RĂ©giment de Hallweyl
Le régiment de Hallweyl est un régiment d’infanterie suisse du Royaume de France créé en 1719 sous le nom de régiment de Karrer.
RĂ©giment de Hallweyl | |
Drapeau d’Ordonnance du régiment | |
Création | 1719 |
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Dissolution | 1763 |
Pays | Confédération Suisse |
Allégeance | Royaume de France Nouvelle-France |
Type | régiment |
RĂ´le | infanterie de ligne |
Création et différentes dénominations
- 1719 : création du régiment de Karrer de gardes suisses.
- 1730 : Les régiments suisses sont détachés dans différentes garnisons[1]
- une compagnie dans la garnison de Rochefort avec un détachement à L'Isle Royale pour la Louisiane française et à la forteresse de Louisbourg pour l'Acadie.
- une compagnie de gardes suisses en Martinique.
- une compagnie de gardes suisses Ă Saint-Domingue (futur HaĂŻti).
- 1731 : Création d'une quatrième compagnie pour la Louisiane française (commandée par Jean-Grégoire Volant en 1747).
- 1733 : L'officier Karrer est promu brigadier et colonel de régiment.
- 1736 : Chevalier Louis-Ignace de Karrer, fils de l'ancien colonel Karrer, nommé commandant de régiment, grade et fonction qu'il assumera jusqu'à sa mort survenue en 1752.
- : renommé régiment de Hallweyl
- : licencié
Équipement
Drapeaux
4 drapeaux, dont un blanc Colonel, « semé de fleurs de lys d’or, & croix blanche, avec ces mots pour devise, Fidelitate & honore Terra & Mari », et 3 d’Ordonnance, « à flâmes rouges, bleues & jaunes par opposition aux mêmes croix blanches et devise »[2].
régiment de Karrer de 1719 à 1752 régiment de Hallweyl de 1752 à 1763
Habillement
régiment de Karrer de 1734 à 1740 de 1740 à 1763
Les uniformes du régiment suisse de Karrer étaient comme tels : « habit rouge ; doublure, parements et culottes bleus ; poches en long ; veste bleue croisée, avec doubles boutons et boutonnières blanches ; manches en botte ; petit collet bleu ; boutons d’étain façonnés ; bas blancs ; chapeau bordé d’argent[3]. » Le tambour-major portait les couleurs du colonel, soit un manteau bleu et jaune. Les tambours étaient décorés d'une flamme de la même couleur que le drapeau du régiment[4].
Historique
Colonels et mestres de camp
- : chevalier de Karrer, du canton de Soleure, colonel et brigadier,
- : chevalier de Karrer, fils du précédent,
- : Jean François Joseph, chevalier puis comte de Hallweyl, brigadier le , maréchal de camp le
Autres officiers
- 1752 : Edmond Antoine François de Sadouvilliers de Billaud
Composition
Les détails de la convention réglant l’organisation du régiment de Karrer furent arrêtés et signés, le , par le duc L.-A. de Bourbon et le chevalier de Karrer, comme suit : le régiment se composerait de 3 compagnies de 200 hommes chacune, y compris les officiers. Toutefois, le colonel pouvait, lorsqu’il le jugeait utile, porter à 250 hommes, au moyen de surnuméraires, l’effectif de chaque unité. Une des 3 compagnies (la compagnie colonelle[note 1]) constituait le dépôt et stationnait à la Rochelle; elle fournissait seulement un détachement de 50 hommes pour les colonies[note 2]. Les deux autres servaient sur les vaisseaux et dans les possessions françaises d’Amérique[note 3]. Les cadres de chaque unité furent ainsi fixés : 1 capitaine-lieutenant, 2 lieutenants, 1 sous-lieutenant, 1 enseigne et 8 sergents. Le choix des officiers appartenait au chevalier de Karrer. Le , l’insuffisance du nombre des officiers et des sergents amena le roi, désireux d’assurer une bonne discipline, à prononcer, sur la proposition du colonel, une augmentation d’un second lieutenant, d’un second enseigne et de deux sergents dans les cadres des compagnies.
