Port d'Abidjan
Le port d'Abidjan est un port autonome ivoirien de commerce et de pêche. Situé sur les côtes de Treichville (Abidjan sud) en Côte d'Ivoire, il est le plus important port d'Afrique de l'Ouest et le deuxième de toute l'Afrique après celui de Durban, devant le port de Lagos et le port de Dakar.
Type | |
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Construction | |
Statut | |
Tirant d'eau |
11,50 mètres |
Trafic |
21 millions de tonnes (2013)[1] |
Activités |
marchandise, hydrocarbure. |
Coordonnées |
5° 17′ 01″ N, 4° 01′ 04″ O |
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Pays | |
Commune | |
Plan d'eau |
Le Port autonome d'Abidjan représente 85 % des échanges commerciaux du pays,75 % des recettes douanières et 50 % du tissu industriel du pays[2].
Il est le point d'entrée de plusieurs pays enclavés de l'Afrique de l'Ouest : Mali, Niger et Burkina Faso.
Il abrite différents activités et services, des usines, des sites de raffinage liés à des entreprises du domaine, etc.
Histoire
Avant le port
Dès le XVe siècle, le littoral ivoirien est un centre d’importants échanges commerciaux. Sa côte sableuse et rectiligne est soumise à la barre, phénomène de déferlement de la houle se formant à une distance de 80 à 100 mètres et qui, se brisant sur le rivage, rend les côtes particulièrement difficiles d'accès. Pendant très longtemps, tout le trafic maritime de la Côte d'Ivoire s’effectue ainsi via des rades foraines, c'est-à -dire des lieux d'ancrage mal fermés, ouverts aux vents de la mer, situées aux débouchés en mer des lagunes :
- Assinie
- Grand-Bassam
- Grand-Lahou
- Makey
- Lagune Tiagba avec la rivière Go
- Sassandra
- San-PĂ©dro
En 1897 est envisagée la construction de wharfs qui offraient plus de sécurité. Le premier wharf est construit à Grand-Bassam en 1897, puis un autre à Grand-Bassam plus long et plus large en raison de l’augmentation du trafic, qui est mis en service en 1923. Ensuite, un troisième wharf est construit à Port-Bouët en 1931.
Fondation du port
Choix de l'emplacement
La création d’un véritable port en eau profonde étant devenue indispensable en raison de la croissance rapide du volume des échanges et de la nécessité de manutentionner des charges unitaires indivisibles de plus en plus lourdes. Dès 1892 sont entreprises les études nécessaires à la détermination d'un site précis susceptible d’accueillir les futures infrastructures. C'est ainsi que Grand-Lahou, Grand-Bassam, Sassandra et Bingerville furent étudiés[3].
En 1898, une mission française est envoyée en Côte d'Ivoire (comprenant notamment le capitaine Houdaille, le capitaine Thomasset, le capitaine Crosson-Duplessis) en vue de la future création d'un chemin de fer et d'un port. L'existence du canyon est prise en compte (autrefois appelé trou sans fond). Cette mission met notamment en évidence le fait que le plus court chemin entre Bamako et l’océan Atlantique passe par Abidjan et non par Dakar (comme on l’imaginait jusque-là ). Elle relève également divers autres facteurs techniques, géographiques et économiques favorables et propose formellement Abidjan pour accueillir le port et constituer ainsi la tête de ligne du chemin de fer qui sera baptisé « Abidjan-Niger » (RAN).
Dans un premier temps, le choix se porte sur le site de Port-Bouët mais, dès le commencement de la construction (1906-1907), on s'aperçoit que les ouvrages de protection du débouché en mer et les appointements annexes sont engloutis par de vastes effondrements vers le canyon. En 1935, on décide donc de construire le canal de Vridi (projet établi par l'ingénieur Roger Pelnard et considère après essais sur modèle réduit, au laboratoire de Delft (Pays-Bas) - le projet est soutenue par Wattier). La construction est confiée à l'Entreprise de construction du Port d’Abidjan (CPA) dès 1938. Ces travaux terminent en 1950 mettant enfin en communication la Lagune Ébrié avec la mer grâce à un canal de 2700 m de long sur 370 m de large avec une profondeur de 13,50 m (le ). Avec l’ouverture à la navigation du canal de Vridi, le Port d’Abidjan naît[3].
Le le Port d’Abidjan est officiellement inauguré par le président de l'Assemblée territoriale ouest-africaine l'Ivoirien Victor Capri Djédjé , et le ministre de la France d'Outre-Mer François Mitterrand en présence de l'honorable médecin et chef du village de N'Gokro Félix Houphouët-Boigny[3].
