Quartier de l'Eure
Le quartier de l'Eure ou Leure est un quartier du Havre en Seine-Maritime.
Quartier de l'Eure | ||||
Cloche des dockers, quartier de l'Eure | ||||
Administration | ||||
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Pays | France | |||
RĂ©gion | Normandie | |||
Ville | Le Havre | |||
Arrondissement | Le Havre | |||
Canton | Canton du Havre | |||
GĂ©ographie | ||||
CoordonnĂ©es | 49° 29âČ 10âł nord, 0° 08âČ 02âł est | |||
Localisation | ||||
GĂ©olocalisation sur la carte : Le Havre
GĂ©olocalisation sur la carte : Seine-Maritime
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Situation
Situé en ville basse, il fait partie des quartiers sud en cours de requalification. Il se trouve au sud du bassin Vauban et à l'est du bassin de l'Eure.
Toponymie
La graphie lâEure est moderne et vraisemblablement inspirĂ©e de celle du dĂ©partement de lâEure. Par contre, Leure est conforme aux formes anciennes : Lure vers 1050, Lodoro vers 1177, 1202 et Luere en 1177[1]. Albert Dauzat et Charles Rostaing donnent le gaulois lautro, signifiant « bain », comme Ă©tymologie probable de Lure (Haute-SaĂŽne)[2], ce qui est phonĂ©tiquement acceptable pour Leure d'aprĂšs les formes anciennes. Xavier Delamarre dans un rĂ©cent ouvrage reprend leur analyse en la dĂ©veloppant. Il cite le gaulois *lautron, attestĂ© sous la forme lautro « balneo » (« bain ») dans le Glossaire de Vienne. Lure / Leure < Lutra remonterait plus prĂ©cisĂ©ment Ă *lautrÄ, c'est-Ă -dire « les bains » au pluriel[3]. Pour François de Beaurepaire, il s'agit plutĂŽt d'un archĂ©type (sic) gaulois *Lugo-durum, formĂ© sur l'Ă©lĂ©ment bien connu duron « portes > marchĂ© enclos, place, forum > bourg »[4].
Histoire
Pendant le Haut Moyen Ăge, le port de l'Eure (ou Leure) existait au sud-ouest d'Harfleur, sur la rive maritime de la Seine. Il servait d'abri aux navires qui attendaient la marĂ©e permettant d'entrer dans le port d'Harfleur. Le port du Havre, quant Ă lui, n'existe pas encore. Un village d'environ 200 habitants qui pratiquaient l'Ă©levage et la pĂȘche occupait le site[5]. Le dĂ©veloppement du port du Havre et des industries transforma radicalement ce village au XIXe siĂšcle. Le Havre est entourĂ© par la mer Ă lâouest, par lâestuaire au sud et les falaises au nord, il reste donc lâest. Le rattachement de la partie ouest de Graville-Leure au Havre en 1852 facilite la destruction des fortifications en 1854. ( GĂ©rard Masselin "Le Havre ses quartiers sud de la petite Ă la grande Leure d hier Ă aujourd hui". Câest le dĂ©but dâune mutation, les industriels dĂ©portent leurs activitĂ©s Ă Graville et dans lâEure, ils bĂ©nĂ©ficient des nouvelles infrastructures portuaires et citadine, des bassins furent creusĂ©s, des entrepĂŽts furent Ă©rigĂ©s et des rails furent posĂ©s. La cloche des dockers, inaugurĂ©e en 1911, rythmait la journĂ©e de travail[6].
Urbanisme
Ancien quartier portuaire, son urbanisme se caractérise par la présence de docks, d'entrepÎts, de friches industrielles. Une grande partie est incluse au sein du quartier prioritaire « Centre Ancien - Quartiers Sud », avec prÚs de 8 800 habitants en 2018 pour un taux de pauvreté de 43 %[7].
Depuis quelques annĂ©es, le paysage de ce quartier change : les anciens immeubles sont rĂ©novĂ©s ou rĂ©habilitĂ©s, de nouveaux bĂątiments ont Ă©tĂ© construits : Les Bains des Docks ont Ă©tĂ© dessinĂ©s par l'architecte Jean Nouvel. Fin 2012, les Ă©tudiants de Sciences-Po Europe Asie et de l'INSA intĂ©greront de nouveaux bĂątiments situĂ©s Ă cĂŽtĂ© de l'ISEL (Institut supĂ©rieur dâĂ©tudes logistiques) et de la future ENSM (Ăcole Nationale SupĂ©rieure Maritime)[8]. Le nouveau pĂŽle mĂ©dical autour de la nouvelle clinique des Ormeaux a Ă©tĂ© construit dans ces quartiers oĂč de nombreux logements sont Ă©galement programmĂ©s, avec pour objectif de favoriser la mixitĂ© sociale. La CitĂ© de la Mer et du DĂ©veloppement Durable (Odyssey 21) ne s'organisera pas autour d'une tour mĂ©tallique d'une centaine de mĂštres de haut conçue par Jean Nouvel car le projet a Ă©tĂ© suspendu en 2007 et dĂ©finitivement abandonnĂ© en 2013[9]. La municipalitĂ© comptait y attirer quelque 300 000 visiteurs par an[10]. Les docks ont Ă©tĂ© complĂštement transformĂ©s en salle de sport et de spectacles (Docks OcĂ©ane), en centre commercial (Docks Vauban) et en parc des expositions puis de congrĂšs (travaux commencĂ©s en 2015) (Docks CafĂ©).
Lieux
- jardin fluvial : ils ont été aménagés dans les années 2000 le long des quais de SaÎne et de Marne. Ils s'étendent sur 700 mÚtres de long et sur une superficie de deux hectares[11]. Ils rappellent les écosystÚmes du littoral et comprennent une piste cyclable et des boulodromes.
- cloche des dockers
- Les Bains des Docks
- Docks Café
- Docks Vauban
- Docks Océane
- Clinique des Ormeaux
- Ăglise Saint-Nicolas
Article connexe
Notes et références
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 76
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6)
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Ăditions Errance, (2003).
- François de Beaurepaire, op. cit.
- Isabelle Letélié, Le Havre, itinéraires insolites, Louviers, Ysec éditions, 2010, p.50.
- Isabelle Letélié, Le Havre, itinéraires insolites, Louviers, Ysec éditions, 2010, p.51.
- Quartier Prioritaire : Centre Ancien - Quartiers Sud sur sig.ville.gouv.fr
- « Parcs et jardins de la ville du Havre », Sciences Po et l'INSA (consulté le )
- Gras 2010, p. 238
- Gras 2010, p. 239
- « Le jardin fluvial », Ville du Havre (consulté le )
Bibliographie
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, 1979, 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1) (OCLC 6403150)
- Pierre Gras, Le temps des ports. DĂ©clin et renaissance des villes portuaires (1940-2010), Paris, Tallandier, , 298 p. (ISBN 978-2-84734-675-6)