Prix du Livre d'Histoire des Outre-mer
Le prix du Livre d'Histoire des Outre-mer est un prix littéraire créé en 2017 à l'occasion de la Journée Outre-mer Développement qui s'était tenue au Palais Brongniart à Paris[1] - [2] - [3]. Ce prix a pour objectif de "Promouvoir l’histoire des Outre-mer français ; développer l’intérêt pour la culture historique ; allier le plaisir de lire et la connaissance historique" comme le précise l'article 5 de son règlement.
L’aire géographique concerne des ouvrages dont les actuels départements, régions ou collectivités de l’Outre-mer demeurent administrativement français (Guadeloupe, Guyane, Mayotte, Martinique, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, La Réunion, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna).
L’ouvrage pourra avoir pour objet l’histoire d’un ou plusieurs de ces espaces, mais aussi de leur rapport tant politique, qu’économique ou culturel avec l’Hexagone. Le prix, remis tous les deux ans, est doté pour le lauréat d'un montant de 5000 euros grâce aux partenaires du prix[4].
Historique
Le prix du livre d'Histoire des Outre-mer a pour volonté la promotion de l’Histoire des Outre-mer français en récompensant des travaux qui allient la qualité scientifique à l’accessibilité à tous les publics.
À l'origine du prix, se trouve le goût pour l'histoire et la volonté de le développer de plusieurs entrepreneurs outre-mer. Cyril Comte et François Brichant ont tout d'abord fondé la Journée Outre-mer développement en 2009, journée qui connaitra plusieurs éditions [5]. A l'occasion de la 6eme journée en 2017, Cyril Comte et François Brichant, décident alors avec le compagnonnage et le soutien de plusieurs historiens (Frédéric Régent, Fabrice d'Almeida, François Durpaire) de la création de ce prix[6] - [7].
Présidents du prix du livre d'Histoire des Outre-mer
Le prix est organisé par ses deux présidents élus, Frédéric Régent et Marion Godfroy-Tayart de Borms, tous deux historiens, chercheurs et spécialistes reconnus de l'histoire des outre-mer. Le jury qu'ils ont composé est formé de docteurs en histoire, mais aussi de journalistes, d’enseignants, d’amateurs d’histoire, au sens noble du terme[8].
En 2005, les deux historiens échangent sur leurs travaux lors du colloque qui se déroule à Cayenne et dont les actes sont publiés une année plus tard aux éditions Ibis Rouge[9].
Frédéric Régent est actuellement maître de conférences et directeur de recherche à l’école d’Histoire de la Sorbonne. Il enseigne à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, d'abord au sein de l’Institut d’histoire de la Révolution française, puis de l'Institut d'histoire moderne et contemporaine (IHMC, UMR 8066 ; CNRS, ENS-PSL, université Paris 1). Président du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (2016- 2019), et président de l’association pour l’étude de la colonisation européenne, Frédéric Régent s’investit administrativement pour défendre une histoire des Outre-mer au-delà des simples lectures convenues ou mythiques habituelles. Il vient d’être désigné comme expert scientifique dans le projet de mémorial aux victimes de l’esclavage, prochainement installé au Jardin des Tuileries.
De 2019 à 2022, Marion Godfroy-Tayart de Borm a été membre associée de l'IHMC , avant de rejoindre le SIRICE (UMR 8138 ; CNRS, université Paris 1, Sorbonne Université) en tant que membre partenaire. Ses premiers travaux de recherches sur l'histoire des bagnes de Guyane ont été l'objet d'une critique élogieuse de Philippe-Jean Catinchi dans le quotidien Le Monde[10]. Elle a poursuivi ses travaux sur l'Atlantic History à travers l'étude de l'expédition de Kourou, travaux dont l'Historienne Nicole Lemaître soulignera la méthode et l'intérêt de l'enseigner aux étudiants dans la revue Historiens et Géographes et qui seront publiés et recensés en Anglais[11] - [12] - [13]. Les travaux de Marion Godfroy obéissent à chaque fois à une même exigence – être pionnière de l’étude d’un champ – et une même méthode – diffuser les résultats obtenus sous différentes formes et applications académiques comme non académiques, et ont un point commun, l’étude des circulations (politiques, culturelles, matérielles) entre l’Europe et l’Amérique à travers différents objets.