Evolution en port autonome
Le Port d’Abidjan a d'abord fonctionné comme un Service Spécial Maritime dépendant de la Direction Générale des Travaux Publics[4].
En 1960, il est érigé en établissement public doté de la personnalité morale[4].
En 1970, il devient Port Autonome d’Abidjan (PAA), un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière[4].
Organisation
Le Port Autonome d'Abidjan est un établissement public de l'État ivoirien qui exerce conjointement des missions de service public administratif et des missions de service public à caractère industriel et commercial. Il est géré comme un établissement public à caractère industriel et commercial et est chargé d'exploiter, de gérer et de promouvoir les installations portuaires d'Abidjan à Treichville[4].
Le directeur général du PAA est Hien Sié.
Trafic et concurrents
En 2021, le trafic global des marchandises est de 28,3 millions de tonnes, en hausse de 11,7 % par rapport à l'année précédente[5]. L'immense majorité de ces marchandises sont destinées à la Côte d'Ivoire elle-même.
Le nombre de conteneurs traités a été d'environ 800 000 en 2020[5].
Les deux concurrents du port d'Abidjan sont ceux de Lomé (Togo), premier port de transbordement ouest-africain, et de Téma (Ghana).
On trouve au PAA de grands groupes mondiaux. Les entreprises leaders sont SDV-SAGA (qui emploie plus de 4 000 personnes), SETV (Société d'Exploitation du Terminal de Vridi), Sitarail et SIMAT.
Le port déclaré sûr et conforme au code ISPS possède des équipements modernes.
Grâce au canal de Vridi d'une profondeur de 13,5 mètres, les bateaux à grand tirant d'eau peuvent accoster dans ce port en eau profonde[6].
Infrastructures
Le PAA dispose de deux terminaux à conteneurs, dont un mis en service en 2021, équipé de six portiques et 36 cavaliers électriques. Chacun de ces terminaux a une capacité affichée d'1,5 million d'EVP[5]. Ce deuxième terminal bénéficie d'un linéaire de quai de 1 100 mètres et d'un tirant d'eau de 18 mètres, suffisant pour accueillir les plus grands porte-conteneurs actuellement en service[5] et qui en fait le port le plus profond d'Afrique de l'Ouest[7].
Le port d’Abidjan, accolé à la capitale économique ivoirienne, est freiné physiquement dans son développement par la proximité de la ville[8].
Travaux
Cette dynamique essentielle pour l'Ă©conomie du pays permet d'engager des futurs travaux :
- Constructions de plusieurs infrastructures importantes :
- Ouvrages de franchissement
- Plateformes logistiques
- Nouveaux entrepĂ´ts et terminaux
- Création de zone franche industrielle et commerciale
2019 : inauguration du canal de Vridi en février à la suite d'importants travaux d'élargissement et d'approfondissement d'un coût global de 229 M d'euros[2]. Elle permet d'accueillir des navires d'un tirant d'eau de 16 m et d'une capacité de 10 000 conteneurs[2].
2021 : inauguration du terminal roulier
2021 : nouveau terminal céréalier courant janvier.
Entreprises
- SDV-SAGA : il assure le transit maritime et aérien, le groupage ferroviaire et routier, la manutention, l'entreposage etc. SDV-SAGA manutention a géré 5 830 000 tonnes de marchandises en 2006
- SETV : terminal à conteneur du PAA, Équipé de 5 quais pourvus de 4 portiques de quai, de 2 grues mobiles et de 8 Rtg (portiques de parc); le terminal de Vridi gère un trafic de 440 000 teus en 2006
- Sitarail : il exploite la ligne de chemin de fer qui relie la Côte d'Ivoire au Burkina Faso. Un vecteur de désenclavement essentiel pour les voisins de la sous région : 1 million de tonnes de marchandises ont ainsi convoyées en 2006.
Références
- Le port d'Abidjan voit son trafic baisser - Ferloo.com.
- « Côte d'Ivoire - Cap sur la compétitivité : inauguration du canal de Vridi approfondi et élargi du Port d'Abidjan (229 M EUR) », sur businessfrance.fr,
- « Historique du PAA », sur portabidjan.ci
- « Statuts du PAA », sur portabidjan.ci
- AFP, « Un deuxième terminal à conteneurs pour Abidjan », sur L'Antenne - Les transports et la logistique au quotidien, (consulté le )
- Le port d'Abidjan
- Myriam Guillemaud Silenko, « Abidjan attend l'effet coronavirus dans la sérénité d'une belle croissance », sur Journal de la Marine Marchande, (consulté le )
- Valentin Grille, « Côte d’Ivoire-Ghana : les ports d’Abidjan et de Tema se battent pour le trône ouest-africain – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
Liens externes
- (fr) Site officiel