Quartier de Reuilly
Le quartier de Reuilly est un quartier historique de l'est de Paris dans le 12e arrondissement, aussi connu comme l'arrondissement de Reuilly. Il est centré sur la rue de Reuilly et bordé par les rues du Faubourg-Saint-Antoine, Chaligny, de Picpus et l'avenue Daumesnil.
Historique
Selon Jean de La Tyna[1], en ce lieu nommé Romiliacum, il y avait un château (dit plus tard Château de Reuilly) où le roi Dagobert répudia sa femme Gomatrude en 629. Il servit longtemps de séjour aux rois mérovingiens. Il existe un document daté de 637 associant Dagobert (629-639) au nom de Reuilly (Ruilliacum), mais il semble se référer plutôt à Reuilly dans l'Indre, car ce manuscrit associe Reuilly à d'autres lieux du Berry. L'authenticité de ce document a été mise en doute pour des raisons de style et de date[2] - [3] - [4], mais Reuilly (dans l'Indre) aurait bien été rattaché à l'abbaye de Saint-Denis à la fin du Xe siècle[4].
Le château fut peu à peu abandonné après être passé aux mains du roi Jean II le Bon, puis d'Humbert de la Tour-du-Pin au XVIe siècle.
C'est dans l'antique palais de Reuilly (Romiliacum), que Dagobert Ier, en 629, répudia sa femme Gomatrude[5]. Ce palais était encore, en 1359, la propriété des rois de France car, à cette époque, le roi Jean II promit à Humbert, patriarche d'Alexandrie, de lui en faire la cession[5]. La zone devint finalement une sorte de cour des miracles.
Malgré la présence du château, la terre de Reuilly resta pour l'essentiel une friche jusqu'au début du XVIIe siècle. Desservi par le Faubourg Saint-Antoine, le hameau de Reuilly devint le village de Reuilly. Il fut finalement rattaché à Paris, en même temps que le faubourg Saint-Antoine en 1702.
Reuilly faisait partie du 8e des 12 anciens arrondissements de Paris lors de la création de ceux-ci en 1795 ; il fut incorporé dans le 12e lors de l'extension Paris en 1860.
Les Templiers et les Hospitaliers
Le membre de Reuilly est un des premiers domaines que les Templiers possédaient à Paris, en fait en dehors des murs de Paris à cette époque. Le domaine de Reuilly fut donné aux Templiers par Mathieu de Beaumont, grand chambellan du roi, en 1152, par lettres[6] - [7].
Le prieur du Temple possédait en plus les cens ou rentes seigneuriales à La Courtille, à Belleville, à la Villette-Saint-Lazare, à Montreuil sous le bois de Vincennes avec une partie de la haute justice comme indiqué dans une déclaration de 1664[8] - [9].
Sites particuliers
Parmi les lieux portant ce nom, on trouve :
- Le jardin de Reuilly - Paul-Pernin construit sur l'emplacement de la gare de Reuilly, ancienne gare de triage.
- La caserne de Reuilly
- La coulée verte René-Dumont et une partie du viaduc des Arts.
- L'école Boulle
- L'ancienne manufacture des tabacs de Paris-Reuilly.
Sources
- Eugène Mannier, Les commanderies du grand prieuré de France d'après les documents inédits conservés aux archives nationales à Paris, Paris, (lire en ligne)
Références
Nota : les références des Archives nationales ont été reclassées et les références actuelles sont changées[10].
- Jean De La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, Paris, chez l'auteur, 1812, p. 406.
- Bréquigny, Diplomata, chartae, epistolae, et alia documenta, ad res Francicas spectantia, ex diversis regni, exterarumque regionum archivis ac bibliothecis, jussu regis christianissimi, multorum eruditorum curis, plurimum ad id conferente congregatione, 1791.
- D'Arbois de Jubainville, Recherches sur l'origine de la propriété foncière et des noms de lieu en France, 1890, également paru dans la Revue celtique IX, 1888.
- Jacques Lerale, Les origines de Reuilly, évocation historique, Bulletin des Amis de Reuilly N°1.
- Félix et Louis Lazare : Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments
- Archives nationales K 23, n. 16
- Mannier (1872) p. 16
- Archives nationales S 5560
- Mannier (1872) p. 17
- inventaire des Archives nationales
Voir aussi
Voir également l'île de Reuilly, qui ne fait pas partie du quartier mais du bois de Vincennes.