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Ponts de l'ĂŽle

Les deux ponts de l'Île sont des ponts routiers sur le Rhône, situés dans le canton de Genève, en Suisse.

Ponts de l'ĂŽle
Image illustrative de l’article Ponts de l'Île
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Genève Genève
Commune Genève
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 46° 12′ 18″ N, 6° 08′ 35″ E
Fonction
Franchit le RhĂ´ne
Fonction routier
Caractéristiques techniques
Matériau(x) béton

Localisation

Les deux ponts de l'Île, regroupés sous le nom de « pont de l'Île », sont deux ponts reliés. Ensemble, ils forment le quatrième pont en amont du Rhône après sa sortie du lac Léman. Ils sont construits directement sur l'Île qui se trouve au milieu du Rhône, d'où leur nom.

Histoire

L'île, située peu après que le Rhône sort du lac Léman, est probablement la principale raison de l'édification d'une ville à cet endroit. En effet, la première mention de Genève dans l'histoire est le fait de Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules où il indique avoir détruit le pont, alors en bois, en 58 av. J.-C. Par la suite, les Romains le reconstruiront plus solidement.

Au début du XIIIe siècle, un château fort est construit sur l'un des deux îlots pour surveiller et repousser les Savoyards qui pourtant, après un long siège, finissent par s'en emparer en 1287[1] - [2]. À la fin du Moyen Âge, le pont est habité à partir du milieu du XVe siècle et doublé sur la partie gauche d'un second pont en amont entre 1540 et 1560[3].

AppelĂ© « grand pont » ou « pont du RhĂ´ne Â» au XVIIe siècle, le double pont de la rive gauche du fleuve est alors un quartier marchand animĂ©, comportant notamment plusieurs ateliers qui profitent des moulins installĂ©s en aval du pont. Cependant, le quartier ainsi que le pont sont totalement dĂ©truits par un incendie la nuit du [3]. Tout en ordonnant la reconstruction rapide du pont, les autoritĂ©s vivant alors quasiment exclusivement sur la rive gauche interdisent toute construction sur le nouvel ouvrage, crĂ©ant ainsi la place Bel-Air Ă  l'entrĂ©e du pont.

Mise en place du coffrage lors de la reconstruction en mai 2010 (bras gauche, aval)

Ă€ partir de 1871, les anciens ponts de bois, soutenus par des pieux et goudronnĂ©s sur leurs tabliers, sont remplacĂ©s par quatre ponts identiques en mĂ©tal dont la construction s'Ă©tendra sur quatre hivers successifs. Finalement, en 1874, les deux ponts de la rive gauche sont rĂ©unis par une plateforme de 21,65 mètres de large, crĂ©ant un espace public de 600 m2. Les deux ponts de la rive droite — le pont de Coutance et le pont des Frises — subissent la mĂŞme opĂ©ration en 1887. Ces ouvrages seront Ă  nouveau remplacĂ©s par de nouveaux ponts entre 1894 et 1896, composĂ© d’un tablier de bĂ©ton armĂ© reposant sur des poutres mĂ©talliques Ă  treillis multiples (avec plus de 16 000 rivets)[4].

Les ponts sont totalement refaits en 1951-1952. Depuis cette date, la sĂ©paration des quatre ponts n'est plus visible, l'ensemble ne faisant plus qu'une place (appelĂ©e « place de l'ĂŽle Â» ou plus simplement « en l'ĂŽle Â» par les autochtones) oĂą se trouvent de nombreuses boutiques et commerces. Le pont sur le bras gauche mesure environ 43,70 mètres de large, il est constituĂ© d’une dalle pleine continue en bĂ©ton prĂ©contraint, en trois travĂ©es, d’une Ă©paisseur de 74 centimètres sur les piles et au minimum de 40 centimètres au centre des travĂ©es. Les culĂ©es de l’ancien pont sont conservĂ©es. Le pont sur le bras droit est de taille semblable, mais ses culĂ©es et la pile mĂ©diane sont refaites. Avec seulement deux travĂ©es, sa dalle Ă©vidĂ©e est d’épaisseur constante (88 centimètres). Deux ans de travaux sont nĂ©cessaires, pour maintenir le trafic[4].

L'ouvrage est restauré entre 2009 et 2011. On profite du déploiement du réseau de tramway des TPG reliant Cornavin à Bernex. Le chantier, très important, se déroule sur 30 mois en différentes étapes. La totalité des ponts est détruite et reconstruite, sans interrompre le trafic des nombreux bus et piétons qui empruntent ce pont chaque jour.

Passerelle de l'ĂŽle

Passerelle de l'ĂŽle
Passerelle de l'ĂŽle vue depuis la place de l'ĂŽle

En aval des ponts de l'Île se trouve également une passerelle piétonne, qui ne relie que la rive gauche à l'île, formée d'un tablier en profilés métalliques recouvert de béton asphalté.

Originellement, deux passerelles sont construites en 1876 par Jean-Marie Gignoux pour permettre d'accéder facilement au marché couvert permanent qui se tient en l'Île (abattoirs construits en 1849)[3]. Si la passerelle de la rive droite a été détruite en 1936 pour permettre la construction du quai Turrettini, celle de la rive gauche est inscrite en 1993 à l'inventaire du canton des objets dignes d'être protégés.

Bibliographie

  • Anita Frei, Ponts de Genève, Genève, Ville de Genève, DĂ©partement de l'amĂ©nagement, des constructions et de la voirie, Service d'amĂ©nagement urbain et d'Ă©clairage public, , 71 p.
  • J.C., « Nouveaux Ponts de l’Île Ă  Genève », Schweizerische Bauzeitung, vol. 70, no 24,‎ , p. 348 (lire en ligne, consultĂ© le ).

Notes et références

  1. Henri Baud (sous la dir.), Le diocèse de Genève-Annecy, t. 1, Éditions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 978-2-7010-1112-7, lire en ligne), p. 45.
  2. Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, vol. 7, Société d'histoire et d'archéologie de Genève (réimpr. 1978) (1re éd. 1956), 486 p., p. 29.
  3. Frey 2002.
  4. Nouveaux Ponts de l’Île 1952.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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