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Qasr Bshir

Qasr Bshir (قصر بشير) ou Qasr Bashir, parfois Qasr Bshayr, est un fortin romain situé sur le plateau aride et désertique qui domine la vallée wadi al-Mujib dans l'actuelle Jordanie. Ce petit poste bâti vers 300 lors de la Tétrarchie sur un emplacement nabatéen est connu par une inscription sous les noms latins de Castra Praetorii Mobeni ou Praetorium Mobeni. Conçu pour une unité de cavalerie, il constituait au cours des IVe et Ve siècles un maillon du système défensif désigné par les historiens modernes sous le nom de limes Arabicus. Déserté des Romains au Ve siècle, il est temporairement occupé sous les Omeyyades, puis définitivement abandonné.

Qasr Bshir
Image illustrative de l’article Qasr Bshir
Vue extérieure.
Nom local قصر بشير
PĂ©riode ou style Empire romain
Type camp romain quadriburgus
Début construction fin IIIe siècle
Destination initiale Garnison
Destination actuelle Site en ruine
CoordonnĂ©es 31° 20′ 14,1″ nord, 35° 58′ 51,5″ est
Pays Jordanie
Gouvernorat Amman
GĂ©olocalisation sur la carte : Jordanie
(Voir situation sur carte : Jordanie)
Qasr Bshir

Ses ruines isolées sont redécouvertes par les explorateurs occidentaux à la fin du XIXe siècle, et étudiées par les archéologues à partir de 1982. Elles constituent un exemple de fortifications frontalières parmi les mieux conservées de l'Empire romain. La Jordanie postule depuis 2001 pour le classement des vestiges du fort sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais doit assurer la restauration et la protection du site pour l'obtenir.

Localisation et site

Le fort de Qasr Bshir est situĂ© Ă  environ 80 km au sud d'Amman, dans la partie du gouvernorat d'Amman proche du gouvernorat de Karak en Jordanie, sur la plateau de Moab, Ă  l'est de la mer Morte et de la route allant de Madaba Ă  l'antique Charachmoba (Kerak), situĂ© dans la partie centrale du limes Arabicus[1].

ImplantĂ© sur une partie du plateau entaillĂ©e au sud par la vallĂ©e supĂ©rieure de l'Arnon (le wadi al-Mujib moderne) et au nord par celle de son affluent le Wadi Su’aydah, Qasr Bshir se trouve Ă  15 km au nord-est du grand camp lĂ©gionnaire de Betthorus (actuellement Lejjun), fondĂ© tout comme Qasr Bshir vers 300[2] et Ă  15 km au nord-ouest de la ville moderne d'el-Qatrana[3]. PosĂ© Ă  environ 800 mètres d'altitude au milieu d'une petite dĂ©pression nue, aride et lĂ©gèrement vallonnĂ©e, un peu en dessous du sommet d'une faible pente, Qasr Bshir surveille du haut de ses tours la steppe environnante vers l'est, le nord et l'ouest[4] - [5].

Image panoramique
Plateau de Moab, au-dessus de la vallée d'al-Mujib

Histoire

carte géographique en couleurs
Province d'Arabie au Ve siècle, en orange.
carte géographique, carrés rouges avec noms des forts romains
Limes arabicus sur le plateau de Moab et le bassin d'Azraq.

Plusieurs civilisations antiques ont occupé le plateau de Moab. La région fait partie du royaume nabatéen, et des vestiges de constructions nabatéennes ont été identifiés à proximité de Qasr Bshir. Des sondages suggèrent même que son emplacement a d'abord été occupé par une tour nabatéenne[6], quoique les céramiques collectées lors de relevés superficiels par Samuel Thomas Parker n'indiquent pas de présence avant la fin du IIIe siècle[7].

L'Empire romain annexe le royaume nabatéen en 105/106 et en fait la province d'Arabie avec Bostra comme capitale[8]. Des routes stratégiques sont aménagées, la Via Nova Traiana de Damas à Pétra en passant par Madaba et Philadelphie, et une autre, reliant Bostra à Damas et Philadelphie[9] - [10].

