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Puncak Trikora

Le Puncak Trikora, autrefois pic Wilhelmina, est une montagne culminant Ă  4 750 mètres d'altitude dans la province de Papouasie des hautes terres en IndonĂ©sie. Elle fait partie de la chaĂ®ne de Sudirman dans les monts Maoke. En raison des incertitudes liĂ©es aux relevĂ©s topographiques et aux reculs des glaciers, elle est parfois considĂ©rĂ©e comme le deuxième plus haut sommet de l'Ă®le de Nouvelle-GuinĂ©e et de l'ensemble de l'OcĂ©anie, après le Puncak Jaya (la « Pyramide Carstensz »), ce qui lui vaut de figurer sur la liste des sept seconds sommets. ApprochĂ©e pour la première fois dans les annĂ©es 1900, elle est gravie pour la première fois en 1913. Son ascension ne prĂ©sente pas de difficultĂ© technique mais l'approche est longue.

Puncak Trikora
Vue du Puncak Trikora depuis le nord.
Vue du Puncak Trikora depuis le nord.
GĂ©ographie
Altitude 4 750 m[1]
Massif Chaîne de Sudirman (monts Maoke)
CoordonnĂ©es 4° 15′ 43″ sud, 138° 40′ 54″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Province Papouasie des hautes terres
Kabupaten Jayawijaya
Ascension
Première par Alphons Franssen Herderschee, Paul François Hubrecht, Gerard Martinus Versteeg
Voie la plus facile depuis le lac Habbema au nord
GĂ©ologie
Roches Calcaire
Géolocalisation sur la carte : Indonésie
(Voir situation sur carte : Indonésie)
Puncak Trikora
Géolocalisation sur la carte : Moluques et Nouvelle-Guinée occidentale
(Voir situation sur carte : Moluques et Nouvelle-Guinée occidentale)
Puncak Trikora

Toponymie

Le nom de Puncak Trikora est donnĂ© en 1963, après l'acquisition de la Nouvelle-GuinĂ©e occidentale, Ă  la suite de l'intervention des forces militaires indonĂ©siennes lors de l'opĂ©ration Trikora. Il s'agit de la contraction de Tri Komando Rakyat, littĂ©ralement « triple commandement du peuple Â», nom donnĂ© au discours de masse tenu par Soekarno en Ă  Yogyakarta et qui visait Ă  contrecarrer la formation d'un État papou occidental indĂ©pendant, Ă  hisser le drapeau indonĂ©sien sur ce territoire et Ă  se mobiliser Ă  tout moment en cas de besoin[2].

Auparavant, vers 1905, la montagne avait été nommée pic Wilhelmina ou Wilhelminatop par les Néerlandais, en l'honneur de la reine Wilhelmine.

Il est traditionnellement appelé Ettiakup par les Danis vivant près du lac Habbema, au nord du sommet, et dont le territoire s'étend jusqu'à la montagne[3].

GĂ©ographie

Le Puncak Trikora se situe sur l'Ă®le de Nouvelle-GuinĂ©e, dans le centre de la Nouvelle-GuinĂ©e occidentale, en IndonĂ©sie, dans la province de Papouasie des hautes terres. Il s'Ă©lève Ă  4 750 mètres d'altitude dans la partie orientale de la chaĂ®ne de Sudirman, au sein des monts Maoke[1]. Il est historiquement considĂ©rĂ© comme le deuxième plus haut sommet du pays et d'OcĂ©anie après le Puncak Jaya (4 884 m[4]), bien que plusieurs sommets secondaires de celui-ci puissent ĂŞtre plus Ă©levĂ©s, comme le Sumantri (4 870 m[5] ou 4 760 m[6]), le Nga Pulu (4 862 m[4] ou 4 740 m[5]) et le Carstensz Oriental (4 820 m[7]), et que le Puncak Mandala dans les monts Jayawijaya soit donnĂ© Ă  4 640 mètres[4] ou plus rĂ©cemment Ă  4 757 mètres[8] d'altitude. La hauteur de culminance du Puncak Trikora par rapport au Carstensz Oriental, situĂ© 167 kilomètres Ă  l'ouest, est d'environ 1 268 mètres[1]. Il est constituĂ© de calcaires instables qui Ă©taient recouverts jusqu'au milieu du XXe siècle par des glaciers dĂ©sormais disparus[9]

