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PrĂȘtre provincial (Rome antique)

Les prĂȘtres provinciaux, ou grand-prĂȘtres, (en latin sacerdos provinciae, en grec ÎŹÏÏ‡ÎčΔρΔύς archiereus) sont, dans la religion romaine, les prĂȘtres chargĂ©s du culte impĂ©rial dans les provinces romaines.

Cette charge est une création de l'époque impériale, qui résulte de l'usage de mettre, dans les provinces, l'empereur régnant au rang des dieux.

Le culte de Rome avait pris naissance beaucoup plus tÎt, mais il était resté généralement municipal. Alors qu'à Rome le culte des divi, c'est-à-dire des empereurs morts, fut seul admis, le culte provincial fut celui de Rome et de l'empereur vivant.

Organisation

Le culte provincial n'était réglé par aucune loi d'ensemble s'appliquant à toutes les provinces ; aussi les deux moitiés de l'Empire, latine et grecque, présentent dans cet ordre de choses un certain nombre de différences, mais il y eut aussi bien des traits communs.

En principe, les provinciaux restaient libres d'organiser ce culte Ă  leur guise. Pratiquement, si l'empereur ou le SĂ©nat n'intervinrent que sur requĂȘte, le gouverneur dut exercer une discrĂšte surveillance, inspirer mĂȘme officieusement quelques mesures. Le prĂȘtre provincial Ă©chappait au systĂšme de la collĂ©gialitĂ© : il appartenait Ă  un seul dignitaire, Ă©lu, dans la province ou le groupe de provinces unies pour la cĂ©lĂ©bration du culte des CĂ©sars (par exemple au Sanctuaire fĂ©dĂ©ral des Trois Gaules ou en Dacie romaine), par l'assemblĂ©e provinciale pour un temps donnĂ© et non Ă  vie. Le sacerdoce est certainement annuel en Afrique romaine et en Narbonaise, et ailleurs aussi trĂšs probablement.

Pour insignes, le prĂȘtre provincial avait la couronne d'or, souvent ornĂ©e des bustes des CĂ©sars, et la robe de pourpre, imitation de la toge impĂ©riale.

En Orient, le prĂȘtre provincial s'appelait archiĂ©reus, et en Occident, suivant les rĂ©gions, flamen (dans les provinces alpestres, Espagne, Narbonaise, Afrique hormis la proconsulaire) ou sacerdos (dans les autres provinces, notamment les Gaules).

L'hĂ©gĂ©monie romaine ayant partout favorisĂ© le rĂ©gime aristocratique, ce personnage ne pouvait ĂȘtre qu'un notable, citoyen d'ailleurs de n'importe quelle ville de la province. D'ordinaire, il avait parcouru le cursus honorum municipal (beaucoup d'inscriptions qui les commĂ©morent portent la mention omnibus honoribus functus ou une autre analogue). La plupart de ces prĂȘtres Ă©taient citoyens romains, mais il ne semble pas que cette qualitĂ© leur fĂ»t indispensable : il se peut mĂȘme que la citoyennetĂ© romaine leur ait Ă©tĂ© accordĂ©e Ă  leur entrĂ©e en charge, ou, mieux encore, Ă  l'expiration de leurs fonctions, lorsqu'ils prenaient le titre de sacerdotalis ou de flaminalis, impliquant des privilĂšges, honorifiques ou autres, dans leurs villes et dans la province entiĂšre.

Lorsqu'aprĂšs Constantin le culte impĂ©rial eut Ă©tĂ© sĂ©cularisĂ©, les sacrifices disparus, il y eut encore des jeux et, pour les diriger, des sacerdotes provinciae ; mais nous ne suivons guĂšre leurs traces qu'en Afrique et en Asie ; Ă  cette Ă©poque, ils sont souvent dĂ©putĂ©s par l'assemblĂ©e auprĂšs de l'empereur ; aussi les choisit-on de prĂ©fĂ©rence parmi les advocati ; ils continuent Ă  ĂȘtre Ă©lus comme auparavant. Le caractĂšre onĂ©reux de leur charge les fit dispenser de plusieurs autres charges. Julien leur rendit leurs attributions religieuses, pour les opposer aux Ă©vĂȘques, mesure dont l'effet fut aussi court que son rĂšgne.

Attributions

En dehors de ses attributions proprement cultuelles, le prĂȘtre provincial en charge jouissait de diverses prĂ©rogatives : du jus sententiae dicendae, du jus signandi, et d'une place d'honneur dans la curie, Ă  l'assemblĂ©e du peuple et au thĂ©Ăątre. En cas de vacance par dĂ©cĂšs, nous ne savons pas pour chaque province comment Ă©tait dĂ©signĂ© le subrogatus.

Toute assemblĂ©e provinciale avait le droit de discuter des intĂ©rĂȘts communs de la province ; mais, en fait, elle se rĂ©unissait principalement pour voter des honneurs publics, cĂ©lĂ©brer des cĂ©rĂ©monies religieuses, des fĂȘtes et jeux. Par suite, le grand prĂȘtre semblait tout dĂ©signĂ© pour la prĂ©sider ; d'oĂč la fusion qui devait tendre Ă  s'accomplir entre son titre et ceux que portaient les chefs des confĂ©dĂ©rations que Rome laissa subsister en Orient.

Le grand-prĂȘtre provincial n'avait pas la haute main sur les autres prĂȘtres de la province. Maximin chercha Ă  hiĂ©rarchiser le culte impĂ©rial en confĂ©rant Ă  ceux qui le cĂ©lĂ©braient suprĂ©matie et juridiction sur les autres prĂȘtres, mais sa tentative fut sans lendemain.

Voir aussi

Source

« PrĂȘtre provincial (Rome antique) », dans Charles Victor Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des AntiquitĂ©s grecques et romaines, 1877-1919 [dĂ©tail de l’édition] (lire en ligne) (« quelques transcriptions d'articles », sur mediterranees.net)

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