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Pont La Fayette (Paris)

Le pont La Fayette est un pont de Paris qui permet le franchissement des voies ferrées de la gare de l'Est par la rue La Fayette.

Pont La Fayette
Une poutre latérale en treillis.
Une poutre latérale en treillis.
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Paris
Commune Paris
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 48° 52′ 49″ N, 2° 21′ 39″ E
Fonction
Franchit la gare de l'Est
Fonction pont routier
Caractéristiques techniques
Type Pont en béton armé
Longueur 149 m
Largeur 20,4 m
Hauteur 10,4 m
Matériau(x) béton armé
Construction
Construction 1927-1928
Architecte(s) Albert Caquot
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont La Fayette
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Pont La Fayette
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle-de-France
(Voir situation sur carte : ĂŽle-de-France)
Pont La Fayette

Ce site est desservi par les stations de métro Gare du Nord, Gare de l'Est et Château-Landon.

Histoire

Construction (1927-1928)

L'accroissement du trafic ferroviaire est important. Il passe de 8 500 000 voyageurs en 1900 Ă  14 000 000 voyageurs en 1913, puis 25 000 000 en 1925. Le dĂ©veloppement du rĂ©seau ferrĂ© de la compagnie des chemins de fer de l'Est va entraĂ®ner la multiplication du nombre de voies de la gare de l'Est. Entre 1900 et 1925 le nombre de voies est portĂ© de 16 Ă  30. Il faut donc doubler la gare entre 1928 et 1931 et la longueur du pont permettant Ă  la rue La Fayette de franchir ces voies. Le pont construit en 1882 avait une longueur de 79 mètres. Le nouveau pont devait avoir 149 mètres de long et Ă©tait biais par apport aux voies ferrĂ©es.

L'implantation des voies impose de prévoir un pont avec deux travées de portées différentes. La circulation ferroviaire ne pouvant être interrompue, la réalisation du pont devait se faire dans des délais très courts.

Albert Caquot du cabinet Pelnard-Considère-Caquot a proposé une solution originale : construire un pont à deux poutres latérales en treillis en béton armé qui ont des portées différentes à cause de la position inamovible de la pile. Cette solution n'a probablement été acceptée que grâce à la notoriété de son concepteur, car dans un avis donné dans le rapport du rédigé par la direction des chemins de fer du ministère des Travaux Publics au préfet de la Seine, on note :

« Il n'existe ni en France ni à l'étranger de poutres à treillis en béton armé de ce type ; sa construction apparaît particulièrement délicate, eu égard à la portée et à sa position au-dessus d'une gare très importante et livrant passage à une des voies de Paris les plus fréquentées. Par ailleurs, on ne saurait garantir que le coulage du béton dans l'intervalle de fers nombreux et rapprochés peut être exécuté dans des conditions entièrement satisfaisantes. »
Plaque commémorative

La réalisation du projet a été confiée à l'entreprise Monod qui l'a exécuté entre et . La circulation routière sur l'ancien pont avait été interrompue le . Le bétonnage du tablier a été terminé le . La circulation a été rétablie le . Le pont a été inauguré le par André Tardieu, ministre des Travaux Publics.

Le pont a été réalisé en deux phases en commençant par la partie du pont située sur le terre-plein non utilisé et la culée côté La Villette.
La construction du reste de l'ouvrage a nécessité de démolir l'ancien pont dont on a réutilisé quatre de ses neuf poutres pour servir de cintre et supporter le coffrage du nouveau pont. Ce cintre n'était pas assez résistant pour supporter le poids des deux poutres latérales. On a donc commencé par bétonner la partie inférieure du tablier supportant la chaussée qui a été dimensionnée pour reprendre, avec le cintre, le poids supplémentaire des parties supérieures des poutres.

Traitement architectural

Pour limiter l'aspect massif de cette structure, le concepteur a fait attention au traitement architectural de son parement en plaçant des filets amincissants et un treillage céramique Francer pour le voile et la décoration des piles. Le béton a été bouchardé et on a donné des formes variées aux grilles métalliques servant de garde-fou.

De façon à assurer un bon remplissage en béton autour des armatures, en particulier celles situées en partie inférieure des poutres soumises à l'action corrosive des fumées de locomotives, il a été utilisé, pour la première fois, des pervibrateurs à air comprimé du béton. En 1961, on n'a pas noté de dommage dû à la corrosion des aciers.

À son achèvement en 1928, le pont de la rue La Fayette détenait le record mondial des poutres continues en treillis[1].

Relevage (1961)

En 1961, l'Ă©lectrification du rĂ©seau a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e. Les plans de pose des catĂ©naires et des isolateurs ont montrĂ© que le gabarit Ă©tait suffisant cĂ´tĂ© OpĂ©ra mais nĂ©cessitait un relevage du pont de 71 cm au droit de la culĂ©e cĂ´tĂ© La Villette. L'opĂ©ration de vĂ©rinage a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  l'entreprise Boussiron qui avait l'expĂ©rience du vĂ©rinage des couvertures des hangars de Marignane. L'opĂ©ration de vĂ©rinage a Ă©tĂ© supervisĂ©e par Nicolas Esquillan. Cette opĂ©ration a durĂ© cinq journĂ©es de huit heures. La charge Ă  vĂ©riner avait Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  8 550 t, mais il a fallu mettre en Ĺ“uvre 10 250 t.

Voir aussi

Bibliographie

  • P. Calfas, Pont en bĂ©ton armĂ© de la rue Lafayette, dans Le GĂ©nie civil, , no 2.416
  • Carpentier, Touchot, Relevage du pont Lafayette en gare de Paris-Est, dans La Revue gĂ©nĂ©rale de chemins de fer,
  • Sous la direction d'Antoine Picon, L'art de l'ingĂ©nieur - constructeur, entrepreneur, inventeur, p. 259-260, Éditions du Centre Pompidou, Paris, 1997 (ISBN 2-85850-911-5)
  • Marcel Prade, Ponts & viaducs remarquables d'Europe, p. 224, Brissaud, Poitiers, 1990 (ISBN 2-902170-65-3)
  • Bernard Marrey, Les ponts modernes 20e siècle, p. 96-98, Picard Éditeur, Paris, 1995 (ISBN 2-7084-0484-9)
  • Jean Kerisel, Albert Caquot (1881-1976). Savant, ingĂ©nieur et bâtisseur, p. 77-78, Presses de l'Ă©cole nationale des Ponts et ChaussĂ©es, Paris, 2001 (ISBN 2-85978-343-1)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Travaux, n°79, juillet 1939, p.279.
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