La province d'Arabie est redĂ©coupĂ©e au dĂ©but du IIIe siècle sous DioclĂ©tien, et sa dĂ©fense est organisĂ©e en profondeur Ă  l'ouest de ligne Bostra-Philadelphie, articulĂ©e autour de la vallĂ©e de l'Arnon (connu sous le nom arabe de Wadi al-Mujib) et de ses affluents. Sur le plateau, le grand camp prĂ©torien de Betthorus (actuellement Lejjun), base de la Legio IIII Martia, est renforcĂ© par un rĂ©seau Ă©tendu de tours de guets et de fortins pĂ©riphĂ©riques, dont castra Mobeni (Qasr Bshir) Ă  15 km au nord-ouest de Lejjun[11] - [12].

Le puissant séisme de 363 frappe la région et ravage Pétra. Il détruit des bâtiments de la forteresse de Lejjun ; son effet sur Qasr Bshir est probable mais indéterminé[13].

La Notitia Dignitatum, document militaire de l'administration impériale rédigé entre 400 et 429, ne mentionne pas explicitement castra Mobeni[6]. Néanmoins, elle cite l'implantation de la Cohors III Felix Arabum dans la région de l'Arnon, répartie sur plusieurs camps (« in ripa Uade Afaris fluuii in castris Arnonensibus »)[14]. Parmi ceux-ci, les historiens identifient Qasr Bshir[15] - [12]. Ces forts sont abandonnés avant la fin du Ve siècle, au profit d'une défense de la frontière romaine confiée à des tribus arabes fédérées de l'Empire romain[16].

Qasr Bshir est réoccupé par les Arabes durant la période omeyyade au VIIe siècle. Il est probable qu'ils ont effectué des aménagements ou des restaurations. En effet, les deux encorbellements visibles au-dessus de l'entrée du fort sont les vestiges d'un mâchicoulis, dispositif défensif arabe qui n'apparaît qu'au VIe siècle/VIIIe siècle[6].

Architecture du fort

Plan, murs en noir, cour en gris, bâtiments en marrons
Plan du fort romain de Qasr Bshir.

Dans sa typologie des forts romains en Jordanie, Samuel Thomas Parker classe Qasr Bshir comme le meilleur exemple des quadriburgia, petits forts de plan carré avec des tours en saillie aux angles[17]. Ce plan est typique des garnisons de petits détachements et se retrouve pour plusieurs places militaires en Arabie et aussi en Numidie au centenarium d'Aqua Viva (près de M'doukal en Algérie) et en Mésie inférieure. Cette architecture apparaît à la fin du IIIe siècle av. J.-C. et au IVe siècle, d'après la datation des bâtiments, lorsqu'elles ont pu être établies par des inscriptions de fondation[18].

Le plan de Qasr Bshir est plutĂ´t un trapèze rectangle qu'un carrĂ©, avec des cĂ´tĂ©s de 56,30 mètres au sud-est, 57,05 mètres au sud-ouest, 56,75 mètres au nord-ouest et 55,45 mètres au nord-est, pour une surface au sol de 0,31 hectare. Aux angles, quatre tours carrĂ©es de 12 m de cĂ´tĂ© et d'environ 10,3 m de hauteur font une saillie de m par rapport aux courtines. Elles sont orientĂ©es vers les quatre points cardinaux et comptent trois Ă©tages dotĂ©s de trois pièces chacun. La plus grande pièce (5,5 Ă— 4,6 mètres) occupe l'angle extĂ©rieur de la tour, les deux autres pièces mesurent 3 Ă— 3,3 mètres et 2,90 Ă— 4,70 mètres. Elles sont munies de meurtrières, qui assurent la ventilation et l'Ă©clairage intĂ©rieur. Les courtines mesurent 1,5 m d'Ă©paisseur Ă  leur base et s'amincissent en prenant de la hauteur. Leurs assises infĂ©rieures sont formĂ©es de blocs rocheux massifs, les niveaux supĂ©rieurs sont montĂ©s en pierres calcaires irrĂ©gulières liĂ©es au mortier de chaux. Le chemin de ronde est Ă  m de hauteur. Des bâtiments Ă  deux niveaux s'adossent aux courtines et entourent la cour intĂ©rieure. Leur couverture est constituĂ©e de dalles de pierre soutenues par des corniches. Dans chaque tour, un escalier en pierre droit et Ă©troit (large d'environ 1,1 mètre) dessert le chemin de ronde, le toit des bâtiments et la terrasse sommitale de la tour. Deux tours plus petites, de m de largeur, encadrent l'entrĂ©e principale du fort ouverte au sud-ouest. Celle-ci est construite en grandes pierres de taille, avec une arche au-dessus d'un linteau[19]. Une discrète poterne de 0,95 mètre de largeur perce la courtine au pied de la tour ouest, elle conduit dans la cour intĂ©rieure par un couloir voĂ»tĂ© de 1,30 mètre[20].

