire du fleuve jusqu'Ă  la mer.

Affluents

  • rĂ­o Alto Beni (400 km avec le Cotacajes, 31 240 km2, 860 m3/s, branche mère sud-est)
  • rĂ­o Biata (230 km)
  • rĂ­o Kaka (250 km avec le Mapiri-Consata, 21 000 km2, 960 m3/s, branche mère ouest)
  • rĂ­o Madidi (390 km, 11 500 km2, 370 m3/s)
  • rĂ­o Madre de Dios (1230 km avec le rĂ­o ManĂş, 125 000 km2, 6 370 m3/s)
  • rĂ­o Orthon (700 km avec le rio TahuamanĂş, 33 725 km2, 550 m3/s)
  • rĂ­o Quiquibey (130 km, 2 900 km2, 170 m3/s)
  • rĂ­o Tuichi (260 km, 9 800 km2, 480 m3/s)

Notes et références

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