Histoire

Le cours navigable du fleuve Lorentz, alors appelĂ© Noordrivier, rend les neiges Ă©ternelles Ă©quatoriales près du Puncak Trikora plus faciles d'accès qu'ailleurs en Nouvelle-GuinĂ©e nĂ©erlandaise. Aussi, dès le dĂ©but du XXe siècle, les colons organisent des expĂ©ditions scientifiques afin de gravir la montagne. Les deux premières expĂ©ditions sont menĂ©es par l'explorateur Hendrikus Albertus Lorentz. Elles sont accompagnĂ©es de militaires, de porteurs et de Dayaks, rĂ©putĂ©s pour leur aptitudes de guides, notamment en bateau. La première expĂ©dition Ă©tablit, en , le camp Alkmaar (d'après la ville Ă©ponyme) Ă  l'endroit oĂą le cours du fleuve commence Ă  devenir tumultueux. Elle ne parvient toutefois pas Ă  pĂ©nĂ©trer jusqu'Ă  la chaĂ®ne de montagnes[10]. La seconde expĂ©dition quitte le camp le . Un groupe de neuf, incluant Lorentz et Jan Willem van Nouhuys, est le premier Ă  atteindre, un mois plus tard, les neiges Ă©ternelles Ă  4 460 mètres d'altitude[11]. Depuis les crĂŞtes, ils observent un lac relativement vaste au nord, que Lorentz nomme lac Habbema, d'après un membre de l'expĂ©dition. Aucune tentative d'ascension du sommet n'est effectuĂ©e. Le voyage de retour est difficile et quatre membres de l'expĂ©dition pĂ©rissent. Finalement, les survivants sont de retour au camp mi-dĂ©cembre[10].

La première ascension du sommet est rĂ©alisĂ©e en 1913, au cours de la troisième expĂ©dition, qui se dĂ©roule de septembre 1912 Ă  . Elle est menĂ©e par Alphons Franssen Herderschee, un officier de l'ArmĂ©e royale des Indes nĂ©erlandaises et compte, en incluant les militaires, les porteurs et les guides, 241 personnes. Elle a pour mission d'analyser les sols et de recenser la faune et la flore au-delĂ  de 2 300 mètres d'altitude. Parmi les autres membres de l'expĂ©dition figurent le zoologiste Gerard Martinus Versteeg, le botaniste August Adriaan Pulle, le gĂ©ologue Paul François Hubrecht et le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste indonĂ©sien J.B. Sitanala. Herderschee assure par ailleurs le rĂ´le d'ethnographe. Elle emprunte un itinĂ©raire semblable Ă  celui de 1909. Plusieurs groupes d'Ă©tudes sont formĂ©s. Herderschee, Hubrecht et Versteeg parviennent au Wilhelminatop le [12].

L'expédition de la Nouvelle-Guinée centrale, de 1920 à 1922, a pour but d'atteindre le sommet depuis la côte septentrionale par un itinéraire partiellement exploré lors d'une expédition militaire en 1914. Le , une première exploration est menée par A.J.A. van Overeem depuis l'estuaire du Mamberamo puis remonte la rivière Taritatu. En octobre, ils traversent les monts Doorman et atteignent la vallée du Toli[13]. Ils établissent le premier contact avec Lanis (ou Danis de l'Ouest), un peuple agraire avec qui ils demeurent pendant six semaines[11]. Toutefois, à court de temps et de provisions, l'expédition doit rebrousser chemin sans gravir la montagne. Une seconde équipe est formée en juin 1921, sous les ordres de J.H.G. Kremer, qui officiait en tant que géomètre expert l'année précédente. Elle remonte le même itinéraire puis, après avoir traversé la vallée de Baliem puis passé le lac Habbema, elle atteint le sommet le . Parmi les membres de l'équipe figure Hubrecht, qui constate le retrait considérable des glaciers en huit ans[13].

Ascension

L'ascension du Puncak Trikora se fait depuis Wamena, dans la vallée de Baliem, au nord-est de la montagne. Il est possible de monter jusqu'au lac Habemma en véhicule tout-terrain, en deux à trois heures. De-là, il faut deux jours en randonnée pédestre pour atteindre le camp Semalak, qui est constitué par un abri sous roche. L'ascension finale demande huit à douze heures, le long d'un sentier parfois peu marqué et glissant (herbe humide, roche instable) nécessitant les connaissances d'un guide. Le sommet est atteint après avoir gravi un couloir rocheux raide d'une vingtaine de mètres le long de l'arête occidentale[9].

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Puncak Trikora, Indonesia, peakbagger.com.
  2. (en) [PDF] Pidato - Sukarno ("Trikora") - Speech.
  3. (nl) Pim Schoorl, Besturen in Nederlands-Nieuw-Guinea, 1945-1962: ontwikkelingswerk in een periode van politieke onrust, KITLV Press, 1996 (ISBN 9067180939), page 595.
  4. (en) Carstensz Pyramid.
  5. (en) Ngga Pulu, Indonesia, peakbagger.com.
  6. (en) Sumantri, Indonesia, peakbagger.com.
  7. (en) East Carstensz Top, Indonesia, peakbagger.com.
  8. (en) Puncak Mandala, Indonesia, peakbagger.com.
  9. (en) Puncak Trikora, SummitPost.org.
  10. (en) David van Duuren, Oceania at the Tropenmuseum, LM Publishers, pages 62-71.
  11. (en) Clive Moore, New Guinea: Crossing Boundaries and History, University of Hawaii Press, 2003 (ISBN 9780824824853), pages 169-170.
  12. (en) David van Duuren, op. cit., pages 72-74.
  13. (en) David van Duuren, op. cit., pages 75-80.
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