Quaternions de Hurwitz
Les quaternions de Hurwitz portent ce nom en l'honneur du mathématicien allemand Adolf Hurwitz.
DĂ©finition
Quaternions
Soit A un anneau. On definit l'algĂšbre de quaternions â(A) comme l'algĂšbre A[â] du groupe â des quaternions. Plus explicitement, c'est le A-module libre engendrĂ© par 1, i, j et k, muni de la structure d'algĂšbre :
- 1 élément neutre pour la multiplication,
- et les identités :
Quaternions de Hurwitz
Soit , l'algĂšbre des quaternions sur l'anneau †des entiers relatifs. On dĂ©finit les quaternions de Hurwitz â aussi appelĂ©s entiers de Hurwitz â comme suit :
Ils forment un ordre maximal dans l'algĂšbre des quaternions sur â.
Propriétés
Les quaternions de Hurwitz forment un anneau unitaire, intĂšgre mais non commutatif.
Le carrĂ© âaâ2 de la norme d'un entier de Hurwitz a est un entier naturel. Cet entier est premier si et seulement si a est un Ă©lĂ©ment irrĂ©ductible de l'anneau[1].
Il existe 24 entiers de Hurwitz de norme 1 : 8 formés par ±1, ±i, ±j, ±k et 16 formés par (±1 ± i ± j ± k)/2.
Tout Ă©lĂ©ment a de l'anneau est associĂ© (Ă gauche ou Ă droite, au choix) Ă (au moins) un Ă©lĂ©ment Ă composantes entiĂšres, c'est-Ă -dire que a est le produit d'un tel Ă©lĂ©ment par l'un de ces 24 Ă©lĂ©ments de norme 1. En effet, si les quatre composantes de a sont des demi-entiers, il existe Ï de la forme (±1 ± i ± j ± k)/2 tel que les composantes de a â Ï soient des entiers pairs, et celles de Ïa = Ï(a â Ï) + 1 sont alors entiĂšres.
Un anneau commutatif intĂšgre A est dit euclidien s'il est muni d'un « prĂ©stathme euclidien », c'est-Ă -dire d'une application v de A dans â vĂ©rifiant que pour deux Ă©lĂ©ments non nuls quelconques a, b de A tels que b ne divise pas a, il existe des Ă©lĂ©ments q, r de A tels que a = qb + r et v(r) < v(b), et cette dĂ©finition se latĂ©ralise pour des anneaux non commutatifs[2]. En ce sens, l'anneau des entiers de Hurwitz est euclidien Ă gauche et Ă droite avec, comme prĂ©stathme, la norme. Autrement dit, pour la division euclidienne Ă gauche : si a et b sont des entiers de Hurwitz, avec b non nul, il existe au moins un couple (q, r) d'entiers de Hurwitz tel que a = qb + r avec ârâ < âbâ. En effet, il suffit de poser r = a â qb aprĂšs avoir choisi pour q un entier de Hurwitz tel que âabâ1 â qâ < 1, or un tel q existe toujours[3].
Il en résulte que :
- tout idéal à gauche est principal ;
- on peut définir un algorithme d'Euclide à gauche dans l'anneau des entiers de Hurwitz, et trouver ainsi un plus grand commun diviseur (à droite)[3] de a et b (noté pgcd(a, b)), c'est-à -dire ayant la plus grande norme, et des entiers de Hurwitz u et v tels que pgcd(a, b) = ua + vb.
On a bien sûr les analogues en échangeant gauche et droite, par un raisonnement identique ou par conjugaison.
Notes et références
- (en) LĂĄszlĂł RĂ©dei, Algebra, vol. 1, Elsevier, (1re Ă©d. 1967) (lire en ligne), p. 352.
- (en) H. H. Brungs, « Left Euclidean rings », Pacific J. Math., vol. 45, no 1,â , p. 27-33 (lire en ligne).
- (en) John Stillwell, Elements of Number Theory, Springer, (lire en ligne), chap. 8.
Bibliographie
(de) Adolf Hurwitz, Vorlesungen ĂŒber die Zahlentheorie der Quaternionen, (lire en ligne)