Membres actuels du jury
Le jury est composé de 12 à 24 personnes : historiens, titulaires d’un doctorat en histoire et amateurs d’histoire. Les membres fondateurs du prix sont : Fabrice D’Almeida, Carole Bienaimé, Elysée Coulibaly, Cécilia Elimort-Trani, Marion Godfroy- Tayart de borms, Bernard Gainot, François-Xavier Guillerm, Bruno Maillard, Ariane Mathieu, Corinne Mencé-Caster, Frédéric Régent, Bernadette Rossignol, Eric Saunier, Caroline Seveno, Colette Zytnicki.
Le jury du Prix est coopté par les membres du jury du prix précédent. Le jury élit en son sein deux coprésidents du jury (une femme et un homme) (Art. 1 du règlement du jury)[14].
Annette Becker (Professeur Émérite des Universités) - Carole Bienaimé-Besse (membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel, Présidente du groupe de travail «Éducation, Protection des Publics et Cohésion Sociale», vice-présidente du groupe de travail «Télévisions») - Elisée Coulibaly (docteur en histoire, chercheur associé en archéologie et sciences de l’Antiquité, CNRS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) - Xavier Dectot (Directeur de l'Orientalisme Muséum) - Cécilia Elimort-Trani (professeur d’histoire-géographie) - Bernard Gainot (docteur en histoire, maître de conférences honoraire à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne et lauréat 2017du Prix des Outre-mer) - Gilda Gonfier (co-auteur de Libres et sans fers : paroles d’esclaves, Fayard, directrice adjointe culture et sport à la Région Guadeloupe) - Marion Godfroy-Tayart de Borms (coprésidente) - Bruno Maillard (docteur en histoire, chercheur associé à l’Université de la Réunion et chargé de cours à l’Université Paris-Est) - Ariane Mathieu (chef de rubrique à L’Histoire) - Andrea Marcolongo (Ecrivain de la Marine) - Corine Mencé Caster (professeur des universités en Études médiévales hispaniques, Université Paris- Sorbonne) - Frédéric Régent (coprésident) - Bernadette Rossignol (fondatrice et présidente de l’association Généalogie et Histoire de la Caraïbe, chevalier des Arts et des Lettres) - Eric Saunier (docteur en histoire, maître de conférences en histoire, Université du Havre, rédacteur en chef de la Revue du philanthrope) - Caroline Seveno (docteure en histoire, maître de conférences associé en histoire à l’université des Antilles) - Michèle Baj Strobel (anthropologue) - Guillaume Vial (professeur d’histoire-géographie, responsable du site de la Société française d’histoire des Outre-Mers) - Myriam Zaine (représentante de l’Association Michel Thierry Atangana contre la Detention Arbitraire)
Lauréats du prix du livre d'Histoire des Outre-mer
- En 2017, le jury récompense l'historien Bernard Gainot pour "L'Empire colonial de Richelieu à Napoléon", chez Armand Colin[15] - [16].
L'ouvrage de Bernard Gainot est l'une des pierre d'angles d'une carrière d'historiens. Il interroge la construction d'un premier empire colonial français, ses fondements et ses déploiements géographiques, et étudie les conditions de son abandon. il étudie la compréhension et la projection sur un espace d'une nation et de ses élites tout comme l'utilisation de ce même espace.
- En 2020, le jury récompense l'ethnologue Michèle Baj Strobel pour "Les Gens de l'Or", paru dans la collection Terre Humaine aux éditions Plon[17] - [18].