Les pièces en rez-de-chaussĂ©e des bâtiments sont cloisonnĂ©es par des murs de refend rĂ©gulièrement espacĂ©s de m. Chaque pièce dispose de trois renfoncements contre le mur du fond. Mesurant chacun 1 m de large Ă— 0,60 m de profondeur Ă— 1,20 m de haut et placĂ©s Ă  70 centimètres au-dessus du sol, ces renfoncements sont similaires Ă  ceux observĂ©s sur le site d'Um el-Jimal et sont interprĂ©tĂ©s de la mĂŞme façon comme des mangeoires. Ces pièces, au nombre de 23, devaient donc servir d'Ă©curies pour la cavalerie[21]. Les pièces Ă  l'Ă©tage logeaient la garnison, dans sept chambres sur les cĂ´tĂ©s nord-est et sud-est, et six au nord-ouest et au sud-ouest. Leurs murs Ă©taient revĂŞtus d'enduit. L'accès Ă  ces chambrĂ©es se faisaient par une allĂ©e de desserte surĂ©levĂ©e de 1,80 mètre de largueur, supportĂ©e par des piliers en pierre[22]. La pièce situĂ©e Ă  l'opposĂ© de l'entrĂ©e est la seule dĂ©pourvue de mangeoires et d'Ă©tage. Plus haute de plafond que les autres pièces et prĂ©cĂ©dĂ©e d'une sorte d'antichambre dĂ©bordant dans la cour, elle est interprĂ©tĂ©e comme les principia (quartier gĂ©nĂ©ral du fort)[17], selon une disposition similaire observĂ©e dans le fort de Qasr Azraq[6] - [23].

Deux citernes dans la cour centrale et trois autres Ă  l'extĂ©rieur, ainsi qu'un rĂ©servoir de 64 Ă— 47,5 mètres Ă  500 m du fortin, assuraient le ravitaillement en eau[6].

  • Ruines du castrum mobeni
  • Plan masse du fortin et des batiments A et B voisins.C = citerne.
    Plan masse du fortin et des batiments A et B voisins.
    C = citerne.
  • Cour couverte de moellons entourĂ©e de murs en ruine
    Cour intérieure du fortin.
  • muraille de pierre et tour en ruine
    Intérieur, entrée et tour ouest.
  • muraille, tour Ă  gauche
    Section nord-ouest et tour nord. Étage avec vestige des murs de refend.
  • DĂ©tails de la tour nord
  • plan
    Plan d'une tour et de son escalier en spirale.
  • escalier dans la pĂ©nombre menant Ă  une porte
    Escalier intérieur menant à une porte.
  • tour et ouverture de porte sur la paroi
    Tour nord, porte donnant sur le chemin de ronde.

Les dépendances : vicus et réservoir

murs de pierre en ruine
Deux pièces du vicus A.

Ă€ quelques dizaines de mètres au nord-ouest du fort, les vestiges de deux bâtiments, identifiĂ©s A et B, sont qualifiĂ©s par Samuel Thomas Parker de vicus, village dĂ©pendant du fort[24]. Le bâtiment B est entièrement rasĂ©, il n'en subsiste que le tracĂ© au sol des murs, disparus pour un probable remploi. Le bâtiment A est fondĂ© sur une ancienne tour carrĂ©e nabatĂ©enne de 5 mètres de cĂ´tĂ©. La reconstruction romaine incorpore les vestiges nabatĂ©ens dans un bâtiment rectangulaire de 17 Ă— 19 mètres, organisĂ© en une sĂ©rie de pièces sur trois cĂ´tĂ©s d'une cour intĂ©rieure ouverte en direction du fort. Le sondage archĂ©ologique H5 (rĂ©alisĂ© en 1986 sur 4,2 Ă— 2,1 mètres) dans la pièce au sud-est montre une occupation sur la pĂ©riode tardo-romaine et byzantine prĂ©coce (vers 300-324 et 324- vers 400 selon l'Ă©chelle chronologique employĂ©e par les archĂ©ologues amĂ©ricains)[25].

