RĂ©sistance au Luxembourg pendant la Seconde Guerre mondiale
La résistance au Luxembourg pendant la Seconde Guerre mondiale est un mouvement faisant suite à l'invasion du Luxembourg en 1940.
Contexte
L'Allemagne nazie entreprend aprÚs l'invasion une politique implicite de germanisation du Luxembourg, notamment par l'interdiction de la langue française. Elle se concrétise ensuite en 1942 par l'intégration du territoire du grand-duché au Gau Koblenz-Trier (en), ce qui traduit en fait une annexion au Reich, et l'enrÎlement de force des Luxembourgeois dans l'armée allemande. Dans cette situation, la population adopte deux attitudes opposées : soit la collaboration[1], soit la résistance.
La résistance
DÚs l'invasion du pays, l'esprit de résistance se manifeste, incarné par le prince Jean, futur grand-duc, évacué par l'armée française vers le Royaume-Uni[2].
En 1942, 10 200 Luxembourgeois furent obligés d'intégrer l'armée allemande. En réponse, le pays réagit en aout 1942 avec une grÚve générale qui sera rapidement réprimée dans le sang. La résistance cacha prÚs de 3600 réfractaires ou déserteurs[3].
Le 25 fĂ©vrier 1944, 23 chefs de la RĂ©sistance luxembourgeoise sont exĂ©cutĂ©s par les nazis prĂšs du camp de concentration de Hinzert dans le massif du HunsrĂŒck (RhĂ©nanie-Palatinat)[4] - [5]. La rĂ©sistance luxembourgeoise mena des actes de guĂ©rilla et de sabotage contre l'occupant nazi jusqu'en 1944[6]. Par la suite, elle combattit aux cĂŽtĂ©s des troupes amĂ©ricaines lors de la libĂ©ration du pays les 9 et avant d'ĂȘtre rĂ©occupĂ© briĂšvement lors de la bataille des Ardennes en dĂ©cembre 1944-janvier 1945.
Au total, durant l'Occupation, ce sont au total 5 700 Luxembourgeois qui furent également déportés et massacrés par les nazis.
AprÚs la capitulation allemande, les résistants luxembourgeois participÚrent, en tant que militaires, à l'occupation de l'Allemagne[7].
Foyers de résistance
Les principaux foyers de résistance se situaient dans le sud du pays, notamment à Esch-sur-Alzette.
Mouvements
Groupes chrétiens, libéraux et patriotiques (désignation NS: "Reaktion"):
Unio'n vun de Lëtzebuerger FrÀiheetsorganisatiounen (Unio'n), 1944:
âą LĂ«tzeburger Patriote Liga (LPL), 1940
âą LĂ«tzebuerger Legio'n (LL), 1940 => Letzeburger Volleks-Legio'n (LVL), 1941
âą Trei LĂ«tzeburger Studenten (TLS), 1941
âą LĂ«tzebuerger Scouten â LĂ«tzeburger FreihĂ©ts-KĂ€mpfer (LFK), 1940
âą LĂ«tzeburger Ro'de LĂ©'w, 1941
âą LĂ«tzeburger FreihĂ©ts-Bond â LĂ«tzeburger FreihĂ©ts-Bewegong (LFB), 1940
⹠Patriotes Indépendants ("PI-Men"), 1940
Groupes communistes et international-socialistes (désignation NS: "Rotfront"):
⹠Aktiv Letzeburger Enhétsfront ge'nt de Faschismus (ALEF), 1940
⹠Kommunistesche Kampfgrupp Schëffleng ("Alweraje"), 1941
Personnalités de la résistance luxembourgeoise
Musées
Des musées nationaux concernant la résistance luxembourgeoise existent au Luxembourg. On peut notamment citer :
- le Musée National de la Résistance, situé à Esch-sur-Alzette[8]
- le Musée Patton, situé à Ettelbruck
- le Musée de la Résistance, situé à Schifflange
- le Musée de la Seconde Guerre mondiale, situé à Insenborn
- le Musée Mémorial de la Déportation, situé à Luxembourg
- le Musée militaire, situé à Diekirch
Notes et références
- Vincent Artuso. La collaboration au Luxembourg durant la Seconde Guerre mondiale, 1940-1945 : accommodation, adaptation, assimilation. P. Lang, 2013. Ăcouter en ligne sur France Culture
- Jean-Pierre Stroobants. Le grand-duc Jean de Luxembourg, un « symbole de lâhistoire » de son pays. Le Monde, 25 avril 2019. Lire en ligne
- La Seconde Guerre mondiale au Luxembourg. Zentrum fir politesch Bildung, 2000. Lire en ligne
- 69 ans aprÚs, le Luxembourg se souvient de ses Résistants. Luxemburger Wort, 23 février 2013. Lire en ligne
- Une cérémonie pour commémorer la résistance. L'Essentiel, 24 février 2019. Lire en ligne
- Un tram détourné à Martelange par la Résistance. L'Avenir, 19 février 2022. Lire en ligne
- Vincent Artuso. Lâhistoire du temps prĂ©sent: Luxembourg, puissance occupante. Tageblatt, 14 avril 2019. Lire en ligne
- Le musĂ©e national de La RĂ©sistance est « toujours dâactualitĂ© ». Le Quotidien, 15 octobre 2021. Lire en ligne
Bibliographie
- (fr) Hoffmann, Serge : Le mouvement de résistance LVL au Luxembourg, Archives nationales, 2004, 158 pages.
- (de) Muller, Carlo : Luxemburg im 2. Weltkrieg, Geschichte fĂŒr die PrimĂ€rschule (um Internet: Referenz um Spaweck), Luxembourg, 1997.
- (fr) Artuso, Vincent : La collaboration au Luxembourg durant la Seconde Guerre mondiale (1940-1945), 2013, 394 pages.