L'objet de l'ouvrage est l'étude des orpailleurs de Guyane, près du Maroni. L'auteur, ethnologue et enseignante en histoire des Arts a vécu plusieurs années à Maripasoula, commune située dans la partie nord de la Guyane. A travers l'objet de l'Or, dont le mythe est fondateur dans l'aire culturelle et géographique abordée, elle traite aussi de la question de la créolité en construisant ses propres archives par les entretiens réalisés.
- En 2022, le jury récompense l'historien Eric Jennings, professeur à l'université de Toronto pour "Les bateaux de l'espoir - Vichy, les réfugiés et la filière martiniquaise", paru aux éditions du CNRS[19]. Sept livres étaient en compétition[20].
Les bateaux de l’espoir aborde le départ de presque 5 000 hommes, femmes et enfants qui, en une année et demie à partir de mai-juin 1940, quittent Marseille pour les Antilles. Juifs, républicains espagnols ou antinazis, les visages anonymes se mêlent à d’autres plus connus tels le cinéaste Jacques Remy ou la romancière Anna Seghers. L’historien transforme le récit d’une fuite en un examen des rencontres entre plusieurs mondes, les liens créés et les peurs ou craintes qui en naissent.
Le jury a relevé un sujet parfaitement original, des chapitres audacieux et fondamentaux (négritude et le surréalisme). Sous la plume de l’auteur, les Outre-mer sont traitées dans une vision centrale et non marginale de l’histoire.
Références
- Frédéric Régent et Marion Godfroy-Tayart de Borms, « Premier prix du livre d’Histoire de l’Outre-Mer », Outre-Mers, vol. 396397, no 2,‎ , p. 227–227 (ISSN 1631-0438, lire en ligne, consulté le )
- « " La #JOMD une opportunité pour les jeunes de concrétiser un projet professionnel en #OutreMer " », sur Gouvernement.fr (consulté le )
- « Journée Outre-Mer Développement 2017 #JOMD », sur Journée Outre-Mer Développement 2017 #JOMD (consulté le )
- https://prixdesoutremer.com/Reglement-du-Prix/
- « Focus JOMD : 10 bonnes raisons de participer à la JOMD 2017 », sur EWAG Média positif - EWAG.fr est un portail sur l'actualité des entreprises en Martinique, Guadeloupe, Guyane et à La Réunion. Commerces, services, réseaux... tout l'actualité positive des Outre-Mer est sur EWAG.fr., (consulté le )
- fxg, « François Brichant, co-organisateur de la Journée Outre-mer développement (JOMD).... », sur le blog fxgpariscaraibe (consulté le )
- « Dossier de Presse 2017 »
- (en) « Le jury du prix », sur My Website (consulté le )
- Leslibraires.fr, L'histoire de la Guyane, Depuis les civilisatio... - Jacqueline ZONZON, Serge Mam-Lam-Fouck - Ibis Rouge (lire en ligne)
- « Les bannis de la terre de Cayenne », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Historien et Geographe - Review », Historiens et Géographes,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Kourou and the Struggle for a French America (DOI 10.1057/9781137363473, lire en ligne)
- Alyssa Goldstein Sepinwall, « Kourou and the struggle for a French America », American Historical Review,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Le règlement du Prix », sur My Website (consulté le )
- « Bernard Gainot lauréat du Prix du livre d’Histoire de l’Outre-Mer », sur www.lhistoire.fr (consulté le )
- L'Empire colonial français ; de Richelieu à Napoléon - Bernard Gainot - Armand Colin - Grand format - Librairie Gallimard PARIS (lire en ligne)
- « Michèle-Baj Strobel lauréate du prix du livre d’histoire des outre-mer », sur www.lhistoire.fr (consulté le )
- Les gens de l'or | Lisez! (lire en ligne)
- Les bateaux de l'espoir - Vichy, les réfugiés et la filière martiniquaise - CNRS Editions (lire en ligne)
- « Prix du livre d'histoire des Outre-Mer », sur www.lhistoire.fr (consulté le )