Réseau Mithridate

Le réseau de résistance Mithridate, fondé dès juin 1940 par Pierre Herbinger à la requête du service britannique de renseignement MI6, fut l’un des plus importants de la Seconde Guerre mondiale. Il rassembla plus de 1 600 agents répartis sur tout le territoire français, la Belgique et le Nord de l’Italie.

Réseau Mithridate

Histoire
Fondation	Juin 1940

Cadre
Type	Réseau ou mouvement de résistance française

Organisation
Fondateur	Pierre-Jean Herbinger

Réseau franco-britannique, Mithridate n'est pourtant rattaché au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) français qu'en janvier 1942[1]. C’est un réseau de renseignements militaires chargé de fournir aux états-majors les indications nécessaires pour précéder ou accompagner les opérations de guerre.

Il fut opérationnel jusqu’en 1945. Il compta 1 987 agents homologués dont 127 morts pour la France et 208 déportés rentrés vivants[1]. Quatre de ses membres ont été faits compagnon de la Libération : André Aalberg, Laure Diebold, Pierre-Jean Herbinger et François Binoche[2].

Membres du réseau

Pierre-Jean Herbinger (1899-1972), dit « Bressac », chef et fondateur du réseau Mithridate ;

André Aalberg (1913-1943), alias « Jean Louis », « Dieudonné » ou « Lucien Navarron », secrétaire général puis chef-adjoint du réseau, arrêté le 10 octobre 1943 ;
Rogatien Gautier (1917-1998)[3] alias « Roddy », chef-radio du réseau, arrêté le 19 mai 1944 lors de l'opération Ayesha, libéré à Bruxelles en septembre ; Décoration : Rosette de l'Ordre de la Libération[4]

François Etienne Binoche (1911-1997)[5] ;

Marcel Félix Brzostowski (1923-1995)[6], alias « Mickey », arrêté le 17 juin 1942 à Bas Ruy par Bourgoin, Isère. Condamné par le Tribunal d'Etat (section de Lyon) le 23 septembre 1943 à 6 ans de travaux forcés. Interné dans les prisons de Clermont-Ferrand, de Lyon puis d'Eysses [7]et enfin au camp de Compiègne. Déporté à Dachau, puis Kottern. Status résistant déporté , sous-lieutenant des FFC;

Laure Diebold (1915-1965), alias « Mona » et « Mado », secrétaire de Jean Moulin, arrêtée le 18 juillet 1942, relâchée puis arrêtée de nouveau le 24 septembre 1943, déportée à Ravensbrück ;

Frédéric Donet (1891-1980)[8], alias « Laflèche », chef-adjoint des réseaux Mithridate à partir de fin 1943, arrêté le 19 mai 1944 lors de l'opération Ayesha, libéré à Bruxelles en septembre ;

Jean Joseph Xavier Emile Ganeval (1894-1981)[9], arrêté à Lyon le 14 novembre 1943, interné à la prison Montluc puis déporté à Buchenwald ;

Paul Paris (1893-1945)[10], arrestation à Paris par la Gestapo le 3 mai 1944, déportation le 21 mai 1944 et arrivée à Neuengamme - Sandbostel le 24 mai 1944 (matricule : 30375), décès dans le même camp le 17 avril 1945 ;

Michel (Jules Joseph) et Charles (Louis Gaston) Stoven[11] - [12],arrêtés à Renescure le 19 mai 1944 lors de l'opération Ayesha, déportés et exécutés à Brandebourg-sur-la-Havel le 25 septembre 1944 ;
Louis Borrou (1923-1944)[13];

Roger Cannaud (1923-1944)[14];
Robert Antoine Michel Challard (1915-1944)[15];
Henriette Cabot (1899-1968), (née Baube)[16] dite "la dame des 4 boules". Infirmière de la Croix rouge Résistante. Chevalier de la légion d'Honneur. Croix de guerre 1939-1945. Croix du combattant volontaire. Médaille de la résistance.
Georges Cornaille (1889-)[17]; réseau ISOLE
Isidore Despradelle (1905-1944)[18] ;
Émile De Gorter (1922-1944)[19], agent de liaison et de renseignement, exécuté sommairement le 20 août 1944 au Château de Vincennes ;
Pierre Ernest Adrien Dejean (1912-1944)[20], arrêté par la Gestapo le 2 septembre 1944, mort en déportation à Alkloven le 18 août 1944 ;

