Prieuré Saint-Lô
L'ancien prieuré Saint-Lô[1] est situé au centre de la vieille ville de Rouen, à l'actuel emplacement du lycée Camille-Saint-Saëns.
Prieuré Saint-Lô | ||||
Présentation | ||||
---|---|---|---|---|
Culte | Catholique romain | |||
Type | Ancien prieuré | |||
Rattachement | ordre de Saint Augustin | |||
Style dominant | gothique | |||
Protection | Inscrit MH (1926) | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Normandie | |||
Département | Seine-Maritime | |||
Ville | Rouen | |||
Coordonnées | 49° 26′ 33″ nord, 1° 05′ 35″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Rouen
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Géolocalisation sur la carte : France
| ||||
Le portail fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2].
Historique
Selon la légende, Saint-Mellon aurait fondé une église à l'emplacement d'un temple gallo-romain dédié à Roth[3]. Ce qui est sur, c'est qu'il a été construit sur les thermes antiques de la ville, comme l'attestent les fouilles réalisées en 1966 puis en 1991-1993.
Une première église est dédiée à Saint-Sauveur et à la Trinité. Elle est cédée en 913 par Rollon aux chanoines de la cathédrale de Coutances, faisant ainsi partie de l'« exemption de Coutances ». À la suite des invasions normandes, l'évêché vient s'y réfugier avec les reliques de Saint-Lô et Saint-Romphaire. Elle devint la cathédrale Saint-Lô jusqu'en 1050, quand l'évêque put regagner Coutances. En 1143/1144, la collégiale est érigée en prieuré de chanoines réguliers par Algare, évêque de Coutances et Saint-Lô. Dans la seconde moitié du Xe siècle, Hugues de Coutances agrandit l'église. La « tour de Coutances », dont les fondations sont retrouvées lors des fouilles de 1993, semble dater de cette époque.
L'église Saint-Lô était partagée entre le prieuré (chœur) et la paroisse (nef). En 1309, des différends opposent les religieux et les paroissiens. En 1316, la « Tour de Coutances » est foudroyée et entraîne de nombreux dégâts sur l'église. En 1344, un mur sépare les 2 espaces. En 1346, Guillaume Le Bourg, prieur de Saint-Lô, lance la construction d'une nouvelle église. À ce moment, les deux églises sont quasiment séparées. La « tour de Coutances » est reconstruite en 1362.
Vers 1440, l'ensemble des bâtiments conventuels et de l'église menacent ruine, à la suite du siège de 1418-1419. L'église est reconstruite au milieu du XVe siècle, et consacrée par l'archevêque-cardinal Guillaume d'Estouteville en 1455. Agrandie en 1483, elle est à nouveau consacrée en 1533. En 1562, les Huguenots pillèrent et brûlèrent le prieuré.
Le logis prieural a abrité de 1580 à 1591 la première Chambre des comptes de Normandie, érigée par le roi Henri III.
Au début du XVIIe siècle, le prieuré se trouve au bord de la ruine. La « tour de Coutances » s'écroule en 1634. Le , le prieuré est réformé et accueille les Génovéfains. Le prieur de Saint-Lô possède alors l'autorité sur son prieuré, mais aussi sur l'Hôtel-Dieu.
Le prieuré est supprimé en 1791. Il est réquisitionné pour abriter une prison. De 1793 à 1794, l'église est utilisée comme temple protestant. L'église prieurale et paroissiale est transformée en 1795 en fabrique de salpêtre, l'« Atelier de la Montagne ». Elle s'écroule le . Trop vétuste, la prison est démolie après 1822.
En 1829, une École normale d'instituteurs y est installée, confiée aux Frères des Écoles chrétiennes jusqu'en avril 1880. En 1886, une école primaire supérieure et professionnelle lui succède.
Aujourd'hui, en grande partie occupé par le lycée Camille Saint-Saëns, il reste du prieuré le portail gothique de l'église prieurale.
Les armes du prieuré
d'or, à un léopard de gueules, et un chef endenté d'azur, chargé de trois fleurs de lys d'or, et de deux demi-deniers d'or[4].
Liste des prieurs
- Osbert, venu de l'abbaye de Sainte-Barbe-en-Auge.
- Robert[5]
- Adam 1205-1219
- Nicolas 1219-1221
- Jean
- Jean de Fécamp
- Richard des Osprais -1256, moine de Saint-Wandrille.
- Robert Piron
- Samson
- Radulphe du Mesnil 1290-
- Robert 1300-1307
- Barthélémy
- Nicolas de Veules -1339
- Thomas -1354
- Jean de la Croix
- Richard de Caumont -1393, évêque de Coutances.
- Guillaume Le Bourg 1411-1455
- Guillaume Le Moine 1455-1483
- Simon Le Cordier 1483-1483
- Robert Le Gras 1483-1502
- Nicolas de la Place -1515
- Pierre Aubert 1515-1520[6]
- Nicolas Ler 1520-1536
- Pompilio d'Elmino 1536-, 1er prieur commendataire.
- Charles Tiercelin 1567-1589, prieur des Deux-Amants.
- Claude de Franqueville 1569-1570, élu par la communauté
- Roland du Boc 1589-1590, sous-prieur élu par la communauté, il se retire au profit d'Antoine Le Jeune.
- Antoine Le Jeune 1589-
- Léonard Lozey (ou de Lozen) 1590-1594. Le procès pour déterminer à qui reviendrait la charge de prieur donna faveur à Antoine Le Jeune.
- Henri Clausse, évêque et comte de Chalons-en-Champagne, Pair de France.
- Louis-Marie-Armand de Simiasmes de Gordes 1640-1675[7], évêque de Langres.
- François-Timoléon de Choisy 1675-
- Nicolas Brice 1679-1704
- Pierre-Jules-César de Rochechouart 1724-
Evènements liés au prieuré et à la paroisse de Saint-Lô
Baptêmes
- 1368 : Baptême. Jean II Restout (1692-1768), fils de Jean Ier Restout, peintre à Rouen, et de Marie-Madeleine Jouvenet, né le , baptisé le surlendemain, , avec pour parrain Jean Jouvenet dit le Grand, son oncle maternel
Inhumations
- Gilbert de Rouen († avant 990), évêque
- François de Marsillac († 1543), président de la Cour des Aides de Paris, premier président du Parlement de Rouen (1528), ancien ambassadeur à Gênes, décédé le
- Marie-Madeleine Jouvenet († 1698), épouse de Jean Ier Restout, décédée le inhumée le lendemain
- Jean Ier Restout († 1702), peintre natif de Caen établi à Rouen, décédé le et inhumé dans « la chapelle de la ville » de l'église Saint-Lô en présence de Jean II Restout, son fils
Notes et références
- Notice no IA00021979, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA00100819, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Roth est la divinité qui représente le Robec
- Alfred Canel, Armorial de la province des villes de Normandie, A. Péron, Rouen, 1849.
- Il fonde le couvent de Beaulieu.
- Il se résigna.
- Il démissionne.
Sources bibliographiques
- François Lemoine et Jacques Tanguy, Rouen aux 100 clochers : Dictionnaire des églises et chapelles de Rouen (avant 1789), Rouen, PTC, , 200 p. (ISBN 2-906258-84-9, OCLC 496646300, lire en ligne), p. 60-62, 119-120
- François Farin, Histoire de la ville de Rouen, Volume 2, Louis du Souillet, Rouen, 1731. p. 3-16