Un vaste rĂ©servoir rectangulaire qui paraĂ®t contemporain du fort se trouve Ă  moins d'un kilomètre, sur l'autre pente du site. AlimentĂ© grâce la dĂ©rivation d'un oued par un muret en maçonnerie au mortier et un canal, il mesure 64 Ă— 47,5 mètres et est bordĂ© d'un mur de 2 mètres d'Ă©paisseur. Sa profondeur est indĂ©terminĂ©e en raison du limon qui encombre le fond. Ce captage qui montre des signes d'entretien rĂ©cent est encore opĂ©rationnel, et contenait de l'eau lors des fouilles de juin 1982 et 1986[26] - [27].

La garnison

Si le fort est occupé par une unité de cavalerie, les 23 écuries munies de trois mangeoires chacune desservent au maximum 69 chevaux, ce qui ne recoupe pas l'évaluation habituelle d'un effectif compris entre 120 et 150 cavaliers pour les détachements de limitanei du Bas-Empire. Les écuries du fort ne suffisent qu'à la moitié du l'effectif, ce qui oblige à diverses hypothèses pour le reste de l'effectif : stationnement dans la cour du fort, ou parcage à l'extérieur, répartition dans d'autres postes militaires du voisinage. Ou encore alternance par moitié de l'unité entre périodes de repos en garnison au fort et patrouilles montées dans le secteur[28].

Archéologie

porte dans un mur de pierres blondes en ruine
Porte du fortin. Linteau avec l'inscription. Encorbellements, vestiges d'un mâchicoulis.

À la fin du XIXe siècle, des voyageurs occidentaux explorent la région entre Madaba et Pétra et relèvent la trace de fortifications romaines au bord du désert. Dans les ruines de Ksour-Bshêr (sic), ils relèvent une inscription latine sur le linteau de l'entrée du fortin[29]. En 1897 et 1898, les historiens Rudolf Ernst Brünnow et Alfred von Domaszewski de l'université de Heidelberg étudient le site et en font un plan détaillé[30].

Encadrée dans un cartouche en queue d'aronde, l'inscription donne le nom antique du lieu, castra preatorium mobeni[29] :

« Optimis maximisque principibus nostris Caio Aurelio / Valerio Diocletiano Pio Felici Invicto Augusto et / Marco Aurelio Valerio Maximiano Pio Felici Invicto Augusto et / Flavio Valerio Constantio et Galerio Valerio Maximiano / nobilissimis Caesaribus castra praetorii Mobeni a fundamentis / Aurelius Asclepiades praeses provinciae Arabiae / perfici curavit[31] »

traduction :

« À nos très bons et très grands princes Caius Aurelius Valerius Dioclétien Pieux, Chanceux, Invaincu, Auguste et Marc Aurelius Valerius Maximien Pieux, Chanceux, Invaincu, Auguste et Flavius Valérius Constance et Galère Valerius Maximien très nobles césars, Aurelius Asclepiades, praeses de la province d'Arabie, a donné l'ordre de la fondation du camp prétorien de Mobène[6]. »

L'inscription est dédiée aux quatre tétrarques, ce qui date la fondation du fortin de la période 293-305[32] ou précisément en 306 selon Thomas Parker en 1984 [33], qui revient ensuite sur le consensus 293-305[34] - [17]. Le praeses Aurelius Asclepiades n'est connu que par cette inscription[35].

