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Province du Maryland

La province du Maryland (anglais : Province of Maryland) fut une colonie anglaise en Amérique du Nord qui exista de 1632 à 1776. À cette date, elle fut intégrée aux treize colonies britanniques en Amérique du Nord pour créer les États-Unis et devenir l’État du Maryland. Elle englobait ce qui correspond actuellement à l'État du Maryland, au territoire de Washington, D.C. et à une partie de la Pennsylvanie.

Province du Maryland
en Province of Maryland

1632–1776

Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la province du Maryland
Informations générales
Statut Monarchie constitutionnelle
Capitale St. Mary’s City
Langue(s) Anglais
Monnaie Livre sterling
Histoire et événements
1632 Mise en place de la charte
1776 Indépendance

Entités suivantes :

La province fut formĂ©e comme proprietary colony de George Calvert, 1er baron Baltimore (cependant il mourut peu avant d’en ĂŞtre officiellement propriĂ©taire, c’est son fils Cecilius Calvert qui en hĂ©rita) pour notamment accueillir les catholiques persĂ©cutĂ©s en Angleterre. Grande de 49 000 km2[1] - [2], elle Ă©tait plus vaste que l’actuel État du Maryland, en partie parce que ses frontières Ă©taient vaguement dĂ©finies. Certaines terres furent par la suite cĂ©dĂ©es Ă  la Pennsylvanie alors que d’autres servirent Ă  former le District de Columbia afin de bâtir Washington, la capitale des États-Unis.

Charte

Charles Ier d’Angleterre accorda le Maryland, une proprietary colony de près de 12 millions d’acres (49 000 km2), Ă  Cæcilius Calvert, 2e baron Baltimore appartenant Ă  la pairie d’Irlande, le . Certains historiens voient cette concession comme une compensation du fait que le père de Calvert avait Ă©tĂ© dĂ©possĂ©dĂ© de son titre de secrĂ©taire d’État après avoir annoncĂ© qu’il Ă©tait catholique romain en 1625. La charte a initialement Ă©tĂ© accordĂ©e au père de Calvert, George Calvert, mais le 1er baron Baltimore mourut avant qu’il puisse ĂŞtre mis en place, la charte a donc Ă©tĂ© accordĂ©e Ă  son fils[3]. La nouvelle colonie fut nommĂ©e d’après Henriette-Marie de France, reine consort[4]. Les Lords Baltimore Ă©taient les seuls catholiques ou membres de l’Irish House of Lords de l’histoire de l’Empire britannique Ă  avoir obtenu une proprietary colony ; tous les autres nobles de mĂŞme rang, tous protestants, Ă©taient dotĂ©s d’un titre de pairie anglais ou Ă©cossais.

La colonie du Maryland Ă©tait plus grande que l’actuel État du Maryland. La charte accordait aux Calvert un territoire mal dĂ©fini : au nord par la Virginie et au sud par le 40e parallèle, comprenant peut-ĂŞtre près de 12 millions d’acres (49 000 km2)[1] - [2]. Le Maryland perdit quelques-uns de ses territoires originaux au profit de la Pennsylvanie durant les annĂ©es 1760 quand, après que Charles II a reconnu que la colonie couvrait une rĂ©gion correspondant Ă  l’actuel territoire du Maryland, la ligne Mason-Dixon fut dessinĂ© pour rĂ©soudre les disputes frontalières entre les deux colonies. Le Maryland a aussi cĂ©dĂ© des territoires pour crĂ©er le nouveau district of Columbia après la RĂ©volution amĂ©ricaine.

La charte fondatrice du Maryland crĂ©ait un État sous l’autoritĂ© d’un Lord palatin, Lord Baltimore. En tant que dĂ©tenteur de l’autoritĂ©, Lord Baltimore possĂ©dait toutes les terres accordĂ©es par la charte. Il possĂ©dait l’autoritĂ© absolue dans ses domaines. On exigeait des colons qu’ils prĂŞtent serment d’allĂ©geance au lord plutĂ´t qu’au roi d’Angleterre. La charte crĂ©ait une aristocratie de lords of the Manor, qui a achetĂ© 6 000 acres (24 km2) Ă  Baltimore et qui conservait des privilèges lĂ©gaux et sociaux que n’avaient pas les autres colons.

Premiers colons

Le Maryland Toleration Act.

La province du Maryland était une colonie du centre-est, fondée par Lord Baltimore, converti au catholicisme. Cette religion pouvait faire peur aux protestants puritains du XVIIe siècle en Angleterre, où la majorité de la population était anglicane. Le roi Charles Ier, soutien de l’Église catholique, s’était en particulier rallié à la religion anglicane, tandis que les puritains étaient persécutés, tant par les anglicans que par les catholiques.

Au Maryland, Baltimore a cherché à démontrer que les nobles catholiques qui l’avaient suivi et les colons protestants pouvaient vivre ensemble harmonieusement, comme le montre le Maryland Toleration Act. Comme d’autres propriétaires aristocratiques, il a également espéré faire un bénéfice sur la nouvelle colonie.

