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Pony express de Nouvelle-Écosse

Le Pony express de Nouvelle-Écosse, appelé aussi « Halifax express », était un système permettant aux quotidiens new-yorkais de gagner une journée dans l'acheminement des nouvelles venues d'Europe. Ce système permettait de relier à cheval, à grande vitesse, Halifax, le seul grand port canadien libre de glaces toute l'année, à Digby, de l'autre côté de la péninsule de Nouvelle-Écosse, puis New York (par télégraphe). Opérationnel à partir de , il a été remplacé en novembre par le télégraphe électrique.

Présentation

Utilisé pour recevoir les premiers les nouvelles venues d'Europe sur les bateaux arrivant à Halifax, ce service onéreux a coïncidé avec les débuts de ce qui deviendra l'Associated Press en 1892. Six journaux new-yorkais sont réunis au sein d'une association se partageant les frais : pour relier en huit heures en moyenne Halifax à Victoria Beach, située 232 kilomètres (144 miles) plus à l'ouest près de Digby,

L'organisation matérielle

Deux cavaliers se relaient, l'un remplaçant l'autre à mi-chemin. Le changement se fait à Kentville. Chacun des deux change régulièrement de monture: il en utilise une nouvelle tous les vingt kilomètres environ, car il faut galoper à bride abattue à une vitesse moyenne de 29 km/h pour traverser la Nouvelle-Écosse[1] - [2]. De Digby, un steamer rapide, le Buena Vista, traverse la Baie de Fundy pour arriver à Saint John, au Nouveau-Brunswick, dernier relais d'une ligne télégraphique nouvellement construite. De là, les nouvelles sont télégraphiées à New York.

La traversée à cheval prenait environ huit heures[3]. Lorsque le cavalier était arrivé à Annapolis Royal, à seulement cinq kilomètres de Digby, un coup de canon est tiré, afin de prévenir l'équipage du Buena Vista qu'il peut déjà mettre en route sa chaudière, afin d'être au maximum de la puissance dès l'embarquement. Le bateau part un peu avant l'arrivée des nouvelles, un voilier les lui apporte[3].

Lors de la première liaison, en , le bateau est pris dans les glaces à Digby, au point qu'il fallut le libérer en brisant la glace à coups de pioche[1], ce qui prit une douzaine d'heures. Auparavant, la traversée à cheval de la grande forêt de Nouvelle-Écosse avait été freinée de plusieurs heures par d'importantes chutes de neige, les plus fortes dans la région depuis un demi-siècle.

Les prémices

David Hale et Gerard Hallock, deux jeunes journalistes de Boston s'inspiraient des méthodes de Samuel Topliff et Harry Blake. Puis ils ont racheté le Journal of Commerce de New York, pour fournir à ses lecteurs des nouvelles d'Europe avant les autres journaux. Ils achètent un bateau pour aller à la rencontre des navires, puis installent un sémaphore sur une hauteur de Sandy Hook pour transmettre les informations par télégraphe optique jusqu'à Staten Island. Ils ont aussi créé, peu après, entre et Philadelphie un Pony express permettant d'avoir les nouvelles du congrès 24 heures avant les autres journaux[2]. Le gouvernement reprend ce service mais ils créent un Pony express, allant cette fois à Washington.

Ils seront les premiers à proposer que plusieurs journaux s'associent pour partager les frais d'un projet plus ambitieux, le Poney express de Nouvelle-Écosse[4]. L'association s'appellera la Harbor News Association[5], laquelle deviendra New York Associated Press[4].

Les deux concurrents en lice

Dès le lancement, il y eut deux opérateurs concurrents. Une fois, le premier arriva à Digby avec seulement deux minutes et demi d'avance sur le second[2] :

  • Daniel H. Craig utilise les services d'une sociĂ©tĂ© de diligence dĂ©tenue par Hiram Hyde (1817-1907), le magnat des affaires d'Halifax, Ă  qui Samuel Cunard avait fait appel pour transporter le courrier de Halifax Ă  Truro et qui construira ensuite la 1re ligne de tĂ©lĂ©graphe de Nouvelle-Écosse[6].
  • Francis Ormand Jonathan Smith recourt Ă  ceux de la Western Stage Coach Company de Timothy Barnabe.

Les nouvelles furent transmises pendant neuf mois[2] par cette combinaison de moyens, du même type que celles alors courantes aux États-Unis, jusqu'à ce que le télégraphe fonctionne entre la Nouvelle-Écosse et le continent, avec l'arrivée de la ligne de télégraphe de Saint John à Sackville, puis à Halifax en [7].

Chronologie

Notes et références

  1. Blondeim 1994, p. 82.
  2. (en) John W. Regan, « Nova Scotia Pony Express 1849 - The Beginning of the Associated Press », conférence de 1912, sur newscotland1398.net.
  3. (en) Robert Dufour, « News via pigeons », dans The Milwaukee Journal, 9 septembre 1954.
  4. (en) Roy S. Freedman, Introduction to Financial Technology, Academic Press, 2006 (ISBN 978-0-1237-0478-8), p. 200 [lire en ligne].
  5. (en) Harbor News Association - Université Stanford.
  6. (en) Acte de création de la Nova Scotia Electric Telegraph Company, sur ns1758.ca.
  7. Robert Lacour-Gayet, Histoire du Canada, Fayard, 1966.
  8. (en) James Clement Topliff papers, sur ausbcomp.com.
  9. Schwarzlose 1989, p. 61.
  10. Silberstein-Loeb 2014.
  11. Blondeim 1994.
  12. Blondeim 1994, p. 73.
  13. Blondeim 1994, p. 74.
  14. Blondeim 1994, p. 75.
  15. Schwarzlose 1989, p. 66.
  16. Blondeim 1994, p. 243.
  17. (en) The Electric Telegraph Lines Between New York and Halifax - 1850, sur ns1758.ca.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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