L'étude du limes romain visible en Jordanie reste longtemps le parent pauvre des recherches archéologiques. En effet, Thomas Parker constate que de 1948 à 1977, aucune communication écrite n'a été faite sur ce sujet lors des congrès d'études de la frontière romaine. L'intérêt renaît en 1980 avec le Central Limes Arabicus Project, impulsé par l'université d'État de la Caroline du Nord et le Centre américain de recherches orientales d'Amman. De 1980 à 1989, le secteur à l'est de la mer Morte est étudié pour comprendre le système défensif romain centré autour du grand camp de Betthorus (Lejjun) implanté sur le plateau de Moab et complété par une série de tours de surveillance et de fortins, replaçant Qasr Bshir au sein de ce dispositif militaire[36] - [37].

Dans le cadre du Central Limes Arabicus Project, deux petits sondages archéologiques sont effectués à Qasr Bshir en 1982. Ils révèlent une présence omeyyade. Des explorations plus poussées sont menées en 1985, dans la cour, dans une des écuries, dans une citerne et aussi sur les deux constructions à proximité du fort. Ces explorations ont permis de dresser un plan détaillé du fort qui actualise celui d'Alfred von Domaszewski, de réaliser des stratigraphies et de mieux comprendre la destination du fort, pour une unité de cavalerie d'au moins 69 chevaux ou chameaux[38]. Les artefacts et quelques monnaies confirment une implantation romaine au IVe et Ve siècles[2]. La dernière monnaie romaine trouvée est datée de 347/348. Des poteries omeyyades indiquent une réoccupation au VIIe siècle, et les deux encorbellements visibles au-dessus de l'entrée sont les vestiges d'un mâchicoulis[6].

Image externe
Vue aérienne de Qasr Bshir, photo prise le 14 mai 1978 au matin par Bob Bewley.

La Jordanie permet depuis 1997 la prospection archéologique aérienne, avec l'assistance de la Force aérienne royale jordanienne, du Département des antiquités jordanien et du Council for British Research in the Levant (CBRL). Des spectaculaires vues du fort romain de Qasr Bshir sur la steppe nue sont ainsi obtenues[39].

Patrimoine

tour en ruine, murs en pierre ocre
Inquiétantes lézardes d'une tour. Photographie de 2011.

En septembre 2000, le 18e Congress of Roman Frontier Studies (en français, Congrès d'études sur les frontières romaines) se tient en Jordanie, et visite le site de Qasr Bshir, sur lequel il attire l'attention[40]. Le Castellum de Qasr Bshir est inscrit le 18 juin 2001 par la Jordanie sur sa liste indicative nationale, comme site culturel, avec l'appréciation « Remarquablement bien conservé, ce castellum est un souvenir émouvant de la puissance disparue de Rome ». Cette inscription sur la liste indicative est la première étape pour figurer sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (cf. Liste du patrimoine mondial en Jordanie)[41]. La conservation et la protection du site font partie des exigences requises pour le classement, et restent à assurer pour Qasr Bshir[23].

La comparaison entre les descriptions et les photographies de Qasr Bshir faites par les voyageurs au XIXe siècle et les observations récentes montre une déterioration considérable des bâtiments en un siècle[5]. Parmi les dommages, le célèbre linteau au-dessus de l'entrée qui porte l'inscription de dédicace du fortin, déjà fissuré en deux endroits lors de sa découverte à la fin du XIXe siècle, menace de tomber et l'entrée est souillée de tags à la peinture. Face à la dégradation de ce site historique exceptionnel et pour impulser sa conservation, le Qasr Bshir Conservation Project a été lancé fin 2022 sous le patronage du prince Hassan ben Talal de Jordanie, et avec le soutien de David Breeze du Congress of Roman Frontier Studies, de Mark Driessen de l'université de Leyde et de Fawzi Abudanah de l'Université Al-Hussein Bin Talal à Ma'an (Jordanie)[23].

