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RĂ©servoir biologique

Dans le domaine de l'Ă©cologie ou de la biogĂ©ographie, la notion de « rĂ©servoir biologique Â» correspond gĂ©nĂ©ralement Ă  celles de noyaux de biodiversitĂ© ou de cĹ“urs d'Habitat utilisĂ©es, de manière plus ou moins prĂ©cise par les Ă©cologues ou les gĂ©ographes.

Ce sont des zones comprenant tous les habitats naturels utiles Ă  l’accomplissement du cycle biologique d'une espèce (reproduction, refuge, croissance, alimentation). Ces zones jouent des fonctions de « pĂ©pinière Â» et de " « source colonisatrice »" d'individus adultes reproducteurs et/ou de propagules nĂ©cessaire Ă  la survie de l'espèce ou Ă  l'entretien d'une mĂ©tapopulation.
Ces zones sont des noyaux (actifs ou potentiels) de recolonisation des parties de l'aire naturelle de répartitoin d'une espèce, où pour diverses raisons les sous-population auraient disparu ou se seraient affaiblies.

Cette notion de « rĂ©servoir Â» est par exemple utilisĂ©e dans certains schĂ©mas de trame verte (dont la trame verte et bleue française issue du Grenelle de l'environnement de 2007).

Spécificités

Il peut s'agir d'une zone naturelle ou semi-naturelle vitale pour une espèce ou une communauté d'espèces particulière. Ces zones jouent un rôle de dispersion et de connexion entre différents corridors biologiques et leurs zones tampons.

Cette notion sous-entend celle d'un potentiel de dispersion écologique, qui se fait par des corridors biologiques périphériques (ex : cours d'eau, fossés, watringues, canaux et réseaux périphériques de zones humides dans le cas d'espèces aquatiques), qui peuvent jouer les rôles de

  1. couloir de dispersion pour certaines espèces ;
  2. habitat vitaux pour certaines espèces qui y effectuent l'ensemble de leur cycle biologique ou une partie vitale de ce cycle (accouplement, ponte ou mise bas, élevage des jeunes..) ;
  3. refuge ;
  4. habitat-source (ils sont un réservoir d'individus colonisateurs et propagules) à une échelle plus locale (sous-réseaux de la trame verte et bleue).

Évolution des réservoirs biologiques

Ces zones peuvent évoluer naturellement ou sous l'influence de facteurs artificialisants, en particulier elles peuvent s'envaser (on parle d'atterrissement des zones humides) ou être drainées. Une diminution du volume d'eau y entraine une plus forte concentration des polluants et une modification de l'amplitude thermique et de la brutalité des changements de température ou de salinité/dureté.

En réalité il s'agit surtout d'un concept théorique utile pour la modélisation et la gestion, mais la plupart des réservoirs biologiques ne jouent ce rôle de réservoir que pour quelques espèces, n'étant qu'une zone de passage ou une zone accueillant l'une des nombreuses populations d'autres espèces.

En France

Le cas particulier du réseau hydrographique et de la Trame bleue

Pour le droit de l'environnement, en France et dans le domaine de la gestion et protection de l'eau la LEMA du a introduit la notion de « Réservoir biologique », qui doit être définie sur carte et intégrée dans les SAGEs et donc dans les SDAGEs à l'occasion de leurs révisions ou constructions, et dans la révision des classements des cours d’eau (art.6 de la LEMA qui annule les anciens classements faits par sous-bassins, le pour les remplacer par la nouvelle liste établie en partenariat avec l'ONEMA, les agences de l'eau, les COGEPOMIs, etc. Les réservoirs biologiques sont un des 3 éléments de base de la Trame bleue, telle que définie dans le cadre de la Trame verte et bleue nationale (TVB).

Le SDAGE Seine-Normandie les définit comme suit[1] :

  • « tronçon de cours d’eau ou annexe hydraulique qui va jouer le rĂ´le de pĂ©pinière, de " fournisseur " d’espèces susceptibles de coloniser une zone naturellement ou artificiellement appauvrie Â» (vers l'amont, vers l'aval) ;
  • « aires oĂą les espèces peuvent y trouver et accĂ©der Ă  l’ensemble des habitats naturels nĂ©cessaires Ă  l’accomplissement des principales phases de leur cycle biologique (reproduction, abri-repos, croissance, alimentation)»;
  • « CommunautĂ©s biologiques Ă  considĂ©rer : le phytoplancton, les macrophytes et phytobenthos, la faune benthique invertĂ©brĂ©e et l’ichtyofaune»;

Le glossaire de l'Agence de l'eau du Bassins RhĂ´ne MĂ©diterranĂ©e et Corse prĂ©cise qu'« Ă  l'Ă©chelle d'un rĂ©seau hydrographique donnĂ©, l'idĂ©e est de prĂ©server un linĂ©aire dans une situation la plus proche de sa situation naturelle pour offrir aux peuplements (piscicoles notamment) la possibilitĂ© de se revitaliser, se rĂ©gĂ©nĂ©rer, se reconstituer après un Ă©pisode hydrologique difficile notamment »[2].

Conséquences

Les rivières classées « échelles à poissons » (loi de 1865 renforcée en 1984 ; L.432-6 du CE.) prennent une importance particulière pour la remontée des poissons migrateurs vers ces réservoirs et pour la dévalaison vers la mer à partir de ces réservoirs. En cas de présence de barrages hydroélectriques sur ces cours d'eau, des ouvertures périodiques de vannages, ou des arrêts turbinage à certaines périodes peuvent faciliter ces migrations animales.
L'interdiction de tout nouveau « barrage » dans certains cours d'eau classés est un des moyens qui peut être prise pour contribuer : - à préserver le très bon état écologique d'un cours d'eau - atteindre le bon état écologique de celui-ci, comme l'impose la DCE

Perspectives

Le législateur [3] a en 2006 lancé une rénovation des critères de classement des cours d'eau, en intégrant la directive cadre sur l'eau. Un décret[4] de 2007 porte sur les modalités d’application, ainsi qu'une circulaire rappelant comment établir ces nouveaux classements, sous l'égide des préfets coordonnateurs de bassin qui classent les cours d'eau sur la base des propositions des préfets de département, avant (date de caducité des classements faits au titre de la loi de 1919 ou de l’article L. 432-6 du code de l’environnement. Avant cette date les SDAGE doivent aussi intégrer les grandes orientations qui présideront à l’établissement des classements, ainsi qu’une première identification des réservoirs biologiques ; Les programmes pluriannuels de mesure doivent intégrer les listes de cours d’eau classés au plus tard le , et si possible d’y faire figurer les premières propositions de listes ; En outre, le le classement des bassins ou sous-bassins prioritaires pour la protection de l’anguille et identifiés comme tels dans les plans de gestion de cette espèce doit être fait[5].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

Notes

  1. (fr) Document Powerpoint/PDF sur « L’identification des réservoirs biologiques dans le SDAGE » Source : Agence de l'eau Seine Normandie, document daté 2007 10 23, consulté 2009 05 24)
  2. Extrait du Glossaire du SDAGE RMC (Bassins Rhône Méditerranée et Corse)
  3. loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre
  4. Décret n° 2007-1760 du 14 décembre 2007 portant dispositions relatives aux régimes d’autorisation et de déclaration au titre de la gestion et de la protection de l’eau et des milieux aquatiques, aux obligations imposées à certains ouvrages situés sur les cours d’eau, à l’entretien et à la restauration des milieux aquatiques et modifiant le code de l’environnement (publié au Journal officiel du 16 décembre 2007)
  5. Cf. règlement européen n° 1100/2007 du 18 septembre 2007
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