Claude Derieux (1913-1958)[21], arrêté le 14 novembre 1943, interné à la prison Montluc, déporté à Buchenwald;

Maurice Goujard (1893-1945) [22] - [23], arrêté le 17 octobre 1943 à Clermont-Ferrand , déporté à Bergen-Belsen;

Jean Marie Anselme Guet[24], responsable du secteur Nord et secrétaire général des réseaux Mithridate à partir de fin 1943, arrêté le 23 mai 1944, libéré à Bruxelles en septembre ;
André Horb (1921-1944), dit “André Wendling”[25], agent télégraphiste, abattu le 10 octobre 1944 à Saorge ;
Ferdinand Jegou (1919-1945)[26], mort en déportation ;
Paul Jules Georges Joyeux (1913-)[27], responsable des Vosges ;
Léon Jules (1897-1982)[28] ;
Gabriel Lacour (1897-1943)[29], alias “l’Aigle”, délégué général Zone Sud du réseau, fusillé le 20 décembre 1943 à Clermont-Ferrand ;
Jean-Marie Landry (1915-)[30], alias “André”, opérateur-radio ;
Georges Laurent (1910-1944)[31], alias “Zozo” ou “René”, exécuté sommairement le 9 juillet 1944 au lieu-dit "Le Coudert" , à Riom-ès-Montagnes ;
Jean Longueville (1893-)[32], alias « Lambert » ;
André Lourioux (1920-1943)[33], fusillé le 16 avril 1943 à Angers (Maine-et-Loire) ; réseau ISOLE
Henri François Mailhebiau (1920-1944)[34] ;
Pierre Marcel Marie (1920-1998)[35], agent du réseau à Versailles puis responsable du secteur Sud-Loire ;
Clément Henri Aimé Meis (1912-2010)[36], alias « Aimé », opérateur-radio, arrêté le 17 octobre 1943 à Clermont-Ferrand, déporté à Buchenwald ;
André Fernand Mérand (1915-1943)[37], arrêté le 2 novembre 1942 à Châtelaillon-Plage (Charente-Inférieure), fusillé le 16 avril 1943 à Angers ;
Paul Noël Mioche (1917-)[38], déporté à Dachau ;
Fernand Morneau (1920-1944)[39], fusillé le 24 août 1944 dans les fossés du fort de Seclin ;
Anet Marius Pourtier (1896-1943)[40], mort sous la torture le 17 novembre 1943 à Clermont-Ferrand ou Chamalieres ;
Jean Pescay (1909-)[41], alias “Marseille” puis “Jean-Jean”, chef du secteur de Toulouse ;
Jean Louis Probst (1918-1996)[42], alias “Jeannot”, arrêté le 11 janvier 1944 à Toulouse, évadé dans la nuit du 3 au 4 mars 1944 de la prison d’Agen ;
René Stahl (1913-1944)[43], alias “René”, arrêté le 23 mai 1944 à Paris et fusillé le 24 août 1944 dans les fossés du fort de Seclin ;
Lucien Félix Eugène Trapier (1903-1975)[44] - [45] ;
Robert François Raymond Vecchierini (1901-1944)[46], arrêté le 24 juin 1944 à Valenciennes et fusillé le 24 août 1944 dans les fossés du fort de Seclin ;
Paul Weil (1910-1980)[47], le 14 décembre 1942, déporté à Buchenwald.

Jacqueline Fleury (1923-), alias "Tamanini" [48]arrêtée le 27 juillet 1944, déportée à Ravensbrück et Buchenwald le 15 août 1944, rapatriée le 30 mai 1945.
Jack René André Couturaud[49] (1917-1972), décoré de la légion d'honneur à sa mort le 8 janvier 1973. Après avoir pris part à la Campagne de Belgique, Monsieur Couturaud est fait prisonnier en mai 1940. Réformé au Stalag 1 B, il rejoint la France et participe en 1943 et 1944 à diverses missions comme agent des Forces Françaises Combattantes(Réseau Mithridate). Outre sa participation à l'action de la résistance, il apporte un concours actif à la réalisation, dans des conditions précaires de 150 ambulances commandées par la Défense passive (Ministère de l'intérieur) pour être affectées aux villes côtières soumises aux bombardements aériens[50].

Références

Bibliographie

Rogatien Gautier (aut.) et Jacqueline Fournier (dir.), Agent Number One : réseau Mithridate, 1940-1945, Éd. France-Empire, Paris, 2003, 322 p. (ISBN 2-7048-0968-2)

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