Notes et références

  1. Piccirillo 2002, p. 35.
  2. Aurenche 1986, p. 402.
  3. Parker 1987, p. 160, carte d'implantation des forts et tours romaines.
  4. Clark 1987, p. 457.
  5. Kennedy 2004, p. 148.
  6. Kennedy 2004, p. 150.
  7. Maurice Sartre, Inscriptions grecques et latines de la Syrie. Tome XXI - Inscriptions de la Jordanie. Tome 4. Pétra et la Nabatène méridionale du Wadi al-Hasa au golfe de ʿAqaba, Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, , 266 p. (lire en ligne), p. 15.
  8. Piccirillo 2002, p. 29.
  9. Vailhé 1898, p. 89.
  10. Piccirillo 2002, p. 51.
  11. Parker 1984, p. 34 et 36-37.
  12. Piccirillo 2002, p. 36.
  13. Parker 1986, p. 251.
  14. Kennedy 2004, p. 144.
  15. Vailhé 1898, p. 94-95.
  16. Parker 1984, p. 36-37.
  17. Parker 1995, p. 251.
  18. Clark 1987, p. 471-472.
  19. Kennedy 2004, p. 148-149.
  20. Clark 1987, p. 472.
  21. Clark 1987, p. 476.
  22. Clark 1987, p. 476-477.
  23. (en) « Qasr Bshir: conserving a special Roman fort », sur The Past, (consulté le ).
  24. Parker 1986, p. 247.
  25. Clark 1987, p. 464 ; 480-481.
  26. Clark 1987, p. 460.
  27. Vidéo montrant le réservoir à sec (2019).
  28. Clark 1987, p. 4764.
  29. Vailhé 1898, p. 95.
  30. Clark 1987, p. 464.
  31. AE 1895, 00182 = AE 1897, 00125.
  32. Kennedy 2004, p. 149-150.
  33. Parker 1984, p. 37.
  34. Parker 1987, p. 157.
  35. Hans-Georg Pflaum, « Les gouverneurs de la province romaine d'Arabie de 193 A 305 », Syria, t. 34, nos 1-2,‎ , p. 143 (lire en ligne).
  36. Parker 1984, p. 33.
  37. Aurenche 1986, p. 401-402.
  38. Parker 1986, p. 247-248, 249 plan et emplacements des sondages.
  39. (en) « Aerial Archaeology in Jordan Project », sur Cambridge University Press (consulté le ).
  40. (en) « Limes XVIII : proceedings of the XVIII International Congress of Roman Frontier Studies held in Amman, Jordan (September 2000) », sur Stanford Libraries, (consulté le ).
  41. (en) « Qasr Bshir (a Roman Castellum) », sur UNESCO Convention du patrimoine mondial (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Ignacio Arce, « Qasr Hallabat, Qasr Bshir and Deir el Kahf. Building techniques, architectural typology and change of use of three “Quadriburgia” from the “Limes Arabicus”. Interpretation and significance », dans Stefano Camporeale, HĂ©lène Dessales, Antonio Pizzo (Hrsg.), ArqueologĂ­a de la construcciĂłn II, Los procesos constructivos en el mundo romano: Italia y provincias orientales. Congresso Certosa di Pontignano, Sienne, 13–15 novembre 2008, Madrid/MĂ©rida, coll. « Anejos de Archivo Español de ArqueologĂ­a » (no 57), (ISBN 978-84-00-09279-5), p. 455–481.
  • (en) Olivier Aurenche, « Chronique archĂ©ologique », Syria, t. 63, nos 3-4,‎ , p. 385-415 (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Vincent A. Clark, « The roman castellum of Qasr Bshir », dans The Roman Frontier in Central Jordan: Interim Report on the Limes Arabicus Project, 1980–1985, Oxford, , p. 457-495. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
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  • Michele Piccirillo, L'Arabie chrĂ©tienne, Mengès, , 259 p. (ISBN 2-85620-425-2). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Samuel Thomas Parker, « Exploring the Roman Frontier in Jordan », Archaeology, vol. 35, no 5,‎ , p. 33-39 (JSTOR 41731606).
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  • (en) Samuel Thomas Parker, « The roman limes in Jordan », Studies in the History and Archaeology of Jordan, no 3,‎ , p. 151-164 (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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  • (en) Samuel Thomas Parker, The Roman Frontier in Central Jordan. Final Report on the Limes Arabicus Project, 1980–1989, Dumbarton Oaks Studies, , 1104 p. (ISBN 978-0-88402-298-5).
  • SimĂ©on VailhĂ©, « Les garnisons romaines de la province d'Arabie », Échos d'Orient, t. 2, no 3,‎ , p. 89-95 (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

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