La famille Calvert recruta des colons protestants pour le Maryland, les leurrant avec une politique de tolĂ©rance religieuse restĂ©e très symbolique. Des près de 200 colons initiaux qui voyagèrent pour le Maryland sur les vaisseaux Ark et Dove, la majoritĂ© Ă©tait protestants. En fait, les protestants restaient majoritaires dans toute l’histoire du Maryland colonial.

L’Ark et le Dove débarquèrent à l’île Saint-Clément (St. Clement’s Island) le . Les nouveaux colons étaient menés par le plus jeune frère de Lord Baltimore Leonard Calvert, que Baltimore avait délégué au poste de gouverneur de la nouvelle colonie. Les 150 immigrants survivants achetèrent des terres aux indiens Yaocomico et fondèrent St. Mary’s City.

En 1642, le Maryland déclara la guerre aux Andastes. Ces derniers, avec l’aide de la Nouvelle-Suède battirent le Maryland en 1644. Les Andastes restèrent en guerre de façon légale avec le Maryland jusqu’à la signature d’un traité de paix en 1652.

Maryland et guerre civile britannique

Avant et après la troisième guerre civile anglaise (1649-1651), les aristocrates catholiques restés fidèles au roi Charles Ier, s’installèrent un peu partout dans les colonies, à la Barbade, en Virginie, sur l’île de Wight ou l’île de Man, où ils mobilisèrent les milices locales.

Les forces parlementaires (protestant) s’assurèrent le contrôle du Maryland en 1654 grâce à la construction d’une marine nationale plus puissante. Le gouverneur William Stone (en) partit en exil dans la colonie de Virginie ; il retourna l’année suivante à la tête des Cavaliers et marcha sur Annapolis.

Finalement, lors de ce qui est connu sous le nom de bataille des Severn (), Stone fut vaincu et fait prisonnier. Il fut remplacé au poste de gouverneur par Josias Fendall (c. 1628-1687).

À partir des années 1660 : l’économie de plantation

En 1672, Lord Baltimore déclara que le Maryland incluait les colonies de Whorekills sur la rive ouest de la baie Delaware, une zone sous la juridiction de la province de New York. Des forces furent envoyées pour attaquer et capturer les colonies. La province ne put pas riposter car la ville même de New York allait être recapturée par les Néerlandais. Le Maryland craignait que les Néerlandais n’utilisent leurs alliés iroquois pour reprendre la zone. Ces terres furent rattachées à la province quand New York fut prise par les Néerlandais en 1674.

Dans les trois premières décennies de leur installation, la plupart des Marylandais vivait dans des conditions difficiles au sein de petites fermes familiales et cultivaient plusieurs variétés de fruits, de légumes, de grains, et élevaient le bétail.

La culture qui permettait de faire des profits, celle du tabac, a dans un second temps dominé l’économie de la province. Le tabac était parfois utilisé comme monnaie, et la législature coloniale fut obligée de faire passer une loi qui exigeait des planteurs de tabac une augmentation de leur production de maïs, afin d’assurer aux colons l’approvisionnement en nourriture.

Comme son grand voisin, la Virginie, le Maryland ne se développa en tant que colonie de plantation qu’à partir des années 1660, avec la restauration de la dynastie Stuart et surtout au XVIIIe siècle. En 1755, près de 40 % de la population du Maryland était noire[5]. Les planteurs du Maryland firent aussi un usage intensif d’engagés et des travaux forcés. Un système fluvial étendu a facilité les échanges de produits entre les plantations intérieures avec la côte atlantique pour l’exportation. Baltimore était le second plus important port dans le sud des États-Unis au XVIIIe siècle, après Charleston en Caroline du Sud.

L'édit de tolérance religieuse, une première fois suspendu sous la révolution anglaise, est proprement abrogé lors de l'accession au trône de Guillaume III et Marie II. L'Église anglicane oblige tous les colons à payer un impôt ecclésiastique. Les catholiques quittent alors la colonie pour la Pennsylvanie voisine où les quakers leur permettent d'exercer leur religion[6].

Maryland et révolution américaine

Le tabac était une des principales cultures à profit dans la colonie. Le Maryland déclara son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne en 1776, avec Samuel Chase, William Paca, Thomas Stone, et Charles Carroll de Carrollton signant la Déclaration d'indépendance au nom de la colonie. Lors des débats de 1776-1777 concernant les Articles de la Confédération, les délégués du Maryland ont mené le parti qui insistait sur le fait que les États qui avaient des réclamations sur des terres à l’ouest devaient les céder au gouvernement de la confédération, et en 1781, le Maryland devint le dernier état à signer les Articles de la Confédération. Il a toutefois accepté la Constitution plus aisément, la ratifiant le .

Sources

Références

  1. Taylor 2001, p. 136
  2. Faragher 1990, p. 254
  3. (en) Jared Sparks, The Library of American Biography: George Calvert, the first Lord Baltimore, Boston, Charles C. Little and James Brown, (lire en ligne), p. 16-
  4. Maryland State Manual
  5. Faragher 1990, p. 257
  6. Franck L. Schoell, Histoire des États-Unis, Payot 1965 p. 42

Bibliographie

  • Alan Taylor, American Colonies, New York, Viking, .
  • John Mack Faragher, The Encyclopedia of Colonial and Revolutionary America, New York, Facts on File, .

Liens externes

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