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Nicolas Esquillan

Nicolas Esquillan, né le à Fontainebleau et mort le à Paris, est un ingénieur français spécialisé dans l'édification d'ouvrages d'art.

Nicolas Esquillan
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  86 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nom de naissance
Nicolas Auguste Esquillan
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Entreprise Boussiron
Distinction

Biographie

Nicolas Auguste Esquillan naĂ®t le Ă  18 h 30, dans la ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne) au no 211 de la rue Saint-Merry. Il est le fils d'Eugène Cyr Hugues Esquillan (carrossier) et de Marie Koutzler (Ă©pouse, sans profession), alors respectivement âgĂ©s de 30 et 22 ans Ă  sa naissance[1].

Diplômé en 1922 de l'École nationale supérieure d'arts et métiers de Châlons-sur-Marne, il est engagé dès l'année suivante par Simon Boussiron dans son bureau d'étude et il participe, sous sa direction et avec les conseils de Roger Valette, à l'étude de nombreux ouvrages d'art.

Simon Boussiron le charge en 1932 de la conception et de la rĂ©alisation du pont de La Roche-Guyon qui, avec 161 m de portĂ©e remporte le record mondial des ponts en bĂ©ton armĂ© Ă  tablier suspendu, lors de son achèvement en 1934. En 1936, il est nommĂ© chef d'Ă©tudes des ouvrages d'art de l'Entreprise.

Halles de Fontainebleau, en .

De 1936 Ă  1941, il conçoit puis construit une halle de marchĂ© pour Fontainebleau, sa ville natale. CaractĂ©risĂ©e par la minceur de sa voĂ»te et de ses piliers en bĂ©ton, ou encore par l'Ă©lĂ©gance de ses formes et de ses pavĂ©s de verre Saint-Gobain, la halle de marchĂ© de la place de la RĂ©publique est considĂ©rĂ©e comme un « exploit technique Â» et un « chef-d’œuvre mĂ©connu Â» d'Esquillan par l'historien Alexandre Gady. La dĂ©molition de cet ouvrage, dĂ©cidĂ©e par la mairie en 2012, aura, malgrĂ© les contestations[2], finalement lieu le [3]. Il entreprend en parallèle le pont de Clairac sur le Lot qui est achevĂ© en 1937.

Ternay, le pont de la Méditerranée, pont ferroviaire entre Grigny et Ternay

Nicolas Esquillan est nommĂ© directeur technique de l'Entreprise en 1941 et le restera jusqu'en 1971. Il achève en 1943 le pont de La Coudette[4] sur le Gave de Pau qui, avec 111 m de portĂ©e, remporte le record mondial des ponts-route en bow-string en bĂ©ton armĂ©. En 1950, il achève la reconstruction du pont-route de Conflans-Fin d'Oise, puis le viaduc de chemin de fer de la MĂ©diterranĂ©e sur le RhĂ´ne, reliant Chasse et Givors. Avec 124 m de portĂ©e, il remporte le record mondial des ponts-rail en bĂ©ton armĂ© Ă  double voie suspendue[5].

Viaduc ferroviaire de La Voulte-sur-RhĂ´ne.

Il construit en 1951 le hangar Ă  deux nefs de l'aĂ©roport de Marignane qui dĂ©tient, jusqu'Ă  la rĂ©alisation du CNIT, le record mondial de portĂ©e pour les couvertures Ă  voile mince, et, de 1952 Ă  1955, il entreprend le premier grand pont-rail français en bĂ©ton prĂ©contraint Ă  La Voulte-sur-RhĂ´ne, achevĂ© en 1955, qui, avec ses 300 m, Ă©tait le plus long pont du monde sous voie ferrĂ©e normale en bĂ©ton prĂ©contraint. Durant cette pĂ©riode, il gagne en 1954 notamment devant R. Morandi, le concours du pont d'Abidjan, 372 m de longueur sur piles fondĂ©es Ă  70 m au-dessous du niveau de l'eau, achevĂ© en 1957. Après avoir remportĂ© le concours du CNIT en partenariat avec Bernard Zehrfuss et Marcel Breuer, devant Nervi et Freyssinet, il rĂ©alise en 1955 la voĂ»te du palais qui, avec 206 m de longueur de façade et 238 m sous les arĂŞtes de noue, dĂ©tient toujours le record mondial de portĂ©e, de mĂŞme que celui de la plus grande surface supportĂ©e point par appui : 7 500 m2. En 1957, il rĂ©alise les pylĂ´nes du pont de Tancarville qui, avec 123 m de hauteur, remportèrent le record mondial de hauteur des piles de pont suspendu en bĂ©ton armĂ©.

Il officie en 1961 en tant qu'ingénieur conseil du palais des expositions de Turin et réalise le deuxième pont d'Abidjan en 1967 ainsi que le château d'eau de La Duchère. Pour les Jeux olympiques d'hiver, il construit en 1968 le Stade olympique de glace de Grenoble.

Il meurt le dans le 13e arrondissement de Paris[6].

Citation

« Dans ma conception des ouvrages, ma première recherche, essentielle, a toujours été de déterminer les points d'appui les plus judicieux, soit verticaux, soit horizontaux, et d'organiser la structure pour y conduire les forces le plus rationnellement possible, et en tous cas le plus économiquement. […] L'art de dresser un projet ne consiste pas tant à résoudre un système d'équations par le calcul, que de bien les poser après avoir imaginé toutes les hypothèses plausibles. Si une culture mathématique sérieuse est utile et nécessaire pour formuler les résultats de l'expérience, il ne faut jamais oublier que l'on n'a aucune chance de retrouver à la fin d'un calcul ce que l'on aura oublié d'introduire initialement. En d'autres termes, si le projeteur a omis un effort ou une déformation en un point donné d'une structure, le calcul ne les lui fera pas retrouver. »

— Conférence sur l'art de construire prononcée par Nicolas Esquillan lors de sa réception comme docteur honoris causa à l'université de Stuttgart en 1965.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard Marrey, Nicolas Esquillan, un ingĂ©nieur d'entreprise, Paris, Picard, , 175 p. (ISBN 2-7084-0436-9)
  • Sous la direction d'Antoine Picon, L'art de l'ingĂ©nieur constructeur, entrepreneur, inventeur, p. 169, Centre Georges Pompidou/Ă©ditions Le Moniteur, Paris, 1997 (ISBN 978-2-85850-911-9)

Liens externes

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