Le , une ordonnance créa une quatrième compagnie ne comportant aucun surnuméraire, et le nombre de ces derniers fut réduit de 50 à 47 dans les trois autres unités. Le , la capitulation de fut renouvelée, avec quelques légères modifications, par le comte de Maurepas et acceptée par le chevalier de Karrer. Le nouvel acte détermina l’organisation du régiment ainsi : La 1re compagnie (sédentaire) avait pour garnison Rochefort, et se composait : du colonel, le chevalier de Karrer ; d’un major, d’un aumônier, de 2 capitaines-lieutenants, de 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 2 enseignes ; de 12 sergents, 18 caporaux, 4 trabans[note 4] ; d’un tambour-major et de 6 tambours, 2 fifres et 149 soldats. Le colonel et le major devaient appartenir à la religion catholique, apostolique et romaine. La 2e et la 3e compagnie, destinées au service des colonies, comportaient chacune : 2 capitaines-lieutenants, 2 lieutenants, 2 enseignes, 8 sergents, 12 caporaux, 4 trabans, 4 tambours et 1 fifre. Ces deux compagnies, à l’effectif de 200 hommes, se divisaient elles-mêmes en deux demi-compagnies avec 1 capitaine-lieutenant, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 1 enseigne, 4 sergents, 6 caporaux, 2 trabans, 2 tambours et 82 soldats. La quatrième compagnie avait : 1 capitaine-lieutenant, 2 lieutenants, 1 sous-lieutenant, 1 enseigne, 8 sergents, 12 caporaux, 4 trabans, 4 tambours, 1 fifre et 166 soldats. 150 hommes de cette compagnie (officiers et sous-officiers compris) participaient au service colonial[note 5] et les 50 autres servaient à la suite de la compagnie colonelle. En outre, chacune des 4 compagnies possédait un chirurgien frater et un vivandier, comptant l’un et l’autre dans le nombre des soldats.
Campagnes et batailles
Le , le chevalier François Adam de Karrer, originaire de Soleure fut autorisé à lever en Alsace et en Suisse un bataillon de 3 compagnies, de 250 hommes, pour le service de la Louisiane. Ce bataillon, dans lequel furent admis un assez grand nombre de déserteurs des régiments étrangers, se constitua à Besançon, de janvier à .
À peine formé, le régiment suisse de Karrer se rendit en juillet à Lorient, à la solde de la Compagnie des Indes. Le , deux compagnies du bataillon furent envoyées à Port-Louis et la 3e à Hennebont. De nouveau réunies, le de la même année, à Lorient, elles passèrent, au mois d’aout à La Rochelle, lieu de stationnement qui leur était assigné par la marine.
Les colonies d’Amérique se trouvant exposées aux menaces anglaises, le roi, sur l’avis du régent, décida, le de l’année suivante, que le régiment de Karrer relèverait désormais du Département de la marine. Peu de jours après, dans une lettre écrite à l’intendant de Rochefort, le conseil de marine signalait ce rattachement comme très avantageux : « tant au point de vue militaire qu’en raison des travaux auxquels les soldats suisses pourraient être utilement employés dans les ports et aux colonies ».
Durant la guerre de Succession d'Autriche, le régiment de Karrer fut envoyé en Nouvelle-France, et en particulier à Louisbourg, pour aider les troupes françaises et les milices canadiennes contre les armées anglaises.
À Louisbourg à l’automne 1743, il comptait 165 hommes. La veille du siège de 1745, il ne lui manquait que sept soldats[5].
Louisbourg | |||
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Année | Soldats | Officiers | |
1722 | 49 | 1 | |
1724 | 98 | 2 | |
1741-45 | 147 | 3 | |
Québec | |||
Année | Soldats | Officiers | |
1747-49 | 29 | 1 |
Notes et références
Notes
- Une lettre du Conseil de marine à M. de Beauharnais dit que cette compagnie fut destinée « à servir de pépinière aux autres ».
- En mai 1722, un détachement de 50 hommes de la compagnie colonelle fut embarqué sur le vaisseau le Paon pour l’île Royale.
- Au mois de septembre 1721, la 2e compagnie fut envoyée à la Martinique et l’autre à Saint-Domingue pour y tenir garnison.
- Les trabans étaient des militaires chargés de veiller particulièrement à la personne du capitaine.
- En 1732, ces 150 hommes furent envoyés en Louisiane.
Références
- L'infanterie du régiment de gardes suisses de Hallweyl
- Cinquième abrégé de la carte générale du militaire de France, sur terre et sur mer, Pierre Lemau de La Jaisse, Paris 1739
- Gabriel Coste, Les Anciennes Troupes de la marine (1622-1792), Paris, L. Baudoin, 1893, p. 179, d’après Eugène Fieffé, Histoire des troupes étrangères au service de la France, depuis leur origine jusqu’à nos jours et de tous les régiments levés dans les pays conquis sous la première République et l’Empire, Paris, Dumaine, 1854.
- (en) Flintlock and Tomahawk : Drummer Regiment de Karrer 1744.
- Jean-Claude Germain, Nous étions le Nouveau Monde, Montréal, Hurtubise, 2012, p. 145. (ISBN 9782896472031)
Annexes
Bibliographie
- Chronologie historique-militaire, par M. Pinard, tome 7, Paris 1764